poesie
"Cortège"... un poème de Pierre
Demain, je ne serais pas sur mon blog … je suivrais Paul.
Image du net lègèrement modifiée
Cortège,
En cortège derrière
le dernier qui s’en va,
que tu sois Paul ou Pierre
tu y penses déjà :
« Le prochain … c’est moi ? »
Doucement tu chemines
et l’ombre des cyprès,
voyant que tu rumines
t’enveloppe de près
... t'enveloppe de près en murmurant :
« Il est possible que ce soit toi ! »
Et soudain tu frissonnes
et tu presses le pas,
tu rejoins la colonne
évitant le faux-pas
et tu te dis :
« J’ai le temps … j’ai encore le temps
… le temps de ne pas être devant. »
Pourtant
… pourtant … tu sens
- tu le sens ! -
que l’ombre des cyprès t’enveloppe déjà !
Pierre Dupuis
" Les cris " d'après le tableau d'Edvard Munch : le poème du jour de ... Pierre
En ce jour de Toussaint, j’ai mis « les cris » en thème.
Nouvelle écriture à partir du tableau d’Edvard Munch :
« Le cri »
Pierre
" Le cri " d'Edvard Munch ( 1893 )
Les cris,
Au diapason
… ils sont au diapason.
Lui, le personnage,
elle, la nature.
Il n’y a pas un cri
… il y a des cris !
Qui entraîne l’autre ?
Qui provoque l’autre ?
Et ça crie !
Et ça dure !
Profonde déchirure
amorce de rupture
et le vide en dessous.
Ça tourbillonne,
ça frôle la torture
… c’est la torture !
Ça va droit dans le mur !
Seule perspective,
unique perspective :
la dérive
… la dérive encore
… la dérive et la mort.
Pierre Dupuis
" Mon ami le lavoir, " : un poème de ... Pierre !
Préambule :
Il ne s’agit là que d’une simple fiction, mais … si cela n’a pas été, cela aurait pu être !
Le grand privilège des poètes est de pouvoir relater des choses extraordinaires sans que l’on ne les prenne totalement pour des fous … du moins, le croient-ils !
Pierre Dupuis
Image du net
Mon ami le lavoir,
C’est un très vieux lavoir dont les poutres fendues
ont traversé le temps et les générations,
malgré le poids des ans, même les plus tordues
se portent vaillamment sans trop d’altération.
Les tuiles de son toit ont abrité des foules
de femmes aux battoirs agiles et bruyants,
caquetant aussi fort qu’un escadron de poules
pour échanger des faits sérieux ou croustillants !
Elles arrivaient tôt pour faire les lessives,
brouettes et paniers remplis jusqu’à ras bords,
des jeunes chantonnant ou des vieilles poussives
s’attelaient au travail, toujours à bras le corps !
Pour oublier le mal, pour tromper la fatigue
- des heures à genoux dans des boites de bois ! -
elles se racontaient jusqu’aux moindres intrigues :
tout le monde y passait, des pauvres aux bourgeois !
En a-t-il entendu des histoires coquines !
Des récits avérés ou d’autres inventés,
comme le jeune abbé et la grande rouquine
dont les rapports étaient plutôt mouvementés !
Le notaire assiégeant la gironde soubrette,
qui avait tout tenté avant d’être éconduit
et Jean, le jardinier, dont la large brouette
servait gaillardement de lit certaines nuits !
Le calme revenait vers la fin de journée
et tous les animaux reprenaient possession
du lieu qu’ils fréquentaient tout au long de l’année,
obligés d’accepter la cohabitation !
Les oiseaux s’abritaient aux creux de la charpente,
les rongeurs grignotaient les miettes des repas,
les poissons revenaient sauter dans l’eau courante :
c’est le monde animal qui reprenait le pas !
Le lavoir accueillait avec plaisir ces hôtes,
des bruissements, des chants et quelques ronds dans l’eau
ne venait pas troubler, au point qu’il en sursaute,
une sérénité à coucher sur tableau !
Pourtant, certaines fois, il n’était pas tranquille,
la nuit favorisant quelque autres visiteurs,
certains très attachants, d’autres bien plus hostiles,
des gentils, des méchants plus ou moins prédateurs !
Il partageait parfois des instants romantiques :
les serments les plus fous des jeunes amoureux,
éclairés par la lune aux reflets chromatiques,
des serments qui duraient longtemps ou bien très peu !
Combien de vagabonds ou de traîne-savates
avait-il abrité certaines nuits d’hiver ?
Il avait vu un jour un ancien acrobate
s’asseoir au bord de l’eau pour déclamer des vers !
