poesie
Le racisme est mon ennemi ! Le poème du jour: " Harmonie d'espoir " de ... Rotpier
Harmonie d’espoir,
Des mains noires,
des mains blanches
des mains noires
sur des blanches
… ça dérange !
Des mains blanches
sur des noires
… ça dérange
c’est notoire !
Des mains noires
sur des hanches
sur des hanches
bien blanches
… sans peignoir !
Des mains blanches
sur dos noir
qui louangent
libre échange
dans le noir !
Et mes mains
qui pianotent
quelques notes
pour demain
touches blanches
touches noires
le mélange
est notoire !
Qui pianotent
quelques notes
quelques notes d’espoir !
Pierre Dupuis
Image du net modifiée par moi-même
A Gaza ou ailleurs … le poème du jour : « Marche arrière » de … Rotpier
J’étais Maréchal des Logis, chef de char, pendant mon service militaire en 1966. En cas de conflit, j’aurais pu être à leur place, avec mon char. La différence fondamentale, c’était que j’étais un appelé et non un engagé … ce qui fait une très grande différence.
Pierre
Image prise sur le net
Marche arrière,
Prudemment, ils font marche arrière
pour ne pas exposer leurs flancs.
Ils repassent dans leurs ornières,
monstres d’acier grondant, soufflant.
A l’intérieur, peu de lumière,
table de tir et clignotants,
dans leurs viseurs : murs en poussière,
parfois debout mais tout tremblants !
Même trajet, mais plus que ruines,
un résultat à la hauteur
pour les hommes et leurs machines :
ils ont nettoyé le secteur !
Pour les regrets, ils n’en ont guère,
leur seul métier : faire la guerre !
Pierre Dupuis
Image prise sur le net
Manifestation: mieux vaut le bruit des semelles que le bruit des bottes ! Le poème du jour : "Manifestant " de ... Rotpier
Manifestant,
Respecté par les uns, méprisé par les autres,
arpenteur du pavé criant ses convictions,
portant ses idéaux – qui sont souvent les vôtres ! –
bravant le mauvais temps, parfois l’interdiction !
Séculaire héritier des preneurs de bastilles,
pourfendeur sans répit de tous les coups tordus,
toujours prêt à bondir s’il sent qu’on l’entortille :
le chant en embuscade et le drapeau tendu.
Si tous ceux de sa race avaient courbé l’échine,
il y a deux cents ans à la révolution,
nous n’aurions pas montré, de l’Europe à la Chine,
la route à emprunter pour les constitutions !
Si l’on feuillette un peu nos bons livres d’histoire,
on s’aperçoit bien vite – et cela saute aux yeux ! –
que c’est sur le pavé – symbolique écritoire –
que le peuple a gravé son avenir en mieux !
Inspirant à certains une crainte absolue,
au point qu’en le croisant ils changent de trottoir,
quand le plus grand hasard les mène dans la rue,
où avec ses amis il s’en prend au pouvoir !
Le regard échangé, il va riant sous cape,
repensant à ce jour où croisant un voisin,
qui se frottait les yeux plus qu’en voyant le pape,
il reprenait un chant aux paroles zinzin !
Je n’ai pas peur de toi – oh,non ! bien au contraire ! –
il faut à tout pouvoir quelques coups de canif :
je te connais très bien, manifestant – mon frère ! –
nos coudes sont amis depuis bien des manifs !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " Supplique à Madame la Mort , " de ... Rotpier
Supplique à Madame la Mort ,
Si tu viens me chercher une nuit,
soit aimable : ne fais pas de bruit !
Mon épouse a le sommeil léger,
prends garde de ne pas l’éveiller !
Tes orbites tout en profondeur
lui feraient certainement grand peur !
Je t’assure, moi, je serais calme,
toi, fais-toi légère comme palme.
Effleure simplement mon épaule,
je saurais que c’est toi qui me frôle !
Je te suivrais sans aucun calcul :
je suis un sage et j’ai ce recul !
Pour autant, tu peux attendre un peu,
je t’assure : il n’y a pas le feu !
Si pour quelques temps tu me négliges,
ne pense pas que cela m’afflige !
Mais … mais … je te le redis :
Si tu viens me chercher une nuit,
je te prie de me faucher sans bruit !
… Merci !
Pierre Dupuis
Parfois un vide s'installe ... le poème du jour " Constat " de ... Rotpier
Constat,
On rencontre des personnes
… on les côtoie
… on les apprécie
et d’un coup …plus personne,
on reste coi.
Qui était vraiment celui-ci ?
Qui était vraiment celui-là ?
