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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

poesie

Mornes eaux, mornes heures ... le poème du jour " Mornes eaux, " de ... Pierre

16 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



" le regard rempli d’eau ,

un trop plein de rancœur "

 

 

 

 

Photo de Jean-François Simon

 

 

 

Mornes eaux,

 

Sac à dos sur le dos,

staccato dans le cœur,

le regard sur les eaux

mais l’esprit bien ailleurs.

 

Le vieux rêve brisé

de l’amour éternel

jamais atomisé :

songe sempiternel.

 

Résultat négatif

et le vide absolu.

Puis l’espoir palliatif

à jamais révolu.

 

Vivre encore et pourquoi ?

Qu’adviendra-t-il demain ?

Du mieux, du pire ou quoi,

où conduit le chemin ?

 

Sac à dos sur le dos,

staccato dans le cœur,

le regard rempli d’eau,

un trop plein de rancœur.

 

Mornes eaux, mornes heures,

en silence elle pleure.

 

 

                                   Pierre Dupuis

 

 


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" Triangle d’or, " : le poème du jour de ... Pierre

14 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



Point n'est besoin de s'appeler Midas
pour transformer tout en or !
 
 
 
 
Image du net
 
 
 

Triangle d’or,

 

C’était une authentique blonde,

pouvant sur le champ le prouver !

Silhouette des plus girondes

troublant et faisant saliver !

 

Absolument pas pudibonde :

conduite à faire disjoncter,

des paquets de gars à la ronde

qui ne rêvait que de monter !

 

Que de monter en altitude,

les instruments : grillés, foutus !

S’aventurer dans l’inconnu

 

de son triangle des Bermudes !

Un triangle tout ourlé d’or :

paradis pour petite mort !

 

 

                                 Pierre Dupuis

 

 

Déjà publié, mais je l'ai retouché :

je ne m'en lasse pas !!!


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Le désert de la vieillesse : Le poème du jour " La vieille dame, " de ... Pierre

8 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



" Sa peau, sahélisée,

raide tendue sur l’armature décalcifiée ... "

 

 

 

 

Image du net

 

 

 

Cliché mémorisé, le passant de hasard que j’étais se surprit à allonger le pas. Certains m’avaient doublé depuis longtemps et d’autres me dépassaient encore.

 

 

 

 

La vieille dame,

 

Ses yeux,

 profondément encastrés,

avaient la fragilité et la transparence gênante

d’un œuf sans coquille, bleu.

Un bleu aussi délavé

que celui d’un jean très longtemps porté.

 

Les quelques fils d’argent,

disséminés sur sa tête, avaient oublié

les descendantes cascades d’antan.

 

Sa peau, sahélisée,

raide tendue sur l’armature décalcifiée

de ses os protubérants,

semblait prête à se rompre à tout instant.

 

La moindre esquisse de sourire

- vague grimace pour qui ne savait pas la lire -

lui demandait un effort considérable.

 

Et elle restait là, greffe de fauteuil,

dans l’interminable attente

d’un avenir en deuil.

 

Condition misérable.

 

                 Pierre Dupuis
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La fleur est faite pour offrir, le poème du jour : " Passage obligé, " de ... Pierre

6 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
 
Images du net
 
 
 

Passage obligé,

 

Tu le sens, tu le sais, il partira ce soir

Si encore une fois ton refus est de mise.

Tu ne peux sans le perdre à chaque fois surseoir :

Tu as maintenant l’âge où la chose est permise !

 

Allez ! N’hésite plus ! C’est un pas à franchir.

Embarque pour Cythère et tant pis pour ton voile :

Il a trouvé son mat, cesse de réfléchir

Et glisse doucement au plus près des étoiles !

 

…………………

 

Le cerne de tes yeux, ton visage épanoui,

Bien plus qu’une parole indique le voyage,

Que vous avez tous deux entamé cette nuit :

Vous voguerez souvent vers les même rivages.

 

…………………

 

De l’ami à l’amant, il faut bien arbitrer,

Mieux vaut dans tous les cas que l’ami soit sincère,

Qu’il soit de son devoir d’amant bien pénétré,

C’est le meilleur chemin pour que l’amour s’insère.

