poesie
Cézanne, "Le buveur" vu par Pierre ...
Après le fumeur ( http://rotpier.over-blog.com/article-le-fumeur-de-paul-cezanne-vu-par-pierre-double-sonnet-119631675.html ) voila « Le buveur ».
Je suis un peu les deux à la fois mais … avec modération !
Le buveur,
Où en est-il de ses pensées ?
Où en est-il de l’alcool bu ?
Ce n’est pas son premier abus,
c’est une longue traversée.
.Pour quelle cause ou quelle femme
en est-il arrivé à ça ?
Pourquoi a-t-il franchi le pas
qui passe du plaisir au drame ?
Il n’écluse que du vin rouge,
un vin de piètre qualité
mais il en boit en quantité
et toujours dans le même bouge.
Il arrive par la grand route,
personne ici ne le connaît,
certains le disent polonais
mais tout le monde est dans le doute.
Il passe des journées entières
à boire sans paraître soûl,
le soir il tient toujours debout
quand il salue la gargotière.
Jamais il ne parle à personne,
avec sa bouteille il est seul,
il le sera jusqu’au linceul,
jusqu’à ce que la mort le sonne.
Alors sa place sera vide,
les tâches rouges sur le bois
disparaîtront au fil des mois
tout comme cet homme impavide.
Il est possible que la table
se souvienne longtemps de lui,
qu’elle ait eu sans faire de bruit
une relation incroyable !
Le simple contact de son coude
a peut-être été suffisant
pour que des liens fort apaisants
entre lui et elle se soudent !
Les objets savent bien des choses,
ils sont détenteurs de secrets,
mais ils sont tout à fait discrets
et savent garder bouche close !
Il arrive que les poètes
s’en fassent de très bons amis
et il est couramment admis
qu’ ils fassent de longues causettes !
Pierre Dupuis
" Le fumeur " de Paul Cézanne vu par ... Pierre ... double sonnet !
Préambule :
Le personnage peint par Paul Cézanne n’est peut-être pas celui que je brosse au travers de ce double sonnet, mais il aurait pu l’être … il n’y a pas de fumée sans feu.
Pierre
Paul CEZANNE 1839-1906
- "Le Fumeur" ou "L'Homme à la pipe"
- Huile sur toile 92 cm x 73 cm
- Peint vers 1895
- Localisation: Moscou, musée Pouchkine
Le fumeur
ou
Il n’y a jamais de fumée sans feu,
Sonnet premier :
La pipe songeuse à la bouche,
la tête calée dans la main,
il ne pense pas à demain :
avec son passé il s’abouche.
Il revoit la sainte-nitouche
qui avait croisé son chemin,
regard hardi, bouche carmin,
qui ne valait pas sa cartouche.
Elle l’avait embobiné,
séduit, trompé et puis ruiné,
conduit tout droit à la galère.
Simple justice pour le coup
quand lors d’un sursaut de colère
il lui avait tordu le cou.
Sonnet second:
C’est pour la faire disparaître
qu’il avait allumé un feu,
lui le calme, le grand taiseux
qui ne laissait rien transparaître.
Pas disposer à comparaître
ni à faire le moindre aveu
pour cet acte délictueux
mais juste il faut le reconnaître.
C’est ainsi qu’il jugeait le fait,
pas de faute, pas de méfait,
juste une question de principe.
Depuis ce jour - plus de dix ans ! -
il s’était remis à la pipe
trouvant son nuage apaisant.
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Mon ami le mur," de ... Pierre
Aujourd’hui : pas de coffrages et pas de béton pour moi !
Les dictons du jour :
« C’est au pied du mur qu’on voit le maçon »
Et aussi :
« C’est au pied du mur qu’on voit le garçon »
Bonne chaude journée à tous… au pied du mur ou pas !
Image du net
Mon ami le mur,
En lui faisant la courte échelle,
je n’étais pas très innocent,
j’avais vu que la demoiselle
avait un beau tempérament !
