poesie
La fable du jour : "La grenouille et la marmite" de ... Rotpier
Fable inspirée par un texte du philosophe Olivier Clerc :
« Sommes nous déjà à moitié cuits ? »
Je le mets à la suite .... le texte !
Images prises sur le net
La grenouille et la marmite,
Une verte grenouille un beau jour s’installa
bien confortablement au fond d’une marmite ;
un vaste récipient en fonte de Talla,
de rare qualité, venant des Dolomites !
A l’ombre du vieux mur d’un jardin déserté,
une moitié d’eau fraîche et des mouches en masse :
pas besoin de bouger de cet endroit ouaté,
un milieu idéal, hôtel de grande classe !
Un habitat de rêve où bien des batraciens
auraient voulu passer d’agréables vacances :
le gîte et le couvert dans un décor ancien,
loin du monde agité et de ses conséquences !
Doucement balancé sous un trépied de fer,
le récipient berçait la grenouille indolente.
Tranquille et sans soucis - le paradis offert ! -
elle menait, passive, une vie somnolente !
Vint à passer par là un brave vagabond.
Découvrant la marmite, il se dit : « quelle aubaine ! »
je mange toujours froid, ce qui n’est pas très bon,
pour une fois je vais me chauffer la bedaine !
Rapide il ramassa quelques morceaux de bois
qu’il installa, croisés, sous la grande marmite,
craquant une allumette, il se montra adroit :
la flamme vint lécher le large cul très vite !
Tout progressivement, l’eau s’en vint à tiédir,
ce qui fit le bonheur de la verte grenouille,
nageant béatement jusqu’à s’en étourdir,
alors que son destin se barrait en quenouille !
Mais la température augmentant peu à peu,
commença par gêner la croassante bête,
elle en vint à suer un liquide adipeux
mais resta toute amorphe en traînant des gambettes !
Quelques degrés de plus : la pauvre s’affola !
Mais ses forces déjà s’étaient évaporées,
son corps était plus mou qu’un vieux gorgonzola :
une situation vraiment désespérée !
Elle se résigna et se laissa couler,
succombant doucement au fond de la marmite,
quelques bouillons plus tard - fort durs à avaler ! -
elle avait rendu l’âme et était fine cuite !
Mais …
Prenons la même bête et recommençons tout !
Je veux dire en cela : changeons les paramètres !
Supposons la bestiole à l’ombre d’un bambou
chassant tranquillement en son vert périmètre !
Attrapons-la d’un coup et d’une ferme main
balançons-là - direct ! – dans le liquide tiède :
réaction immédiate et en un tournemain,
d’un violent coup de reins elle évite le piège !
Moralité :
L’instinct de la grenouille ou bien celui de l’homme
s’émousse peu à peu quand les évènements
se passent en douceur et je dirais en somme
qu’ils ne voient rien venir et dorment bêtement !
Il faudrait un grand choc - quelque chose d’énorme ! -
pour frapper les esprits : un coup de pied au cul !
Un de ces coups de pieds d’une puissance hors norme,
car dans le cas contraire on sera cuits-foutus !
Pierre Dupuis
Le texte de Olivier Clerc :
Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a envoyé un petit conte d'une grande richesse d'enseignement.
Il s'agit du principe de la grenouille chauffée.
" Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.
Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
L'eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte ".
Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.
Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUE.
Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des média sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des choses...
Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain. Là, C'EST POUR AUJOURD'HUI.
Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard !
SOMMES NOUS DEJA A MOITIÉ "CUITS" ?
Le poème du jour: " Prémonition " de ... Rotpier
Prémonition,
Nous reposions, nus comme vers,
amants heureux, soif apaisée ;
mais le soleil, un peu pervers,
vint s’immiscer : visite osée !
Il profita d’un petit trou
dans tout le haut de la persienne,
pour introduire un rayon roux
de façon très aérienne !
Il s’attarda, mine de rien,
plus qu’il ne faut sur l’aréole
de ton sein droit. Oh ! le vaurien !
Vil sacripant digne d’Eole !
Faut-il y voir un changement ?
Un fait prochain … comme un présage ?
Plus d’exclusive, un autre amant,
venant troubler ton amour sage ?
Pierre Dupuis
Manifs obligent : Le poème du jour: " Manifestant " de ... Rotpier
Préambule :
J’ai, sous les semelles, des empreintes de pavés gravées en relief.
Pierre
Ne vous y trompez pas :
ceux de dessus auraient été à la place
de ceux du dessous, à cette époque.
Ils sont de la même race !
Manifestant,
Respecté par les uns, méprisé par les autres,
arpenteur du pavé criant ses convictions,
portant ses idéaux – qui sont souvent les vôtres ! –
bravant le mauvais temps, parfois l’interdiction !