 

 

                                                                    Pierre Dupuis

 

 

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Ah! Les ados! ........ Le poème du jour : " L’art de se mettre les ados à dos, " de ... Pierre

2 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



Quand on ne comprend plus cela, on est déjà mort !
 
 
 
 
Image prise sur le net
 
 
 

L’art de se mettre les ados à dos,

 

«  Regardez-les qui jouent

Les grands et les blasés !

Pas de joue contre joue,

Mais des baisers osés !

 

Et la voix qui s’enroue

Et trois poils mal rasés !

Départ sur une roue

Et discours mal phrasé !

 

Un niveau qui s’affaisse

Et le jean ras des fesses !

Ce n’était pas admis

 

    Quand nous avions leur âge ! »

...

« C’est si loin mon ami,

Que vous voila en rage ! »

 

                            Pierre Dupuis

 

 

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Le poème du jour: " Impasse du canal, " de ... Pierre

1 Octobre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
 
Image du net
 
 
 

Impasse du canal,

 

A deux pas,

presque à deux doigts,

à trois vaguelettes de moi,

 juste en face :

la voilà qui passe !

Image fugace

qui agace … mes sens !

 

Entre elle et moi ?

Juste la largeur de l’impasse,

une fenêtre basse

et mon regard plongeur :

indécence ?

Oui ! … Mais à double sens !

 

Elle fait volte-face !

La revoilà qui passe

aussi nue qu’un miroir !

On crève de chaleur ce soir !

Incandescence ?

…des sens ?  C’est sûr !

 

Et ses profils

son pile ou face

sa taille fine

tout ça défile,

et … laisse des traces

sur mes rétines !

Persistance ?

 

Mais … Qu’est-ce ?

Que vient faire cette chose velue

qui, avec frénésie,

manœuvre la jalousie

et occulte

l’ébauche d’un culte ?

Ingérence !

 

 

Et me voilà, pauvre idiot,

planté là, le bec dans l’eau,

rêves en panne

libido en rideau …

et cette image que je ressasse.

 

Tous mes rêves à vau-l’eau.

 

Désespérance !

Désespérance et …  impasse !

 

                                                         Pierre DUPUIS

 

 

 

 


 

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Le poème du jour : " Je veille au grain, " de ... Pierre

30 Septembre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
Un de mes très anciens poèmes légèrement repris
... juste une petite touche !
 
 
 
 
Image du net bidouillée par Rotpier
 
 
 
 

    A propos d’un petit secret

    entre elle et moi.

 

Je veille au grain,

 

Moi seul connais l’endroit secret

où la nature, en fine mouche,

a déposé, sublime touche,

un grain doré : cachet discret !

 

De sa beauté, signe concret,

qui n’apparaît que sous la douche,

vous ne saurez pas de ma bouche

l’endroit précis : c’est indiscret !

 

Passez au loin tous les minets !

Je deviendrais méchant, farouche,

encore plus que Scaramouche,

j’ai la tête au ras du bonnet !

 

Une attaque à potron-minet ?

Moi je suis prêt à l’escarmouche

et vous pourrez chasser les mouches

des lésions de mes moulinets !

 

Grain de beauté,

sur toi je veille,

tout à coté,

comme une abeille !

Ma loyauté

est sans pareille,

te dorloter,

moi, m’émerveille !

 

                                       Pierre Dupuis

 

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Adieu l'été, mais les rêves restent ! Le poème du jour : " Trésor coquelicot, " de ... Pierre

23 Septembre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



Préambule :
 
 L'automne n'est que la fille de l'été et la mère de l'hiver.
 
 L'été est passé, les coquelicots ne sont plus de saison mais il en est certains qui restent longtemps gravés dans les coeurs.
 
 
 
Photo de Jean-François Simon
 
 
 
 

Trésor coquelicot,

 

Jupe légère et froufroutante,

corsage ouvert en calicot,

la belle est belle et envoûtante

avec ses joues coquelicot !

 

Cheveux au vent et mèches folles

bouche à poser mille bécots

et un sourire qui affole

sur ses lèvres coquelicot !

 

Très réactive à touche-touche :

acquiescement sans quiproquo

pour se faire une fraîche couche

au milieu des coquelicots !

