Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

poesie

"Triple A" ou "Quand les vautours entrent dans la danse" par ... Pierre

24 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

 

Image du net

 

Ami entends-tu le vol noir des vautours sur nos plaines ?

 

 

 

L'agence de notation Moody's :

   

il y a du vautour dans l’air !

 

Et … des pigeons sur le pavé !

 

( Montage par mes soins à partir d’images du net )

 

 

 

Triple A,

 

ou

 

Quand les vautours entrent dans la danse,

 

 

 

Ah ! Ah ! Ah ! Font-ils en cœur

 

les grands maîtres de la finance,

 

quand ils assoient leur dominance

 

à l’image des bookmakers !

 

 

 

Les agences de notation

 

sont à leurs pieds, sont à leurs bottes :

 

de vilains canards qui barbotent

 

dans la grand mare du pognon !

 

 

 

Elles ne peuvent qu’obéir

 

car ce sont eux qui les font vivre

 

par les chiffres qu’elles leur livrent,

 

hors de question de les trahir !

 

 

 

Sur commande de ces vautours

 

tous les pays ont une note

 

et dès qu’un seul voyant clignote

 

c’est l’hallali et sans détour !

 

 

 

Le triple A ou c’est fichu

 

et la spéculation commence,

 

les vautours entrent dans la danse

 

et leurs ongles sont très crochus !

 

 

 

Malheur aux pays dégradés

 

enfin … surtout aux basses classes,

 

les hautes ont la couenne grasse

 

et des buffets achalandés !

 

 

 

Les premiers os dans le désert

 

ne sont jamais des os de riches,

 

même pas ceux de leurs caniches,

 

je le dis sans être disert !

 

 

 

Mais il se pourrait bien un jour

 

que lassés de se faire tondre

 

les peuples se mettent à fondre

 

sur les aires de ces vautours !

 

 

 

Tordre des cous, les déplumer

 

- juste retour de manivelle ! -

 

pour une finance nouvelle

 

ne cherchant plus à  nous plumer !

 

 

 

L’histoire est là pour le prouver,

 

pas besoin de don de voyance

 

pour prévoir qu’à brève échéance

 

cela ne peut que s’enflammer !

 

 

 

Encore quelques privations,

 

encore un peu plus dans la merde,

 

c’est quand on n’a plus rien à perdre

 

que l’on entre en révolution !

 

 

 

                       Pierre Dupuis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite

" Mon ami le mur " ... le poème du jour de ... Pierre

22 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 



Et nous sommes encore là,
tous les deux ... pas encore écroulés ...
j
Image du net  
j

 

Mon ami le mur,

 

En lui faisant la courte échelle,

je n’étais pas très innocent !

J’avais vu que la demoiselle

avait un beau tempérament !

 

Le tissu de sa minijupe

était vraiment très riquiqui,

elle n’en était - pour sûr ! - pas dupe

et en dessous c’était exquis !

 

J’ai cultivé la maladresse :

j’ai fait semblant de la lâcher !

Ma main a glissé sous sa fesse

et c’était clair : sans la fâcher !

 

Poussant plus loin mon avantage,

j’ai découvert qu’elles étaient deux !

Quant à leur ligne de partage :

j’ai failli me crever les yeux !

 

Nous avons perdu l’équilibre,

le mur que nous voulions franchir

nous a glissé : « Vous êtes libres,

il vous reste à vous affranchir ! »

 

C’était un mur plein de sagesse

qui connaissait les amoureux

et à son pied la mousse épaisse

formait un lit des plus moelleux !

 

Nous cultivions l’obéissance

- il fallait bien obtempérer ! -

nous avons fait mieux connaissance,

j’ai même enlevé mon béret !

 

J’ai fait beaucoup de courte échelle

et le mur m’a toujours aidé,

quand je changeais de demoiselle

il ne semblait pas offusqué !

 

Mon vieux mur est toujours solide,

je viens le voir de temps en temps,

moi je ne suis plus si valide :

ma courte échelle a fait son temps !

 

A chacune de mes visites

il me dit invariablement :

« Tu n’amènes plus de petite,

ça me plaisait énormément ! »

 

Il est vraiment resté robuste

mais sa tête part à vau-l’eau :

Alzheimer ! Ce n’est pas juste !

Même les murs ont leurs fardeaux !

