Blog en pause pour cause vacances du ... Rotpier !!!
Robinson pris au piège,
;
Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi - oublié tous les cours ! -
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
.
J’ai toujours détesté les « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but - c’est ce que je réprouve ! -
que de donner à boire aux soûles discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
;
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
- un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
;
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour - le langage s’entend ! -
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
- sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
- c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
;
C’est après le repos - que toute joute implique -
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa - parenthèse immobile -
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -
d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté.
.
Effet papillon : une autre version ! Le poème du jour " Métamorphose " de ... Pierre !
J’étais en ce temps là, un explorateur des plus novices mais j’avais déjà la fibre aventurière.
Métamorphose,
Elle avait, sans secret,
un joli petit bouton rose
sur le nez !
Elle avait, en secret,
deux jolis petits boutons roses
aux bouts de ses nénés !
Et moi, plus tout à fait un saint,
j’avais obtenu un blanc-seing :
j’avais le droit
de m’amuser avec les trois
… les trois à la fois !
Trois petits boutons roses
c’est bien !
Pourtant … pourtant cela devient
un peu énervant à la fin !
Alors, passant à autre chose,
j’entrepris de faire l’inventaire
de tout ce qui pouvait être rose.
Et, pourquoi le taire,
j’ai découvert
une délicate,
une merveilleuse,
une somptueuse
variété de rose !
Rose, qu’aucun papillon
n’avait jamais butiné.
Alors, instinctivement,
innocemment polisson,
je m’appliquais avec délectation
à ma métamorphose :
je devins … papillon !
Pierre Dupuis
Rébus : réponse au petit rébus dominical de ... Rotpier !
Réponse pour le rébus ... avec beaucoup de retard !
Je viens de la mettre sur le billet … « rébus » !
Bravo à ceux qui avaient trouvé !
Et pis c’est tout !
Rotpier
Le petit rébus dominical de ... Rotpier !
Et si l’on faisait un petit arrêt rébus ?
Dernière ligne, 2ème image : une " - - - " vue d'en haut !
Réponse :
Il me parait très déplacé de poser un lapin à une fille qui a un bec de lièvre !
Excusez-moi pour le retard … je vous ai presque posé… un lapin !
Pierre Perret : "Estelle" ... Les chansons ou les musiques que j’aime … de Rotpier
Estelle
Si vous voyez dites-lui mes amis
Combien je suis fou d´elle comment je suis puni
Que ça n´a rien de drôle de se la mettre sous le bras
En cherchant du pétrole dans le Guatemala
Si vous voyez Estelle dites-lui mes amis
Que je bande pour elle, que j´en perds l´appétit
Qu´on se remettra ensemble que je m´avoue vaincu
Et que j´ai les mains qui tremblent quand j´évoque son cul
Dites-lui que je suis lucide depuis que je l´ai quittée
Que j´étais bien trop candide que j´aurais dû l´écouter
Et que cette fille superbe qui m´emmena en bateau
Je l´ai su qu´à l´île d´Elbe que c´était un travelo
Ça les a bien fait rire ces salauds m´ont gardé
Sur ce bon vieux navire bourré de vieux pédés
Et que jusqu´en septembre sur ce maudit rafiot
J´étais la femme de chambre du lieutenant de vaisseau
Si vous voyez Estelle dites-lui que je me suis trompé
Que je ferai tout pour elle toujours le dos courbé
Rien qui ne lui déplaise et que le dimanche matin
Si c´est debout qu´on baise je prendrai les patins
Dites aussi à Estelle que ma virilité
Est bien redevenue telle qu´avant de la quitter
Bien que cette foutue danseuse des ballets de Hong Kong
M´ait laissé les valseuses comme des balles de ping pong
Si vous voyez Estelle dites-lui bien surtout
Que j´aimerai sa cuisine que je serai plus jaloux
Et que si encore elle m´aime que j´en serai si content
Que j´oublierai le nom de baptême de son putain d´amant
Qu´elle aura toute ma paie pour sortir quand elle veut
Que c´est fini la bouteille que je ne triche plus au jeu
Que ma vie est amère qu´il faut que l´on renoue
Dites-lui même que sa mère peut habiter chez nous
Si vous voyez Estelle dites-lui mes amis
Combien je suis fou d´elle comment je suis puni
Que ça n´a rien de drôle de se la mettre sous le bras
En cherchant du pétrole dans le Guatemala
Bon partage !