Pendant une période, il y a bien des lustres,
vers le coup de minuit un groupe de brigands
s’y rassemblait souvent et cette bande illustre
venait y préparer de sombres guet-apens !
Sous la révolution - je parle de la grande ! -
son partage avait fait l’objet de changements :
fini le bon vouloir du seigneur qui commande,
chacun avait son tour plus équitablement !
Il avait la mesure aussi du temps des guerres
par la diminution des habits masculins,
gilets et pantalons, il n’en voyait plus guère :
les hommes sur le front n’étaient plus aux moulins.
J’ai la chance d’avoir obtenu sa confiance
en venant tous les jours discuter avec lui,
il ne voit plus grand monde et c’est l’insignifiance
qui s’installe aujourd’hui, comme pour le vieux puits.
Ils ont régné naguère, étant incontournables,
on venait de fort loin pour se fournir en eau ;
quant aux mères Denis - profils incomparables ! -
le lavoir résonnait au son de leurs sabots !
Heureusement pour eux certains ont pris conscience
que c’était un devoir de les garder debout,
en nos modernes temps où s’étale la science,
un coup d’œil au passé n’est pas mauvais du tout !
Epilogue :
Tu le vois mon ami, j’ai tenu ma promesse,
j’ai couché sur papier certains de tes récits,
j’ai restreint fortement les histoires de fesses :
deux strophes seulement … j’ai beaucoup rétréci !
Tu as - je le sais bien ! - des tableaux en réserve,
c’est pourquoi je viendrais encore auprès de toi
et dans un siècle ou deux - je connais bien ta verve ! -
à quelqu’un d’inconnu … tu parleras de moi !
Pierre Dupuis
" La main " ... un poème cauchemard de ... Pierre
C’était il y a très longtemps
… 15 ans … peut-être un peu plus ?
C’était un rêve
… un mauvais rêve
… un cauchemar
… une ombre au tableau
… une ombre au tableau noir
… un trou
… un trou profond
Image du net modifiée
La main,
Comme enfin je soufflais - bonheur compréhensible -
Assis sur une table enduite de couleurs,
Récupérant un peu d’une classe impossible,
Je vis le tableau noir partager ma douleur !
La craie courrait sans fin, par une main guidée,
Une main je vous dis ! Toute seule ! Sans bras !
D’une pâleur extrême, assurément vidée
Du sang dont une goutte échappait vers le bas.
S’égrainait sous mes yeux et très bizarrement
Je comprenais le sens des phrases contenues
Dans ce message étrange écrit si clairement.
Je m’en vais essayer de vous donner lecture
- Pas du message écrit : il n’était que pour moi ! -
De ce qui se passa, c’est vrai, je vous le jure !
Et je saurais comprendre ensuite votre émoi !
La main, d’autorité, me pris alors en charge
en pointant son index sur un ordinateur
Qui afficha de suite en écran extra large
Une image incroyable : un plan fascinateur !
Je reconnus, malgré la façade noircie,
Le profil évident du Lycée Aragon
Qui avait dû subir un très grave incendie,
une porte battait, pendant à un seul gond.
Un bruit de fond montait et je vis une bande
Déboucher en hurlant de derrière un muret,
Des propos venimeux rythmaient la sarabande :
« A mort ces cons de profs, il faut les capturer ! »
On pouvait reconnaître en tête de la horde,
Les clones de certains du fond de nos paniers
Qui nous posent problème en refusant tout ordre :
Ils étaient à coup sûr les fils de ces derniers !
Et d’un bûcher fumant, les pages calcinées
Des livres déchirés s’envolaient dans le soir,
Un vent ascensionnel, volutes déchaînées,
Entraînait vers le ciel ce vol de corbeaux noirs.
La main vint à placer, je ne vis pas de suite,
Son index tremblant à un endroit précis :
Tout en bas du brasier, une forme réduite
Agitait sous le feu cinq doigts tout rétrécis.
La main comme une folle agita ses phalanges,
Son cri désespéré me vrilla les tympans
Et je la vis pleurer, libérant un mélange
Composé pour moitié, de larmes et de sang !
Je la pris dans mes mains, ce ne fut pas facile,
De calmer sa douleur, d’éteindre ses sanglots :
La peur de formuler des propos imbéciles,
Quoi dire à une main qui hante les tableaux ?
A force de discours et de maintes caresses
- Une main, comme un homme, a besoin de chaleur ! -
Je parvins à calmer sa profonde détresse :
Je partageais alors sa terrible pâleur.
Elle avait, il est sûr, renoncer à surseoir
L’annonce du futur : l’annonce des décombres.
