poesie
Le poème du jour : "Spirale," de ... Pierre !
Image de Marie ... je crois me souvenir ...
Spirale,
Selon le sens où tu la prends,
elle te hisse ou bien te broie ;
elle t’apprend, te désapprend,
dans les deux cas, toi, tu tournoies.
La tête en l’air, la tête en bas :
C’est là toute la différence !
C’est jour de fête ou de combat,
le goût sucré ou le goût rance !
Tout un symbole en un cliché :
toute l’image de la vie !
De bas en haut, prime moitié,
de haut en bas, l’autre asservie.
Rester en haut le plus longtemps,
est un pari, est un challenge !
Sachant qu’il est compté le temps
dès que tu es sorti des langes !
Plus tu restes de temps perché
et plus belle est ton existence,
mais un jour il faut décrocher :
tu descends où tu te balances !
Pierre Dupuis
" Cortège ": le poème du jour de ... Pierre
Cortège,
En cortège derrière
le dernier qui s’en va,
que tu sois Paul ou Pierre
tu y penses déjà :
… « Le prochain … c’est moi ? »
Doucement tu chemines
et l’ombre des cyprès,
voyant que tu rumines
t’enveloppe de près
murmurant : « C’est possible mon gars ! »
Et soudain tu frissonnes,
tu presses un peu le pas,
tu rejoins la colonne
évitant le faux-pas
et tu te dis :
« J’ai encore le temps
… le temps de ne pas être devant. »
Pourtant …
pourtant ... tu sens
... tu sens
que l’ombre des cyprès t’enveloppe déjà !
Pierre Dupuis
i
"L’hiver indien," l'un de mes premiers poème (1999 ? ) ... Pierre
Un de mes premiers poèmes
écrit dans une période un peu tourmentée…
.
L’hiver indien,
Depuis longtemps déjà, dans mes sommeils agités,
mon esprit mélange les choses :
des faits lointains qui me reviennent avec clarté,
des faits actuels puisés dans des journaux du soir,
des faits futurs déjà gravés dans ma mémoire.
Dans mon crâne-laboratoire
s’effectue la lente et profonde alchimie de tout cela.
Bouillonnait ensemble cette nuit-là :
une très vieille légende indienne,
une caisse de retraite avec un trou béant,
des voitures incendiées dans la plaine
et un vieillard me ressemblant.
Le tout était liquéfié dans un creuset combinatoire,
mon crâne-alambic recueillait avec soin
la quintessence de ce magma malsain
d’où s’échappaient d’inquiétantes fumerolles noires.
La pression montait.
Tout allait exploser, quand…
un rêve jaillit en exutoire.
Un vieil indien me ressemblant,
tenant deux torches en sautoir
et sous le bras un réservoir,
s’éloignait de son pas pesant.
Dans sa démarche oscillatoire,
on sentait bien sa volonté :
« il fallait en finir ce soir !»
Toute la tribu, sans s’émouvoir,
perdait de vue le vieil indien,
lorsque soudain, dans le lointain,
jaillit le feu libératoire.
Hochant la tête pour tout adieu
la grappe humaine se disloqua,
matérialistes et ambitieux
les jeunes oubliaient déjà.
… Un vieil indien me ressemblant
tenant deux torches en sautoir
s’évaporait dans l’air du soir.
Pierre Dupuis
" La femme chatte " : le poème du jour de ... Pierre
... " Des griffes assassines
à vous trancher le lard " ...
Image du net
A Louis-Ferdinand
La femme chatte,
Elle était très câline,
ronronnant avec art :
rôle de Messaline
méritant un oscar !
Le plein d’adrénaline
au moment du rencard :
dessous de percaline
tout de suite au placard !
Et que je te décline,
devant des yeux hagards
se léchant les babines,
des trésors sans remparts !
Une chair opaline
réclamant sans retard
caresses libertines
et prouesses plus tard !
Des griffes assassines
à vous trancher le lard :
un flot d’hémoglobine
avant le corbillard !
Femme chatte sauvage
au dur regard qui luit :
un dangereux voyage
jusqu’au bout de la nuit !
Composition très fine :
le frisson à son prix !
Mais sans être mesquine :
pas de mort à crédit !
