poesie
Grand angle sur le poème du jour : " Objectif : photos ! " de ... Pierre

Photo de Jean-François Simon
Objectif : photos !
Allez-y les mouflons ,
allez-y les linottes
Faites de jolis bonds,
lancez de belles notes !
Nous sommes à l’affût,
en ordre de bataille,
les diaphragmes tendus
et quelque soit la taille !
Protégés du soleil
nos objectifs espionnent,
tous les sens en éveil :
que la photo soit bonne !
Et vous les amoureux,
trouvez bonne cachette,
un cliché sulfureux
peut faire une manchette !
A moins qu’une photo
jamais ne vous dérange,
pour la bête à deux dos :
préférez une grange !
Pierre Dupuis
Avis de bourrasque sur un coeur : " Bourrasque " de ... Pierre
Bourrasque,
Emporté par le souffle,
emporté par le vent,
d’un amour qui s’essouffle
sous nuages crevants.
Un sale temps d’orage
et plus de brise-vent.
Rien n’arrête la rage
et les mots aggravants !
Grand coup de nettoyage :
passer au dissolvant
souvenirs de voyage
et tous leurs adjuvants.
Mettre en lambeaux les lettres,
jeter aux quatre vents
leurs mots par la fenêtre
mettre cœur au couvent.
Attendre l’éclaircie
et que tourne le vent,
s’accrocher à la vie
pour revoir un levant.
Apprendre à étaler,
exercice éprouvant,
et bien se recaler
pour aller de l’avant.
Mais …
Jamais rien n’est gagné,
il arrive souvent
au bateau de sombrer
au dernier coup de vent.
Pierre Dupuis
( Déjà publié )
Un petit clin d'oeil à Danyel ............. chouette ! de ... Pierre !
Le chouette poète,
Est-il la nuit
petite hulotte
ou clown réjouit
dans sa roulotte ?
Ou bien est-il
une chevêche
au cri subtil,
jamais revêche ?
Est-il peureux
comme une effraie
ou valeureux
que rien n’effraie ?
Fait-il - hou…hou … ! -
dans la nuit noire
juché debout
sur une armoire ?
Non ! Pas du tout !
tout simplement, Il est …
Il est Danyel
et ses poèmes,
doux comme miel,
moi je les aime !
Bâtis de vers
aux riches rimes :
rien de travers
quand il s’exprime !
A déguster
sans perdre miette,
c’est ajusté
de façon chouette !
C’est autre chose
que du Rotpier
qui, lui, propose
de mauvais pieds !
Il aurait fait
rimer « hulotte »
avec « effet
petit’ culotte ! »
C’est un vilain
qui nous effraie,
poussant au loin
des cris d’orfraie !
Pas très chevêche
le vieil hibou
et très revêche
de bout en bout !
Mais …
C’est le Rotpier
et il s’en fout !
Pierre
Manifs et grèves vues de l’intérieur : petit manifeste de Pierre : «Manif, »
Pour en avoir fait des dizaines et en avoir organisé quelques unes : je connais très bien cet univers !
Déjà publié, mais ce n’est pas celui que je mets d’habitude !
Manif !
Au coude à coude
au cœur à cœur,
pour en découdre
mais … sans casseurs !
Un manifeste
tout en verbal !
Quelques mots lestes :
du théâtral !
Souvent les mêmes :
on se connaît !
Les mêmes thèmes
sur les carnets !
Du stratégique,
pas du hasard !
Du synergique
avec brassards !
Des banderoles
et des panneaux :
pas de pétrole
mais des bons mots !
Etat fripouille
élus voleurs :
c’est qui qui douille :
c’est pas ta soeur !
A fond la caisse
pour la sono !
L’oreille encaisse :
pas du piano !
Et les trompettes
jouant à fond !
Et les baguettes
sur les bidons !
Et les rengaines
au vitriol,
que l’on dégaine
sans un bémol !
Bras en compote :
cause aux drapeaux !
« Prend-le mon pote :
pour moi repos ! »
Tongs ou bien bottes ?
C’est du soleil
ou de la flotte ?
Jamais pareil !
L’heure est venue :
fin du parcours !
Sur l’avenue :
dernier discours !
« Plus de dix mille
sur le pavé !
Manif utile :
juré craché !
A la prochaine
nous doublerons !