En me serrant la main, elle me dit bonsoir.
Le tableau s’effaça, supprimant le message.
L’ordinateur se tut, son écran devint noir.
Un tourbillon me prit : j’étais sur son passage
et je fus avalé par un grand entonnoir.
Pierre Dupuis
« Agora ! Agora ! » encore et toujours ! … Un poème de … Pierre
Chaque fois qu’ils manifesteront en grand nombre,
je remettrais ce poème !
Les indignés.
Retrouver cette photo et l’article sur :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/le-mouvement-des-indignes-s-etend-a-71-pays_1040717.html
Poème publié pour la première fois en juillet 2011
l
Je publie aujourd’hui ce long poème en gestation depuis 2 mois ½, parce qu’il faut bien arrêter un jour de le reprendre sans cesse. Dire qu’il n’évoluera plus est une autre histoire tant il est lié à une brûlante actualité !
Pierre
Photo du net
Agora ! Agora !
Venez donc les amis il y a de la place
sur les places de France et de tous les pays,
montrons aux dirigeants que nous, la populace,
ne voulons plus payer pour des banquiers pourris !
Car ce sont bien ceux-là qui sont à l’origine
de la crise mondiale et de tous ses effets :
montages financiers de très basse cuisine
dont le grand chef Madoff a été le reflet !
Pour un qui a payé combien d’autres sont libres ?
Les états ont couvert d’abyssaux déficits,
mais aussitôt qu’ils ont retrouvé l’équilibre
ils ont recommencé sous les satisfecits !
Satisfecits de ceux qui tirent les ficelles :
les grands groupes mondiaux et leurs bons serviteurs
qui en profitent pour remplir leurs escarcelles
en s’infiltrant partout auprès des décideurs !
Ne nous y trompons pas quand ces vautours spéculent
sur le riz et le blé ou autres aliments,
ils savent tout à fait - mais n’ont aucun scrupule ! -
qu’ils condamnent à mort un grand nombre d’enfants !
Et le jour et la nuit et sans aucune pause,
sur leurs ordinateurs des logiciels dédiés,
triturent les marchés pour extraire leur dose
de profits sans savoir ce que c’est que semer !
On peut les rapprocher du genre des sangsues :
ils ne produisent rien et ne sont que saigneurs
qui pompent sans arrêt de manière goulue
une sorte d’impôt comme au temps des seigneurs !
Véritable racket, dîme des temps modernes,
faisant grimper les prix - certains au grand galop ! -
sous les yeux bienveillants de ceux qui nous gouvernent
et nous prennent vraiment pour de pauvres charlots !
Ils ont des revenus qui donnent le vertige,
on s’y perd en cherchant à compter les zéros !
Mais ils en veulent plus à un point qui afflige
quitte à recourir à des actes immoraux !
Ils ont échafaudé des systèmes d’embrouille :
agences à leurs pieds, dites de notation,
des outils pernicieux servant à leurs magouilles,
capables de couler sans remords des nations !
Quand je dis « à leurs pieds » ce n’est qu’un euphémisme
ces agences les ont pour principaux clients !
Pour ne citer qu’un cas illustrant un séisme
les subprimes en sont un exemple criant !
Ces agences ont donné, pendant nombre d’années,
à ces micmacs nocifs la note triple « A »,
la meilleures qui soit sans être condamnées :
laxisme ou connivence aux sommets des états ?
Taxer les plus-values : action prioritaire !
Remettre la morale enfin au goût du jour !
Resserrer nettement l’échelle des salaires :
regonfler les plus bas en pompant les plus lourds !
Un riche un peu moins riche à encore une marge
bien plus que confortable alors qu’un pauvre lui,
même avec un peu plus peine à couvrir ses charges
et petit à petit se retrouve hors circuit !
Si l’on n’y prend pas garde : attention à la casse !
N’ayant plus rien à perdre on devient très méchant,
cela peut glisser vers une lutte des classes :
l’histoire l’a prouvé qui se souvient du sang !
Essayons de rester calmes et pacifiques,
il faut en premier temps exposer nos griefs
de façon claire et nette à tous les politiques
qui vont solliciter nos votes dans leur fief !
C’est des engagements qu’il nous faut et des fermes !
Terminé le blabla : nous voulons des contrats !
A bas le baratin, il faut y mettre un terme :
ils devront rendre compte à la fin des mandats !
Ils ne sont pas à court d’annonces mensongères,
comédiens affirmés ils maîtrisent leur art,
bonimenteurs patents et dupeurs de première :
ce qui ce fait de mieux dans le genre roublards !