 

Un jour je viendrais le rejoindre

ne sachant plus très bien pourquoi,

en observant la lune poindre

nous n’auront plus le moindre émoi !

 

Il sera temps que je trépasse,

je ne veux pas de ces fauteuils

où l’on dépose, où l’on entasse

des corps déjà en demi-deuil !

 

J’aimerais bien que l’on m’enterre

au pied de mon fidèle ami,

un peu de mousse, un peu de terre :

qu’irais-je faire au paradis ?

 

 

 

 

                                 Pierre Dupuis

 

 

 

 

 

Lire la suite

Poésie : "Le grand devin du vin" ... un poème de Pierre !

16 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 
  
Lundi dernier, je vous avais parlé de Tirésias qui était un grand devin.
Moi aussi je suis, en quelque sorte, un grand devin : Le grand devin du vin !
Je vous en fais le sarment … de vigne bien entendu !
Ça vous en bouche un coin … non ?
Rotpier … de vigne aussi … si !
 
k
 
Image du net
 
 
 

Bacchus y est sûrement

pour quelque chose !

 

Le grand Devin du vin,

 

Sa boule de cristal:

C'était une bouteille !

Effet transcendantal

Du vin qui fait merveille.

Le regard aimanté

Par l'élément liquide,

Mais son esprit hanté:

Toujours la peur du vide !

 

Pour le modique prix

D'une côte du Rhône,

Au badaud très surpris,

Il promettait un trône !

De son air sérieux

Il affirmait sans peine,

Qu'il voyait beaucoup mieux

Dans la bouteille pleine

 

J'ai cherché - mais en vain -

Cette âme originale,

Ce grand Devin du vin

Aux façons peu banales.

Lassé de le chercher

Je me suis mis à boire,

Et j'ai vite épanché

Le gros de mes déboires.

 

Et... Fait certain - qu'aucun

Raisonnement n'étaye -

J 'ai trouvé ce pasquin

Au fond de ma bouteille !

Le vin est un ami,

Doublé d'un très grand mage

Je me suis endormi

Et... J 'ai vu Mon image !

 

                   Pierre Dupuis

 

 

 

Image du net

 

Lire la suite

"Clin d'oeil aux iris" : le poème du jour de ... Pierre

15 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

 

 

Aux

 

 

Les trois images proviennent du net !

 

 

Clin d’œil aux iris,

 

Je ne vais pas malgré ce titre

vous parler du grand Osiris,

ne maîtrisant pas le chapitre

je me bornerais aux iris !

 

Pourtant je sais et je l’affirme

- je n’ai pas l’esprit béotien ! -

que l’iris, je vous le confirme,

était aimé des Egyptiens !

 

J’aime cette fleur à rhizomes

et cela depuis très longtemps,

je me souviens quand j’étais môme

d’en avoir cueilli aux étangs.

 

Ils ont des fleurs hermaphrodites,

ne cherchez pas chez les iris

à séparer un soir de cuite

les zizis et les clitoris !

 

Le peintre à l’oreille coupée

en a couché sur un tableau :

il y en a une flopée

qui valent très cher au kilo !

 

Ce n’est pas avec ma retraite

que je pourrais me les payer :

ma fortune est des plus abstraite

mais je ne vais pas larmoyer !

 

Si je n’ai aucun dividende,

j’ai un jardin où j’ai planté

plein de bulbes en plate-bande

et ce sera beau cet été !

 

J’ai choisi la variété « Tourne »,

c’est un papy en rocking-chair

qui m’a dit : « Mon gars, l’iris « Tourne »,

c’est vraiment l’iris le moins cher ! »

 

Et grâce à cette économie

j’en ai pris d’autres, des « Olés »,

renommés en gastronomie :

rien ne vaut les iris « Olés » !

 

C’est une drôle de cuisine

que je vous ai mijoté-là,

Je ne vais pas prendre racine

je pars et vous salue bien bas !

 

Ma bonté étant légendaire,

des droits d’auteur je fais mon deuil,

rangez votre carte bancaire :

vous avez mes iris à l’œil !

 

 

                           Pierre Dupuis

Lire la suite

14-18 ... la der des ders ... le rêve transformé en cauchemard ! ... le billet de Pierre

11 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 
C’était il y a 97 ans et …
Ils partaient la fleur au fusil !
 
