poesie
Rapport du Professeur Didier Sicard, Euthanasie, suicide assisté … le poème du jour « La politique de l’autruche » de … Pierre
Préambule :
« Après cinq mois de réflexion et une dizaine de «débats citoyens», le professeur Didier Sicard rend mardi à François Hollande, un rapport sur la fin de vie qui va orienter et éclairer le débat sur l’épineuse question de l’euthanasie. »
Je vous propose, pour illustrer le sujet, un ancien poème écrit en septembre 2003 et que je viens de modifier un peu aujourd'hui.
Parce que, dans une démocratie évoluée comme la nôtre, il est totalement injuste de refuser ce choix à quelqu’un qui le fait, en toute lucidité, à un moment donné.
Image du net
La politique de l’autruche
ou … la tête dans l’urne,
Chaque jour, un peu plus, des rigoles se creusent
sur mon pauvre visage agité par des tics ;
nul besoin d’un expert pour faire un diagnostic :
c’est la pile des ans qui se fait dévoreuse !
Ma carcasse se tasse et devient dérangeante,
la couleur de ma peau s’approche du mastic ;
dans les yeux des enfants, je lis le pronostic :
« il me fait peur ce vieux avec sa voix tremblante ! »
Mon passage ici-bas c’est avéré fertile,
si j’en fais le bilan, le solde est positif ;
il ne faut surtout pas aggraver le passif
en restant trop longtemps une charge inutile.
Je ne suis plus capable en toute indépendance
d’assurer mon départ par un acte discret,
il fallait y penser - c’est mon plus grand regret ! - :
il faut savoir trancher avant la décadence !
Il est temps - oui ! grand temps - de quitter cette terre,
je ne peux ni ne veux, à la vie, m’amarrer ;
je demande à la loi de ne plus me barrer
l’accès de ce chemin : j’en suis propriétaire !
C’est un choix personnel mais j’en connais tant d’autres
qui voudraient bien pouvoir décider de leur sort,
qui peut mettre un veto, qui peut nous donner tort :
c’est notre volonté, n’imposez pas la vôtre !
Un simple mot chez vous provoque l’amnésie,
mais dans certains pays il ne fait plus frémir :
les gens ont tout compris, leur âme a su mûrir,
ce mot que vous boudez ce nomme « euthanasie » !
Si vous ne voulez pas passer pour des baudruches,
vous, messieurs les élus, il faut légiférer,
nous n’avons plus le temps de toujours différer,
il va falloir cesser de jouer aux autruches !
De gauche ou bien de droite, oubliez les clivages !
Ce sujet délicat n’est pas des plus porteur ?
Raison de plus pour vous : soyez à la hauteur
et vous serez alors dignes de nos suffrages !
Il faut rayer d’un trait cette longue incurie !
Le sujet est tabou ? A vous de l’expliquer !
Quant aux grands offusqués, il faut les impliquer :
obligez-les, deux jours, à vivre en gériatrie !
Ils pourront mesurer, loin des bondieuseries,
ce que c’est qu’un lever à sept heures du matin,
au milieu des odeurs et des longs cris sans fin :
ils cesseront alors toute clabauderie !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : « Silhouette » de …Pierre
Pierre Dupuis
Silhouette,
Loin,
là-bas,
juste un point
… je ne sais pas.
Est-ce vraiment elle ?
Ou bien mon pauvre esprit
qui déjà troublé chancelle
et déraisonne dans la nuit ?
Et mon cœur qui commence déjà
à s’emballer ! Mais attends donc ! Patience !
Tu ne sais pas si c’est elle … grand bêta !
La réalité n’est pas toujours l’espérance !
L’amour est un créateur de mirage … le soir.
Certains prennent forme, mais beaucoup d’autre … miroir !
La silhouette se précise, se dessine,
sublime, harmonieuse ,élégante et légère,
empreinte d’une grâce féminine.
Mais … ce n’est pas celle qui m’est chère !
Et … que se passe-t-il soudain ?
Pourtant, elle approche encore
mais je la vois moins bien !
Du brouillard… alors ?
Peut-être bien
… je ne vois
plus rien
moi.
