Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

poesie

Le poème des quinze jours : " Robinson pris au piège, " de ... Rotpier

28 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
Pour ceux qui ne le connaisse pas ou bien pour ceux qui veulent le relire pendant mon absence sur la toile ...

Attention ! C'est très long ! Si vous avez le temps allez-y  ... sinon, revenez à un autre moment !
 
 
 
 Photo pour robinson pris au piège
Image prise sur le net
 
 

Robinson pris au piège,

 

Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;

robinson volontaire et toujours décidé

à ne plus retourner dans des milieux futiles

générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.

 

J’avais fait table rase, en me coupant du monde,

de toutes relations comportant des humains

et je m’affranchissais doucement d’une blonde

que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.

 

J’arrivais à un âge où la philosophie

se trouve au fond de soi  - oublié tous les cours ! -

bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie

imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.

 

Je passais tout mon temps en longues promenades,

sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;

je savais sur cette île une unique peuplade

dont le village était sur un autre versant.

 

Je ne les connaissais que du bout des jumelles.

Ils vivaient simplement et avaient sous la main

de quoi boire et manger de façon naturelle ;

j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.

 

Me savaient-ils ici ?

 

En y réfléchissant, il semblait peu probable

que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,

car, même en y veillant, mes traces sur le sable

s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.

 

Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire

et ce n’aurait été que des supputations :

quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire

de donner des avis risquant l’aberration !

J’ai toujours détesté les  « si cela se trouve … »

les « il se pourrait que … » et autres locutions

qui n’ont pour autre but  - c’est ce que je réprouve ! -

que de donner à boire aux soûles discutions !

 

Ce point de vue aussi, avait pesé lourd

dans mon choix d’exil volontaire.

 

Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,

le temps coulait tranquille et pourtant un matin,

l’espace d’un regard, tout bascula très vite :

mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !

 

Alors que je pêchais des poissons de rivage,

je sentis un regard se poser sur mes reins.

J’excluais tout de suite un animal sauvage :

trois ans de solitude affûtent les instincts !

 

 Mon regard balaya les rochers de la rive,

arrondis par le sable emporté par le vent,

sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre

éclipsait la beauté des rayons du levant.

 

Elle avait au poignet deux fines cordelettes

-        un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -

et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,

les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !

 

Miracle de la nature,

la communion des formes confinait au sublime :

 

Assemblage parfait de courbes harmonieuses !

Un décor à lever des légions de pinceaux,

à faire se signer des bigotes furieuses,

à jeter dans les lits des milliers de puceaux !

 

Acceptant sans ciller mon intime inventaire,

elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi

se passait volontiers de protocole austère,

provoquant sans façon le plus chaud des lacis !

 

Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,

je laissais libre cours à mes mâles instincts :

un tremblement de chairs de grande magnitude

agita nos deux corps dans le petit matin.

 

Pas besoin de parler en telle circonstance,

car la langue en amour - le langage s’entend ! -

n’est pas un élément de très grande importance :

on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !

 

Quand le calme revint, nos regards se croisèrent

-        sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -

et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent

en cet instant ouaté du désir assouvi.

 

Je ne compris pas tout de leur conciliabule

-        c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -

sur le fil du regard, en adroits funambules,

se croisent les serments dans des ballets discrets !

 

 Au terme de l’échange, en guise d’amulette,

elle prit mon poignet pour y glisser du sien,

regard devenu grave, une des cordelettes

avec l’habileté d’un parfait magicien !

 

D’un léger coup de rein l’impeccable plastique

de son corps onduleux s’étira vers le haut.

Les rayons du soleil par effet chromatique

s’amusaient à changer la couleur de sa peau.

 

Silhouette irréelle, elle s’évanouit.

 

Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.

Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;

je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,

de cet acte réflexe en aucun cas voulu.

 

Je conquis l’amitié des poissons de rivage

en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,

tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage

y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?

 

Elle arrivait toujours en costume identique,

en guise de discours, me montrant son poignet.

J’avais depuis longtemps appris la mimétique :

les cordelettes-liens nous servaient de signet !

 

Spectateurs assidus de nos folles étreintes,

les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !

Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes

et la plage héritait d’un vrai charivari !

 

Cependant … quelques fausses notes

venaient troubler le bel ordre établi.

 

Il arrivait parfois qu’une semaine entière

je ne la visse pas : où était-elle alors ?

Cette interrogation n’étant pas la première,

je m’aperçus du piège et je sentis ses mords !

 

Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !

Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,

mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :

je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !

 

Un jour elle arriva plus tard que de coutume.

Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,

je relevais de suite un détail de costume :

Eve brune intégrale y compris le poignet !

 

Ce détail mis à part, rien ne changea de suite

dans le ballet rodé de nos ardents ébats,

se donnant sans tabou, repoussant les limites,

elle assumait son rôle en ces vaillants combats.

C’est après le repos - que toute joute implique -

que vint le changement. Quand, désir éloquent,

du tremblement de chairs, je voulus la réplique,

elle se déroba me laissant paniquant.

 

Un long moment passa - parenthèse immobile -

puis elle se leva me montrant son poignet ;

je compris à l’instant : d’un geste malhabile,

je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.

 

Combien de temps errais-je en suivant le rivage,

à ressasser la chose, à chercher la raison ?

Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage

de mon morne cerveau parlant de trahison.

 

Je ne demandais rien que de vivre en ermite,

de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;

pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite

quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !

 

Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,

regobant l’hameçon garni du même appât :

il hisse sa bêtise en tare expiatoire

et même les poissons ne s’y reprennent pas !

 

Vidé de toute force et le cerveau en friche,

je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.

La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -

 d’une désolation comme il n’est pas permis.

 

La lune me veilla, naufragé sur le sable.

La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;

Je me surpris calmé, tout à fait responsable,

abandonnant la grève … allant à contresens.

 

Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent

et comme mon cerveau, mon corps se purifia.

Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,

je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.

 

La mer ayant comprit ma grande lassitude,

se referma sur moi, m’accueillant sans façon.

Fossoyeuse efficace en toute latitude,

elle connaissait l’homme et savait sa chanson.

 

Il me restait encore un soupçon de croyance :

que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !

Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -

au point où j’en étais, autant m’en emparer !

 

   Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !

Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,

un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse

qui faillit l’avaler définitivement !

 

Une main secourable empêcha sa descente,

le prenant par la main comme on prend un enfant.

J’assistais à la scène et réserve décente,

je restais en retrait tout en les observant.

 

Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,

mon corps se démena comme étant possédé :

tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -

plutôt que de céder à l’appât dénudé !

 

Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :

pas question de goûter à la femme poisson !

Il sacrifia sa main d’une façon secrète

et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.

 

Je me retrouvais seule, alors pourquoi poursuivre

ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?

Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,

je disparus d’un coup dans un remous bleuté

                                                     

                                                                                Pierre Dupuis
Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !
Lire la suite

Afganistan, Irack, Géorgie etc ... ils y sont ! Le poème du jour: " Le choix des larmes, ) de Rotpier

27 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
La guerre n'est pas un jeu, c'est une infâme saloperie ... parfois nécessaire hélas !    Beaucoup de jeunes appelés ne le mesure pas avant de signer ... leurs familles non plus , souvent.
 
 
 
Le choix des larmes
 
Photo prise sur le net
 
 
 

Le choix des larmes,

 

La jeunesse et la gloire et … l’uniforme en prime !

Avez-vous observé les bataillons d’assaut ?

Quelque soit le pays, l’élite en armes rime

avec tout jeunes gens : sont-ils fous ou bien sots ?

 

Il faut chercher ailleurs les tenants et les causes,

je n’ai pas peur de dire et tant pis pour certains

que c’est par ignorance et là, j’affirme et j’ose,

que ces gamins sont là, la peur aux intestins !

 

A part les inconscients ou les moitié sauvages,

que peut penser un môme en voyant au matin,

au détour d’un rocher ou bien sur une plage,

son copain disloqué, dérisoire pantin !

 

Je dis - j’affirme et j’ose ! - à ceux qui se rengagent

après avoir vu ça : vous n'êtes pas humains !

Vous avez dans le crâne en unique bagage

l’odeur âcre du sang que peut verser vos mains !

 

il me faut en déduire en suivant ce précepte,

et là je vais me faire agonir de jurons,

que beaucoup de gradés, il faut bien qu’ils l’acceptent,

sont des gens de ce type ou autres fanfarons !

 

Ce principe posé, je freine et je tempère,

car il y a bien sûr, à tout, des exceptions

et je suis bien conscient que parmi tous nos pères

beaucoup versaient le sang au nom de la nation .

 

Ce qui m’entraîne alors à autre dialectique :

c’est la loi d’obéir pour tous les régiments

aux ordres - quels qu’ils soient ! - des hommes politiques

et dans ce marigot, vivent des caïmans !

