poesie
Cote d’Ivoire : Le duel Laurent Gbagbo - Alassane Ouattara conduira-t-il à cela ? … Le poème du jour « Et dans les yeux, cet éclair … » de … Pierre
Et dans les yeux, cet éclair …
Avec encore, au fond des yeux,
l’horrible film de la journée,
elle restait là, prostrée.
Avec encore, dans les oreilles, les cris haineux
de la horde déchaînée ,
elle restait là, statufiée.
Mais plus encore que tout cela,
c’était l’éclat,
le bref éclat,
le terrible éclat
de la machette.
Une fraction de seconde
- une éternité gravée dans sa tête ! -
un hurlement
et le sang jaillissant
de l’entaille profonde
ouvrant le dos de son père.
Puis, allègrement,
la bande était repartie,
braillant, vociférant,
ignorant totalement
l’homme à l’agonie.
Elle n’avait dû son salut
qu’à la vieille carriole
qui l’avait protégée de la vue
de la meute sanguinaire.
Elle avait échappé, cachée derrière,
aux coups et au viol
… à la mort peut-être ?
Elle avait assisté,
tremblant de tout son être,
aux derniers soubresauts de son père,
ne pouvant rien faire.
Depuis, elle restait là,
prostrée, statufiée,
… comme de pierre.
Dans un état d’hébétude complète.
Foudroyée dans sa tête,
foudroyée par l’éclair
… l’éclair bleu de la machette.
Pierre Dupuis
" Le cri " : le poème du jour de ... Pierre
Le cri,
Est-il, lui, au diapason de la nature ?
Est-elle, elle, à son diapason à lui ?
Qu’importe, de concert, ils crient.
Il hurle, il crie … lui !
Finies les certitudes,
finies les habitudes,
en dessous c’est le vide
l’abîme
l’abysse
le point de rupture.
Pourtant,
avant,
son chemin était tracé
rectiligne.
Pas de temps à perdre,
pas de vains détours,
pas de vains discours
tout droit !
De l’autre coté il était espéré
… il était attendu
… on lui faisait signe !
Mais
… mais c’était hier.
Aujourd’hui, il est là
… à deux doigts du vide
…livide.
Dans les méandres de l’incertitude,
oubliées les habitudes !
Tout tourbillonne,
plus rien n’est écrit
plus de fuite possible
et ça hurle
et ça crie !
Plus rien n’existe
… plus rien n’existe que ce cri.
Pierre Dupuis
L'hiver revient : le poème du jour : " Un manteau pour deux, " de ... Rotpier
Un manteau pour deux,
Quatre bouts de carton,
en rempart inutile,
sous un froid de saison
dans une zone hostile.
Le croûton racorni
la boite de sardines
le litron pas fini
la vieille gabardine.
Geignements étouffés
du vieux chien en détresse
aux poils ébouriffés
sous la neige traîtresse.
La valse des flocons
redoublant de cadence
et le vent pour de bon
qui entre dans la danse.
Ils sont là, ils sont seuls,
l’un se tait l’autre pleure,
doucement le linceul
épaissit d’heure en heure.
Tout est calme à présent,
tout semble moins féroce.
C’est joli, c’est plaisant
ce manteau avec bosse.
Sous un avril radieux
ils referont surface,
les deux seront taiseux
... un rictus à la face.
Pierre Dupuis
" Cortège ": le poème du jour de ... Pierre
Cortège,
En cortège derrière
le dernier qui s’en va,
que tu sois Paul ou Pierre
tu y penses déjà :
… « Le prochain … c’est moi ? »
Doucement tu chemines
et l’ombre des cyprès,
voyant que tu rumines
t’enveloppe de près
murmurant : « C’est possible mon gars ! »
Et soudain tu frissonnes,
tu presses un peu le pas,
tu rejoins la colonne
évitant le faux-pas
et tu te dis :
« J’ai encore le temps
… le temps de ne pas être devant. »
Pourtant …
pourtant ... tu sens
que l’ombre des cyprès t’enveloppe déjà !
Pierre Dupuis
14-18, la der des ders . " le Jugement guerrier " : un poème de ... Pierre
Le jugement guerrier,
Ils étaient partis à la guerre
une fleur au bout du fusil,
la der des ders - sûr, la dernière ! -
après ça ce serait fini.