Silhouette,
Pierre Dupuis
j
L'hiver et le froid revenant ... "Un manteau pour deux," Le poème du jour de ... Pierre
Comme chaque année à la même époque …
Photo du net modifiée
Puis, l'hiver vint ...
Photo du net modifiée
Un manteau pour deux,
Quatre bouts de carton,
en rempart inutile,
sous un froid de saison
dans une zone hostile.
Le croûton racorni
la boite de sardines
le litron pas fini
la vieille gabardine.
Geignements étouffés
du vieux chien en détresse
aux poils ébouriffés
sous la neige traîtresse.
La valse des flocons
redoublant de cadence
et le vent pour de bon
qui entre dans la danse.
Ils sont là, ils sont seuls,
l’un se tait l’autre pleure,
doucement le linceul
épaissit d’heure en heure.
Tout est calme à présent,
tout semble moins féroce.
C’est joli, c’est plaisant
ce manteau avec bosse.
Sous un avril radieux
ils referont surface,
les deux seront taiseux
… un rictus à la face.
Pierre Dupuis
Poésie quand tu nous tiens ... "Qui a volé la poésie" ... un poème de Pierre
Un très ancien poème ...
Qui a volé la Poésie ?
Je cherche en vain : pas un quatrain !
Pas l’ombre d’un alexandrin !
Qui a volé la poésie ?
Qui sont ces fous, ces malandrins ?
Si je les prends, je les contrains
à avouer leur hérésie !
Elle est malade et pas très bien ?
Taisez-vous donc ! Je n’en crois rien !
Et …… surtout pas d’euthanasie !
Confiez-la moi, j’en prendrais soin !
Vois-je en elle un petit chagrin :
je l’habill’rais de fantaisie !
Et dans le creux de mes deux mains,
je lui ferais un gros câlin
bien loin de toute hypocrisie !
Je la sais libre et un matin
ell’ lorgnera un p’tit vaurien,
voudra partir : oh ! Jalousie !
Je la rendrais dans son écrin,
fleur au milieu d’un boulingrin :
je pleurerais… mais c’est la vie !
Pierre Dupuis
"La philosophie du vivre pour vivre," et "Vive la vie !" : deux sonnets complémentaires de ... Pierre !
Je partage la philosophie du cinq à sept
mais pas celle des cinq ascètes !
Image du net
Sonnet pour sonnet,
autant sonnet deux fois…
La philosophie du vivre pour vivre,
Il approchait de ses cent ans,
Un âge plus que respectable,
Son mode de vie intraitable
Faisait de lui un bien-portant.
Pas de tabac, pas d’excitant,
Jamais un seul excès à table,
Pas de relation véritable :
Tout juste une femme à mi-temps.
Pas de fête, pas de ribote,
Bien arc-bouté, droit dans ses bottes :
Parangon de sobriété.
De quoi au nom de la survie
Passer son temps en société
A s’emmerder toute une vie !
Moralité de ce sonnet en sonnet :
Vive la vie !
Toute une existence asservie
Par le désir de perdurer
Ne peut mener qu’à une vie
Passant à se claquemurer !
S’accorder quelques fantaisies
Sans bien sûr trop exagérer :
Ne pas faire l’apostasie
De toute règle et chavirer !
Mais n’allons pas vivre pour vivre,
Il faut savoir fermer son livre,
Mieux vaut qu’il soit rempli et court
Que long et sans un jour de fête !
Vive la vie, vive l’amour :
Laissons s’emmerder les ascètes !
Pierre Dupuis
"La dame et le vieux miroir," ... un poème très ancien de Pierre
Un poème très ancien ...
Photo du net
La dame et le vieux miroir,
C’est un très vieux miroir au tain déliquescent.
Son cadre en bois sculpté ne tient que par miracle
Ou bien, plus rationnel, par deux pointes qui raclent
Un mur de papier gris au plâtre efflorescent.
Un bord, en bas à gauche, est tout opalescent,
Ce qui renforce encore une impression d’oracle :
«- Dis-moi, mon beau miroir, n’est-ce pas la débâcle ?
- Oh ! non ! » ment-il avec un air d’adolescent !
Combien de souvenirs sont ancrés dans ses pores ?
La mémoire est fragile et souvent s’évapore ;
La sienne est le pendant d’un grand classeur à dos
Dont le titre serait : « Portraits en ribambelle ».