Le tissu de sa minijupe
était vraiment très riquiqui,
elle en était - pour sûr ! - pas dupe
et en dessous c’était exquis !
J’ai cultivé la maladresse
faisant semblant de la lâcher,
ma main a glissé sous ses fesses
et a rampé sans la fâcher !
Poussant plus loin mon avantage,
j’ai vérifié qu’elles étaient deux !
Quant à leur ligne de partage :
j’ai failli me crever les yeux !
Nous avons perdu l’équilibre,
le mur que nous voulions franchir
nous a glissé : « Vous êtes libres,
il vous reste à vous affranchir ! »
C’était un mur plein de sagesse
qui connaissait les amoureux
et à son pied la mousse épaisse
formait un lit des plus moelleux !
;
Nous cultivions l’obéissance
- il fallait bien obtempérer ! -
nous avons fait mieux connaissance,
sans chercher à se modérer !
J’ai fait beaucoup de courte échelle
et le mur m’a toujours aidé,
quand je changeais de demoiselle
il ne semblait pas offusqué !
Mon vieux mur est toujours solide,
je viens le voir de temps en temps,
moi je ne suis plus si valide :
ma courte échelle a fait son temps !
A chacune de mes visites
il me dit invariablement :
« Tu n’amènes plus de petite,
ça me plaisait énormément ! »
Il est vraiment resté robuste
mais sa tête part à vau-l’eau :
Alzheimer ! Ce n’est pas juste !
Même les murs ont leurs fardeaux !
Un jour je viendrais le rejoindre
ne sachant plus très bien pourquoi,
en observant la lune poindre
nous n’auront plus le moindre émoi !
Il sera temps que je trépasse,
je ne veux pas de ces fauteuils
où l’on dépose, où l’on entasse
des corps déjà en demi-deuil !
J’aimerais bien que l’on m’enterre
au pied de mon fidèle ami,
un peu de mousse, un peu de terre :
qu’irais-je faire au paradis ?
Pierre Dupuis
Canicule, petite piqûre de rappel : " Hécatombe, " un poème de ... Pierre écrit en 2003 !
Bonjour à tous !
Je me fais rare en ce moment sur les blogs, mais je ne suis pas encore mort déshydraté par la canicule, même si ce n’est pas du tout bon pour moi et que le soleil est un vieil ennemi !
Je suis absent pour causes diverses et notamment de gros travaux chez un de mes fils !
En attendant, je vous mets une petite piqûre de rappel sur la canicule de 2003 en France été en Europe :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canicule_europ%C3%A9enne_de_2003
Bonne lecture … à l’ombre !
Ecrit en 2003 ...
Image travaillée par moi-même
Hécatombe,
.
Il faisait chaud … très chaud !
La nature avait certainement une dent
- ce n’était pas possible autrement ! -
contre les hommes !
Un vieux compte à régler avec les fils d’Adam !
Et … sûrement pas une histoire de pomme !
Plutôt une histoire d’accroc.
Ce fameux accroc
dans la vaporeuse parure d’ozone
de notre bonne vieille Terre !
Le soleil avait bien vu la brèche
qui avait envoyé ses rayons
- gigantesques bataillons d’Amazones ! -
décocher leurs traits brûlants !
En dessous, tout grillait :
l’herbe, les plantes, les arbres,
les animaux et les hommes !
Et, comme toujours, les plus faibles trinquaient.
Animal intelligent, l’homme réagissait.
On s’occupait activement des plus jeunes,
mais des vieux, on n’avait pas toujours le temps,
ou ils ne se plaignaient pas trop,
ou bien… on les avait tout simplement oubliés !
Alors, ils tombaient comme des mouches,
desséchés, pareils aux vieilles souches
dont l’écorce se fendille avant de se détacher.
La nature - en représailles peut-être ? -
avait décidé cette naturelle,
implacable et brûlante euthanasie.
Toute guillerette, la mort faisait sa moisson :
il est vrai que c’était de saison !
Mais… tout à son souci de bien faire
- remarquait-on dans les hautes sphères ! -
elle y mettait quand même une indécente frénésie !
