La pensée pragmatique du jour en relation avec le poème du jour !
Pensée du jour pragmatique :
L’apprentissage des choses, en général, passe par trois étapes incontournables :
a) Leur découverte
b) Leur appropriation
c) Leur utilisation
L’amour, cas particulier s’il en est, ne déroge pas à la règle fondamentale : renversant !
Non ?
Métamorphose
J’étais en ce temps là, un explorateur des plus novices mais j’avais déjà la fibre aventurière.
Métamorphose,
Elle avait, sans secret,
un joli petit bouton rose
sur le nez !
Elle avait, en secret,
deux jolis petits boutons roses
aux bouts de ses nénés !
Et moi, plus tout à fait un saint,
j’avais obtenu un blanc-seing :
j’avais le droit
de m’amuser avec les trois
… les trois à la fois !
Trois petits boutons roses
c’est bien !
Pourtant … poutant cela devient
un peu énervant à la fin !
Alors, passant à autre chose,
j’entrepris de faire l’inventaire
de tout ce qui pouvait être rose.
Et, pourquoi le taire,
j’ai découvert
une délicate,
une merveilleuse,
une somptueuse
variété de rose !
Rose, qu’aucun papillon
n’avait jamais butiné.
Alors, instinctivement,
innocemment polisson,
je m’appliquais avec délectation
à ma métamorphose :
je devins … papillon !
Relation très tendue
La poutre et le pendu,
Pourquoi en était-il arrivé là ?
Il ne le savait plus très bien.
Pas quelque chose de précis… non.
Plutôt une accumulation de petits riens
… aux yeux des autres !
Petits riens qui, un matin, pèsent lourd…
très lourd, dans la besace de la vie.
Il n’était pas pressé… non .
Il prenait son temps : méthodique,
très méthodique.
Allant jusqu’à me caresser pour se faire pardonner
de m’ajouter un nœud, un de plus,
un… pas très catholique !
Il flatta aussi la vieille caisse avant de la mettre en place
et, tranquillement, se prépara.
Avec lui même il s’accorda ;
avec le chanvre, il s’encorda.
Puis, brusquement, laissant dans son sillage
la longue ligne droite de sa vie
toujours réglée toujours en ordre
il se paya la fantaisie
de prendre le dernier virage
à fond la caisse… et à la corde !
Et moi…moi, au-dessus de lui,
à l’autre bout de lui,
je ne dis rien.
Je fais tranquillement, honnêtement,
mon travail de poutre : je tiens !
Apologie du mâle ou ... juste retour attendu des choses
Apologie du mâle,
Combien de fois le poète a,
Dessous la lampe, usé sa plume
La femme avec ou sans costume ?
C'est devenu tout naturel
Et ça leur plaît à ces bougresses,
Ces compliments, ce rituel,
Encensant à jamais leurs fesses !
Est-ce qu'un jour ça changera ?
En est-il une assez honnête
Qui sans pudeur célébrera
La beauté pure en la planète ?
Un homme sans le moindre habit !
Nu comme un ver, viril en diable,
Inspirateur très ébaubi
D'un poème ou bien d'une fable !
L'hiver indien: totem et ça bout ... Freud n'est pas loin.
Il est des périodes dans la vie où l’on a bien du mal à maîtriser les escadrons de nos pensées.
Il s’en suit alors de curieux imbroglios où l’on peut y laisser des plumes.

L’hiver indien,
Depuis longtemps déjà, dans mes sommeils agités
mon esprit mélange les choses :
des fait lointains qui me reviennent avec clarté,
des faits actuels puisés dans des journaux du soir,
des faits futurs déjà gravés dans ma mémoire.
Dans mon crâne-laboratoire
s’effectue la lente et profonde alchimie de tout cela.
Bouillonnait ensemble cette nuit-là :
une très vieille légende indienne,
une caisse de retraite avec un trou béant,
des voitures incendiées dans la plaine
et un vieillard me ressemblant.
Le tout était liquéfié dans ce creuset combinatoire,
mon crâne-alambic recueillait avec soin
la quintessence de ce magma malsain
d’où s’échappaient d’inquiétantes fumerolles noires.
La pression montait.
Tout allait exploser, quand…
un rêve jaillit en exutoire.
Un vieil indien - me ressemblant -
tenant deux torches en sautoir
et sous le bras un réservoir,
s’éloignait de son pas pesant.
Dans sa démarche oscillatoire,
on sentait bien sa volonté :
« il fallait en finir ce soir »
Toute la tribu, sans s’émouvoir,
perdait de vue le vieil indien,
lorsque soudain, dans le lointain,
jaillit le feu libératoire.
Hochant la tête pour tout adieu
la grappe humaine se disloqua,
matérialistes et ambitieux
les jeunes oubliaient déjà.
… Un vieil indien me ressemblant …
Evolution ( révolution ? ) des moeurs: casse-tête pour les générations passées ( dépassées ? )
Prodiguer des conseils est un exercice des plus hasardeux.
Prenez garde jeune fille,
Il est séduisant. Son œil de velours
vous hypnotise et vous laisse sans voix.
Il connaît par cœur amour et toujours:
vous êtes mûre à la fin de l 'envoi !
Sachez - oh oui ! sachez ! -
qu'un bon séducteur
n’abandonne pas avant d’ avoir vaincu:
sous couvert de séduire votre cœur
il ne désire, en fait, que votre … !
Mais… petit sourire en coin,
vous semblez bien
vous moquer de mes conseils !
Ne seraient -ils point judicieux ?
Ne seraient-ils point bons ?
Mon dieu !
… Mais oui … oui ! J’y suis ! -
Quel vieux barbon !
Que je suis bête ! Bête à plaisir !
Son entreprise vous séduit :
c’est même,
je n’avais vraiment rien compris,
l’un de vos plus chers désirs !
Chinon ? Rouen ? Nîmes ? Marseille ? Peut importe ...

