poesie
Le poème du jour : "Silhouette" de ...Rotpier
Un très acien poème :
Pierre Dupuis
Silhouette,
Loin,
là-bas,
juste un point
… je ne sais pas.
Est-ce vraiment elle ?
Ou bien mon pauvre esprit
qui déjà troublé chancelle
et déraisonne dans la nuit ?
Et mon cœur qui commence déjà
à s’emballer ! Mais attends donc ! Patience !
Tu ne sais pas si c’est elle … grand bêta !
La réalité n’est pas toujours l’espérance !
L’amour est un créateur de mirage … le soir.
Certains prennent forme, mais beaucoup d’autre … miroir !
La silhouette se précise, se dessine,
sublime, harmonieuse ,élégante et légère,
empreinte d’une grâce féminine.
Mais … ce n’est pas celle qui m’est chère !
Et … que se passe-t-il soudain ?
Pourtant, elle approche encore
mais je la vois moins bien !
Du brouillard… alors ?
Peut-être bien
… je ne vois
plus rien
moi.
Silhouette,
Pierre Dupuis
Puy de Dôme : petite escalade: " Le chemin des muletiers, " ... devoir de vacances de ... Pierre !
Petit retour en Auvergne !
Souvenir d’une escalade avec mon épouse
et … pas de commentaires graveleux S.V.P. !
Le chemin des muletiers, que l’on voit sur la photo
monter en lacets, fait 2,2 Km de long pour
un dénivelé de 350 m : ça grimpe sec !
Image du net
Le chemin des muletiers,
Pour accéder comme autrefois
tout au sommet du Puy de Dôme
il existe un chemin de choix
tracé par des bêtes de somme.
C’est un sentier très escarpé,
tout en lacets et qui élève
ceux qui ne sont pas éclopés
et qui aiment jouer aux chèvres !
Il faut se dire en démarrant :
« Plus que trois cent cinquante mètres
pour arriver en conquérant
au bon niveau de l’altimètre ! »
La grimpette est une attraction,
mais il faut des jambes solides,
pour le cœur la raréfaction
de l’air freine les plus valides !
Il faut beaucoup de volonté
pour continuer l’escalade,
il ne faut pas se démonter
et céder à la reculade !
Pour éviter tout abandon,
surtout si l’on est néophyte,
il faut bien prendre son bidon
d’eau et pas de Château Lafite !
Il convient de prendre son temps,
quitte à passer pour des tortues,
pour ménager son palpitant
car la bêtise ou l’orgueil tue !
Sans être parmi les travaux
dans le genre de ceux d’Hercule,
pour monter je crois que mieux vaut
avoir bon pied … comme la mule !
Pierre Dupuis
Image du net
" Apologie du mâle, " ... un poème de ... Pierre !
Image du net bidouillée par Pierre
Apologie du mâle,
Combien de fois le poète a,
Dessous la lampe, usé sa plume,
Pour célébrer en tout état
La femme avec ou sans costume ?
C'est devenu tout naturel,
Et ça leur plaît à ces bougresses,
Ces compliments, ce doux rituel,
Encensant à jamais leurs fesses !
Est-ce qu'un jour ça changera ?
En est-il une assez honnête,
Qui sans pudeur célébrera
La beauté pure en la planète ?
Un homme sans le moindre habit !
Nu comme un vers, viril en diable,
Inspirateur très ébaubi
D'un poème ou bien d'une fable !
Pierre Dupuis
Image du net ( j'ai servi de modèle ... si !!! )
Le cancer, ce n'est pas que pour les autres : " A la grande tombola de la vie, j’ai gagné … " le poème du jour de ... Pierre
Préambule :
« Les mots s’envolent, les écrits restent ».
C’est le principal avantage de l’écriture sur la parole. J’en vois un autre : coucher ses idées sur papier oblige à choisir et à peser ses mots. Quand cela est fait, la relecture permet de les valider ou pas. Ce qui est loin d’être négligeable.
Voici quelques mots sur mes maux.
… Avec la pointe d’humour que permet la philosophie !
Pierre Dupuis
( Ecrit en août-septembre 2010 )
A la grande tombola de la vie,
j’ai gagné …
J’ai gagné un vilain cancer,
cancer de peau … manque de chance !