Ils ont creusé profond la terre
tel les autres en face aussi,
pas question de se laisser faire :
c’était parti pour le gâchis !
Dégoûtés par le grand carnage,
certains ont dit « On n’y va plus ! »
arc-boutés et bien résolus.
Jugés pour manque de courage,
ils ont fini au champ d’horreur
une fleur à l’endroit du cœur.
Pierre Dupuis
Image du net
Le CHU Charles Nicolle de Rouen ... vu par un patient prénommé ... Pierre
A tout le personnel du CHU Charles Nicolle de Rouen,
Le CHU,
Ce n’est pas par plaisir que l’on pousse la porte,
on s’en passerait bien mais il le faut un jour,
quand la santé nous lâche et que le mal l’emporte
on doit bien se résoudre à y faire un séjour.
La première impression ? Celle du gigantisme !
La ville dans la ville où des milliers de gens
circulent en tous sens sans le moindre anarchisme :
tout est organisé, le courant et l’urgent.
De l’ancien hôpital avec ses murs de briques
aux nouveaux bâtiments, il faut se déplacer ,
les routes, les accès fourmillent et s’imbriquent :
les services dédiés sont plutôt espacés !
Cohorte de taxis et légion d’ambulances
se croisent calmement dans un respect mutuel,
c’est une convention bannissant la violence :
un îlot surprenant de calme contractuel.
Selon les maux couvés ou selon les atteintes,
selon les examens, selon les traitements,
on rejoint des accueils dans cette grande enceinte
différents et variés au sein les bâtiments.
Le plus sophistiqué, le premier de la classe,
le plus grand, le plus beau : c’est bien l’anneau central !
La convivialité régnant dans cet espace
est à coup sûr le fruit d’un travail cérébral.
Il faut un peu de temps pour prendre ses repères
entre les longs couloirs et les grands ascenseurs,
pour bien s’y retrouver un plan est nécessaire,
un GPS dédié serait un vrai bonheur !
C’est un très grand hôtel, non classé dans les guides,
avec un potentiel de mille deux cents lits !
Que vous soyez battant ou bien un peu languide,
tout est organisé : ce n’est pas la chienlit !
Equipes médicales et équipes soignantes
travaillent en duo pour le bien des patients,
la synergie des deux tend à partie gagnante
pour que les résultats soient les plus efficients !
La prise en charge est bonne et l’on nous met à l’aise
lors des consultations et lors des examens,
ce qui modère bien le naturel malaise
inhérent au patient : réaction d’être humain !
Quand l’heure arrive un jour de séjourner sur place,
on goûte à l’univers des unités de soins,
pour qui ne rêve pas de luxe ou de palace,
l’endroit est convivial et l’on s’y trouve bien !
De jour comme de nuit, le patient est au centre
des préoccupations de tout le personnel,
il suffit d’appeler pour qu’aussitôt on entre
vous demander ce qui motive votre appel.
Il y a tout autour, pour que cela fonctionne,
myriade de métiers qui s’occupent de tout,
du ménage à l’accueil, les fonctions s’additionnent :
plus de cent quatre vingt à mettre bout à bout !
La féminisation est plutôt surprenante,
rares sont les messieurs que l’on peut côtoyer !
La gente féminine est la grande gagnante,
quelques soient les raisons, pas de quoi larmoyer !
Quand on ne connaît pas, la première surprise,
c’est l’amabilité de la majorité
du personnel en place - et la base est comprise ! -
on sent l’engagement, la collectivité !
Quelquefois aux accueils on ressent une gêne :
le contact est poli, mais le sourire absent ;
ce petit manque accroît un état anxiogène
naturel dans un lieu spontanément stressant !
Bien rares sont les cas où un bonjour s’égare,
je n’en ai recensé qu’une minorité
et une fausse note au sein d’une fanfare
n’altère en aucun cas un air de qualité !
Bien que ne sachant pas où j’en suis de ma route,
je fais toute confiance à ce grand hôpital
qui m’accueille et me soigne et je n’ai pas de doute,
ce qui tous comptes faits est un bon capital !
