poesie
" A Verdun " le poème du jour de ... Pierre
A Verdun,
Et la boue et les rats
et les gaz scélérats,
tous les jours la tuerie
tous les jours l’incurie.
De boyaux en boyaux
encombrés de boyaux,
de tranchées en tranchées
les jambes arrachées.
Et tous ces trous d’obus
et tous ces tirs au but
ces crêtes qui s’écrêtent
et ces corps sans leur tête.
Et ces grands officiers
aux orgueils outranciers,
aux visages tout glabres
et agitant leur sabres.
Et l’alcool avalé
et les assauts zélés,
les discours, les harangues,
les cadavres exsangues.
La raison n’a plus cours
on attaque on y court
on tire on coupe on tranche
baïonnette à la hanche.
Projectile cuivré
et enfin délivré
c’est mon ultime attaque
j’ai mon nom sur la plaque …
Pierre Dupuis
Ecrit ce matin ...
Franchissement du mur : j’ai souvent franchi le mur … enfin, le mien ! Le poème du jour de Pierre : « Mon ami le mur »
Tous les murs n’ont pas de vopos,
Il est des murs où la mort guette
quand il s’agit de les franchir.
Il est des murs où c’est la fête
quand il s’agit de s’affranchir.
Ni mirador, ni échauguette :
pour les seconds que du plaisir !
Pour les premiers, les mitraillettes :
heureux ceux qui peuvent choisir !
Pierre
Mon ami le mur,
En lui faisant la courte échelle,
je n’étais pas très innocent,
j’avais vu que la demoiselle
avait un beau tempérament !
Le tissu de sa minijupe
était vraiment très riquiqui,
elle n’en était - pour sûr ! - pas dupe
et en dessous c’était exquis !
J’ai cultivé la maladresse
faisant semblant de la lâcher,
ma main a glissé sous ses fesses
et a rampé sans la fâcher !
Poussant plus loin mon avantage,
j’ai vérifié qu’elles étaient deux !
Quant à leur ligne de partage :
j’ai failli me crever les yeux !
Nous avons perdu l’équilibre,
le mur que nous voulions franchir
nous a glissé : « Vous êtes libres,
il vous reste à vous affranchir ! »
C’était un mur plein de sagesse
qui connaissait les amoureux
et à son pied la mousse épaisse
formait un lit des plus moelleux !
Nous cultivions l’obéissance
- il fallait bien obtempérer ! -
nous avons fait mieux connaissance,
j’ai même enlevé mon béret !
J’ai fait beaucoup de courte échelle
et le mur m’a toujours aidé,
quand je changeais de demoiselle
il ne semblait pas offusqué !
Mon vieux mur est toujours solide,
je viens le voir de temps en temps,
moi je ne suis plus si valide :
ma courte échelle a fait son temps !
A chacune de mes visites
il me dit invariablement :
« Tu n’amènes plus de petite,
ça me plaisait énormément ! »
Il est vraiment resté robuste
mais sa tête part à vau-l’eau :
Alzheimer ! Ce n’est pas juste !
Même les murs ont leurs fardeaux !
Un jour je viendrais le rejoindre
ne sachant plus très bien pourquoi,
en observant la lune poindre
nous n’auront plus le moindre émoi !
Il sera temps que je trépasse,
je ne veux pas de ces fauteuils
où l’on dépose, où l’on entasse
des corps déjà en demi-deuil !
J’aimerais bien que l’on m’enterre
au pied de mon fidèle ami,
un peu de mousse, un peu de terre :
qu’irais-je faire au paradis ?
Pierre Dupuis
Déjà publié, modifié et de circonstance ... même si celui-ci
est infiniment plus sympathique !
Le vin divinatoire ? Le poème du jour: " Le grand Devin du vin, " de ... Pierre
Bacchus y est sûrement
pour quelque chose !
Le grand Devin du vin,
Sa boule de cristal:
C'était une bouteille !
Effet transcendantal
Du vin qui fait merveille.
Le regard aimanté
Par l'élément liquide,
Mais son esprit hanté:
Toujours la peur du vide !
Pour le modique prix
D'une côte du Rhône,
Au badaud très surpris,
Il promettait un trône !
De son air sérieux
Il affirmait sans peine,
Qu'il voyait beaucoup mieux
Dans la bouteille pleine
J'ai cherché - mais en vain -
Cette âme originale,
Aux façons peu banales.
Lassé de le chercher
Je me suis mis à boire,
Et j'ai vite épanché
Le gros de mes déboires.
Et... Fait certain - qu'aucun
Raisonnement n'étaye -
J 'ai trouvé ce pasquin
Au fond de ma bouteille !
Le vin est un ami,
Doublé d'un très grand mage
Je me suis endormi
Et... J 'ai vu Mon image !
Pierre Dupuis
" Spleen sur la toile, " le poème du jour de ... Pierre
Cela peut arriver,
cela arrive tous les jours
… j’en suis certain, puisque le terrain
où nous jouons est bordé de grandes zones d’ombre.