 
Image du net
 
 
Après … 4 années d’enfer !  
h
 
 
Images du net
 
 
Le billet de pierre :
 
En premier : le poème « Verdun »
A Verdun,
 
 
 
Et la boue et les rats
 
et les gaz scélérats,
 
tous les jours la tuerie
 
tous les jours l’incurie.
 
 
 
De boyaux en boyaux
 
encombrés de boyaux,
 
de tranchées en tranchées
 
les jambes arrachées.
 
 
 
Et tous ces trous d’obus
 
et tous ces tirs au but
 
ces crêtes qui s’écrêtent
 
et ces corps sans leur tête.
 
 
 
Et ces grands officiers
 
aux orgueils outranciers,
 
aux visages tout glabres
 
et agitant leur sabres.
 
 
 
Et l’alcool avalé
 
et les  assauts zélés,
 
les discours, les harangues,
 
les cadavres exsangues.
 
 
 
La raison n’a plus cours
 
on attaque on y court
 
on tire on coupe on tranche
 
baïonnette à la hanche.
 
 
 
Et …
 
 
 
Et cet éclat d’obus
 
sur un coup droit au but
 
et l’horrible souffrance
 
et la mort pour la France
 
 
 
             Pierre Dupuis
 
 
En second : la chanson de Gérard Berliner « Louise »
où la guerre de 14-18 est évoquée
 
n
 

 
 
 
 
Parole de Louise:
 
Mais qui a soulagé sa peine
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevaux

Et qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vie

Le bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffrait

C'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrières

Me voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenait

L'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairait

Ils sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le thé

Les lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyait

Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter

Si je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris là

Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber

Y a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancé

Le deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidée

 

 

 

Bon partage,

 

Pierre


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lire la suite

" Femme en soi " : Un poème de ... Pierre

5 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

Pour mon entrée dans la communauté de Tony: « Pas plus que » :

 

femme-3.jpg

Image du net légèrement modifiée !

 

 

Femme en soi,

 

 

d

h

Dieu créa la femme.

 

  

Pour ne pas être en reste, le diable mit

 

dans sa prunelle une petite flamme.

 

 

Le poète l'habilla de vers,

 

le couturier de soie.

 

  

L 'homme la déshabilla

 

et l 'aima.

 

  

Ainsi soie style.

 

 

 

                                   Pierre Dupuis

 

 

Femme-en-soi.jpg

Image d'une bibliothèque d'images

 

Bonjour à tous les membres de la communauté !

 

Pierre

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

Juste pour sourire, une question malicieuse :

 

« Il y a-t-il beaucoup de femmes qui connaissent Tony par cœur ? »

 

 Allez, Tony, je te lâche les baskets !!!

 

Pierre ou Rotpier : c’est au choix !

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite

"Cortège"... un poème de Pierre

2 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

 

Demain, je ne serais pas sur mon blog … je suivrais Paul.

 

Image du net lègèrement modifiée

 

 

Cortège,

 

 

 

En cortège derrière

 

le dernier qui s’en va,

 

que tu sois Paul ou Pierre

 

tu y penses déjà :

 

 « Le prochain … c’est moi ? »

 

 

 

Doucement tu chemines

 

et l’ombre des cyprès,

 

voyant que tu rumines

 

t’enveloppe de près

 

    ... t'enveloppe de près en murmurant :

 

 « Il est possible que ce soit toi ! »

 

 

 

Et soudain tu frissonnes

 

    et tu presses le pas,

 

tu rejoins la colonne

 

évitant le faux-pas

 

et tu te dis :

 

 

 

« J’ai le temps … j’ai encore le temps

 

… le temps de ne pas être devant. »

 

Pourtant

 

… pourtant … tu sens

 

- tu le sens ! -

 

que l’ombre des cyprès t’enveloppe déjà !

 

 

 

                                    Pierre Dupuis

 

 

 

 

 

Lire la suite

" Les cris " d'après le tableau d'Edvard Munch : le poème du jour de ... Pierre

1 Novembre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

En ce jour de Toussaint, j’ai mis « les cris » en thème.

 

Nouvelle écriture à partir du tableau d’Edvard Munch :

« Le cri »

 Pierre

 

" Le cri " d'Edvard Munch ( 1893 )

 

 

Les cris,

 

Au diapason

… ils sont au diapason.

Lui, le personnage,

elle, la nature.

Il n’y a pas un cri

… il y a des cris !

Qui entraîne l’autre ?

