poesie
Une lueur d'humanité au milieu de la détresse: Le poème du jour : " Le vieux monsieur " de ... Rotpier
Avant une petite pause de quelques jours …
Je vous offre une lueur d’humanité dans la nuit des friches industrielles, présentes ou à venir.
Qu’elles soient liées, comme hier, aux industries du charbon ou de l’acier ou bien comme aujourd’hui à toutes celles de main-d’œuvre importante. Certaines villes comme Liverpool en ont déjà fait l’expérience et ont mis des dizaines d’années avant de sortir la tête de sous l’eau et c'était sans la grave crise d'aujourd'hui.
Pierre
Image prise sur le net
Le vieux monsieur,
Le sapin en plastique
- de récupération ! -
est plutôt squelettique :
maigre constitution !
La guirlande électrique,
seule décoration,
est en état critique :
il faut faire attention !
Mais pour eux peu importe
c’est vraiment merveilleux :
dès le bord de la porte
ils n’en croient pas leurs yeux !
Il est loin d’être riche
mais il fait de son mieux,
il n’a pas de barbiche
bien que déjà très vieux !
Les quelques friandises
qu’il tient entre ses mains
seront vraiment exquises
pour les pauvres gamins !
La ville était prospère,
c’est fini aujourd’hui :
partout c’est la misère
le chômage et l’ennui.
Les gosses dans les rues
ou les vieux ateliers,
monstrueuses verrues
gangrenant le quartier.
Situation critique
s’aggravant chaque jour,
où la problématique
est de porter secours.
Lui a connu la ville
au temps de sa splendeur,
c’était l’automobile
qui faisait sa grandeur.
Il ne voit plus grand chose
et ses pas sont bien lourds,
avant « ici repose »
il offre un peu d’amour.
Pierre Dupuis
Image prise sur le net
Tous nos voeux de nouvel an ! .............. Rotpier et Pierre
Meilleurs Vœux à tous
B onnes gens qui passez,
O yez ces quelques vers,
N i par trop finassés,
N i par trop de travers !
E coutez simplement,
S ous mon humble stylo
F rissonner gentiment
E t mes vœux et mes mots.
T endre à vous soit l’an neuf,
E rigez-le en must :
S achez en faire un bœuf !
Pierre Du puis
Image prise sur le net
Le poème du jour : "L'espoir " de ... Rotpier
L’espoir,
Quand on a tout perdu,
quand l’existence est morne ;
que l’on s’est morfondu
bien au-delà des bornes :
Il arrive souvent !
Parfois sans crier gare,
amené par le vent,
ou bien des formes rares.
Au bas d’un pantalon :
c’est un chat qui se frotte !
Un souffle d’aquilon
qui te siffle une note !
Le rire d’un enfant
devant la mappemonde !
La terre alors vraiment
recommence sa ronde !
Mais …
Comment se nomme-t-il
ce faiseur de miracle ?
Cet esprit volatil,
distillateur d’oracle ?
Tout simplement : « l’Espoir ! »
Fini le laminoir !
Tu retrouves l’envie,
tu n’es plus dans le noir :
… tu retrouves la vie !
Et … à ton tour …
Si tu jouais au chat,
ou bien au vent qui danse ?
Entre deux entrechats
tu serais « Providence ! »
Tu deviendrais … semeur d’espoir !
Pierre Dupuis
Le semeur de Millet : image prise sur le net
Le poème du jour: " Choix bien pesé, " de ... Rotpier
J’ai toujours détesté les gens qui savent tout : les « y a qu’à !», les « faut qu’on !», les « pour moi, pas de doute ! »
les « moi j’aurais fait ça ! » sans oublier surtout ceux qui, bien mieux que vous, connaissent votre route !
Pierre
Déjà publié ?
Choix bien pesé,
Vous aviez mis longtemps à bien tout soupeser,
abondant les plateaux du « pour » et puis du « contre » ;
le travail terminé, le choix s’est imposé
regard sur la balance : un verdict sans encontre !
… de peu quand même !
