poesie
Le poème du jour: celui qui marche le mieux sur ce blog: " La vieille dame tibétaine " de ... Rotpier
La vieille dame tibétaine,
Cheveux s’effilochant,
comme les vieilles mèches,
balayés en les champs
que les grands vents dessèchent.
Les yeux presque fermés,
signature asiatique,
un regard exprimé
des plus énigmatiques.
Elle est là, devant moi,
comment me juge- t-elle ?
Je ne sais pas pourquoi
mais cela m’interpelle.
Je pourrai m’en moquer
et pourtant à vrai dire,
j’aimerai provoquer
chez elle un vrai sourire.
Je l’interprèterai
de façon univoque :
comme un respect – un vrai ! –
un respect réciproque !
Soyez-en sûre, vieille dame tibétaine,
soyez-en sûre,
soyez-en certaine !
Pierre Dupuis
La fable du jour : "Le poète, le banc et la grenouille" de Rotpier
Fable dédiée à mon ami J.C. !
Le poète, le banc et la grenouille,
Un poète, endormi sur un banc, bien calé,
rêvait en souriant à ses amours passés.
Sourires entrecoupés de sanglots et de larmes,
esquisse d’un tableau d’un indicible charme.
Une verte grenouille en passant devant lui
s’arrêta doucement et s’installa sans bruit.
Observant avec soin les détails de l’image
Elle s’écria d’un coup : « mais pour sûr ! C’est un mage ! »
Elle fit un grand bon pour sauter sur le banc,
bien plus qu’il n’en fallait et se retrouva - vlan !-
sur les genoux offerts du rêvassant poète,
le réveillant d’un coup : chose , pour le moins, bête !
Un échange, tantôt en croaque,
tantôt en vers lents,
s’établit aussitôt !
Lui :
« Halte-là la bestiole ! Aurais-tu disjoncté !
Je te le dis tout net, ait la grande bonté
de dégager de là sans perdre une seconde
avant que je ne sois d’une humeur furibonde ! »
Elle :
« Ne devines-tu pas un appel du destin ?
Je suis sur tes genoux : c’est un signe certain !
Un vil ensorceleur m’a changé en grenouille,
mais je suis une femme : annule cette embrouille !
Je le sais, tu le peux, tu es un magicien,
tu assembles tes vers en très grand praticien !
Si, du bout du crayon tu effleures ma tête,
je redeviendrais femme au lieu de cette bête !
Je saurais m’acquitter du service rendu :
tout ce que tu voudras et même encore plus !
Accepte le marché, tu ne seras pas dupe :
tu seras remercié, pour le moins au centuple ! »
Le poète ébaubi … plutôt dubitatif,
se mis à réfléchir en se grattant les tifs !
« Je ne vois pas de risque à tenter l’expérience,
à exaucer son vœu - bannissons la méfiance !- »
Jusque là silencieux, le banc l’interpella :
« Attention mon ami, je sens mal ce coup là !
Je te connais très bien de dos comme de fesses :
tu n’as jamais su dire un « non » franc aux gonzesses !
« Ça va bien toi le banc, garde donc tes conseils
pour les petits jeunots, je suis d’âge vermeil !
Je sais ce que je fais: tais-toi, je t’en conjure ! »
N’écoutant pas le banc, il tenta l’aventure !
Sur la tête il posa le bout de son crayon
… le ciel s’irisa en milliers de rayons !
Ebloui un instant, il retrouva la vue
pour voir sur ses genoux une fille non nue !
Une fille sans âge aux habits vieux et noirs,
à la mine revêche, autant qu’un urinoir !
A l’amabilité de ces vieilles concierges
qui n’ont jamais connu autre chose qu’un cierge !
Jetant l’engeance à terre en criant : « c’est du vol !
C’est de l’arnaque en vrac ! C’est vraiment pas de bol ! »
Il faillit s’étrangler et la prendre au collet
quand il vit à ses doits… horreur ! … un chapelet !
Il venait bêtement, lui, le païen, l’impie
de délivrer - punaise ! - une de sacristie !
Une vieille bigote à l’avachi bustier :
véritable grenouille… oui ! mais de bénitier !
Tout à fait ulcéré il sortit de son sac,
un flacon aplati qu’il prit par le colback
et se mit en devoir, pour noyer son remord
de le vider cul sec pour se saouler à mort !
Moralité :
Premier enseignement :
Les bancs sont des experts en matière de bougresses,
ils connaissent les femmes et encor’ plus leurs fesses !
Leurs rapports sont intimes : ils savent leurs secrets,
ils pourraient faire des livres accrocheurs à souhait !
Second enseignement :
Si une grenouille ou une femme, mon garçon,
vient à sauter sur tes genoux, sans plus de façon,
sauves-toi le plus loin possible et fais attention :
surtout - surtout ! - : laisse bien de coté ton crayon !
Pierre Dupuis
Fable, pas de Lafontaine, mais de Dupuis quand même !
Le poème du jour : « Les mains » de ... Rotpier
Préambule :
Il est des poèmes que l’on pense achevés et que l’on ne retouche plus.