Dans la semaine
ils cèderont ! »
Plus de pancartes,
drapeaux roulés,
les flics s’écartent :
adieu poulets !
Certains la tire,
d’autres sourient !
Ce qui attire
les nôtres aussi !
Manif tranquille
et bon enfant,
pas trop hostile
… sauf le devant !
Ça se disperse
… les tracts aussi !
Merde ! Une averse :
vite aux abris !
Les mains se serrent :
« - Bon, on y va !
Je récupère
les gars d’ chez moi !
A la prochaine !
Allez salut !
Bise à Marlène
et à Lulu ! »
- On taille la route ?
- oui ! On y va !
Pour le cass’ -croûte,
on verra ça !
A la prochaine :
sûr les amis !
Faut pas qu’ ça traîne :
c’est bien parti ! »
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " La petite " de ... Pierre
Sa mémoire était
souvent dans le brouillard ...
Image du net modifiée par moi-même
La petite,
La petite ne courait pas
- ne courait pas vous dis-je ! -
elle dansait ! Elle volait !
Cabri fantastique
comme mu par d’invisibles élastiques !
Pour toile de fond,
les couleurs de l’automne.
Et le vieux était là qui s’émerveillait
Il ne pouvait plus détacher
ses yeux de la scène :
il était subjugué !
La fraîche vigueur de la petite
le laissait songeur.
Sa mémoire,
souvent dans le brouillard,
faisait des efforts désespérés
pour retrouver une image éthérée
enfouie, quelque part, au fond de lui.
Mais rien ne venait dans cette presque nuit.
La petite disparut
et le vieil homme se tassa encore un peu plus.
Ce vieil homme,
ce vieil homme, un instant en émoi,
ce vieil homme … c’était moi.
Pierre Dupuis
Enchères et un os ! Le poème du jour : " Inventaire, " de ... Rotpier
Inventaire,
Une paire de lunettes
… toute simple, toute bête.
Son boîtier
… avec des bords bien élimés.
Un bol de cuivre martelé
et un plat pour le poser.
Des sandales surpiquées
… bien usées.
Une montre, dix heures dix passée,
… à gousset.
« - Banal inventaire mon pauvre Pierre !
- ... Pas tant que cela mon cher !
Ces objets
- simples il est vrai ! -
ont un dénominateur commun
qui sera encore là demain
… dans toutes les têtes :
le grand, l’immense,
l’apôtre de la non violence :
j’ai nommé, j’ai dit :
le mahatma Gandhi !
… Qu’est-ce que tu en dis ?
… Tu te sens tout petit ?
… Moi aussi ! »
Pierre Dupuis
Image prise sur le net
Darwin et sa théorie ... où, quand Darwin conduit au désespoir, le poème du jour : " Héritage trop lourd à porter, " de ... Rotpier
Héritage trop lourd à porter,
Cela faisait plus de trois jours
qu’il tournait en rond : la déprime.
Mine triste, pas de bonjour
… de la mauvaise humeur en prime.
On s’interrogeait alentour :
« Mais enfin, à quoi cela rime ?
Lui, toujours prêt à un bon tour !
Qu’il crève l’abcès, qu’il s’exprime ! »
Il l’a fait. Trop désespéré.
Oh ! Apprendre que lui et l’homme
étaient des cousins avérés,
selon Darwin, cela assomme !
Trop lourd à porter, trop tordu :
hier, un singe s’est pendu.
Pierre Dupuis
Image du net
Le poème du jour : " Le petit couloir, " de ... Rotpier
Le petit couloir,
On naît,
on n’est.
On vit
à l’envi.
Plus d’envie :
on s’ennuie.
On se lasse,
on se tasse.
On se rabougrit,
on vire au gris.
On plisse,
on glisse,
on dévisse.
On dévale,
on s’étale,
ça fait mal !
Puis c’est l’heure
et … on meurt !
En raccourci :
Bonjour … bonsoir
avec, entre deux,
trois petits points : un petit couloir
... un petit couloir appelé : vie.
Pas de quoi en faire une histoire !
Pierre Dupuis
Déjà publié
Le poème du jour: " Cortège " de ... Rotpier
Cortège,
En cortège derrière
le dernier qui s’en va,
que tu sois Paul ou Pierre
tu y penses déjà :
« … Le prochain … c’est moi ? »
Doucement tu chemines
et l’ombre des cyprès,
voyant que tu rumines
t’enveloppe de près
murmurant : « C’est toi ! »
Et soudain tu frissonnes,
tu presses un peu le pas,
tu rejoins la colonne
évitant le faux-pas
et tu te dis :
« J’ai encore le temps
… le temps de ne pas être devant. »
Pourtant …
l’ombre des cyprès t’enveloppe déjà !
