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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

A mes collègues de combat, le poème du jour : " Les arènes " ... de Pierre

9 Avril 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
 
 

Il est des lieux où, pour certains, le combat est quotidien.

Je sais ces lieux pour les avoir très longtemps fréquentés et avoir vu quelques collègues  à genoux.

A mes soeurs et frères des arènes,

 

Pierre

 

 

 

Photo-montage de Pierre

 

 

 

Les arènes,

 

Pénétrer dans l'enclos, la peur à fleur de sable,

Mais savoir le public attentif à l'effort,

Procure au combattant le plus grand réconfort;

Pour affronter la bête: un « plus » indispensable.

 

Je connais une arène où l'habit de lumière

N'est fait que des reflets des lampes au néon;

Où le torero, seul, pénètre à reculons:

L'animal est retors, qu'en penses-tu mon frère ?

 

On entre dans l'enclos, la peur à fleur de table.

Délaissé du public - absent du corps à corps -

Indifférent au mieux parfois nous donnant tord,

On gère, au jour le jour, un équilibre instable!

 

Car il y a huis clos pour ces combats farouches;

Les yeux multipliés sont toujours à l'affût

D'un faux pas, d'une erreur, danger souvent diffus:

On pense à la victoire et puis le coup fait mouche !

 

Pas de mal apparent, mais en dedans ça saigne !

N'attends pas de remords, l'adversaire est sans coeur !

Observe bien les yeux, vois ce regard moqueur !

On en  connaît l'éclat ...  pour peu que l'on enseigne !

 

S'il n'est pas de bon ton, que d'étaler les choses,

S'il faut savoir cacher certaines vérités,

Minimiser des faits qui peuvent irriter,

Ce n'est pas mon credo: tant pis si j'indispose!

 

Certains vont s'écrier « oust! à la Verrière !*

Avant tout: l'enfermer ! C'est un fou dangereux ! »

Tout est bien plus facile en se bouchant les yeux:

Vous savez ce discours, ô toreros, mes frères !

 

Mais quand viendra le jour où, las des pirouettes,

Le dernier combattant, le front sur le genou,

Implorera le ciel pour un ultime coup,

Les gens s'étonneront des arènes muettes !

 

Il régnera dès lors au plus profond des plaines

Un silence absolu, comme un brouillard malsain,

Uniquement troublé par le terrible essaim

Des dictateurs portés par l'ignorance humaine !

 

La violence alors sera de nouveau reine.

On verra la bêtise envahir les pays,

Et d'en haut, nous dirons aux peuples ébahis:

« Vous nous aviez laissés ... si seuls dans les arènes ! »

 

                         

                                                            Pierre Dupuis

 

 

                                  *     Maison de repos pour les enseignants

    qui craquent mentalement

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 
 Déjà publié.

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