 

La peau à nu  -  adieu corsage ! -

corps velouté comme abricot

de jolis seins pas du tout sages

aux mamelons coquelicot.

 

Et pour finir  -  pourquoi le taire ? -

jupe légère en tas bientôt

et … non !  Stop ! Plus de commentaire

sur … un trésor coquelicot !

 

Et pour bannir toute indécence,

sur la scène : glisse rideau !

Aller plus loin serait licence :

on en reste aux coquelicots !

 

 

 

                                          Pierre Dupuis

 


 

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Comme un petit air de nostalgie: le petit acrostiche et la pensée du jour ... de Rotpier !

16 Septembre 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
 
Photo prise sur le net
 Bon, il me reste encore un peu de marge !
 
 

La pensée du jour :

 

C’est le jour où l’on s'aperçoit que son transistor est toujours calé sur la station « Nostalgie » que l’on se rend compte que notre jeunesse à du plomb dans l’aile.

 

 

L’acrostiche du jour :

 

          Nostalgie,

 

Nostalgie … nostalgie !

Où es-tu ma jeunesse ?

Serais-tu de sortie

Toi qui disait sans cesse :

                 « Amuse-toi mon gars,

La vie c’est fait pour ça !

Gaspille un peu les ans

Il y en a tell’ment ! »

Et …je les ai croqués.

 

 

                           Pierre Dupuis

 

 

 

Nota :

 

  Juste comme ça hein : je ne suis pas du tout nostalgique ! ………Philosophie oblige !

 

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Le poème des quinze jours de vacances : " Robinson pris au piège, " de ... Rotpier

28 Août 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


Pour ceux qui ne le connaisse pas ou bien pour ceux qui veulent le relire pendant mon absence sur la toile ...

Attention ! C'est assez long ! Si vous avez le temps allez-y  ... sinon, revenez à un autre moment !
 
 
 
 Photo pour robinson pris au piège
Image prise sur le net
 
 

Robinson pris au piège,

 

Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;

robinson volontaire et toujours décidé

à ne plus retourner dans des milieux futiles

générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.

 

J’avais fait table rase, en me coupant du monde,

de toutes relations comportant des humains

et je m’affranchissais doucement d’une blonde

que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.

 

J’arrivais à un âge où la philosophie

se trouve au fond de soi  - oublié tous les cours ! -

bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie

imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.

 

Je passais tout mon temps en longues promenades,

sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;

je savais sur cette île une unique peuplade

dont le village était sur un autre versant.

 

Je ne les connaissais que du bout des jumelles.

Ils vivaient simplement et avaient sous la main

de quoi boire et manger de façon naturelle ;

j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.

 

Me savaient-ils ici ?

 

En y réfléchissant, il semblait peu probable

que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,

car, même en y veillant, mes traces sur le sable

s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.

 

Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire

et ce n’aurait été que des supputations :

quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire

de donner des avis risquant l’aberration !

J’ai toujours détesté les  « si cela se trouve … »

les « il se pourrait que … » et autres locutions

qui n’ont pour autre but  - c’est ce que je réprouve ! -

que de donner à boire aux soûles discussions !

 

Ce point de vue aussi, avait pesé lourd

dans mon choix d’exil volontaire.

 

Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,

le temps coulait tranquille et pourtant un matin,

l’espace d’un regard, tout bascula très vite :

mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !

 

Alors que je pêchais des poissons de rivage,

je sentis un regard se poser sur mes reins.

J’excluais tout de suite un animal sauvage :

trois ans de solitude affûtent les instincts !

 

 Mon regard balaya les rochers de la rive,

arrondis par le sable emporté par le vent,

sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre

éclipsait la beauté des rayons du levant.

 

Elle avait au poignet deux fines cordelettes

-        un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -

et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,

les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !

 

Miracle de la nature,

la communion des formes confinait au sublime :

 

Assemblage parfait de courbes harmonieuses !

Un décor à lever des légions de pinceaux,

à faire se signer des bigotes furieuses,

à jeter dans les lits des milliers de puceaux !

 

Acceptant sans ciller mon intime inventaire,

elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi

se passait volontiers de protocole austère,

provoquant sans façon le plus chaud des lacis !