Il y a mieux comme dessert
… je crois que c’est une évidence !
Je fais avec : pas d’autre choix !
Mais comme je suis philosophe,
un peu poète de surcroît,
cela donne ces quelques strophes !
C’est un banal grain de beauté
qui a viré méchant notoire,
il a été trop tard ôté :
fort de café que cette histoire !
On m’a dit : «Ce n’est pas bénin !
Attention, c’est un mélanome
que l’on qualifie de malin,
une espèce de sale gnome ! »
Sans demander ma permission,
le mal a fait sa promenade
du coté de mes ganglions,
ce qui me met dans la panade !
Ne se contentant pas de ça
il s’est permis l’outrecuidance
de travailler comme un forçat
pour embellir sa performance !
Il a repris un peu d’élan
pour aller voir mes jolis muscles :
il devient par trop turbulent :
un vrai sans gène qui m’offusque !
Ma peau a connu le scalpel :
bonjour les belles boutonnières !
Allez, au bloc et sans appel !
Mais… elle n’est pas rancunière !
Mes veines n’ont pas plus de pot :
on me les pique et les repique,
prélèvement ou bien dépôt :
elles connaissent la musique !
Mon corps n’a plus rien à cacher,
on a fait le grand inventaire :
toute une série de clichés,
procédure réglementaire !
Le mal est dur à trucider,
car pratiquement increvable !
il faut le coincer, le brider,
lui rendre la vie imbuvable !
Un grand labo a mis au point
un produit qui serait capable
de bloquer l’intrus dans un coin,
mais … que d’effets indésirables !
Pour tester ce médicament
je me suis porté volontaire,
c’est un challenge évidemment
doublé d’un geste humanitaire.
Il faut bien passer à l’humain
pour faire avancer la recherche,
il faut se prendre par la main,
en somme se bouger le derche !
Toute une équipe à l’hôpital
m’aide à suivre la procédure :
traitement expérimental
qui n’est pas une sinécure !
J’attrape des coups de soleil,
même quand il est en vacances !
Mon visage devient vermeil :
photosensible haute fréquence !
Je suis recouvert de boutons
de diverses catégories,
de quoi ouvrir dans le canton
une chaîne de merceries !
Ça me picote de partout
et la nuit cela me réveille,
sur la face et sur le caillou :
les coups de soleil de la veille !
Quand je me lève le matin,
qu’une belle journée s’annonce,
je repars vite dans mon coin :
à plein de choses je renonce :
Dur pour la pêche et le vélo,
pour le jardin, pour les balades,
pour les visites de châteaux,
sans mes six couches de pommade !
J’ai l’estomac bien détraqué :
ça me pèse et j’ai des brûlures !
Vous seriez très mal éduqués
de vous fiche de ma figure !
Il y a pire, c’est le goût :
les aliments sont insipides !
Je me nourris avec dégoût :
mes repas deviennent arides !
Un bon whisky ou un porto,
un succulent filet de lotte,
une saucisse de Morteau,
une bavette à l’échalote,
une cerise sur gâteau
ou encore une île qui flotte :
j’évite d’aller au resto,
tout est mauvais, même la flotte !
Un grand bordeaux millésimé
ou un chablis de bonne garde,
sont aussi doux à mon palais
que le litron d’une pocharde !
Je sais qu’il faut classer tout ça
dans les effets indésirables,
mais c’est loin d’être la nouba :
j’aspire aux jours plus favorables !
J’ai bien assez de volonté
pour poursuivre cette expérience,
mais sans avoir l’absurdité
de ne plus jouir de l’existence !
Je n’ai pas pour apostolat
la notion de vivre pour vivre,
cela ne m’intéresse pas :
il faut savoir fermer un livre.
Passer mes jours à vivoter
pour faire durer ma carcasse,
ce n’est pas ma tasse de thé :
ou bien ça passe ou bien ça casse !
Je vais laisser du temps au temps
pour corriger tous ces problèmes,
peut-être bien la fin de l’an
mais pas jusqu’à la mi-carême !
Cela pour dire - et je suis clair !-
banco si cela s’améliore,
sinon je la joue au poker
… tiens, je me mets aux métaphores !
Heureusement j’ai le soutien
du premier cercle de famille :
de mon épouse au quotidien,
de mes enfants : pas de bisbille !