Pierre Dupuis
Le poème du jour: " Je ne te connaissais même pas Valérie, " de ... Pierre
Je ne te connaissais même pas Valérie,
Ils étaient deux.
Si seulement tu avais vu leurs yeux …
si seulement tu avais pu voir leurs yeux !
Du haut de tes dix sept ans,
tu baladais avec l’insouciance
de l’encore adolescence
les pleins et les déliés
de ton corps de presque femme.
en filigrane.
Si seulement tu avais vu leurs yeux …
Peut-être aurais-tu pu faire demi tour ?
Ne pas suivre, docile,
la petite route menant à la haute ville :
le chemin que tu empruntais depuis des années,
tranquille.
Eux … savaient.
Ils étaient les chasseurs,
toi … le gibier.
Saloperie !
Saloperie de vie !
On t’a retrouvée … nue.
Ces salauds qui t’ont - après- lardée de coups de couteau.
Aucun n’était mortel.
Tu as dû souffrir …
Avec ton doigt, ton doigt plein de sang,
tu as eu le temps d’écrire :
Saloperie ! Saloperie de vie !
Depuis - depuis - j’erre.
J’erre sur la petite route qui mène à la haute ville.
Je cherche … Je cherche … même si c’est imbécile !
Je n’ai plus grand chose à faire,
je suis à la retraite et … sept fois grand-père.
Je ne te connaissais même pas Valérie.
Mais je voudrais confondre ces deux-là,
ces deux-là qui t’ont salie, ces deux-là qui ont pris ta vie.
Je voudrais coincer les salauds qui t’ont fait ça !
Pierre Dupuis
" Le heurtoir, " ... un poème de ... Pierre
Photo du net
Le heurtoir,
Elle était là … juste derrière !
Phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait,
redoutant l’ultime marche arrière,
… non croyante … elle priait !
L’épreuve était douloureuse :
allait-il venir ou pas ?
Elle n’était plus qu’une amoureuse
qui avait jeté sur ses ans l’omerta.
Juste quelques cheveux blancs
mais l’allure fière,
une existence sans vraiment de cadeaux,
un âge où la vie peut encore se refaire,
après … rideau !
Pas de judas au travers de la porte :
tout dépendait du heurtoir !
Allait-il rester sonorité morte
ou bien retentir comme battoir ?
Elle s’était promise une chose :
ne pas entrebâiller l’huis !
Attendre jusqu’à l’overdose
… attendre que ce soit lui !
Elle était là, presque dans le noir,
phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait
... se demandant si son cœur tiendrait
au tout premier coup de heurtoir.
Elle était là
… suspendue au bon vouloir
d’un simple heurtoir … bleu,
bleu comme l’azur de ses yeux.
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " La cabane de l'ogre miroir " de ... Rotpier
La cabane de l’ogre-miroir,
Cabanon sur la plage
… tout du moins en aspect,
mais avaleur d’images
sans remords ni respect.
Une alliance infernale,
sous un air innocent,
de planches très banales
et d’un miroir stressant.
Une glace qui glace
au pouvoir tout puissant,
un tain au teint de crasse
qui fait glacer les sangs.
Planches faussement frêles
impossibles à scier.
Volets avec paumelles,
cadenas en acier.
Combien de silhouettes
prisonnières dedans ?
Combien aux oubliettes
parmi les imprudents ?
Mon image esseulée
se débattant en vain,
déjà presque avalée
par le miroir malsain.
Je sens que l’on m’enferme,
déjà je ne suis plus
que l’ombre de moi-même :
du présent révolu.
Pierre Dupuis
" Reflet, " : un poème à l'image de Pierre
Pour rester dans l'effet miroir !
Reflet,
Ses yeux clairs et limpides
Sont mon plus beau miroir,
Dans mes rêves candides
Je m’y plonge le soir.
J’ai le besoin avide
D’y rencontrer l’espoir
Mais au matin, livide,
Je ne peux qu’y surseoir.
Dans ses yeux mon image
N’était que pur mirage,
Je le sais maintenant
Ce n’était que cocagne,
Le fou rêve aliénant
D’un château en Espagne.
Pierre Dupuis