poesie
Femmes chinoises sur le trottoir, le poème du jour : " Marcheuse " de ... Rotpier
Marcheuse,
Elles sont des centaines
dans sa situation
pour le moins incertaine
soumise à perversion.
C’est leur moyenne d’âge
- la quarantaine et plus ! -
qui surprend au passage,
provocant le hiatus.
Péripatéticienne,
pas d’autre solution,
drôle de paroissienne
dans cette « profession » !
Son pays c’est la chine,
elle y rêve toujours !
Ici, courbant l’échine,
elle vend de l’amour.
Il n’y a plus d’usine
au Dongbei sinistré,
la plupart sont en ruines :
emploi défenestré !
Petit garçon à charge
mais aussi des parents
et plus du tout de marge :
partir en soupirant.
Un visa pour la France
et des petits boulots,
le rêve devient rance,
il est loin le gros lot !
Paris, la belle ville
dont on rêve le soir,
mais aussi Belleville
où l’on fait le trottoir !
Pierre Dupuis
( Deuxième partie demain )
Le Lotus Bus à Belleville (Image: Médecins du Monde)
Qui sont ces prostituées d’un autre type ? Quel est leur quotidien ? Quel est leur avenir ?
Avec Marie Debrus, responsable du Lotus Bus, un programme de prévention et d’accès au droit mis en place par Médecins du Monde.
La prostitution des femmes chinoises est un phénomène récent apparu dans les années 2000. « Ce sont les associations qui travaillent dans les rues qui ont commencé à voir des femmes chinoises, ce qui était plutôt inhabituel jusqu’alors » explique Marie Debrus. Mais elles ne ressemblent en rien aux autres prostituées parisiennes. Plutôt discrètes, elles arpentent les trottoirs et n’ont pas de souteneur. Ces femmes, entre trente-cinq et cinquante ans, sont pour la plupart originaires du Dongbei, la région du Nord-Est sinistrée après les restructurations et les fermetures d’usines d’état. Elles sont venues en France, souvent avec un visa touriste ou d’affaires, pensant travailler sur place ignorant les difficultés administratives. Elles se retrouvent alors dans la rue, souvent après l’échec de petits boulots effectués chez les Chinois, comme la garde d’enfants par exemple. Une fois dans la rue, ces femmes sont des proies faciles pour différents réseaux, sujettes aux violences de la rue, des clients mais aussi de la police.
Afin de venir en aide à ces « marcheuses », Médecins du Monde a mis en place la mission [bLotus Bus[/b] en 2004, qui allie travail de rue (distribution de préservatifs, prise de contact, prévention), permanences en chinois au Centre d’accueil avec des ateliers de discussion (autour des accès aux soins, des droits, de la santé) et accompagnement physiques des personnes dans leurs démarches administratives. Si l’institution est aujourd’hui bien connue des Chinoises, gagner leur confiance n’est pourtant pas si facile. « Ces femmes vivent toutes dans une peur permanente ».
Quel est l’avenir pour ces femmes ? « Beaucoup souhaitent repartir mais l’urgence aujourd’hui est de gagner leur vie » explique Marie Debrus.
Poésie et rimes ... quand il faut trancher ! le poème du jour " L’art sans fard " de ... Rotpier
L’art sans fard,
La rime riche à tout prix,
La pauvre a bien le droit d’être,
Dans le vers et dans l’esprit !
Mieux vaut parfois l’assonance
Qui coule comme l’airain
En donnant la résonance
D’un clair et juste refrain !
J’entends déjà la sentence
D’un tenant du vers parfait,
Qui me critique et me tance :
Honte à lui, c’est un forfait !
Mieux vaut parfois l’assonance
Qui coule comme l’airain
Et donne la résonance
D’un clair et juste refrain !
Faut-il passer des nuits blanches
A vouloir changer la fin
D’un vers dont la nonchalance
Est elle-même l’écrin ?
Mieux vaut parfois l’assonance
Et donne la résonance
D’un clair et juste refrain !
La rime riche à tout prix,
La pauvre a bien le droit d’être,
Dans le vers et dans l’esprit !
Mais …
Point de chasse aux sorcières !
Quand elle vient à propos,
La belle est toujours princière :
Pas de murs, pas de vopos !
Pierre Dupuis
Que c'est triste venise quand on est dans l'impasse ... le poème du jour : " Impasse du canal " de ... Rotpier
Impasse du canal,
A deux pas,
presque à deux doigts,
à trois vaguelettes de moi,
juste en face :
la voilà qui passe !