« - Fais-moi, mon bon miroir, ce superbe cadeau :
Repasse mon image au temps où j’étais belle ! »
Epilogue :
La vieille dame ferma les yeux pour mieux emprisonner sa jeunesse et doucement s’en alla. Le vieux miroir mit une croix dans la case « souvenir » et soupira. Un soupçon de buée vint encore ternir un peu plus l’éclat de son tain.
" Derrière la vieille porte, " : le poème du jour de ... Pierre
" Tout est resté figé,
tout est resté en place ! "
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Derrière la vieille porte,
Un loquet bricolé
un peu à la va-vite,
pas du tout fignolé :
une invite à visite !
Un peu comme un voleur
j’entrebâille la porte :
une vague lueur
que des ombres déportent
descend de tout en haut,
de l’antique verrière
dont les étroits carreaux
sont mangés par le lierre.
Une odeur de copeaux
un peu moisis domine,
la poussière au repos
agace les narines !
Un oiseau prend son vol
… deux … trois ! Je les dérange !
J’entends aussi au sol
des petits bruits étranges.
Et dans le clair-obscur,
là-bas, quelques yeux brillent !
Les toiles sur les murs
et les poutres fourmillent !
C’est un vrai paradis
pour légions d’araignées
rejoignant leurs abris
dans de larges saignées.
Dans ce vaste local,
des ombres se détachent :
des squelettes bancals
jouant à cache-cache !
L’éclairage manquant,
je retourne à la porte
et tire en grand l’ouvrant
que trois vieux gonds supportent.
Leur grincement râleur
me perce les oreilles :
l’huile, pour leur malheur,
a cessé ses merveilles !
Et … je découvre alors
que la vieille bâtisse
recèle un vrai trésor :
une antre d’ébéniste !
Image prise sur le net
Tout est resté figé,
tout est resté en place !
Un buffet étagé,
juste au milieu, rêvasse.
Il se sent estropié
sans sa belle rosace
qui gît là, à ses pieds,
et n’a jamais prit place !
Les grands squelettes noirs
ne sont que les machines
qui du matin au soir
sentaient bon la résine.
Une scie à ruban
dont la lame rouillée
entoure ses volants
qui semblent verrouillés.
Un gros tas de copeaux
sur la dégauchisseuse,
lui fait comme une peau
épaisse et granuleuse.
Le profil compliqué
du fer de la toupie
attend pour fabriquer
des profils en copie.
La mèche à mortaiser
semble toujours vaillante,
prête à réaliser
son action pénétrante !
Dans le fond l’établi,
de construction solide,
est encombré d’outils
semblants des plus valides !
Des valets, des rabots,
une grande varlope,
des gouges, des ciseaux,
une équerre cyclope.
Un compas d’épaisseur
et puis un autre à verges,
des tampons polisseurs
et une ardoise vierge.
Un pot de brou de noix
et de la cire en boite,
du vernis, un chinois
et aussi de la ouate.
De nombreux gabarits
aux formes travaillées,
de la toile émeri
dans des bandes taillée.
Des chiffons de coton
et d’autres en longue laine,
des pinceaux à poils longs :
au moins une dizaine !
Tout est resté figé,
tout est resté en place.
J’entends un bruit léger
et je fais volte-face !
Des cheveux en chignon
d’une blancheur parfaite,
un corsage en crépon,
pas du tout stupéfaite :
la vielle dame est là
et son pâle sourire :
« - Mon mari n’est plus là,
je voulais vous le dire.
Voilà vingt ans déjà
qu’il dort au cimetière,
mais rien n’a bougé là,
même pas la poussière.
Le vieux buffet attend
sagement sa rosace,
il attendra le temps
que je cède la place.
Peut-être bien qu’après,
un tout jeune ébéniste
tirera un long trait
sur ce silence triste ?
En repartant, Monsieur,
refermez bien la porte,
le loquet est très vieux
… à mon image en sorte. »
Pierre Dupuis
" Le moulin de Guiboeuf " : un poème de ... Pierre
Le Moulin de Quiboeuf avant restauration. Photo d'une photo appartenant aux propriétaires prise par moi-même !