 

Oubliez les discours, épluchez bien leurs sphères,

cernez les grands patrons, cherchez leurs intérêts,

que ce soit le sous-sol ou un endroit sur terre

permettant de régner en maître sur le fret !

 

Il est une exception que je veux bien admettre :

que tonnent les canons des pays libéraux

quand un vil dictateur décide de soumettre

son peuple au bon vouloir d’infâmes généraux !

 

Et tant pis si je pleure et tant pis si je rêve

à un monde meilleur où tous seraient amis,

le monde est ainsi fait et des gamins en crèvent

le regard étonné pour n'avoir rien compris !

 

    

 

                                                         Pierre Dupuis

 

 

 

Déjà publié, repris et augmenté .

 

 

 

Lire la suite

Le poème du jour : " Supplique " de ... Rotpier

26 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
Sur une photo de la galerie de Jade que je remercie pour le prêt :
 
 
 
Photo de Jade
 
Photo de la Galerie de Jade
 
 
 
 

Supplique,

 

Ses pas l’avaient menée sur cette plage.

Ici ou ailleurs, peu lui importait,

focalisant tout sur le sauvetage

de son dernier amour qui avortait.

 

Elle y avait cru sans le moindre doute :

c’était le bon ! Un amour en béton !

… En béton armé ! Pas de fausse route !

Du solide, du vrai, pas du carton !

 

Engagement total, sans retenue,

pour quel bilan ? … Tout allait s’écrouler !

Elle l’avait pourtant porté aux nues

… cet amour qui avait tout chamboulé !

 

Elle avait tout oublié des prières,

à un dieu qui lui semblait si lointain !

Mais là, elle avait besoin de repères :

le soleil couchant lui en donnait un.

 

Bras très haut levés, paumes de mains jointes

ouvertes en « V » : elle communiait !

Elle avait l’impression qu’elle était ointe

par les derniers rayons qu’il envoyait.

 

Pour quel résultat ? Au cœur une escarre ?

Ou bien en finir là, se consumer,

se brûler et en mourir comme Icare ?

… Prendre une décision et … l’assumer.

 

                                                     Pierre Dupuis

 

 

 

 

Icare

 

Image prise sur le net:
 
Un Icare, sinon rien !
 
... il fallait bien qu'il s'en mêle le Rotpier !
 
( d'ailleurs, il emmène cette idée
comme devoir de vacances: je crains le pire ! )
 
 
Pierre
Lire la suite

Géorgie, le poème du jour: " Regard " de ... Rotpier

17 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
Ils arrivent, ils détruisent et s'en vont ...
 
Char russe en Géorgie
 

Char russe en Géorgie photo du net

( Un blindé russe samedi à Tskhinvali )

 

Derrière, il reste ceci:

 

 

Image pour regard

 

Photo montage de Pierre

 

 

Regard

 ou 

Enfance en décombre,

 

Elle ne pleurait même pas.

Il y avait dans ses yeux mouillants

- d’une rare amplitude -

de l’hébétude

et des reflets de feu dansants.

Sous le coton frémissant,

tout son être tremblait.

 

Elle était,

bouche ouverte et muette,

une main tordant l’une de ses tresses,

l’image même de la détresse.

 

Elle devait avoir six ans.

 

Elle tourna la tête vers moi,

mais … ne me vit pas.

 

Je ne sus que dire,

je ne sus que faire

à  part maudire,

maudire toutes les guerres !

 

 

 

                                   Pierre Dupuis

 

 

 

Déjà publié sous un autre présentation

 
Lire la suite

Le poème du jour : " Délit de sale gueule " de ... Rotpier

14 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 

L’intégrisme et le racisme sont les mamelles de la bêtise humaine. Certains l’ont bien compris, qui s’emploient à se les approprier et à les manipuler pour assouvir leur soif de pouvoir et d’intérêts

Qu’ils le fassent dans le secret des alcôves ou qu’ils l’étalent au grand jour, cette manipulation nourrit la pensée, non stabilisée, de ceux qui ont oublié l’histoire ou ne l’ont jamais apprise.

Cet endoctrinement est le ferment de la constitution de groupes et de clans qui, à terme, deviennent les responsables de la plupart des exactions humaines. On le sait pour celles passées, on le voit pour celles présentes et il ne faut pas être grand devin pour dire que cela continuera pour celles, hélas, à venir.

 
 
 
 
 
 
 
 
Délit de sale gueule
Image prise sur le net
 
 
 

Délit de sale gueule,

 

- T’as vu sa tête à celui-là ?

