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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

La fable du jour : "La grenouille et la marmite" de ... Rotpier

20 Juin 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 

Fable inspirée par un texte du philosophe Olivier Clerc :

« Sommes nous déjà à moitié cuits ? »

 

 Je le mets à la suite .... le texte !

 

 

 

 la Grenouille et la marmite 1                        la Grenouille et la marmite 2

 

Images prises sur le net

 

 

La grenouille et la marmite,

 

Une verte grenouille un beau jour s’installa

bien confortablement au fond d’une marmite ;

un vaste récipient en fonte de Talla,

de rare qualité, venant des Dolomites !

 

A l’ombre du vieux mur d’un jardin déserté,

une moitié d’eau fraîche et des mouches en masse :

pas besoin de bouger de cet endroit ouaté,

un milieu idéal, hôtel de grande classe !

 

Un habitat de rêve où bien des batraciens

auraient voulu passer d’agréables vacances :

le gîte et le couvert dans un décor ancien,

loin du monde agité et de ses conséquences !

 

Doucement balancé sous un trépied de fer,

le récipient berçait la grenouille indolente.

Tranquille et sans soucis - le paradis offert ! -

elle menait, passive, une vie somnolente !

 

Vint à passer par là un brave vagabond.

Découvrant la marmite, il se dit : « quelle aubaine ! »

je mange toujours froid, ce qui n’est pas très bon,

pour une fois je vais me chauffer la bedaine !

 

Rapide il ramassa quelques morceaux de bois

qu’il installa, croisés, sous la grande marmite,

craquant une allumette, il se montra adroit :

la flamme vint lécher le large cul très vite !

 

Tout progressivement, l’eau s’en vint à tiédir,

ce qui fit le bonheur de la verte grenouille,

nageant béatement jusqu’à s’en étourdir,

alors que son destin se barrait en quenouille !

 

Mais la température augmentant peu à peu,

commença par gêner la croassante bête,

elle en vint à suer un liquide adipeux

mais resta toute amorphe en traînant des gambettes !

 

Quelques degrés de plus : la pauvre s’affola !

Mais ses forces déjà s’étaient évaporées,

son corps était plus mou qu’un vieux gorgonzola :

une situation vraiment désespérée !

 

Elle se résigna et se laissa couler,

succombant doucement au fond de la marmite,

quelques bouillons plus tard - fort durs à avaler ! -

elle avait rendu l’âme et était fine cuite !

 

Mais …

 

Prenons la même bête et recommençons tout !

Je veux dire en cela : changeons les paramètres !

Supposons la bestiole à l’ombre d’un bambou

chassant tranquillement en son vert périmètre !

 

Attrapons-la d’un coup et d’une ferme main

balançons-là - direct ! – dans le liquide tiède :

réaction immédiate et en un tournemain,

d’un violent coup de reins elle évite le piège !

 

Moralité :

 

L’instinct de la grenouille ou bien celui de l’homme

s’émousse peu à peu quand les évènements

se passent en douceur et je dirais en somme

qu’ils ne voient rien venir et dorment bêtement !

 

Il faudrait un grand choc -  quelque chose d’énorme ! -

pour frapper les esprits : un coup de pied au cul !

Un de ces coups de pieds d’une puissance hors norme,

car dans le cas contraire on sera cuits-foutus !

 

                                                     Pierre Dupuis

 

 

 

  Le texte de Olivier Clerc :

 

Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a envoyé un petit conte d'une grande richesse d'enseignement.
Il s'agit du principe de la grenouille chauffée.

" Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille.

Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à  nager. 
 

La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est  un  peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne  s'affole pas pour autant.

L'eau est cette fois vraiment chaude. La  grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait  rien.
La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille  va  tout simplement finir par cuire et mourir.


Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°,  elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.

Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une  manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart  du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte ".


Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques  décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30  ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce  jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.


AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés  individuelles, à la dignité du vivant, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement  avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.

Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer  psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUE.


Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des média sature les  cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des  choses...

Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain. Là, C'EST POUR AUJOURD'HUI.


Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits,  donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard ! 

SOMMES NOUS DEJA A MOITIÉ "CUITS" ?

 

   

 

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