Image fugace
qui agace … mes sens !
Entre elle et moi ?
Juste la largeur de l’impasse,
une fenêtre basse
et mon regard plongeur :
indécence ?
Oui ! … Mais à double sens !
Elle fait volte-face !
La revoilà qui passe
aussi nue qu’un miroir !
On crève de chaleur ce soir !
Incandescence ?
…des sens ? C’est sûr !
Et ses profils
son pile ou face
sa taille fine
tout ça défile,
et … laisse des traces
sur mes rétines !
Persistance ?
Mais … Qu’est-ce ?
Que vient faire cette chose velue
qui, avec frénésie,
manœuvre la jalousie
et occulte
l’ébauche d’un culte ?
Ingérence !
Et me voilà, pauvre idiot,
planté là, le bec dans l’eau,
rêves en panne
libido en rideau …
et cette image que je ressasse.
Tous mes rêves à vau-l’eau.
Désespérance !
Désespérance et … impasse !
Pierre DUPUIS
Déjà publié , mais modifié !
Le racisme est mon ennemi ! Le poème du jour: " Harmonie d'espoir " de ... Rotpier
Harmonie d’espoir,
Des mains noires,
des mains blanches
des mains noires
sur des blanches
… ça dérange !
Des mains blanches
sur des noires
… ça dérange
c’est notoire !
Des mains noires
sur des hanches
sur des hanches
bien blanches
… sans peignoir !
Des mains blanches
sur dos noir
qui louangent
libre échange
dans le noir !
Et mes mains
qui pianotent
quelques notes
pour demain
touches blanches
touches noires
le mélange
est notoire !
Qui pianotent
quelques notes
quelques notes d’espoir !
Pierre Dupuis
Image du net modifiée par moi-même
A Gaza ou ailleurs … le poème du jour : « Marche arrière » de … Rotpier
J’étais Maréchal des Logis, chef de char, pendant mon service militaire en 1966. En cas de conflit, j’aurais pu être à leur place, avec mon char. La différence fondamentale, c’était que j’étais un appelé et non un engagé … ce qui fait une très grande différence.
Pierre
Image prise sur le net
Marche arrière,
Prudemment, ils font marche arrière
pour ne pas exposer leurs flancs.
Ils repassent dans leurs ornières,
monstres d’acier grondant, soufflant.
A l’intérieur, peu de lumière,
table de tir et clignotants,
dans leurs viseurs : murs en poussière,
parfois debout mais tout tremblants !
Même trajet, mais plus que ruines,
un résultat à la hauteur
pour les hommes et leurs machines :
ils ont nettoyé le secteur !
Pour les regrets, ils n’en ont guère,
leur seul métier : faire la guerre !
Pierre Dupuis
Image prise sur le net
Manifestation: mieux vaut le bruit des semelles que le bruit des bottes ! Le poème du jour : "Manifestant " de ... Rotpier
Manifestant,
Respecté par les uns, méprisé par les autres,
arpenteur du pavé criant ses convictions,
portant ses idéaux – qui sont souvent les vôtres ! –
bravant le mauvais temps, parfois l’interdiction !
Séculaire héritier des preneurs de bastilles,
pourfendeur sans répit de tous les coups tordus,
toujours prêt à bondir s’il sent qu’on l’entortille :
le chant en embuscade et le drapeau tendu.
Si tous ceux de sa race avaient courbé l’échine,
il y a deux cents ans à la révolution,
nous n’aurions pas montré, de l’Europe à la Chine,
la route à emprunter pour les constitutions !
Si l’on feuillette un peu nos bons livres d’histoire,
on s’aperçoit bien vite – et cela saute aux yeux ! –
que c’est sur le pavé – symbolique écritoire –
que le peuple a gravé son avenir en mieux !
Inspirant à certains une crainte absolue,
au point qu’en le croisant ils changent de trottoir,
quand le plus grand hasard les mène dans la rue,
où avec ses amis il s’en prend au pouvoir !
Le regard échangé, il va riant sous cape,
repensant à ce jour où croisant un voisin,
qui se frottait les yeux plus qu’en voyant le pape,
il reprenait un chant aux paroles zinzin !
Je n’ai pas peur de toi – oh,non ! bien au contraire ! –
il faut à tout pouvoir quelques coups de canif :
je te connais très bien, manifestant – mon frère ! –
nos coudes sont amis depuis bien des manifs !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " Supplique à Madame la Mort , " de ... Rotpier
Supplique à Madame la Mort ,
Si tu viens me chercher une nuit,
soit aimable : ne fais pas de bruit !