Et …
vous avez eu – malheur ! – l’imprudence coupable
d’en parler à un tiers afin de vérifier
que votre décision n’était pas contestable !
Prenant le contre-pied de vos choix de plateaux
avec une assurance à vous donner envie,
la personne arriva, comme on coule un bateau,
à vous faire douter de la route suivie !
Alors ...
Il ne vous restait plus qu’à tout recommencer,
avec bien plus de mal à charger la balance :
coté « pour » ? … coté « contre » ? encore influencé
par le « je connais tout ! » facteur de turbulences !
Heureusement pour vous,
le choix premier s’imposa de nouveau !
Moralité :
Pour quérir un avis - quand vraiment il le faut ! –
adressez-vous plutôt aux personnes modestes,
conseillers mesurés - ce n’est pas un défaut ! –
les autres sont à fuir … à fuir comme la peste !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " Un manteau pour deux, " de ... Rotpier
Un manteau pour deux,
Quatre bouts de carton,
en rempart inutile,
sous un froid de saison
dans une zone hostile.
Le croûton racorni
la boite de sardines
le litron pas fini
la vieille gabardine.
Geignements étouffés
du vieux chien en détresse
aux poils ébouriffés
sous la neige traîtresse.
La valse des flocons
redoublant de cadence
et le vent pour de bon
qui entre dans la danse.
Ils sont là, ils sont seuls,
l’un se tait l’autre pleure,
doucement le linceul
épaissit d’heure en heure.
Tout est calme à présent,
tout semble moins féroce.
C’est joli, c’est plaisant
ce manteau avec bosse.
Sous un avril radieux
ils referont surface,
les deux seront taiseux
… un rictus à la face.
Pierre Dupuis
Tu descends ou tu te balances ... le poème du jour: "Spirale " de ... Rotpier
Spirale,
Selon le sens où tu la prends,
elle te hisse ou bien te broie ;
elle t’apprend, te désapprend,
dans les deux cas, toi, tu tournoies.
La tête en l’air, la tête en bas :
c’est là toute la différence !
c’est jour de fête ou de combat,
le goût sucré ou le goût rance !
Tout un symbole en un cliché :
toute l’image de la vie !
De bas en haut, prime moitié,
de haut en bas, l’autre asservie.
Rester en haut le plus longtemps,
est un pari, est un challenge !
Sachant qu’il est compté le temps
dès que tu es sorti des langes !
Plus tu restes de temps perché
et plus belle est ton existence,
mais un jour il faut décrocher :
tu descends où tu te balances !
Pierre Du puis
Le poème du jour: " Métamorphose " de ... Rotpier

J’étais en ce temps là, un explorateur des plus novices mais j’avais déjà la fibre aventurière.
Métamorphose,
Elle avait, sans secret,
un joli petit bouton rose
sur le nez !
Elle avait, en secret,
deux jolis petits boutons roses
aux bouts de ses nénés !
Et moi, plus tout à fait un saint,
j’avais obtenu un blanc-seing :
j’avais le droit
de m’amuser avec les trois
… les trois à la fois !
Trois petits boutons roses
c’est bien !
Pourtant … pourtant cela devient
un peu énervant à la fin !
Alors, passant à autre chose,
j’entrepris de faire l’inventaire
de tout ce qui pouvait être rose.
Et, pourquoi le taire,
j’ai découvert
une délicate,
une merveilleuse,
une somptueuse
variété de rose !
Rose, qu’aucun papillon
n’avait jamais butiné.
Alors, instinctivement,
innocemment polisson,
je m’appliquais avec délectation
à ma métamorphose :
je devins … papillon !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " Le marginal " de ... Rotpier
La marginalisation n'est concevable que dans la mesure ou elle est volontaire et réfléchie. C'est alors un acte de liberté totale. Toute marginalisation dépendante ou induite est inacceptable.
Pierre
Déjà publié ( l'un des premiers mis sur ce blog )
Image du net modifiée
Le marginal,
Je ne ressemble pas au commun des mortels,
Je ne suis pas un fou: respectez ma folie !