Pierre
Image du net
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Pastiche de C.B.
Spleen sur la toile,
Quand le fiel sale et lourd s’étale en fange verte
dégoulinant de haine et puant le vomi,
venant de je ne sais quelle fenêtre ouverte
par le clic de souris d’un antérieur ami.
Quand l’écran est changé en vomissoir humide
où la haine est présente et le verbe nourri,
le regard s’assombrit comme imprégné d’amide
devant l’infâme odeur des déversés pourris.
Quand défile en silence un chapelet de phrases
dont l’animosité s’en va en amplifiant,
le cerveau saturé dérive et puis s’envase,
se désagrège alors et va se liquéfiant.
De longs clips vidéos viennent avec furie
décomposer l’esprit en s’auto produisant :
scénario personnel sous forme de séries
où l’on n’a plus le clap du vrai commencement !
Et de longs billets noirs, avec ou sans musique,
défilent dans le crâne, écrasant tout espoir,
la seule solution, la déblogaumatique :
Saborder Pour LaissEr la placE à l’écran Noir !
Pierre Dupuis
Eglise de Scientologie, Raëliens ou bien d’autres cliques : tous les mêmes, tous des sectes, tous des pompes à fric ! Le poème du jour : " Arnaque cosmique ou … Au-delà du Raël " de ... Pier
Arnaque cosmique
ou … Au-delà du Raël
Elsa restait là … immobile,
presque fascinée par ce personnage habile
et fin tacticien.
Tout de blanc vêtu,
il vissait son regard pointu
dans le sien.
Sa propre mère l’avait convaincue de
« venir Voir ! »
Voir l’élu ! Le grand théoricien :
le fils d’une Terrienne et d’un extraterrestre :
Un dieu vivant … très, très intéressé par
… son ego, le fric et le sexe !
En arrière plan : une soucoupe !
Pour la mise en scène, il avait les moyens :
il ne crachait pas dans la soupe !
- Non ! Il ne crachait pas dans la soupe ! -
Sa mère, béate, le regard illuminé,
était subjuguée.
Autour du grand ordonnateur,
des personnages satellites se déplaçaient :
« Les apôtres du Maître ! »
Des méritants ? Pour lui, sûrement !
En réalité, des complices, des profiteurs !
Les profiteurs de cette belle arnaque
qui, s’appuyant sur la crédulité humaine,
organisaient des initiations orgiaques !
Des scènes qui n’avaient rien à envier
aux débauches romaines :
réjouissances émanant du même vivier !
Elsa réagit !
Son regard s’arracha de celui du gourou
et effectua un balayage panoramique :
le cliché enregistré déclancha son courroux !
Elle n’avait que dix-sept ans,
mais elle avait la chance
d’avoir le caractère bien trempé :
sûrement l’héritage des leçons de son père !
Instantanément, elle avait mesuré
les dangers de la clique :
un jugement sûr,
basé sur de solides repères.
Tournant le dos, elle s’en alla.
Le front plissé, elle pensait avec rage
aux irréparables ravages
que ces hommes pouvaient causer
à bien des filles de son âge !
Pierre Dupuis
Déjà publié, légèrement modifié: il faut toujours revacciner !
Tout ce qui est en bois n'est pas forcément de bois ! Le poème du jour : "Calme et volupté," de Rotpier
Calme et volupté,
J’entends au loin claquer la toile
de ce voilier très élancé ;
moi je suis nu, pas une voile :
je ne suis pas prêt d’avancer !
On m’a fait banc et non pas coque
et en plus j’ai les pieds scellés !
Je ne verrais jamais de phoques
tout l’hiver je suis esseulé.
Pourtant je ne suis pas à plaindre,
même sans île sous le vent,
il m’arrive parfois d’atteindre
les paroxysmes d’un divan !
Quand l’été devient mon complice,
quand le soleil cligne de l’œil,
je tends les bras et mon bois lisse
sait se faire terre d’accueil.
Certaines fois, j’ai de la chance,
il m’arrive de bien caler,
tout en subissant sa mouvance,
un vrai trésor des plus hâlés !
Privilège que je confesse,
qui adoucit mon dur boulot,
une douce paire de fesses
et parfois plus : c’est le gros lot !
Dans tous les sens, je me gondole,
ma bienséance est aux abois,
je vous le dit et c’est parole :
j’ai du mal à rester de bois !
Pierre Dupuis
" Coeur gris " .......... le poème du jour de ... Pierre
Cœur gris,
Tout est gris, tout est moche
et mon coeur s'effiloche.
Il en saigne et s'aigrit
il n’a plus de grigri.
Il était très gavroche
quand les mains dans les poches
il allait, mistigri,
se frotter aux souris !
Maintenant il décroche,
il y a des valoches
sous ses yeux amaigris,
il en est vert-de-gris !
C’est finit la bamboche,
je le sens qui raccroche,
il n’est plus qu’un débris,
un débris rabougri.