Rétrospectivement, on s’aperçoit
que l’on ne les connaissait pas
… pas assez … pas vraiment.
Et l’on reste là, hébété,
cherchant à essayer de déchiffrer le passé.
Le passé,
cet empilage d’occasions ratées.
Pierre Dupuis
La non acceptation des différences ... le poème du jour : " Délit de sale gueule, " de Rotpier
L’intégrisme et le racisme sont les mamelles de la bêtise humaine. Certains l’ont bien compris, qui s’emploient à se les approprier et à les manipuler pour assouvir leur soif de pouvoir et d’intérêts
Qu’ils le fassent dans le secret des alcôves ou qu’ils l’étalent au grand jour, cette manipulation nourrit la pensée, non stabilisée, de ceux qui ont oublié l’histoire ou ne l’ont jamais apprise.
Cet endoctrinement est le ferment de la constitution de groupes et de clans qui, à terme, deviennent les responsables de la plupart des exactions humaines. On le sait pour celles passées, on le voit pour celles présentes et il ne faut pas être grand devin pour dire que cela continuera pour celles, hélas, à venir.
Pierre Dupuis
Délit de sale gueule,
- T’as vu sa tête à celui-là ?
- Oui, c’est sûr, il n’a pas l’air honnête !
Déjà … basané comme ça !
Et puis … il parle vachement bien … c’est louche
… pour un arabe ou un manouche !
- T’as vu la fille qui est avec ?
- Ouah! Elle est super chouette !
Mate la classe et la silhouette !
Le top ! Mais …
qu’est-ce qu’elle fabrique avec ce métèque ?
Garçon ! … Vous les connaissez ces deux là ?
- Oui, ils travaillent au lycée d’en face,
ils sont tous deux profs de français
et les jeunes les aiment bien en classe.
- Merde de merde !
N’empêche … il n’a pas l’air honnête
et de toute façon j’aime pas sa binette !
Ah ! On est quand même bien mieux entre-nous !
Et puis … faut pas nous baratiner,
nous, on sait juger :
on les reconnaît rien qu’à leur tête
les racailles et les voyous !
Tiens … ils ne seraient pas un peu basanés
ou des fois … manouches, les Haulme et Dutrou ?
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " Le vieil arbre et la lune, " de ... Rotpier
Le vieil arbre et la lune,
Le vieil arbre éprouvé
n’en croyait pas ses branches !
Deux cents ans à rêver
deux cents ans de nuits blanches !
Depuis le premier jour
il aimait dame Lune,
d’un exclusif amour
couronné d’infortune.
Et voilà qu’aujourd’hui,
en pleine matinée,
elle venait à lui :
fantasque dulcinée !
Mais comment attraper
cette donzelle ingrate ?
Comment pouvoir happer
la belle aristocrate ?
Se tassant sur son tronc
il renonça très vite
et lâchant un juron
il repoussa l’invite !
D’un rêve de benêt
il venait de descendre :
- un dernier pied de nez ! -
il venait de comprendre !
Ell’ venait le narguer
sachant sa mort très proche,
du bois mort pour foyer :
c’est une fin bien moche !
Et comment se venger
quand on part en fumée ?
… Peut-être l’asphyxier
sous une âcre nuée ?
Il mit branches à terre,
mûrissant sa vengeance,
rêvant d’un vrai calvaire
pour la maudite engeance !
En riant aux éclats
de sa fin malheureuse,
la belle s’éclipsa
de façon vaporeuse.
Blogueur - poète : tes papiers ! Le poème du jour de ... Rotpier
" Poètes vos papiers "
Blogueur - poète : tes papiers !
Poète coupe-choux,
acharné de la rime,
tes poèmes cachou
et tes erreurs en prime !
Tes vers, souvent bancals :
où donc est la césure ?
L’accord grammatical :
tu l’as eu à l’usure !
Blogueur - poète : tes papiers !
Tes vers à quelques sous
cloués sur une trame
qui ne vaut pas un clou :
et pour finir, tu rames !
Une chute à la noix
qui ne convainc personne !
Tout ça c’est du chinois
qui heurte et qui dissone !
Blogueur - poète : tes papiers !
Il arrive parfois
qu’il y ait un miracle !
Tu ne sais pas pourquoi
mais, un peu moins, ça racle !
Là, tu peux te réjouir
-mais reste bien modeste !-
pour un qui peut fleurir
des dizaines de vestes !
Blogueur - poète : tes papiers !
Oui, mais …
Comme vous pensez bien
Monsieur le grand poète !
Je suis un moins que rien :
petit poids dans la tête !