- Oui, c’est sûr, il n’a pas l’air honnête !

Déjà … basané comme ça !

Et puis … l’accent … c’est louche :

si c’est pas un arabe, c’est au moins un manouche !

 

- T’as vu la fille qui s’ pointe avec ?

- Oui ! Elle est super chouette !

Mate la classe et la silhouette !

Le top !  Mais …

qu’est-ce qu’elle fabrique avec ce métèque ?

 

-         Garçon … Garçon !

… Vous les connaissez ces deux là ?

- Oui, ils travaillent au lycée d’en face,

elle,elle est secrétaire et lui, prof … je crois.

- Merde ! … N’empêche … il n’a pas l’air honnête !

 

Ah ! On est quand même bien mieux entre-nous !

Et puis … faut pas nous baratiner,

nous, on sait juger :

 on les reconnaît rien qu’à leur tête

les racailles et les voyous !

Tiens … il ne serait pas un peu basané

ou des fois … manouche, le Haulme ou le Dutrou ?

 

 

                                   Pierre Dupuis

 

 

 

 

Déjà publié

Lire la suite

Le poème du jour : " Dansez mambo, " de ... Rotpier

12 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
Sur une photo de Jean-François Simon ....................... Alors.............. cheveux ou pas cheveux ?
 
 
Atelier d'écriture N° 25
 
 
 
 

Dansez mambo,

 

De fins cheveux

d’un noir corbeau,

drus et soyeux

dansant mambo.

 

Un amoureux

de la photo

talentueux

vibra sitôt !

 

Sans se poser

plus de question :

clic appuyé

sur le bouton !

 

Flash en éclair

rebondissant

en un super

jaillissement !

 

Le noir corbeau

tout irradié,

sur la photo

fut prisonnier !

 

De fins cheveux

d’un noir corbeau,

drus et soyeux

dansaient mambo.

                                                                   

 

 

                        Pierre Dupuis

 

 

 

 

Déjà publié

Lire la suite

Le poème du jour : " Escale à tort " de ... Rotpier

12 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
Sur une splendide photo de Marie-Bretagne que je remercie.
 
 Préambule:
 
 La froideur de l'acier inoxydable sous les jeux d'ombres et le lumières, m'a laissé un sentiment de malaise. Il y avait là, une atmosphère propice à un drame et je l'ai exploitée dans le poème que je vous propose aujourd'hui: " Escale à tort "
 
 
 
25209549_m[1]
 
Photo de Marie-Bretagne
 
 
 

Escale à tort,

 

Il n’osait plus monter

… pris d’un soudain vertige !

Lui qui avait dompté

des sommets de prestige !

Il avait escompté

doubler la mécanique 

gravir sans les compter

les marches électriques !

 

Débouler tout en haut

et puis dans la foulée

la saisir de facto,

prompt et à la volée !

L’embrasser tout de go

de façon naturelle,

bâillonner son ego

jusqu’à pleurer contre elle.

 

Mais …

 

Devant l’escalator,

c’était la reculade !

Le doute constrictor :

le cœur en marmelade !

A raison ou à tort

ses grandes certitudes,

toutes ailes dehors,

prenaient de l’altitude !

 

Il restait cloué là,

au bas de la machine,

flashant sur les éclats

de ce monstre androgyne,

en desiderata

d’une érection en chaîne

mais avalant en tas

ses marches par douzaines !

 

Et lui de ce coté

et elle dans le doute,

zone d’adversité :

passage qui déroute.

Amour déjà rouillé

contre l’inoxydable

acier de l’escalier :

un combat redoutable !

 

Le temps d’un demi tour

et la gomme qui passe

sur les rêves d’amour

qui brusquement trépassent.

Enterré pour toujours

l’espoir des retrouvailles,

repartir d’un pas lourd

et ce, vaille que vaille !

 

Machine ou bien broyeur ?

Une tension palpable !

Implacable froideur

de l’acier impeccable.

 

Escalier avaleur

d’avenirs improbables,

cimetière des cœurs

un temps soit peu friables.

 

Et …

 

Le couperet qui tombe,

verdict d’escalator :

un amour dans la tombe

pour une escale à tort.