Qu’a-t-il dans la caboche ?
Faudrait-il des taloches ?
L’avenir s’assombrit :
je le vois très très gris !
Il me rend plus que cloche,
il me fout la pétoche !
Il était colibri
le voilà sans-abri.
Tout est noir, tout est moche
et mon coeur s'effiloche.
Il en saigne et s'aigrit
il n’a plus de grigri.
C’est la fin qui approche,
tout se barre en brioche,
je n’aurais pour lambris
qu’un très lourd marbre gris.
Pierre Dupuis
Il est des jours où tout tient à un simple objet. Le poème du jour : " Le heurtoir, " de ... Pierre
Le heurtoir,
Elle était là … juste derrière !
Phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait,
redoutant l’ultime marche arrière,
… non croyante … elle priait !
L’épreuve était douloureuse :
allait-il venir ou bien pas ?
Elle n’était plus qu’une amoureuse
qui avait jeté sur ses ans l’omerta.
Juste quelques cheveux blancs
mais l’allure fière,
une existence sans vraiment de cadeaux,
un âge où la vie peut encore se refaire,
après … rideau !
Pas de judas au travers de la porte :
tout dépendait du heurtoir !
Allait-il rester sonorité morte
ou bien retentir comme battoir ?
Elle s’était promise une chose :
ne pas entrebâiller l’huis !
Attendre jusqu’à l’overdose
… attendre que ce soit lui !
Elle était là, presque dans le noir,
phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait
en se demandant si son cœur tiendrait
au tout premier coup de heurtoir.
Elle était là
… suspendue au bon vouloir
d’un simple heurtoir … bleu,
bleu comme l’azur de ses yeux.
Pierre Dupuis
Eclaircie ... si ! Le poème du jour " Les couleurs de la vie, " ... version optimiste, de ... Rotpier
Et voilà l’éclaircie
qui arrive en riant,
qui chasse et licencie
le gris si contrariant …
Petit instantané de pierre
Photo de Jean-François Simon
à regarder de gauche à droite
Les couleurs de la vie,
L’homme était là, droit … immobile …
détaillant chaque ton … fragile
… encore … encore un peu.
Il avait, sous les yeux,
les couleurs traversées
cette dernière année.
De gauche à droite sur le cliché,
… il les revivait …une à une … intensément.
Le sombre … le plus que sombre,
cette poisse d’ombre
…désespérant.
Il était là … dans ce trou noir.
Il avait perdu tout espoir.
L’enfer ! Le fond ! La fin du rêve !
Et tous les jours … et pas de trêve !
Il n’y avait plus que le vide
… plus que le noir … livide.
Le temps passait … pas un éclair.
Pourtant il savait bien le clair !
Il l’avait connu … avec elle.
Oui ! Avec elle, la belle !
Et puis un jour … plus rien … partie !
Sans explications ! … La folie !
Le tunnel ! Le trou ! Le néant !
Des mois dans ce gouffre béant.
Des mois et des mois d’amertume :
le long deuil d’un amour posthume.
Pourtant …
Un matin, dans son vieux miroir,
il avait cru apercevoir
une lueur … fugitive.
Eclaircie toute relative :
du noir … moins noir … virant au gris.
Mais, vigilant même amaigri,
décochant des nuées de traits sombres,
le noir essayait le surnombre.
Malgré cela, il reculait.
Des escadrons, couleur de lait,
arrivaient à faire main-basse
sur les volumes de l’espace !
Le bleu avançait, impérial,
gommant tout souvenir glacial.
Ayant fini son balayage,
certain d’avoir tourné la page,
l’homme pivota et sourit.
Dans la rue, plus tard,
son regard accrocha – surpris ! –
le fier profil d’une passante
d’une clarté éblouissante !
Pierre Dupuis
Le poème gris du jour : " Les couleurs de la vie, " de ... Pierre
Il fait gris, il fait moche
et mon coeur s'effiloche.
Il en saigne et s'aigrit
où est donc son grigri ?
Petit instantané de Pierre
Photo de Jean-François Simon
Les couleurs de la vie,
Là, sous nos yeux … la vie ! Toute la vie.
Ses couleurs, ses tons … des tons à l’envie.
Clairs au début mais … déjà perturbés.
Le socle et la base … déjà plombés.
On avance et … la lumière s’estompe.
On fait un vœu, on croit, mais … on se trompe !
Et, l’irréductible avance du temps
nous entraîne vers les tons rebutants.
D’ abord, quelques traits décochés … sombres,
avant-garde des bataillons de l’ombre.
Vaincu, le bleu cède la place et meurt.
Le gris, plus gris, se renforce et s’étale.
Encore quelques lueurs qu’il avale …
et puis … il passe un pacte avec le noir
… son maître … inexorable laminoir !
Plus de lueurs,
toutes les peurs
et … le trou noir.
Pierre Dupuis
Si le temps est beau demain,
vous aurez la version optimiste !