Pour le second, c’est fluctuant,
mais il n’y a pas surprise,
ceux qui communiquaient avant
sont toujours là : pas de traîtrise !
Le reste suit d’un peu plus loin,
une attitude assez normale,
finalement … pas plus pas moins
que vous et moi : chose banale !
Pour les amis, rien de changé
les vrais restent toujours les mêmes,
pour les autres c’est mitigé :
la liste doucement s’écrème !
Mais il est arrivé aussi,
j’y tiens, il faut que je le dise,
qu’un voisin me demande si
cela va mieux : belle surprise !
Quelqu’un m’a dit : « Il faut prier ! »
mais pour moi c’est problématique :
quel dieu vais-je m’approprier ?
Comment choisir le bon cantique ?
Quand je vois dans les hôpitaux
les quartiers réservés aux mômes,
moi je me dis tout aussitôt :
« les dieux exercent sans diplômes ! »
Mieux vaut compter sur les toubibs
quelque puisse être son prénom,
Ivan, Josué, Pierre ou Habib,
c’est plus sûr qu’une religion !
Mieux vaut être dans un pays
plutôt riche et démocratique
que pauvre et sous le joug maudit
d’un gouvernement despotique !
Encore que pour les USA,
si ta bourse n’est pas bien pleine,
tu peux crever sans que cela,
le moins du monde, ne les gênent !
Mais revenons à nos moutons,
c’est à dire à mes métastases,
il faut gérer le feuilleton
dans l’attitude et dans les phrases !
Je tente d’être à la hauteur :
j’ai toujours été philosophe,
quelle sera, en tant qu’auteur,
mon ultime et dernière strophe ?
Car …
Car à la grande tombola
de la vie sans mettre de mise,
j’ai gagné, c’est pas la fiesta,
quelque chose qui me défrise !
Ce poème n’est pas de la fiction …il est bien d’actualité, hélas !
Tout a commencé au mois d’Octobre dernier ( donc 2009 )
Ceux qui suivent mon blog régulièrement ont pu remarquer quelques « Blog en pause » inhabituels … et pour cause !
A part cela - et mes billets d’humour le prouvent ! - le moral est toujours bon !
Comme dit la fille d'un ami: « Il ne faut pas pleurer avant d’avoir vraiment mal ! »
Et le Rotpier d’ajouter : « Et pis c’est tout ! »
Pierre et Rotpier
" Le gîte de l'étang " : Le poème du jour de ... Pierre !
Le gîte est situé sur la commune de Loubeyrat ( là où vient boire le loup ) un petit village d’Auvergne à 10 Km de Châtelguyon et 30 Km de Clermont-Ferrand.
Petit sonnet en acrostiche, un peu coton à tricoter !
Le gîte de l’étang,
Le gîte de l’étang est un petit chalet
Entouré de verdure au milieu des prairies,
Gracieusement placé comme on pose un galet :
Il se mire dans l’eau sans pudibonderie !
Tout y est agencé pour un repos complet :
Essayez sans tarder l’exquise « siesterie »,
Dès le petit matin écoutez les couplets
Enivrés des oiseaux : c’est une féerie !
L’endroit est situé au pays des volcans
Eteints et sans danger : pas de gaz suffocants !
Tout est calme en Auvergne et propice aux balades,
Aussi profitez-en pour visiter les puys :
Ne repartez pas sans - car ce serait inouï ! -
Garder le souvenir d’une belle escalade !
Pierre Dupuis
Remarque du Rotpier :
Et n’oubliez pas qu’en tant que fin connaisseur et fin gourmet : « Rien ne vaut, après une escalope avec une belle salade, une………………………………………… ! … Si !
Couché le Rotpier, non mais !
Blog en pause pour cause vacances du ... Rotpier !!!
Robinson pris au piège,
Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi - oublié tous les cours ! -
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
J’ai toujours détesté les « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but - c’est ce que je réprouve ! -
que de donner à boire aux soûles discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
- un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour - le langage s’entend ! -
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
- sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
- c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
C’est après le repos - que toute joute implique -
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa - parenthèse immobile -
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -
d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté
Pierre Dupuis
Regrets posthumes : le poème du jour « Le chardon ou la rose » de … Pierre
L’un de mes cinq poèmes préférés …
Montage de Pierre sur une photo de Jean-François Simon
Le chardon ou la rose,
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Méli-mélo de roses,
de roses et de chardons.