Pierre Dupuis
Femmes chinoises sur le trottoir, le poème du jour : " Marcheuse " de ... Rotpier ( suite ! )
Préface :
Marcheuse,
Elles sont des centaines
dans sa situation
pour le moins incertaine
soumise à perversion.
C’est leur moyenne d’âge
- la quarantaine et plus ! -
qui surprend au passage,
provocant le hiatus.
Péripatéticienne,
pas d’autre solution,
drôle de paroissienne
dans cette « profession » !
Son pays c’est la chine,
elle y rêve toujours !
Ici, courbant l’échine,
elle vend de l’amour.
Il n’y a plus d’usine
au Dongbei sinistré,
la plupart sont en ruines :
emploi défenestré !
Petit garçon à charge
mais aussi des parents
et plus du tout de marge :
partir en soupirant.
Un visa pour la France
et des petits boulots,
le rêve devient rance,
il est loin le gros lot !
Paris, la belle ville
dont on rêve le soir,
mais aussi Belleville
où l’on fait le trottoir !
Elle est là, elle marche,
recherchant le client,
mais rien dans sa démarche
de vraiment provoquant.
Pas d’allure indécente :
minijupe au rencart,
tout juste une passante
un peu trop à l’écart.
Du trottoir à l’impasse,
de l’hôtel au meublé
à moitié prix la passe,
ça casse le marché !
SIDA en embuscade
et mauvais coups en plus,
juste une aide à ce stade :
celle du Lotus Bus !
Joli nom de programme
balayant le motus,
seul secours pour ces femmes
du pays du lotus !
Et Médecins du Monde
sur un nouveau chantier
sur notre terre ronde
mais là … c’est à nos pieds !
Elle marche et circule,
il faut bien se montrer,
sans un petit pécule
pas question de rentrer.
Avec un peu de chance
… la fin de ce parcours ?
Mais pour l’instant, l’urgence,
c’est de vendre l’amour.
Pierre
Le Lotus Bus à Belleville (Image: Médecins du Monde)
Qui sont ces prostituées d’un autre type ? Quel est leur quotidien ? Quel est leur avenir ?
Avec Marie Debrus, responsable du Lotus Bus, un programme de prévention et d’accès au droit mis en place par Médecins du Monde.
La prostitution des femmes chinoises est un phénomène récent apparu dans les années 2000. « Ce sont les associations qui travaillent dans les rues qui ont commencé à voir des femmes chinoises, ce qui était plutôt inhabituel jusqu’alors » explique Marie Debrus. Mais elles ne ressemblent en rien aux autres prostituées parisiennes. Plutôt discrètes, elles arpentent les trottoirs et n’ont pas de souteneur. Ces femmes, entre trente-cinq et cinquante ans, sont pour la plupart originaires du Dongbei, la région du Nord-Est sinistrée après les restructurations et les fermetures d’usines d’état. Elles sont venues en France, souvent avec un visa touriste ou d’affaires, pensant travailler sur place ignorant les difficultés administratives. Elles se retrouvent alors dans la rue, souvent après l’échec de petits boulots effectués chez les Chinois, comme la garde d’enfants par exemple. Une fois dans la rue, ces femmes sont des proies faciles pour différents réseaux, sujettes aux violences de la rue, des clients mais aussi de la police.
Afin de venir en aide à ces « marcheuses », Médecins du Monde a mis en place la mission [bLotus Bus[/b] en 2004, qui allie travail de rue (distribution de préservatifs, prise de contact, prévention), permanences en chinois au Centre d’accueil avec des ateliers de discussion (autour des accès aux soins, des droits, de la santé) et accompagnement physiques des personnes dans leurs démarches administratives. Si l’institution est aujourd’hui bien connue des Chinoises, gagner leur confiance n’est pourtant pas si facile. « Ces femmes vivent toutes dans une peur permanente ».
Quel est l’avenir pour ces femmes ? « Beaucoup souhaitent repartir mais l’urgence aujourd’hui est de gagner leur vie » explique Marie Debrus.
Auteur: Marion Zipfel