Qui provoque l’autre ?

Et ça crie !

Et ça dure !

Profonde déchirure

amorce de rupture

et le vide en dessous.

Ça tourbillonne,

ça frôle la torture

… c’est la torture !

Ça va droit dans le mur !

Seule perspective,

unique perspective :

la dérive

… la dérive encore

… la dérive et la mort.

 

                             Pierre Dupuis

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite

" Mon ami le lavoir, " : un poème de ... Pierre !

28 Octobre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

 

Préambule :

 Il ne s’agit là que d’une simple fiction, mais … si cela n’a pas été, cela aurait pu être !

Le grand privilège des poètes est de pouvoir relater des choses extraordinaires sans que l’on ne les prenne totalement pour des fous … du moins, le croient-ils !

Pierre Dupuis

 

 

Image du net

 

 

Mon ami le lavoir,

 

C’est un très vieux lavoir dont les poutres fendues

ont traversé le temps et les générations,

malgré le poids des ans, même les plus tordues

se portent vaillamment sans trop d’altération.

 

Les tuiles de son toit ont abrité des foules

de femmes aux battoirs agiles et bruyants,

caquetant aussi fort qu’un escadron de poules

pour échanger des faits sérieux ou croustillants !

 

Elles arrivaient tôt pour faire les lessives,

brouettes et paniers remplis jusqu’à ras bords,

des jeunes chantonnant ou des vieilles poussives

s’attelaient au travail, toujours à bras le corps !

 

Pour oublier le mal, pour tromper la fatigue

- des heures à genoux dans des boites de bois ! -

elles se racontaient jusqu’aux moindres intrigues :

tout le monde y passait, des pauvres aux bourgeois !

 

En a-t-il entendu des histoires coquines !

Des récits avérés ou d’autres inventés,

comme le jeune abbé et la grande rouquine

dont les rapports étaient plutôt mouvementés !

 

Le notaire assiégeant la gironde soubrette,

qui avait tout tenté avant d’être éconduit

et Jean, le jardinier, dont la large brouette

servait gaillardement de lit certaines nuits !

 

Le calme revenait vers la fin de journée

et tous les animaux reprenaient possession

du lieu qu’ils fréquentaient tout au long de l’année,

obligés d’accepter la cohabitation !

 

Les oiseaux s’abritaient aux creux de la charpente,

les rongeurs grignotaient les miettes des repas,

les poissons revenaient sauter dans l’eau courante :

c’est le monde animal qui reprenait le pas !

 

Le lavoir accueillait avec plaisir ces hôtes,

des bruissements, des chants et quelques ronds dans l’eau

ne venait pas troubler, au point qu’il en sursaute,

une sérénité à coucher sur tableau !

 

Pourtant, certaines fois, il n’était pas tranquille,

la nuit favorisant quelque autres visiteurs,

certains très attachants, d’autres bien plus hostiles,

des gentils, des méchants plus ou moins prédateurs !

 

Il partageait parfois des instants romantiques :

les serments les plus fous des jeunes amoureux,

éclairés par la lune aux reflets chromatiques,

des serments qui duraient longtemps ou bien très peu !

 

Combien de vagabonds ou de traîne-savates

avait-il abrité certaines nuits d’hiver ?

Il avait vu un jour un ancien acrobate

s’asseoir au bord de l’eau pour déclamer des vers !

 

Pendant une période, il y a bien des lustres,

vers le coup de minuit un groupe de brigands

s’y rassemblait souvent et cette bande illustre

venait y préparer de sombres guet-apens !

 

Sous la révolution - je parle de la grande ! -

son partage avait fait l’objet de changements :

fini le bon vouloir du seigneur qui commande,

chacun avait son tour plus équitablement !

 

Il avait la mesure aussi du temps des guerres

par la diminution des habits masculins,

gilets et pantalons, il n’en voyait plus guère :

les hommes sur le front n’étaient plus aux moulins.

 

J’ai la chance d’avoir obtenu sa confiance

en venant tous les jours discuter avec lui,

il ne voit plus grand monde et c’est l’insignifiance

qui s’installe aujourd’hui, comme pour le vieux puits.

 

Ils ont régné naguère, étant incontournables,

on venait de fort loin pour se fournir en eau ;

quant aux mères Denis - profils incomparables ! -

le lavoir résonnait au son de leurs sabots !