Il faisait chaud … très chaud
… dans les ministères !
Les responsables, qui n’avaient rien vu venir,
ne savaient plus comment s’en sortir !
L’opinion publique attendait des explications,
on lui disait : « nous avons pris toutes les dispositions ! »
Bref, on tentait de l’emberlificoter !
Il faisait chaud … très chaud
… dans les ministères :
les fusibles commençaient à sauter !
.
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Le gîte de Verneiges," ... de ... Pierre
Je profite d’un petit moment de répit pour vous mettre un second devoir de vacances … beaucoup plus sérieux que la légende de Verneiges !
Photo de moi-même
Le gîte de Verneiges,
Il existe un endroit en Creuse
- dans le nord-est, soyons précis ! -
où la nature généreuse
est un vrai remède aux soucis !
Niché dans le pays Combraille,
c’est un lieu calme et reposant :
jamais personne ici ne braille
ce qui serait fort déplaisant !
La faune aquatique est muette,
les oiseaux chantent à plaisir,
fort bien graissée la girouette
obéit au vent à ravir !
De loin en loin dans les prairies
parviennent quelques meuglements,
pour des oreilles averties,
aussi quelques hennissements.
Si pour vous le bruit de la ville
est indispensable … fuyez !
Ici tout est calme et tranquille,
vous allez sûr vous ennuyer !
Mais si vous aimez la campagne,
les arbres, les prairies et l’eau,
l’endroit sera votre cocagne
… il l’est déjà pour les oiseaux !
C’est un chalet très sympathique
qui fait face à un bel étang
où la palette chromatique
se reflète en fonction du temps.
Un endroit de villégiature
où l’on oublie les embarras,
un bijou en pleine nature
qui vaut sont pesant de carats !
Ne craignez surtout pas de piège,
louez ce gîte situé
sur la commune de Verneiges
car là, l’air n’est pas pollué !
Pierre Dupuis
Photo de moi-même
Blog en pause pour cause vacances du ... Rotpier !!!
Robinson pris au piège,
;
Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi - oublié tous les cours ! -
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
.
J’ai toujours détesté les « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but - c’est ce que je réprouve ! -
que de donner à boire aux soûles discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
;
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
- un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
;
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour - le langage s’entend ! -
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
- sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
- c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
;
C’est après le repos - que toute joute implique -
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa - parenthèse immobile -
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -
d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté.
.
Effet papillon : une autre version ! Le poème du jour " Métamorphose " de ... Pierre !

J’étais en ce temps là, un explorateur des plus novices mais j’avais déjà la fibre aventurière.
Métamorphose,
Elle avait, sans secret,
un joli petit bouton rose
sur le nez !
Elle avait, en secret,
deux jolis petits boutons roses
aux bouts de ses nénés !
Et moi, plus tout à fait un saint,
j’avais obtenu un blanc-seing :
j’avais le droit
de m’amuser avec les trois
… les trois à la fois !
Trois petits boutons roses
c’est bien !
Pourtant … pourtant cela devient
un peu énervant à la fin !
Alors, passant à autre chose,
j’entrepris de faire l’inventaire
de tout ce qui pouvait être rose.
Et, pourquoi le taire,
j’ai découvert
une délicate,
une merveilleuse,
une somptueuse
variété de rose !
Rose, qu’aucun papillon
n’avait jamais butiné.
Alors, instinctivement,
innocemment polisson,
je m’appliquais avec délectation
à ma métamorphose :
je devins … papillon !
Pierre Dupuis
Coloquintes : " Amours coupables … au jardin ou ... comment naquirent les coloquintes, " un poème de Rotpier le jardinier !
Parce qu’il y a bien une raison
pour que les coloquintes soient si biscornues !
;
Amours coupables … au jardin
ou … comment naquirent les coloquintes,
.
Un beau matin dans un jardin
qui s’éveillait sous la rosée,
un cornichon très très coquin
fit une cour des plus osée !
.