Mais un beau jour, on les relit et un petit déclic nous conduit à les revoir, à les modifier.
Quelquefois, cela les renforce.
D’autres fois, cela les tue.
J’espère avoir fait le bon choix.
Pierre
Image prise sur le net
Les mains,
Des mains qui s'ignorent,
des mains qui se cherchent,
des mains qui se trouvent.
Des mains qui se voient,
qui s’interpellent
qui s’entrouvrent !
Des mains qui se rejoignent,
qui se frôlent,
qui se découvrent.
Des mains qui se caressent,
qui s'étreignent,
qui s'affolent !
Des mains, main dans la main,
qui font l’amour
comme des folles !
Des mains qui se lassent,
qui s'affrontent !
Qui se blessent !
Des mains qui s'écartent,
qui se menacent !
Qui s'éloignent.
Des mains, sans lendemain,
qui se séparent
et qui s’égarent.
Des mains qui se perdent,
des mains qui s'oublient,
des mains qui s'ignorent.
Et ma tête
entre les miennes,
encore, encore et encore.
Gériatrie: le poème du jour: " Cauchemort " de ... Rotpier
Cauchemort,
Que fais-je ici ?
Je n’ai plus souvenir de rien.
Il est vrai que je perds souvent la mémoire :
dans ma vie, il se fait tard.
Mais…qu’a donc ce malheureux
qui hurle au bout du couloir ?
à l’aide de son déambulatoire ?
Tout cela me glace !
Et cette odeur – oh ! cette odeur –
qui vous prend à la gorge !
Et cette femme qui souffle comme une forge !
Et cette autre qu’on croit que l’on égorge !
Horreur !
Mais, que fais-je ici ? …Que fais-je ici !
Pas besoin de fauteuil roulant : je vais bien moi !
Je marche, j’arpente les couloirs
du matin jusqu’au soir !
Et cette odeur qui me colle à la peau !
Et partout le même panneau,
le même panneau avec le même mot
que je lis, que je relis,
qui me mène à la folie !
Au secours !
Où elle est la sortie !
Où elle est la sortie !
Partout, partout c’est écrit :
Gériatrie ! Gériatrie ! Gériatrie !
Gééééé … riaaaaa… triiiiiiiie !
Pierre Dupuis
Déjà publié
Le poème du jour : "Silhouette" de ...Rotpier
Pierre Dupuis
Silhouette,
Loin,
là-bas,
juste un point
… je ne sais pas.
Est-ce vraiment elle ?
Ou bien mon pauvre esprit
qui déjà troublé chancelle
et déraisonne dans la nuit ?
Et mon cœur qui commence déjà
à s’emballer ! Mais attends donc ! Patience !
Tu ne sais pas si c’est elle … grand bêta !
La réalité n’est pas toujours l’espérance !
L’amour est un créateur de mirage … le soir.
Certains prennent forme, mais beaucoup d’autre … miroir !
La silhouette se précise, se dessine,
sublime, harmonieuse ,élégante et légère,
empreinte d’une grâce féminine.
Mais … ce n’est pas celle qui m’est chère !
Et … que se passe-t-il soudain ?
Pourtant, elle approche encore
mais je la vois moins bien !
Du brouillard… alors ?
Peut-être bien
… je ne vois
plus rien
moi.
Silhouette,
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Reflet " de ... Rotpier
Reflet,
Ses yeux clairs et limpides
Sont mon plus beau miroir,
Dans mes rêves candides
Je m’y plonge le soir.
J’ai le besoin avide
D’y rencontrer l’espoir
Mais au matin, livide,
Je ne peux qu’y surseoir.
Dans ses yeux mon image
N’était que pur mirage,
Je le sais maintenant
Ce n’était que cocagne,
Le fou rêve aliénant
D’un château en Espagne.
Pierre Dupuis
Déjà publié !
Le poème du jour : « Des souris et des hommes » pas de Sneinbeck mais de … Rotpier
Préambule :
Beaucoup moins poignant que celui de Stneinbeck !
Pas trop lénifiant quand même … comme aurait dit Georges ! Enfin, j'e l'espère !
Je comprendrais mal les raisons de votre colère !
Déjà publié, mais retravaillé … pour la présentation !!!
Rotpier
Non ! Ce n'est pas la bonne image !
Des souris et des hommes,
Quand sa main emprisonne
mes intimes rondeurs,
mon esprit déraisonne :
je n’ai plus de pudeur !
La chaleur de sa paume
me donne des frissons,
il se conduit en môme
curieux et polisson !
En soumise maîtresse
j’obéis à ses doigts :
je fonds sous ses caresses
et je subis sa loi !
Je ne suis qu’une esclave :
je ne peux m’affranchir,
je vis dans son enclave
selon son bon plaisir !
Tout cela vous épate,
mais sachez qu’il me tient :
j’ai un fil à la patte,
je ne suis que son bien !
Il me faut me soumettre :
c’est un dominateur !
Ce n’est pas drôle d’être
… souris d’ordinateur !
Pierre Dupuis
C'est la bonne image !
Le poème du jour : « Le chardon ou la rose » de Rotpier
Un de mes poèmes préférés, déjà publié .