Mon épouse a le sommeil léger,
prends garde de ne pas l’éveiller !
Tes orbites tout en profondeur
lui feraient certainement grand peur !
Je t’assure, moi, je serais calme,
toi, fais-toi légère comme palme.
Effleure simplement mon épaule,
je saurais que c’est toi qui me frôle !
Je te suivrais sans aucun calcul :
je suis un sage et j’ai ce recul !
Pour autant, tu peux attendre un peu,
je t’assure : il n’y a pas le feu !
Si pour quelques temps tu me négliges,
ne pense pas que cela m’afflige !
Mais … mais … je te le redis :
Si tu viens me chercher une nuit,
je te prie de me faucher sans bruit !
… Merci !
Pierre Dupuis
Parfois un vide s'installe ... le poème du jour " Constat " de ... Rotpier
Constat,
On rencontre des personnes
… on les côtoie
… on les apprécie
et d’un coup …plus personne,
on reste coi.
Qui était vraiment celui-ci ?
Qui était vraiment celui-là ?
Rétrospectivement, on s’aperçoit
que l’on ne les connaissait pas
… pas assez … pas vraiment.
Et l’on reste là, hébété,
cherchant à essayer de déchiffrer le passé.
Le passé,
cet empilage d’occasions ratées.
Pierre Dupuis
La non acceptation des différences ... le poème du jour : " Délit de sale gueule, " de Rotpier
L’intégrisme et le racisme sont les mamelles de la bêtise humaine. Certains l’ont bien compris, qui s’emploient à se les approprier et à les manipuler pour assouvir leur soif de pouvoir et d’intérêts
Qu’ils le fassent dans le secret des alcôves ou qu’ils l’étalent au grand jour, cette manipulation nourrit la pensée, non stabilisée, de ceux qui ont oublié l’histoire ou ne l’ont jamais apprise.
Cet endoctrinement est le ferment de la constitution de groupes et de clans qui, à terme, deviennent les responsables de la plupart des exactions humaines. On le sait pour celles passées, on le voit pour celles présentes et il ne faut pas être grand devin pour dire que cela continuera pour celles, hélas, à venir.
Pierre Dupuis
Délit de sale gueule,
- T’as vu sa tête à celui-là ?
- Oui, c’est sûr, il n’a pas l’air honnête !
Déjà … basané comme ça !
Et puis … il parle vachement bien … c’est louche
… pour un arabe ou un manouche !
- T’as vu la fille qui est avec ?
- Ouah! Elle est super chouette !
Mate la classe et la silhouette !
Le top ! Mais …
qu’est-ce qu’elle fabrique avec ce métèque ?
Garçon ! … Vous les connaissez ces deux là ?
- Oui, ils travaillent au lycée d’en face,
ils sont tous deux profs de français
et les jeunes les aiment bien en classe.
- Merde de merde !
N’empêche … il n’a pas l’air honnête
et de toute façon j’aime pas sa binette !
Ah ! On est quand même bien mieux entre-nous !
Et puis … faut pas nous baratiner,
nous, on sait juger :
on les reconnaît rien qu’à leur tête
les racailles et les voyous !
Tiens … ils ne seraient pas un peu basanés
ou des fois … manouches, les Haulme et Dutrou ?
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " Le vieil arbre et la lune, " de ... Rotpier
Le vieil arbre et la lune,
Le vieil arbre éprouvé
n’en croyait pas ses branches !
Deux cents ans à rêver
deux cents ans de nuits blanches !
Depuis le premier jour
il aimait dame Lune,
d’un exclusif amour
couronné d’infortune.
Et voilà qu’aujourd’hui,
en pleine matinée,
elle venait à lui :
fantasque dulcinée !
Mais comment attraper
cette donzelle ingrate ?
Comment pouvoir happer
la belle aristocrate ?
Se tassant sur son tronc
il renonça très vite
et lâchant un juron
il repoussa l’invite !
D’un rêve de benêt
il venait de descendre :
- un dernier pied de nez ! -
il venait de comprendre !
Ell’ venait le narguer
sachant sa mort très proche,
du bois mort pour foyer :
c’est une fin bien moche !
Et comment se venger
quand on part en fumée ?
… Peut-être l’asphyxier
sous une âcre nuée ?
Il mit branches à terre,
mûrissant sa vengeance,
rêvant d’un vrai calvaire
pour la maudite engeance !
En riant aux éclats
de sa fin malheureuse,
la belle s’éclipsa
de façon vaporeuse.