Pierre Dupuis
l
Le poème du jour : "Belles épineuses," (sans jeu de mots) de ... Pierre
Roses de mon jardin ... photo prisesl'année dernière !
Préambule Baudelairien :
Dans une vie antérieure, je fus troubadour.
Pas italien, mais, j’ai quand même plus de souvenirs que si j’avais connu Milan.
Belles épineuses,
Je t’offre, Madame, ces quelques roses
dont les fraîches pétales
à peine écloses
n’ont d’égal
que le délicat velouté de ton teint.
Acceptes-tu, Madame, ce présent
qui ne t’engage à rien ?
Tes joues, rose pale,
s’auréolent doucement.
A quoi jouent tes joues ?
Et tes cils ?
Pourquoi amorcent-ils
ce subtil tangage ?
Me donneraient-ils, en gage,
une bribe d’espoir pour plus loin ?
Tes lèvres, elles,
ne disent rien.
Seras-tu là demain ?
Je t’offre, Madame, ces quelques roses
dont les fraîches pétales
à peine écloses
me donnent l’avant-goût
d’un baiser tendre et frais
que je n’aurais peut-être jamais.
Mais …
Je me sauve, Madame !
Ce n’est point ma verve qui se tarit,
mais mon sixième sens qui m’avertit
de l’arrivée imminente
de votre mari !
Bonsoir Madame.
Pierre Dupuis
"Impasse du canal," : le poème du jour de ... Pierre
A venise ou ailleurs,
il est des rêves qui se brisent ...
Image du net
Impasse du canal,
A deux pas,
presque à deux doigts,
à trois vaguelettes de moi,
juste en face :
la voilà qui passe !
Image fugace
qui agace … mes sens !
Entre elle et moi ?
Juste la largeur de l’impasse,
une fenêtre basse
et mon regard plongeur :
indécence ?
Oui ! … Mais à double sens !
Elle fait volte-face !
La revoilà qui passe
aussi nue qu’un miroir !
On crève de chaleur ce soir !
Incandescence ?
…des sens ? C’est sûr !
Et ses profils
son pile ou face
sa taille fine
tout ça défile,
et … laisse des traces
sur mes rétines !
Persistance ?
Mais … Qu’est-ce ?
Que vient faire cette chose velue
qui, avec frénésie,
manœuvre la jalousie
et occulte
l’ébauche d’un culte ?
Ingérence !
Et me voilà, pauvre idiot,
planté là, le bec dans l’eau,
rêves en panne
libido en rideau …
et cette image que je ressasse.
Tous mes rêves à vau-l’eau.
Désespérance !
Désespérance et … impasse !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "L’intrigante écuyère athée," de ... Pierre
Image du net modifiée
L’intrigante écuyère athée,
Sourire accroché à la face
comme un masque de carnaval,
cherchant toujours le face à face
avec l’amant ou le cheval !
Regard exempt de transparence :
impossible d’anticiper
avec un petit temps d’avance
un méchant coup sans se tromper !
Le genre pouliche indomptable
n’écoutant que son propre ego,
franche comme un dessous de table
mais loin d’être une virago !
Pas fille de seconde zone :
un profil un rien assassin,
une impitoyable amazone
faisant flèche de ses deux seins !
Sachant manier la cravache
avec art et très calmement,
mais de la façon la plus vache
contre le cheval ou l’amant !
A l’aise avec ou sans monture,
cultivant la provocation :
une championne, une pointure,
au lit comme en équitation !
Une propension effrontée
à mépriser la religion :
tout à fait écuyère athée
bannissant toute confession !
Malgré ce fichu caractère
ses succès étaient très nombreux,
bien des femmes - pourquoi le taire ! -
rêvaient de lui crever les yeux !
Puis sans s’encombrer de manières,
la couper en petit morceaux
au format petite cuillère
et de la jeter aux pourceaux !
Une façon très cavalière
de solutionner un conflit,
pas tout à fait très régulière
et contraire à l’ordre établi !
Mais aux grands mots les grands remèdes,
dans ce milieu assez brutal
on ne fait pas que dans le tiède
je vous le dis, foi de cheval !