 

Heureusement pour eux certains ont pris conscience

que c’était un devoir de les garder debout,

en nos modernes temps où s’étale la science,

un coup d’œil au passé n’est pas mauvais du tout !

                                                

                   Epilogue :

 

Tu le vois mon ami, j’ai tenu ma promesse,

j’ai couché sur papier certains de tes récits,

j’ai restreint fortement les histoires de fesses :

deux strophes seulement … j’ai beaucoup rétréci !

 

Tu as - je le sais bien ! - des tableaux en réserve,

c’est pourquoi je viendrais encore auprès de toi

et dans un siècle ou deux - je connais bien ta verve ! -

à quelqu’un d’inconnu … tu parleras de moi !

 

                                                Pierre Dupuis

 

 

 

Lire la suite

" La main " ... un poème cauchemard de ... Pierre

25 Octobre 2011 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

 

C’était il y a très longtemps

 

… 15 ans … peut-être un peu plus ?

 

 

 

C’était un rêve

 

… un mauvais rêve

 

 un cauchemar

 

… une ombre au tableau

 

… une ombre au tableau noir

 

… un trou

 

… un trou profond

 

 

 

Image du net modifiée

 

 

La main,

 

Comme enfin je soufflais - bonheur compréhensible -

Assis sur une table enduite de couleurs,

Récupérant un peu d’une classe impossible,

Je vis le tableau noir partager ma douleur !

 

La craie courrait sans fin, par une main guidée,

Une main je vous dis ! Toute seule ! Sans bras !

D’une pâleur extrême, assurément vidée

Du sang dont une goutte échappait vers le bas.

 

 

Le chapelet des mots - une langue inconnue -

S’égrainait sous mes yeux et très bizarrement

Je comprenais le sens des phrases contenues

Dans ce message étrange écrit si clairement.

 

Je m’en vais essayer de vous donner lecture

-         Pas du message écrit : il n’était que pour moi ! -

De ce qui se passa, c’est vrai, je vous le jure !

Et je saurais comprendre ensuite votre émoi !

 

La main, d’autorité, me pris alors en charge

en pointant son index sur un ordinateur

Qui afficha de suite en écran extra large

Une image incroyable : un plan fascinateur !

 

Je reconnus, malgré la façade noircie,

Le profil évident du Lycée Aragon

Qui avait dû subir un très grave incendie,

une porte battait, pendant à un seul gond.

 

Un bruit de fond montait et je vis une bande

Déboucher en hurlant de derrière un muret,

Des propos venimeux rythmaient la sarabande :

« A mort ces cons de profs, il faut les capturer ! »

 

On pouvait reconnaître en tête de la horde,

Les clones de certains du fond de nos paniers

Qui nous posent problème en refusant tout ordre :

Ils étaient à coup sûr les fils de ces derniers !

 

 

Et d’un bûcher fumant, les pages calcinées

Des livres déchirés s’envolaient dans le soir,

Un vent ascensionnel, volutes déchaînées,

Entraînait vers le ciel ce vol de corbeaux noirs.

 

 

 

 

 

La main vint à placer, je ne vis pas de suite,

Son index tremblant à un endroit précis :

Tout en bas du brasier, une forme réduite

Agitait sous le feu cinq doigts tout rétrécis.

          

La main comme une folle agita ses phalanges,

Son cri désespéré me vrilla les tympans

Et je la vis pleurer, libérant un mélange

Composé pour moitié, de larmes et de sang !

 

Je la pris dans mes mains, ce ne fut pas facile,

De calmer sa douleur, d’éteindre ses sanglots :

La peur de formuler des propos imbéciles,

Quoi dire à une main qui hante les tableaux ?

 

A force de discours et de maintes caresses

-         Une main, comme un homme, a besoin de chaleur ! -

Je parvins à calmer sa profonde détresse :

Je partageais alors sa terrible pâleur.

 

Le message était clair et l’avenir bien sombre.

  Elle avait, il est sûr, renoncer à surseoir

    L’annonce du futur : l’annonce des décombres.

  En me serrant la main, elle me dit bonsoir.

 

 

Le tableau s’effaça, supprimant le message.

L’ordinateur se tut, son écran devint noir.

Un tourbillon me prit : j’étais sur son passage

et je fus avalé par un grand entonnoir.

 

 

                                                         Pierre  Dupuis

 

 

Lire la suite