Rotpier
Coloquintes : " Amours coupables … au jardin ou ... comment naquirent les coloquintes, " un poème de Rotpier le jardinier !
Parce qu’il y a bien une raison
pour que les coloquintes soient si biscornues !
;
Amours coupables … au jardin
ou … comment naquirent les coloquintes,
.
Un beau matin dans un jardin
qui s’éveillait sous la rosée,
un cornichon très très coquin
fit une cour des plus osée !
.
Le baratin de ce gredin
s’adressait à une citrouille
de très jeune âge, au nez mutin
mais innocente: oh! la fripouille !
.
La belle avait la peau satin,
des yeux luisants, quant à la taille,
lui, mesurait douze fois moins
et … c’était là toute la faille !
;
Mais en amour, c’est bien connu,
la raison n’a que peu de place !
De leurs ébats très saugrenus,
il en est resté une trace :
.
Un beau matin dans le jardin,
la belle qui était enceinte
donna le jour à huit bambins
tout biscornus : des coloquintes !
Rotpier
.
Poésie, le poème du jour : "Heureux qui comme cul lisse," ... un poème de Joachim ... euh ... non ! de ... Rotpier
Nota :
Je le repasse une fois par an … cela ne fait pas un pli !
Laissez moi votre avis en … coulisse !
Prenez Joachim et Pierre
… du Bellay et Ronsard, bien sûr !
Prenez « Heureux qui comme Ulysse » du premier,
pour la forme et « Mignonne allons voir si la rose »
du second, pour l’esprit et vous obtenez la synthèse :
« Heureux qui comme cul lisse » de … Rotpier !
Un peu sonnet quand même le gars ... non ?
.
Montage du Rotpier
... enfin ... bidouillage du Rotpier !
Heureux qui comme cul lisse,
Bien heureux le cul lisse avide de voyages
qui s’affranchit du joug de sa lourde toison
et qui s'offre aux regards bien plus que de raison,
se prêtant aux plaisirs de nombreux essayages.
Qu’il en profite à fond, en ville ou au village,
dans les champs, dans les bois, à la belle saison
ou bien sous l’édredon à la défeuillaison :
il aura moins d’attrait quand il prendra de l’âge.
Même en gardant toujours son coté audacieux,
il aura plus de mal à attirer les yeux.
Les rides seront là sur sa peau moins affine
qui faisait que les gars en perdaient leur latin
devenant pour le coup presque tous chauds lapins
et le faisaient reluire autant que pierre fine !
Rotpier
Rébus : réponse au petit rébus dominical de ... Rotpier !
Réponse pour le rébus :
Je viens de la mettre sur le billet … « rébus » !
Bravo à ceux qui avaient trouvé !
Et pis c’est tout !
Rotpier
Le petit rébus dominical de ... Rotpier !
Et si l’on faisait un petit arrêt rébus ?
6ème ligne: 2ème image : il ne faut pas prendre le mou !
12ème ligne: 1ère image : quand bébé pleure, il fait " - - - " ... il fait un de ces foins ... sans " f " !
Dernière ligne, 2ème image : une " - - - " vue d'en haut !
Réponse :
Le fascisme est une maladie intellectuellement transmissible et la durée d’incubation est d’autant plus courte que les individus sont moins instruits.
Avant que l'on ait besoin de recommencer : "Le chant des Partisans" ... Les chansons ou les musiques que j’aime … de Rotpier
Bon partage !
Rotpier