Un jour on ne l’a plus revue
… sont-elles arrivées à leur fin ?
A-t-elle commis la bévue
scellant à jamais son destin ?
Est-ce qu’il y a eu bombance
dans le grand enclos des verrats ?
Je trouve depuis le lard rance :
il me reste sur l’estomac !
Quand j’aperçois une écuyère
arrogante plus qu’il ne faut,
je remets vite mes œillères
et je m’éloigne au grand galop !
Pierre Dupuis
Image du net
La femme caméléon : le poème du jour de ... Pierre
La femme caméléon,
La belle avait des yeux de biche
et un profil intéressant,
fringante comme une pouliche
qui désarçonne en meurtrissant !
Elle savait se faire chatte
pour attirer les beaux matous,
transformant en velours sa patte
mais en gardant griffes dessous !
Une oasis à elle seule
pour en amour soigner les maux,
une gazelle pas bégueule
sachant se faire aussi chameau !
Légère comme libellule
elle savait se déplacer,
même muer en tarentule
pour n’importe quel sang glacer !
Elle avait un coté vipère
capable de cracher venin
et de regagner son repaire :
un réflexe tout féminin !
Parfaitement insaisissable,
sachant se faire ange ou démon,
l’art et la manière haïssable
d’une femme caméléon !
Pierre DUPUIS
Djihad et croisade: ça rime ! Le poème-sonnet du jour : "Les fabriques à tueurs," de ... Pierre
Phonétiquement, djihad rime avec croisade et c’est naturel puisque, à des siècles de distance, les buts sont identiques : réduire par la force et la violence tous ceux qui ont un autre dieu que le sien … ou bien qui n’en n’ont pas.
Que font les différents dieux qui, en théorie, sont bons et ont tous les pouvoirs pour empêcher les guerres, les massacres et la folie humaine ?
Au mieux, ils sont incompétents ou il s’en fiche comme de leur première auréole et il faut les licencier. Au pire, ils sont complices, voir organisateurs, et il faut les juger, les condamner et les bannir !
Pour ma part, je préfère croire qu’ils n’existent pas.
Images du net
Les fabriques à tueurs,
La machine est au point et elle est efficace !
Elle prend pour appui une belle invention,
Quelques écrits sacrés et leur exploitation :
Rien de vraiment nouveau malgré le temps qui passe.
Depuis que l’homme est homme on retrouve la trace
De tous les ambitieux - Ils ont été légion ! -
Qui ont pris pour levier une des religions
Pour asseoir leur pouvoir absolu sur les masses.
Le Coran ou la Bible ou bien d’autres écrits
Savamment détournés pour les faibles d’esprit,
Des promesses de ciel et dans les mains des armes,
Des objectifs ciblés allant jusqu’aux enfants :
Voila les ingrédients qui conduisent aux larmes,
Comment sachant cela peut-on rester croyant ?
Pierre Dupuis
Un peu de poésie dans ce monde de brutes ... "La dame et le vieux miroir," ... un sonnet de ... Pierre !
Pour nous changer un peu de l'actualité :
Image du net
La dame et le vieux miroir,
C’est un très vieux miroir au tain déliquescent.
Son cadre en bois sculpté ne tient que par miracle
Ou bien, plus rationnel, par deux pointes qui raclent
Un mur de papier gris au plâtre efflorescent.
Un bord, en bas à gauche, est tout opalescent,
Ce qui renforce encore une impression d’oracle :
«- Dis-moi, mon beau miroir, n’est-ce pas la débâcle ?
- Oh ! non ! » ment-il avec un air d’adolescent !
Combien de souvenirs sont ancrés dans ses pores ?
La mémoire est fragile et souvent s’évapore ;
La sienne est le pendant d’un grand classeur à dos
Dont le titre serait : « Portraits en ribambelle ».
« - Fais-moi, mon bon miroir, ce superbe cadeau :
Repasse mon image au temps où j’étais belle ! »
Epilogue :
La vieille dame ferma les yeux pour mieux emprisonner sa jeunesse et doucement s’en alla. Le vieux miroir mit une croix dans la case « souvenir » et soupira. Un soupçon de buée vint encore ternir un peu plus l’éclat de son tain.