Ils surfent sur la vague haute de l’ignorance
de certains citoyens qui ne s’informent plus,
qui ont tout oublié de l’histoire de France
préférant aux débats la télé torche-cul !
Il faudra mettre en place un plan de vigilance
car ils vont - c’est certain ! - essayer de biaiser !
Dans ce domaine là ils frôlent l’excellence
mais il n’est plus question de se laisser baiser !
Le terme est un peu cru mais il a le mérite
d’être clair et précis et sans aucun détour :
pas de langue de bois, pas de mots hypocrites
car en face il a des chevaux de retour !
Monsieur Stéphane Hessel nous a montré la voie !
Indignons-nous vraiment, reprenons le flambeau !
Les purs politicards et bien on les renvoie,
il y a trop longtemps qu’on les a sur le dos !
Agora ! Agora ! Tout comme en Grèce antique,
décidons tout d’ici, reprenons tout en main !
Dictons nos conditions aux hommes politiques :
ils sont là pour servir les peuples souverains !
Beaucoup on oublié, seul un rappel à l’ordre
et un contrat très clair pourraient nous amener
un retour aux valeurs car il est temps de tordre
le cou à un système ô combien gangrené !
Pierre Dupuis
j
Photo du net
La fable sonnet du jour : "Carpe diem" de ... Pierre !
Nota : « Carpe diem » (quam minimum credula postero) est une locution latine extraite d'un poème de Horace que l'on traduit souvent par:
« Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain »
Image du net
Carpe Diem,
Je veux bien croire en la maxime
Et profiter du jour présent.
Du plaisir, atteindre la cime,
Ne peut être que très plaisant.
Mais ce ne vaut - ça, je l’affirme ! -
Que si l’on a pris les devants,
Que si l’on a, c’est légitime,
Préparé ce jour-là avant !
Tu peux jouer à la cigale
Ou rêver de la martingale
Mais avant je t’en prie relis
Ce bon Monsieur de la Fontaine
Qui dans une fable lointaine
Louait bel et bien la fourmi !
Pierre Dupuis
Mixité, métissage: ça dérange ! Le poème du jour: "Trait d'union" de ... Pierre
Image du net modifiée par mes soins
Trait d’union,
Ils avançaient en bavardant. Quand je dis « ils »,
il n’y avait qu’un « il » et … deux superbes « elles » !
Le « il » couleur café, bien tassé, du brésil !
Les « elles » : l’une blanche et l’autre cannelle !
Ils allaient de l’avant, main dans la main.
Papa, enfant, maman : une jolie palette
avec en son milieu le résultat certain
du mélange grand teint de peau de la fillette.
Papa couleur café,
maman au teint de lait,
un subtile mélange :
tant pis si ça dérange !
Un résultat parfait
couleur café au lait !
Le petit bout de chou était le trait d’union
entre deux êtres qui, en toute connaissance,
n’avaient pas hésité à vivre leur passion
sans se préoccuper des vieilles convenances !
Je me pris vite au jeu d’observer les regards
des gens qui les croissaient : édifiante expérience !
Des coups d’œil assez noirs, d’autres plutôt bâtards,
peu de salutations et beaucoup de défiance !
Mélange de pigments
dérange bien des gens
qui deviendraient acerbes
et perdraient leur superbe
s’ils croisaient en chemin
… leurs ancêtres lointains !
Car même si cela remonte à très longtemps
nos ancêtres éloignés étaient de bien des races :
nous sommes tous issus de divers croisements
n’en déplaise à tous ceux que ce fait embarrasse !
On peut bien s’affubler du terme « vrai gaulois »
comme d’autres rêvaient d’être de race aryenne,
on peut tout mépriser et se sentir les rois :
c’est méconnaître ou nier toute l’histoire ancienne !
Certains l’ont bien compris qui surfent là-dessus,
c’est leur produit d’appel, c’est leur fond de commerce !
Les gens ont oublié qu’un petit moustachu
a autrefois joué cette carte perverse !
Mélange de pigments
dérange bien des gens
qui deviendraient acerbes
et perdraient leur superbe
s’ils croisaient en chemin
… leurs descendants lointains !
Pierre Dupuis
"Les mains" ... le poème du jour de ... Pierre
Poème ancien remanié.
Sera-t-il meilleur ?
… Son destin est entre vos mains … à tantôt ou à demain.
Pierre
Image du net
Les mains,
Des mains qui s'ignorent,
des mains qui se cherchent,
des mains qui se trouvent.
Des mains qui se voient,
qui s’interpellent
qui s’entrouvrent !
Des mains qui se rapprochent
qui se frôlent
qui se découvrent.