A cette société plus rien ne me relie,
Je ne suis pas fait pour rejoindre le cheptel.
Je ne suis pas partant pour adorer l'autel,
D'un quelconque système et en bloc je renie,
Le fait de me lier à toute troupe unie:
Je suis un cas à part, prenez-moi comme tel !
Je dérange bien sûr, quand, parfois on me sonne
Et qu'on m'entend clamer: "Je n'y suis pour personne ! "
Pour rentrer dans le rang, ne plus vous accablez,
Dois-je mettre à l 'index le gros de mes méninges ?
Pour imiter la foule afin d'y ressembler,
Dois-je me transformer en un vulgaire singe ?
Pierre Dupuis
Etretat, source d'inspiration pour: " L'écume de l'amer " un poème de ... Rotpier
Préambule :
Etretat, ses falaises, sa porte et son aiguille …
Deux poèmes … bien différents l’un de l’autre!
Hier: la conversation … Aujourd'hui : l’écume de l’amer …
La photo est de Marie, celle qui laisse toujours sa fenêtre entr’ ouverte ( ça doit cailler chez elle en ce moment … surtout au vu de ses dernières photos ! ) Merci Marie !
http://boetschi.spaces.live.com
Après avoir gouté à " mes fadaises d'être tas "
Ah! ah! ah! ... que personne n'a relevé , je vous convie à gouter à
" L'écume de la mer " qui, je l'espère, ne vous donnera pas le hoquet ... OK ?
Et ne vous mettra pas le cœur à l'envers en vous faisant berger .......... il y a aussi des moutons d'écume ...
L’écume de l’amer,
C’était en mars soixante huit
… début ou fin ?... Trou de mémoire.
Une passion en déficit
infiniment attentatoire.
J’arpentais alors Etretat
et ses chemins et ses falaises,
où avaient résonné nos pas
jusqu’à ce que je lui déplaise.
Je ne sais toujours pas pourquoi
- brouillard aux yeux ? - j’ignore encore,
mais je me suis retrouvé là
devant l’aiguille en sémaphore.
Sur notre amour détricoté
j’ai versé des vagues de larmes,
cherchant la maille ayant sauté
sans déclencher la moindre alarme.
Sur un hoquet - le plus amer -
mon pauvre amour a pris la porte,
il est parti finir en mer,
c’est là que les vents les emportent.
Sur une abysse ou un haut-fond
se trouve un très grand cimetière
où les amours qui se défont
oublient le jour et la lumière.
Très lentement, pleins de rancœur,
ils se changent en actinies,
piégeant les corps, piégeant les cœurs,
des poissons jusqu’à l’agonie.
Pierre Du puis
Etretat … source d’inspiration … Le poème du jour : « Conversation de fil en Aiguille au pied de la Porte, » de … Rotpier
Préambule :
Etretat, ses falaises, sa porte et son aiguille …
Deux poèmes … bien différents l’un de l’autre!
Aujourd’hui : la conversation …Demain : l’écume de l’amer …
La photo est de Marie, celle qui laisse toujours sa fenêtre entr’ ouverte ( ça doit cailler chez elle en ce moment … surtout au vu de ses dernières photos ! ) Merci Marie !
http://boetschi.spaces.live.com
Conversation de fil en Aiguille
au pied de la Porte,
- Être clochard à Etretat
est un cauchemar qui me hante :
sur un trottoir tout comme un tas
sans même une toile de tente.
- A Etretat ? … Pourquoi mon gars ?
ce n’est pas une idée géante !
Va au pays du pastaga,
là-bas les nuits sont moins glaçantes !
- Si je deviens un jour clochard
autant que ce soit sur ma terre !
Et le calva, pour un pochard,
vaut bien l’anis : faut pas le taire !
Allez buvons dessous la porte
et puis tant pis pour notre état,
si nous ne bavons de la sorte
que des fadaises d’êtres tas !
Nous graverons dans le calcaire
des souvenirs de pochetrons :
l’aiguille creuse en reliquaire
des traces de nos libations !
Pierre Dupuis