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur l’odorante rose
ou le piquant chardon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme morose
se pose la question.
Bien loin le temps où Rose
partageait l’édredon,
l’amour se décompose
et devient moribond.
Pour chercher d’autres roses
il avait fait faux-bond,
il regrette la chose
et quête le pardon.
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme dépose
des larmes de saison.
Pierre Dupuis
Image du net
" Les couleurs de la vie " : le poème du jour de Pierre
Photo de Jean-françois Simon
Les couleurs de la vie,
L’homme était là, droit … immobile …
détaillant chaque ton … fragile
… encore … encore un peu.
Il avait, sous les yeux,
les couleurs traversées
cette dernière année.
De gauche à droite sur le cliché,
… il les revivait …une à une … intensément.
Le sombre … le plus que sombre,
cette poisse d’ombre
…désespérant.
Il était là … dans ce trou noir.
Il avait perdu tout espoir.
L’enfer ! Le fond ! La fin du rêve !
Et tous les jours … et pas de trêve !
Il n’y avait plus que le vide
… plus que le noir … livide.
Le temps passait … pas un éclair.
Pourtant il savait bien le clair !
Il l’avait connu … avec elle.
Oui ! Avec elle, la belle !
Et puis un jour … plus rien … partie !
Sans explications ! … La folie !
Le tunnel ! Le trou ! Le néant !
Des mois dans ce gouffre béant.
Des mois et des mois d’amertume :
le long deuil d’un amour posthume.
Pourtant …
Un matin, dans son vieux miroir,
il avait cru apercevoir
une lueur … fugitive.
Eclaicie toute relative :
du noir … moins noir … virant au gris.
Mais, vigilant même amaigri,
décochant des nuées de traits sombres,
le noir essayait le surnombre.
Malgré cela, il reculait.
Des escadrons, couleur de lait,
arrivaient à faire main-basse
sur les volumes de l’espace !
Le bleu avançait, impérial,
gommant tout souvenir glacial.
Ayant fini son balayage,
certain d’avoir tourné la page,
l’homme pivota et sourit.
Son regard accrocha – surpris ! –
le fier profil d’une passante
d’une clarté éblouissante !
Pierre Dupuis
Avis de bourrasque ... sur un coeur : " Bourrasque " de ... Pierre
Bourrasque,
Emporté par le souffle,
emporté par le vent,
d’un amour qui s’essouffle
sous nuages crevants.
Un sale temps d’orage
et plus de brise-vent.
Rien n’arrête la rage
et les mots aggravants !
Grand coup de nettoyage :
passer au dissolvant
souvenirs de voyage
et tous leurs adjuvants.
Mettre en lambeaux les lettres,
jeter aux quatre vents
leurs mots par la fenêtre
mettre cœur au couvent.
Attendre l’éclaircie
et que tourne le vent,
s’accrocher à la vie
pour revoir un levant.
Apprendre à étaler,
exercice éprouvant,
et bien se recaler
pour aller de l’avant.
Mais …
Jamais rien n’est gagné,
il arrive souvent
au bateau de sombrer
au dernier coup de vent.
Pierre Dupuis
" Ecrin de classe " : un poème de ... Pierre !
Photo de Jean-François
Ecrin de classe,
Tout contre bas
la contrebasse
fait « la,la,la ! »
et se prélasse !
L’archet malin
qui la chatouille
se fait gredin
avec papouilles !
De grands frissons,
de longues plaintes,
voilà le son
de la complainte !
Et bien au chaud,
elle ronronne,
moite berceau :
la place est bonne !
Tout contre bas
la contrebasse
fait « la,la,la ! »
et se prélasse !
Et moi je rêve … et moi je rêve !
J’aimerais bien
être à sa place
en cet écrin
de grande classe !
Et je voudrais …
Aux noirs souliers,
faire la nique,
prendre mon pied
… tout en musique !
Mais je n'ai pas
la moindre chance :
je reste là
hors de la danse !
Pierre Dupuis
Déjà publié, légèrement repris ( ajout de la dernière strophe ! )
Question du Rotpier : Un con sert tôt en sol mineur ?
... Couché le Rotpier !