Chinon ? Rouen ? Nîmes ? Marseille ?
Peu importe : il y a toujours, quelque part, une impasse … un balcon … des rêves qui passent
et … des désillusions.
Impasse,
A deux pas
- presque à deux doigts -
juste en face,
la voilà qui passe !
Image fugace
qui agace … mes sens !
Entre elle et moi ?
Juste la largeur de l’impasse,
une fenêtre basse
et mon regard plongeur :
indécence ?
Oui ! … Mais à double sens !
Elle fait volte-face !
La revoilà qui passe
aussi nue qu’un miroir !
On crève de chaleur ce soir !
Incandescence ?
…des sens ? C’est sûr !
Et ses profils
son pile ou face
sa taille fine
tout ça défile,
et … laisse des traces
sur mes rétines !
Persistance ?
Mais … Qu’est-ce ?
Que vient faire cette chose velue
qui, avec frénésie,
manœuvre la jalousie
et occulte
l’ébauche d’un culte ?
Ingérence !
Et me voilà, pauvre idiot,
planté là, le bec dans l’eau,
rêves en panne
libido en rideau …
et cette image que je ressasse.
Désespérance !
Désespérance et … impasse !
Dans les arènes de l'éducation

Tu torées … Je torée … ils nous aurons ?
Ai-je tort ?
Il est des situations proches de ce poème-fiction avec certaines classes quand le torero
Aux forts et fragiles toreros, mes frères.
Les arènes,
Pénétrer dans l'enclos, la peur à fleur de sable,
Mais savoir le public attentif à l'effort,
Procure au combattant le plus grand réconfort;
Pour affronter la bête: un « plus » indispensable.
Je connais une arène où l'habit de lumière
N'est fait que des reflets des lampes au néon;
Où le torero, seul, pénètre à reculons:
L'animal est retors, qu'en penses-tu mon frère ?
On entre dans l'enclos, la peur à fleur de table.
Délaissé du public - absent du corps à corps -
Indifférent au mieux parfois nous donnant tort,
On gère, au jour le jour, un équilibre instable!
Car il y a huis clos pour ces combats farouches;
Les yeux multipliés sont toujours à l'affût
D'un faux pas, d'une erreur, danger souvent diffus:
On pense à la victoire et puis le coup fait mouche !
Pas de mal apparent, mais en dedans ça saigne !
N'attends pas de remords, l'adversaire est sans coeur !
Observe bien les yeux, vois ce regard moqueur !
On en connaît l'éclat ... pour peu que l'on enseigne !
S'il n'est pas de bon ton, que d'étaler les choses,
S'il faut savoir cacher certaines vérités,
Minimiser des faits qui peuvent irriter,
Ce n'est pas mon credo: tant pis si j'indispose!
Certains vont s'écrier « oust! à la Verrière !*
Avant tout: l'enfermer ! C'est un fou dangereux ! »
Tout est bien plus facile en se bouchant les yeux:
Vous savez ce discours, ô toreros, mes frères !
Mais quand viendra le jour où, las des pirouettes,
Le dernier combattant, le front sur le genou,
Implorera le ciel pour un ultime coup,
Les gens s'étonneront des arènes muettes !
Il régnera dès lors au plus profond des plaines
Un silence absolu, comme un brouillard malsain,
Uniquement troublé par le terrible essaim
Des dictateurs portés par l'ignorance humaine !
La violence alors sera de nouveau reine.
On verra la bêtise envahir les pays,
Et d'en haut, nous dirons aux peuples ébahis:
Pas italien ! Je précise bien: pas italien !

Préambule Baudelairien :
Dans une vie antérieure, je fus trouvère.
Pas italien, mais, j’ai plus de souvenir que si j’avais connu Milan.
Belles épineuses,
Je t’offre, Madame, ces quelques roses
- je le réclame ! - après deux mois de chasteté, de vous priez ô ma chère âme de me laisser vous chahuter ! Je suis en droit - oui ! je le pense ! - d’user de mon droit d’ingérence ! Je m’en vais bousculer de suite vos doux froufrous et puis ensuite je vais tendrement m’immiscer en votre chaude intimité ! … Vous laissez faire en bredouillant quelques propos peu convaincants! Pourquoi cacher avec des mots votre désir coulant à flots : je vois en cette résurgence l’obligation d’agir d’urgence ! Je serais lâche - et même pire ! - de vous laisser à vos soupirs : je vais agir - je dois le faire ! - c’est un devoir humanitaire ! Je vous sens prête, à l’évidence, à jouir de mon droit d’ingérence !