 

 

                    Pierre Dupuis

Lire la suite

Le poème du jour : « Spleen sur la toile » de … Rotpier

6 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


Préambule :

 

Il ne s’agit là, bien sûr, que d’un poème de pure fiction et toute attache avec une possible réalité est totalement à écarter. .... la toile étant un sanctuaire où il serait vraiment impensable de voir des gens s’invectiver via des billets mouillés d’acide ……………(  comme dit Aznavour dans ………… ?  A vous de trouver comme ils disent dans les jeux télévisés ! )

 

J’ai emprunté, et le titre et la forme à Charles Baudelaire qui aurait certainement eu son blog s’il avait été notre contemporain, au lieu d’aller frapper à la porte de Poulet-Malassi. Lequel était un éditeur qui avait toujours le cul entre deux chaises ! ( c’est vrai en plus !  Surtout au moment où il avait publié  « Les fleurs du mal » et que cela lui avait, aussi, valu un procès ! )

 

Je vous présente donc : « Spleen sur la toile » 

 

Pierre


 

Spleen

 

Image prise sur le net

 

 

 

Spleen sur la toile,

 

Quand le fiel sale et lourd s’étale en fange verte

dégoulinant de haine et puant le vomi,

venant de je ne sais quelle fenêtre ouverte

par le clic de souris d’un antérieur ami.

 

Quand l’écran est changé en vomissoir humide

où la haine est présente et le verbe nourri,

le regard s’assombrit comme imprégné d’amide

devant l’infâme odeur des déversés pourris.

 

Quand défile en silence un chapelet de phrases

dont l’animosité s’en va en amplifiant,

le cerveau saturé dérive et puis s’envase,

se désagrège alors et va se liquéfiant.

 

De longs clips vidéos viennent avec furie

décomposer l’esprit en s’auto produisant :

scénario personnel sous forme de séries

où l’on n’a plus le clap du vrai commencement !

 

Et de longs billets noirs, avec ou sans musique,

défilent dans le crâne, écrasant tout espoir,

la seule solution : la déblogaumatique,

le formatage en chaîne et son bel écran noir.

 

 

                                                  Pierre Dupuis

 

écran noir

 

Image prise sur le net

 

 

 

 

 


 
Lire la suite

Le poème du jour : " Trésor coquelicot " de Rotpier

5 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
Et le hasard et le désir
les conduisirent
au beau milieu d'un champ de ............
 
 
  Coquelicots 1
 
Les coquelicots de Monet
( image prise sur le net et recadrée pour éviter les personnages
qui n'étaient pas des ...amoureux ! )
 
 
 

Trésor coquelicot,

 

Jupe légère et froufroutante,

corsage ouvert en calicot,

la belle est belle et envoûtante

avec ses joues coquelicot !

 

Cheveux au vent et mèches folles

bouche à poser mille bécots

et un sourire qui affole

sur ses lèvres coquelicot !

 

Très réactive à touche-touche :

acquiescement sans quiproquo

pour se faire une fraîche couche

au milieu des coquelicots !

 

La peau à nu  -  adieu corsage ! -

corps velouté comme abricot

de jolis seins pas du tout sages

aux mamelons coquelicot.

 

Et pour finir  -  pourquoi le taire ? -

jupe légère en tas bientôt

et … non !  Stop ! Plus de commentaire

sur … un trésor coquelicot !

 

Et pour bannir toute indécence,

sur la scène : glisse rideau !

Aller plus loin serait licence :

on en reste aux coquelicots !

 

                                          Pierre Dupuis

 

dcef46d7

 

Cliché de Jean-François Simon

 

 

Déjà publié ( nouvelle présentation )

 

Lire la suite

Le poème du jour : " Brûlis " de ... Rotpier

1 Août 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
Sur une magnifique photo de Jean-François Simon ...............
 
 
 
 
JF2
 
 
 

Brûlis,

 

 

Le feu sur l’horizon

tout en fin de journée

se met au diapason

de mon âme écorchée.

 

Mes espoirs en prison,

chimères mortifiées,

dérègle ma raison

déjà bien liquéfiée.

 

L’ultime trahison,

la confiance bafouée

et des exhalaisons

de vengeance inavouée.

 

Les rêves de poison

et les lettres brûlées

sont toujours de saison

dans ma tête ébranlée.

 

Tout passé au peson,

il reste peu d’idées

entre la déraison

et la vie faisandée.

 

Le feu sur l’horizon,

cette croix détachée,

me pousse sans raison

aux prières hachées.

 

C’est funèbre oraison

pour idylle envolée

… brûlis de guérison

pour passion immolée ?

 

 

                                                 Pierre Dupuis

 

 

 

Déjà publié 

 

Lire la suite