Préambule à distiller soigneusement:
La photo des chardons est de Jean-François Simon.
J’y ai rajouté les deux roses, mais le poème prouve que tout n’est pas si rose deux fois et que, si le besoin de prendre le large enivre, on en revient souvent avec une gueule de bois à vous fiche un bourdon épouvantable !
Pierre et Rotpier
Le chardon ou la rose ?
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Méli-mélo de roses,
de roses et de chardons.
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur l’odorante rose
ou le piquant chardon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme morose
se pose la question.
Bien loin le temps où Rose
partageait l’édredon,
l’amour se décompose
et devient moribond.
Pour chercher d’autres roses
il avait fait faux-bond,
il regrette la chose
et quête le pardon.
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme dépose
des larmes de saison.
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " Je veille au grain " de ... Rotpier
A propos d’un petit secret
entre elle et moi.
Je veille au grain,
Moi seul connais l’endroit secret
où la nature, en fine mouche,
a déposé, sublime touche,
un grain doré : cachet discret !
De sa beauté, signe concret,
qui n’apparaît que sous la douche,
vous ne saurez pas de ma bouche
l’endroit précis : c’est indiscret !
Passez au loin tous les minets !
Je deviendrais méchant, farouche,
je brûlerais maintes cartouches,
j’ai la tête au ras du bonnet !
Une attaque à potron-minet ?
Moi je suis prêt à l’escarmouche
et vous pourrez chasser les mouches
des lésions de mes moulinets !
Grain de beauté,
sur toi je veille,
tout à coté,
comme une abeille !
Ma loyauté
est sans pareille,
te dorloter,
moi, m’émerveille !
Pierre Dupuis
La fable du jour : "La grenouille et la marmite" de ... Rotpier
Fable inspirée par un texte du philosophe Olivier Clerc :
« Sommes nous déjà à moitié cuits ? »
Je le mets à la suite .... le texte !
Images prises sur le net
La grenouille et la marmite,
Une verte grenouille un beau jour s’installa
bien confortablement au fond d’une marmite ;
un vaste récipient en fonte de Talla,
de rare qualité, venant des Dolomites !
A l’ombre du vieux mur d’un jardin déserté,
une moitié d’eau fraîche et des mouches en masse :
pas besoin de bouger de cet endroit ouaté,
un milieu idéal, hôtel de grande classe !
Un habitat de rêve où bien des batraciens
auraient voulu passer d’agréables vacances :
le gîte et le couvert dans un décor ancien,
loin du monde agité et de ses conséquences !
Doucement balancé sous un trépied de fer,
le récipient berçait la grenouille indolente.
Tranquille et sans soucis - le paradis offert ! -
elle menait, passive, une vie somnolente !
Vint à passer par là un brave vagabond.
Découvrant la marmite, il se dit : « quelle aubaine ! »
je mange toujours froid, ce qui n’est pas très bon,
pour une fois je vais me chauffer la bedaine !
Rapide il ramassa quelques morceaux de bois
qu’il installa, croisés, sous la grande marmite,
craquant une allumette, il se montra adroit :
la flamme vint lécher le large cul très vite !
Tout progressivement, l’eau s’en vint à tiédir,
ce qui fit le bonheur de la verte grenouille,
nageant béatement jusqu’à s’en étourdir,
alors que son destin se barrait en quenouille !
Mais la température augmentant peu à peu,
commença par gêner la croassante bête,
elle en vint à suer un liquide adipeux
mais resta toute amorphe en traînant des gambettes !
Quelques degrés de plus : la pauvre s’affola !
Mais ses forces déjà s’étaient évaporées,
son corps était plus mou qu’un vieux gorgonzola :
une situation vraiment désespérée !
Elle se résigna et se laissa couler,
succombant doucement au fond de la marmite,
quelques bouillons plus tard - fort durs à avaler ! -
elle avait rendu l’âme et était fine cuite !
Mais …
Prenons la même bête et recommençons tout !
Je veux dire en cela : changeons les paramètres !
Supposons la bestiole à l’ombre d’un bambou
chassant tranquillement en son vert périmètre !
Attrapons-la d’un coup et d’une ferme main
balançons-là - direct ! – dans le liquide tiède :
réaction immédiate et en un tournemain,
d’un violent coup de reins elle évite le piège !
Moralité :
L’instinct de la grenouille ou bien celui de l’homme
s’émousse peu à peu quand les évènements
se passent en douceur et je dirais en somme
qu’ils ne voient rien venir et dorment bêtement !
Il faudrait un grand choc - quelque chose d’énorme ! -
pour frapper les esprits : un coup de pied au cul !
Un de ces coups de pieds d’une puissance hors norme,
car dans le cas contraire on sera cuits-foutus !
Pierre Dupuis
Le texte de Olivier Clerc :
Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a envoyé un petit conte d'une grande richesse d'enseignement.
Il s'agit du principe de la grenouille chauffée.
" Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.
Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
L'eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte ".
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.
Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUE.
Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des média sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses...
Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain. Là, C'EST POUR AUJOURD'HUI.
Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard !
SOMMES NOUS DEJA A MOITIÉ "CUITS" ?