Le baratin de ce gredin
s’adressait à une citrouille
de très jeune âge, au nez mutin
mais innocente: oh! la fripouille !
.
La belle avait la peau satin,
des yeux luisants, quant à la taille,
lui, mesurait douze fois moins
et … c’était là toute la faille !
;
Mais en amour, c’est bien connu,
la raison n’a que peu de place !
De leurs ébats très saugrenus,
il en est resté une trace :
.
Un beau matin dans le jardin,
la belle qui était enceinte
donna le jour à huit bambins
tout biscornus : des coloquintes !
Rotpier
.
Poésie, le poème du jour : "Heureux qui comme cul lisse," ... un poème de Joachim ... euh ... non ! de ... Rotpier
Nota :
Je le repasse une fois par an … cela ne fait pas un pli !
Laissez moi votre avis en … coulisse !
Prenez Joachim et Pierre
… du Bellay et Ronsard, bien sûr !
Prenez « Heureux qui comme Ulysse » du premier,
pour la forme et « Mignonne allons voir si la rose »
du second, pour l’esprit et vous obtenez la synthèse :
« Heureux qui comme cul lisse » de … Rotpier !
Un peu sonnet quand même le gars ... non ?
.
Montage du Rotpier
... enfin ... bidouillage du Rotpier !
Heureux qui comme cul lisse,
Bien heureux le cul lisse avide de voyages
qui s’affranchit du joug de sa lourde toison
et qui s'offre aux regards bien plus que de raison,
se prêtant aux plaisirs de nombreux essayages.
Qu’il en profite à fond, en ville ou au village,
dans les champs, dans les bois, à la belle saison
ou bien sous l’édredon à la défeuillaison :
il aura moins d’attrait quand il prendra de l’âge.
Même en gardant toujours son coté audacieux,
il aura plus de mal à attirer les yeux.
Les rides seront là sur sa peau moins affine
qui faisait que les gars en perdaient leur latin
devenant pour le coup presque tous chauds lapins
et le faisaient reluire autant que pierre fine !
Rotpier
Le poème du jour : "Souffleur de vers" de ... Pierre
Image du net
Souffleur de vers,
J’aime jouer avec les mots,
je les prends et je les assemble
et certains vont si bien ensemble
qu’ils brillent comme des émaux !
Pour peu que je sois inspiré,
je les dispose en un bel ordre
« Allez mes beaux : pas de désordre ! »
et ils le font sans soupirer !
Quand je les ai bien à ma main,
j’attends le clin d’œil de ma muse
et dès que je l’aie je m’amuse
sans attendre le lendemain !
Si jamais ils sont de travers,
je les ordonne et les aligne
impeccablement sur des lignes
qui peu à peu deviennent vers !
Je cherche à garder les meilleurs,
j’en ajoute ou bien j’en supprime
jusqu’à ce que l’ensemble rime :
parfois je suis très pinailleur !
Si l’un d’eux marche à cloche-pied,
je le repère et l’apostrophe,
je le soigne au sein de sa strophe
pour qu’il ne soit plus estropié !
Puis vient le moment excitant
où règne une grande harmonie,
où disparaît toute atonie
et ils s’élancent en chantant !
Uniquement a capella,
j’ignore tout de la musique,
ce serait pourtant fantastique
de leur faire ce cadeau-là !
En attendant ils sont heureux
de chanter et de vivre ensemble,
jamais ils ne se désassemblent
à l’image des amoureux !
Je ne suis qu’un petit rimeur,
un pisse-copie de la strophe,
mais loin d’être une catastrophe
cela suffit à mon bonheur !
J’écris du poème à trois sous
et si certains en valent quatre,
je ne descends pas quatre à quatre
pour allez le crier partout !
Printemps, été, automne, hiver,
je les offre à qui veut les lire
je les donne à qui veux les dire :
je ne suis qu’un souffleur de vers !
Pierre Dupuis
Post-scriptum :
Si malgré mon application
vous trouviez une anomalie,
soyez amène je vous prie :
soufflez-moi votre suggestion !