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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

Rêverie…Le poème du jour : « La tête dans les étoffes, les mains sur les bonnets, » de … Rotpier

2 Janvier 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 

L’année 2009 ne se présentant pas sous les meilleurs auspices partout ( d’ailleurs quand on commence à faire ça, on y finit rapidement ! …. comprenne qui pourra ! ) autant rêver tout de suite !

 

Pierre et Rotpier

 

 Déjà publié

 

 Sur une photo de Marie Fenêtre Entr’ ouverte ( merci Marie ! )

 

 

 

La tête dans les étoffes, les mains sur les bonnets,

ou

Du beau, du bon, du beau bonnet !

 

C’est une échoppe ancienne et regorgeant d’objets,

des fils en écheveaux, des dentelles très belles,

des rubans de couleur, du coton à surjet,

des boutons, des pressions, le tout en ribambelle !

 

On peut trouver aussi de très beaux canevas

dont les trames de fond sont des plus variées :

une femme, une chatte ou un terre-neuvas,

un pichet de vin blanc ou une mariée.

 

Mais il y a surtout les mannequins tronqués

au-dessus des genoux - culs-de-jatte d’office ! -

dont l’amène plastique a déjà défroqué

des curés chevronnés , des légions de novices !

 

Du petit quatre-vingt jusqu’au fabuleux cent,

de la taille A, B, C, aux bretelles croisée :

un échantillonnage à filer coup de sang

aux ados boutonneux encore à déniaiser !

 

En dessous du nombril, c’est nouveau festival

de formes, de couleurs parfois estomaquantes,

à filer, sans retour, bobo conjonctival

à des yeux trop rivés aux formes provocantes !

 

Pourtant tout est figé depuis bientôt deux ans :

le bonnetier est mort d’une crise cardiaque

en matant l’essayage en direct d’un  C cent,

colossale entreprise, une vision orgiaque !

 

Des héritiers inscrits aux abonnés absents

et pas de remplaçant et pas de remplaçante,

des jours et des nuits, le temps déliquescent :

l’humeur des mannequins est devenue grinçante !

 

Toujours habitués aux caresses des yeux

et même - il faut le dire ! - à des mains baladeuses,

ils s’ennuient à mourir, finis les temps joyeux :

ils ont le teint cireux et les mines boudeuses !

 

Je rêve d’acquérir ce fabuleux étal,

d’obtenir un blanc-seing, des blancs seins aux iliaques,

faire de ce rayon un lieu transcendantal

où je vivrais très vieux : je ne suis pas cardiaque !

 

 

                                                                       Pierre Dupuis

 

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