 

Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,

je laissais libre cours à mes mâles instincts :

un tremblement de chairs de grande magnitude

agita nos deux corps dans le petit matin.

 

Pas besoin de parler en telle circonstance,

car la langue en amour - le langage s’entend ! -

n’est pas un élément de très grande importance :

on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !

 

Quand le calme revint, nos regards se croisèrent

-        sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -

et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent

en cet instant ouaté du désir assouvi.

 

Je ne compris pas tout de leur conciliabule

-        c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -

sur le fil du regard, en adroits funambules,

se croisent les serments dans des ballets discrets !

 

 Au terme de l’échange, en guise d’amulette,

elle prit mon poignet pour y glisser du sien,

regard devenu grave, une des cordelettes

avec l’habileté d’un parfait magicien !

 

D’un léger coup de rein l’impeccable plastique

de son corps onduleux s’étira vers le haut.

Les rayons du soleil par effet chromatique

s’amusaient à changer la couleur de sa peau.

 

Silhouette irréelle, elle s’évanouit.

 

Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.

Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;

je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,

de cet acte réflexe en aucun cas voulu.

 

Je conquis l’amitié des poissons de rivage

en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,

tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage

y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?

 

Elle arrivait toujours en costume identique,

en guise de discours, me montrant son poignet.

J’avais depuis longtemps appris la mimétique :

les cordelettes-liens nous servaient de signet !

 

Spectateurs assidus de nos folles étreintes,

les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !

Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes

et la plage héritait d’un vrai charivari !

 

Cependant … quelques fausses notes

venaient troubler le bel ordre établi.

 

Il arrivait parfois qu’une semaine entière

je ne la visse pas : où était-elle alors ?

Cette interrogation n’étant pas la première,

je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !

 

Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !

Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,

mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :

je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !

 

Un jour elle arriva plus tard que de coutume.

Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,

je relevais de suite un détail de costume :

Eve brune intégrale y compris le poignet !

 

Ce détail mis à part, rien ne changea de suite

dans le ballet rodé de nos ardents ébats,

se donnant sans tabou, repoussant les limites,

elle assumait son rôle en ces vaillants combats.

C’est après le repos - que toute joute implique -

que vint le changement. Quand, désir éloquent,

du tremblement de chairs, je voulus la réplique,

elle se déroba me laissant paniquant.

 

Un long moment passa - parenthèse immobile -

puis elle se leva me montrant son poignet ;

je compris à l’instant : d’un geste malhabile,

je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.

 

Combien de temps errais-je en suivant le rivage,

à ressasser la chose, à chercher la raison ?

Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage

de mon morne cerveau parlant de trahison.

 

Je ne demandais rien que de vivre en ermite,

de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;

pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite

quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !

 

Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,

regobant l’hameçon garni du même appât :

il hisse sa bêtise en tare expiatoire

et même les poissons ne s’y reprennent pas !

 

Vidé de toute force et le cerveau en friche,

je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.

La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -

 d’une désolation comme il n’est pas permis.

 

La lune me veilla, naufragé sur le sable.

La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;

Je me surpris calmé, tout à fait responsable,

abandonnant la grève … allant à contresens.

 

Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent

et comme mon cerveau, mon corps se purifia.

Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,

je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.

 

La mer ayant comprit ma grande lassitude,

se referma sur moi, m’accueillant sans façon.

Fossoyeuse efficace en toute latitude,

elle connaissait l’homme et savait sa chanson.

 

Il me restait encore un soupçon de croyance :

que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !

Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -

au point où j’en étais, autant m’en emparer !

 

   Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !

Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,

un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse

qui faillit l’avaler définitivement !

 

Une main secourable empêcha sa descente,

le prenant par la main comme on prend un enfant.

J’assistais à la scène et réserve décente,

je restais en retrait tout en les observant.

 

Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,

mon corps se démena comme étant possédé :

tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -

plutôt que de céder à l’appât dénudé !

 

Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :

pas question de goûter à la femme poisson !

Il sacrifia sa main d’une façon secrète

et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.

 

Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre

ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?

Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,

je disparus d’un coup dans un remous bleuté

                                                     

                                                                                Pierre Dupuis
Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !
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