Mais si parfois je peux
faire naître une larme
au coin de quelques yeux
par un vers qui désarme.
Mais si je peux, un peu,
déclencher un sourire,
je n’espère pas mieux
… je voulais vous le dire !
Je n’en fais qu’a ma guise :
je ne suis pas pédant !
Et, comme la marquise :
je te dis merde en attendant !
Pierre Du puis
Guerre dans la bande de Gaza: le poème du jour " Engrenage … très bien huilé, " de ... Rotpier
Engrenage … très bien huilé,
Au loin … là-bas …
elle est là.
Ses contours se dessinent
et déjà, dans le sable, s’enracinent.
Des bruits montent …
Le vent n’y est pour rien
… les sauterelles non plus.
Des chenilles ? … Peut-être bien.
Mais … d’étranges chenilles bruyantes allant par paires,
portant de lourdes carapaces hérissées d’antennes singulières,
et … libérant de fulgurants papillons orangés.
Attention : danger !
Et de la mer ?
… Des bruits de flotte
…de moins en moins vagues
qui étalent ceux des vagues,
par d’inquiétantes silhouettes grises dérangées.
Danger !
Au loin … là-bas
… elle se dessine
… de plus en plus claire ;
son profil s’affine :
c’est bien elle : on la sait … la guerre !
De source sûre
on la savait mûre.
Faisant trembler les sols et les murs
elle est là, aussi implacable que dure.
Certains, des deux cotés, se frottent les mains :
ils la voulaient pour aujourd’hui ou pour demain.
Ils ne sont pas sous les roquettes.
Ils ne sont pas sous les bombes à ailettes !
Ils sont à l’abri du feu qu’ils attisent,
qu’importe les familles qu’ils brisent !
Ils sont là, savourant leur ego,
leurs rêves de puissance ou de magot
( parfois les deux : c’est le bingo ! )
Ils sont là,
ne souffrant pas des embargos,
ne se lamentant pas devant les frigos.
Ils sont là,
applaudissant aux shows des commandos :
allez, allez, allez !
Encore plus : go, go ,go, go !
Goooooooooo!
Pierre Dupuis
Rêverie…Le poème du jour : « La tête dans les étoffes, les mains sur les bonnets, » de … Rotpier
L’année 2009 ne se présentant pas sous les meilleurs auspices partout ( d’ailleurs quand on commence à faire ça, on y finit rapidement ! …. comprenne qui pourra ! ) autant rêver tout de suite !
Pierre et Rotpier
Déjà publié
Sur une photo de Marie Fenêtre Entr’ ouverte ( merci Marie ! )
La tête dans les étoffes, les mains sur les bonnets,
ou
Du beau, du bon, du beau bonnet !
C’est une échoppe ancienne et regorgeant d’objets,
des fils en écheveaux, des dentelles très belles,
des rubans de couleur, du coton à surjet,
des boutons, des pressions, le tout en ribambelle !
On peut trouver aussi de très beaux canevas
dont les trames de fond sont des plus variées :
une femme, une chatte ou un terre-neuvas,
un pichet de vin blanc ou une mariée.
Mais il y a surtout les mannequins tronqués
au-dessus des genoux - culs-de-jatte d’office ! -
dont l’amène plastique a déjà défroqué
des curés chevronnés , des légions de novices !
Du petit quatre-vingt jusqu’au fabuleux cent,
de la taille A, B, C, aux bretelles croisée :
un échantillonnage à filer coup de sang
aux ados boutonneux encore à déniaiser !
En dessous du nombril, c’est nouveau festival
de formes, de couleurs parfois estomaquantes,
à filer, sans retour, bobo conjonctival
à des yeux trop rivés aux formes provocantes !
Pourtant tout est figé depuis bientôt deux ans :
le bonnetier est mort d’une crise cardiaque
en matant l’essayage en direct d’un C cent,
colossale entreprise, une vision orgiaque !
Des héritiers inscrits aux abonnés absents
et pas de remplaçant et pas de remplaçante,
des jours et des nuits, le temps déliquescent :
l’humeur des mannequins est devenue grinçante !
Toujours habitués aux caresses des yeux
et même - il faut le dire ! - à des mains baladeuses,
ils s’ennuient à mourir, finis les temps joyeux :
ils ont le teint cireux et les mines boudeuses !
Je rêve d’acquérir ce fabuleux étal,
d’obtenir un blanc-seing, des blancs seins aux iliaques,
faire de ce rayon un lieu transcendantal
où je vivrais très vieux : je ne suis pas cardiaque !
Pierre Dupuis