A Madame et Monsieur Soulez, les propriétaires,
qui ont redonné vie au Moulin de Guiboeuf.
Le Moulin de Guiboeuf,
C’est un ancien moulin qui n’était plus que ruines,
plus de toit, de charpente et des murs délabrés,
il sentait le moisi bien plus que la farine :
les attaques du temps l’avaient tout délabré.
Un crève-cœur pour qui aime les vieilles pierres
qui sentent bon l’histoire et les récits d’antan,
à l’époque c’était à grands coups de rapières
que se départageaient chrétiens et protestants !
Adossé à l’étang d’où il tirait sa force,
il appartenait au domaine du château
qui fièrement se dresse en bombant bien le torse,
toujours gaillard depuis le temps des huguenots !
C’est l’an onze cent qui lui a donné naissance
après que l’étang eut été aménagé
par le seigneur d’alors auquel l’obéissance
était de mise pour pouvoir y accéder.
Combien a-t-il moulu de sac de blé ou d’orge
ou encore d’avoine ou de tout autre grain ?
On ne saura jamais car si le lieu regorge
de souvenirs muets… plus d’écrits à la main !
Le dix-neuvième siècle a vu sa décadence,
son rendement n’était pas de taille à lutter
contre le modernisme et contre les cadences
des moulins actionnés par l’électricité.
Un jour il a fallu se rendre à l’évidence,
le vieux moulin s’est tu au grand dam du meunier,
qui perdait là son seul moyen de subsistance,
obligé de changer de cadre et de métier.
Il fut abandonné aux vents et aux tempêtes
qui s’acharnèrent à s’attaquer à son toit,
quelques infiltrations commençant par le faîte
se mirent au travail pour pourrir tous les bois.
La charpente céda et les murs s’écroulèrent,
quelques pans plus gaillards défièrent le temps,
sur son squelette enfin les ronces s’installèrent
pour former un amas qui resta fort longtemps !
C’est du château que vint le projet estimable
de sa restauration dans les règles de l’art,
ce qui fut dit fut fait de façon responsable
avec des matériaux, locaux pour la plupart.
Nouvelles fondations, vieilles pierres jointées,
très lourds linteaux de chêne et granit aux appuis,
des fermes à l’ancienne et bien sûr chevillées
et des ardoises pour étancher le bâti.
Un étage est venu couronner tout l’ensemble,
sans le dépareiller, ce qui est important,
c’est une pièce à vivre et où l’on se rassemble
pour se retrouver juste au niveau de l’étang.
Cette restauration est une réussite,
à la voir on ressent vraiment un effet bœuf,
le tout s’intègre en plus dans un splendide site :
il revit aujourd’hui … Le Moulin de Guiboeuf !
Pierre Dupuis
Photos prises par moi-même
"Comment, d’un petit rien, obtenir une belle chute ? " Le: poème du jour de ... Pierre
Image du net modifiée
Comment, d’un petit rien,
obtenir une belle chute ?
« Rien ».
Tu prends le mot
et tu tripotes ses voyelles,
un peu comme le bas du dos
d’une charmante demoiselle.
Le « i » gaillard saute le « e »
et vient flirter avec le « n »,
mais le « e » n’a aucune haine :
son voisin l’accueille et le serre
… voisin qui ne manque pas d’air !
Voilà comment, mine de rien,
avec un « rien » tu as fait « rein » !
Je te loue et te dis bravo :
je l’aime bien ce nouveau mot !
J’adore l’avoir sous la main,
il est aussi doux que satin
et quand parfois il se fait dur,
c’est que ça va chauffer … c’est sûr !
Car :
Au dos de « rein », il y a « aine »,
petit jardin où l’on promène
un petit doigt vraiment sans gène
chez les Céline ou les Marlène !
J’arrête là
car je suppute
qu’il n’y a pas
plus belle chute :
de « rien » à « rein »
… jolie culbute !
Pierre Dupuis
Nogent en Haute-Marne, un haut lieu de la coutellerie. Un poème de vacances de Pierre : "L’épopée de Jeannot de Nogent,"
Second devoir de vacances !
Bon, celui-ci a été long à venir
mais … le voici !
Image du net modifiée
L’épopée de Jeannot de Nogent,
Préambule :
Je m’en vais vous conter l’histoire
d‘un certain Jeannot de Nogent,
ce qu’aucun livre, c’est notoire,
n’a pu vous relater avant !