Séculaire héritier des preneurs de bastilles,
pourfendeur sans répit de tous les coups tordus,
toujours prêt à bondir s’il sent qu’on l’entortille :
le chant en embuscade et le drapeau tendu.
Si tous ceux de sa race avaient courbé l’échine,
il y a deux cents ans à la révolution,
nous n’aurions pas montré, de l’Europe à la Chine,
la route à emprunter pour les constitutions !
Si l’on feuillette un peu nos bons livres d’histoire,
on s’aperçoit bien vite – et cela saute aux yeux ! –
que c’est sur le pavé – symbolique écritoire –
que le peuple a gravé son avenir en mieux !
Inspirant à certains une crainte absolue,
au point qu’en le croisant ils changent de trottoir,
quand le plus grand hasard les mène dans la rue,
où avec ses amis il s’en prend au pouvoir !
Le regard échangé, il va riant sous cape,
repensant à ce jour où croisant un voisin,
qui se frottait les yeux plus qu’en voyant le pape,
il reprenait un chant aux paroles zinzin !
Je n’ai pas peur de toi – oh,non ! bien au contraire ! –
il faut à tout pouvoir quelques coups de canif :
je te connais très bien, manifestant – mon frère ! –
nos coudes sont amis depuis bien des manifs !
Pierre Dupuis
Déjà publié .
Vendredi 13 … jour de chance ? Le poème du jour « La chance » de … Rotpier
Croisez les doigts, sauf … les manchots :
ça va de soit ! ( Petit clin d’œil à Brassens )
La chance,
J’avais déjà croisé des tas de chats noirs,
des chattes aussi… vous savez … dans le noir !
J’étais passé, je ne sais combien de fois,
sous une échelle … sans avoir les foies!
J’avais dit, un nombre incalculable de fois,
« crotte et crotte ! » trois fois de suite un samedi soir !
Combien de hululement de chouettes
avais-je entendu dans la nuit noire ?
Je ne comptais plus les fois ou, avec ou sans chandelles,
je m’étais retrouvé bon treizième à table,
au grand dam des maîtresses de maison
dont les yeux regardaient au plafond …
sans qu’elles ne fusent - en aucun cas, je vous l’atteste ! -
mes maîtresses :
signe évident de détresse !
Malgré tout cela, je tenais une forme impeccable
et avais un compte en banque plus que respectable !
Vendredi dernier, un vendredi treize,
je me suis dit : « il faut absolument, mon garçon,
que tu joues à quelque chose :
c’est un jour de chance : ose ! »
Alors, j’ai joué sans façon,
à la roulette russe helvétique
( un jeu à la con que l’on ne joue qu’à Bâle ! )
Et, j’ai gagné, dans le crâne,
un joli petit trou … tout rond !
Belle farce ! … Non ?
Moralité :
Ne vous fiez pas trop à la chance :
c’est une compagne quelque peu lunatique,
capable de vous faire un pied de nez fantastique,
pour peu que vous tiriez un peu trop sur … l’élastique !
Pierre Dupuis
Déjà publié, modifié ( roulette russe façon belge : 5 balles dans un barillet qui en contient 6 !!!)
Le poème du jour: " Prenez garde jeune fille " de Rotpier
Prodiguer des conseils est un exercice des plus hasardeux.
Le poème du jour: " Seconde peau ou métamorphose inversée " de ... Rotpier
Tout rapprochement avec des faits ou des personnes existantes ou ayant existé, ne pourrait être que le fruit de l’interprétation débordante du lecteur.
Pierre
Seconde peau
ou
Métamorphose inversée,
Elle avait l’élégance en plus de la beauté.
Je veux dire en cela qu’elle portait à merveille
la robe ou bien le jeans, les costumes qui seyent,
qu’elle savait en experte ôter au débotté !
Elle domptait le port du plus simple appareil.
Je veux dire en cela que complètement nue,
elle pouvait poser, choquante ou ingénue,
dans des studios très chics ou bien au grand soleil !
Mais la belle un beau jour décida d’être sage,
de ne plus s’exhiber, de n’ouvrir son corsage
que dans l’intimité de sa propre maison.
En était-elle fière ou bien un peu frustrée ?
Quel était son bilan ? Avait-elle eut raison ?
En aurons-nous un jour la confession feutrée ?
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " Le grand devin du vin " de ... Rotpier
Bacchus y est pour
quelque chose !
Le grand Devin du vin,
Sa boule de cristal:
Effet transcendantal
Du vin qui fait merveille.
Le regard aimanté
Par l'élément liquide,
Mais son esprit hanté:
Toujours la peur du vide !