Des mains qui se caressent
qui s'étreignent
qui s'affolent !
Des mains main dans la main
qui s’amusent
comme des folles !
Puis …
Des mains qui se lassent.
Des mains qui s'affrontent.
Des mains qui se blessent !
Des mains qui s'écartent
qui se menacent !
Des mains qui s'éloignent.
Des mains qui se séparent.
Des mains qui s’égarent.
Des mains, sans lendemain.
Des mains qui s'ignorent.
Des mains qui se perdent.
Des mains qui s'oublient.
Et ma tête
entre les miennes,
encore, encore et encore.
Pierre Dupuis
Image du net modifiée
Journée de manifestation ... comme si vous y étiez ! ... Le poème du jour : " Manif " de ... Pierre !
En vieux routier des manifs, je vous glisse un peu dans leurs coulisses !
Je dois avouer que j’ai bien levé le pied des pavés, mais depuis 68, j’en ai arpenté pas mal ! Prof et responsable syndical obligent !
Pierre ou Rotpier
Photo prise sur le net et modifiée par mes soins !
Manif !
Au coude à coude
au cœur à cœur,
pour en découdre
mais … sans casseurs !
Un manifeste
tout en verbal !
Quelques mots lestes :
du théâtral !
Souvent les mêmes :
on se connaît !
Les mêmes thèmes
sur les carnets !
Du stratégique,
pas du hasard !
Du synergique
avec brassards !
Des banderoles
et des panneaux :
pas de pétrole
mais des bons mots !
Etat fripouille
élus voleurs :
c’est qui qui douille :
c’est pas ta soeur !
A fond la caisse
pour la sono !
L’oreille encaisse :
pas du piano !
Et les trompettes
jouant à fond !
Et les baguettes
sur les bidons !
Et les rengaines
au vitriol,
que l’on dégaine
sans un bémol !
Bras en compote :
cause aux drapeaux !
« Prend-le mon pote :
pour moi repos ! »
Tongs ou bien bottes ?
C’est du soleil
ou de la flotte ?
Jamais pareil !
L’heure est venue :
fin du parcours !
Sur l’avenue :
dernier discours !
« Plus de dix mille
sur le pavé !
Manif utile :
juré craché !
A la prochaine
nous doublerons !
Dans la semaine
ils cèderont ! »
Plus de pancartes,
drapeaux roulés,
les flics s’écartent :
adieu poulets !
Certains la tire,
d’autres sourient !
Ce qui attire
les nôtres aussi !
Manif tranquille
et bon enfant,
pas trop hostile
… sauf le devant !
Ça se disperse
… les tracts aussi !
Merde ! Une averse :
vite aux abris !
Les mains se serrent :
« - Bon, on y va !
Je récupère
les gars d’ chez moi !
A la prochaine !
Allez salut !
Bise à Marlène
et à Lulu ! »
- On taille la route ?
- oui ! On y va !
Pour le cass’ -croûte,
on verra ça !
A la prochaine :
sûr les amis !
Faut pas qu’ ça traîne :
c’est bien parti ! »
Pierre Dupuis
Avec Alzheimer en point de mire, le poème du jour: "En désapprenance" ... de ... Pierre
Puisque l’actualité y revient …
Image du net
En désapprenance,
Dans son regard … rien que du vide
… même en cherchant … plus un ressort.
Ses yeux, autrefois si limpides,
si pétillants … là, quasi morts.
Et il se tient en face d’elle,
la regardant … mains dans les mains,
yeux dans les yeux … plus d’étincelle
… la grande peur du lendemain.
Tout au début, rien de bien grave,
dans la mémoire, des petits trous,
pas de quoi en faire un conclave,
quelques oublis de rendez-vous.
« Tu te souviens du nom d’Octave ?
Où ai-je mis mon grand fait-tout ?
Tiens, elle est ouverte la cave ?
… J’avais pourtant mis le verrou … ? »
Et puis un jour en promenade,
plus d’une heure à tourner en rond
et les jambes en cotonnade :
« Mais où se trouve la maison ? »
A reculons, elle consulte,
le verdict tombe :il est amer !
Ça claque pire qu’une insulte :
les faits sont là : c’est Alzheimer.
Après c’est la dégringolade :
l’esprit, les sens, en flottaison.
Une mémoire en marmelade
et des atteintes à la raison.
Et les visages qui s’effacent,
de mois en mois, de jour en jour.
Des souvenirs, plus une trace :
un grand désert et rien autour.
Et lui est là, tout en souffrance,
n’y pouvant rien que de pleurer,
témoin de la désapprenance
de l’être cher… tout apeuré.
Pierre Dupuis