Les érudits vont bien sourire
en lisant cette affirmation,
je subodore qu’ils vont dire :
« Si c’était vrai, nous le saurions ! »
Afin de ne fâcher personne
je vais me fendre d’un aveu :
très souvent mon esprit s’adonne
à ce genre de petit jeu !
J’ai donc créé de toutes pièces
ce personnage haut en couleurs,
pas du tout à l’emporte-pièce
mais au contraire en fignoleur !
Clin d’œil à la coutellerie,
qui pour le coup m’a inspiré,
bannissez toute fâcherie
… surtout celle à couteaux tirés !
Je vais vous brosser son portrait
en y glissant, sans fourberie,
des mots, des termes qui on trait
à cette grande confrérie.
Le jeu est de les dénombrer,
dans le fond c’est assez commode,
je les ai juste saupoudrés
sans utiliser de méthode !
Tous les gens de la profession
ou bien ceux qui s’y intéressent,
trouverons sans complication,
j’en suis certain, je le professe !
L’histoire :
C’était il y a très longtemps,
dans la campagne Haute-Marmaise,
dans les années mille huit cent,
quelques brigands prenaient leurs aises.
Dans le pays de Bassigny,
haut lieu de la coutellerie,
un homme aidant les démunis
défiait toute gendarmerie.
Il avait appris à Nogent
dans une très vieille boutique
l’art de fabriquer, exigeant,
des couteaux de style authentique.
Riches fermes ou bien châteaux
recevaient souvent sa visite,
les fermiers et les hobereaux
lui cédaient leur bourse très vite !
Ces gens-là en avaient bien peur
et certains connaissaient les affres
car s’il n’était pas un tueur
il laissait souvent des balafres !
Un poinçon de fabrication,
toujours placé sur la joue droite,
pour forger sa réputation :
publicité ma foi adroite !
Portrait :
Profil en lame de couteau
mais pas de petite virole,
on apercevait le pommeau
d’un surin … pas du Laguiole !
Sur crâne un chapeau rivé
comme une mitre sur la tête
d’un évêque ou bien d’un curé
du temps où ils faisaient la fête !
Des yeux clairs et un teint recuit,
des nerfs d’acier, une conscience,
un assez petit gabarit
mais une impression d’efficience !
Un caractère bien trempé
avec du tranchant à revendre,
pas du genre à vouloir ramper :
plutôt se battre que se rendre !
Petit mais du genre retors,
regard balayant l’assemblée,
prêt à bondir comme un ressort
et à en découdre d’emblée !
Absolument hors de question
pour lui d’être pris pour un manche,
au couteau il était champion :
parfois il fallait que ça tranche !
Dans le genre Robin des bois,
mais sans flèche, juste une lame,
un étui mais pas de carquois
et le succès auprès des femmes !
Il était très souvent à cran
quand il côtoyait la misère,
le manque d’équité flagrant
entre les gens, selon leur sphère.
Il tint pendant presque vingt ans
tête à toute la bourgeoisie
puis tomba dans un guet-apens
ourdi par pure jalousie.
Il fut trahi par un ami
qui n’apprécia pas que la femme
qu’il aimait en catimini
puisse lui déclarer sa flamme !
Balles contre simple couteau :
pas une seule ombre de chance !
Sa lame resta au fourreau,
c’était plié, perdu d’avance !
Le jour où il fut enterré
la place était noire de monde,
les pauvres étaient désespérés
des lieues et des lieues à la ronde !
Tel était Jeannot de Nogent,
un brigand mais une grande âme,
providence des pauvres gens,
rêve secret de bien des dames !
Pierre Dupuis
Cet exercice est terminé,
ai-je réussi mon ouvrage ?
Vous qui l’avez examiné,
que pensez-vous du polissage ?
Battre le fer quand il est chaud
est une excellente devise,
je ne dis jamais « peut me chaut ! » :
si vous le voulez … je révise !
Mais …
Je pense que ce court récit
est dans l’ensemble assez crédible ?
Dans tous les cas : un grand merci
pour m’avoir lu … j’y suis sensible !
Couteau le Nogentais (image du net)