Pour le modique prix
D'une côte du Rhône,
Au badaud très surpris,
Il promettait un trône !
Il affirmait sans peine,
Qu'il voyait beaucoup mieux
Dans la bouteille pleine
Cette âme originale,
Aux façons peu banales.
Lassé de le chercher
Je me suis mis à boire,
Et j'ai vite épanché
Le gros de mes déboires.
Et... Fait certain - qu'aucun
Raisonnement n'étaye -
J 'ai trouvé ce pasquin
Au fond de ma bouteille !
Le vin est un ami,
Doublé d'un très grand mage
Je me suis endormi
Et... J 'ai vu Mon image !
Pierre Dupuis
Déjà publié ? Je ne m'en souviens plus ... sûrement le pinard !
Le poème du jour: " Quand l'homme aura " de ... Rotpier
Peut-être suis-je, quelque part, un peu visionnaire ?
Peut-être suis-je complètement fou ?
Je ne le sais pas … tout en prenant une forte option pour la seconde position …
Pierre
Si l’homme arrive un jour à devenir parfaitement rationnel,
il devra se choisir un autre qualificatif.
Ce dernier sera forcément aride puisqu’il aura banni toute fantaisie.
Quand l’homme aura,
Quand l’homme aura tout oublié
des générations passées.
Quand il aura perdu
jusqu’à sa faculté de rêver.
Quand il sera devenu
« parfaitement rationnel » …
Il verra se démarquer alors de drôles de types,
un peu fous
qui lui donnerons envie d’autre chose :
- De redécouvrir l’amour
- D’aimer les coquelicots
- De s’extasier de la beauté des roses
- De donner à un brin de folie
de fréquents rendez-vous
Il s’étonnera de ces originaux,
les observera …
et les appellera peut-être… « Poètes » ?
A ce moment là,
un petite flamme se mettra à scintiller
au plus profond de lui-même.
Alors, et alors seulement, il commencera à
reconquérir son qualificatif d’ « Homme » !
Le poème du jour: " Courtisanes muses " de ... Rotpier
Courtisanes muses,
As-tu déjà compris ou bien es-tu borné ?
Elle te laissera pour aller en maraude,
offrir, sans un remord, un autre amour mort-né :
les muses sont ainsi, ce sont des filles chaudes !
Ton stylo restera bien encapuchonné :
fini le temps béni de vos nuits de ribaude,
tu connaîtras le temps du papier écorné
mille fois ressorti, du crépuscule à l’aube !
Tu auras beau prier, pleurer et supplier,
elle se moquera de ta folle détresse,
de l’incapacité, pour toi, de l’oublier,
elle s’éloignera, laissant voler ses tresses !
Tu la devineras dans autre cahier,
celui d’un inconnu dont elle est la maîtresse,
tu seras impatient de l’entendre crier
le jour où sans pitié, frappera la traîtresse !
Et bras dessus dessous, vous irez vous saouler
dans tous les bars du port, en insultant les muses :
des vers à l’arsenic pour les voir s’écrouler
devant vos pieds teigneux qui déjà les abusent !
Pierre Dupuis
Hommage à Yves Saint Laurent … enfin, à la façon de Pierre et de Rotpier !
Préambule de Pierre :
Yves Saint Laurent habillait les femmes, Rotpier les bâtissait … sûrement dans un autre monde étrange et pénétrant où résonne encore « l’inflexion des voix chères qui se sont tues » …………..
Pierre
Préambule de Rotpier :
Ma griffe était alors : D P R
Bon, il ne fallait surtout pas inverser les deux premières initiales ! …… Quoique dans la haute couture, il n’y a pas que les aiguilles qui s’enfilent et il arrive souvent qu’il n’y ait pas de chas !
Rotpier
Bon, ne perdons pas le fil de nos pensées et revenons au sérieux : le poème du jour :
Image prise sur le net
Haute couture de l'esprit,
Cent fois, sur le métier,
J'ai remis mon ouvrage,
J'ai repris le sentier
Du travail avec rage.
Souvent comme une brute
J'ai cassé puis refait:
Créer en la minute
Le chef-d’œuvre parfait !
Et de fil en aiguille
J'ai forcé mon esprit
A vous bâtir, ô fille
Merveilleuse et sans prix !
J'ai respecté la trame :
Pas un petit défaut !
Aux atouts triomphaux !
Et je m'en vais rêvant
A ta chair épicée,
Sur un exquis divan
Mes rêves t'ont hissée.
Pierre Dupuis
Déjà publié, mais réajusté à la taille et aux hanches! Il faut ce qu'il faut pour atteindre les sommets !