poesie
Le poème du jour: "Quand les dés sont pipés," de ... Pierre
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Quand les dés sont pipés,
Il l'avait rencontrée ... par hasard.
... Encore qu'il n'aimait pas le mot "hasard",
il lui préférait "destinée"
... c'est plus joli "destinée" !
Cela rime avec belle matinée
ou bien, belle journée !
Tout comme rosée du matin rime avec teint !
ou encore
... enfin, il l'avait rencontrée.
Quand je dis" rencontrée"
c'est exagéré
... ils s'étaient croisés
simplement croisés.
Et, "ils" ne se résumait pas à eux deux
... hélas !
Il avait croisé une joyeuse bande
menant grande sarabande
dont elle était l'un des centres d'intérêt.
Elle riait aux plaisanteries des autres,
garçons et filles,
certaines étaient poivrées - les plaisanteries ! -
d'autres étaient franchement grivoises
... il en était gêné
... elle pas.
Leurs regards, eux, ne s'étaient pas croisés
... enfin ... pas franchement.
Elle ne devait pas manquer de prétendants
tant elle était belle !
Elle devait en avoir à la pelle !
Il lui avait semblé pourtant
qu'elle tenait ses distances
... impression ou espérance ?
Il lui avait plu d'y croire... vraiment.
Il se raccrochait à cette sensation première
comme un papillon à la lumière
... quitte à se brûler les ailes.
Quel âge avait-elle ?
... Difficile à dire.
Entre femme et demoiselle
la différence est ténue.
Il opta pour vingt ans.
De nos jours, à vingt ans,
les filles ne sont plus des ingénues.
Mais peut-être avait-elle un peu plus ?
De nos jours, à la trentaine,
bien des femmes courent encore la prétentaine
... des hommes aussi, ne soyons pas obtus.
Son jugement vagabondait
... il était incapable de trancher
et de toute façon, à quoi bon ?
A quoi servait tout ce cinéma
alors qu'il ne la reverrait sûrement pas !
Pourtant il la revit... par hasard
... non ! Pas par hasard !
Il n'y a pas de hasard quand on revient
tous les jours au même endroit,
à la même place, sur le même chemin.
Quand à la destinée
... n'en parlons plus !
Elle a bon dos la destinée
quand on a pipé les dés !
Toujours est-il qu'il l'avait revue
et cette fois-ci, elle était seule
... seule et toujours aussi belle !
Il s'était arrangé pour passer devant elle
et leurs regards s'étaient croisés,
vraiment croisés,
... un bref instant, un bref instant seulement.
Juste le temps d'un bonjour esquissé du bout des yeux
... du bout des lèvres
et ... quelles lèvres !
Il revenait tous les jours
et il la revoyait souvent,
il y passait beaucoup de temps !
Alors, la destinée ... mes fesses !
Et, elles étaient belles les siennes !
... Pas du genre qui s'affaissent !
Bien moulées dans un petit jean serré,
il l'avait remarqué quand il s'était retourné
... il se retournait toujours d'ailleurs
... elle pas.
Et puis un jour il l'avait croisée
mais elle n'était plus seule
... elle était accompagnée.
Elles se tenaient par la main
... toutes deux
... simplement... tous simplement.
Elle l'avait salué en souriant
... pas méchamment
... il lui avait même semblé voir
sur le visage un peu de compassion
... enfin, il lui avait plu d'y croire.
Il ne revint plus,
Il ne la revit plus.
Quel gâchis ! Quel gâchis pour lui !
Une beauté comme la sienne !
Belle de la tête aux pieds et lesbienne !
Alors toi, la destinée, espèce de traînée,
tu rimerais mieux avec espérance assassinée !
Comme toi, le hasard, avec poignard !
Car enfin ...
Mais... mais à quoi bon s'emporter
quand, depuis le départ
on a pipé les dés.
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Quand les dés sont pipés,
Il l'avait rencontrée ... par hasard.
... Encore qu'il n'aimait pas le mot "hasard",
il lui préférait "destinée"
... c'est plus joli "destinée" !
Cela rime avec belle matinée
ou bien, belle journée !
Tout comme rosée du matin rime avec teint !
ou encore
... enfin, il l'avait rencontrée.
Quand je dis" rencontrée"
c'est exagéré
... ils s'étaient croisés
simplement croisés.
Et, "ils" ne se résumait pas à eux deux
... hélas !
Il avait croisé une joyeuse bande
menant grande sarabande
dont elle était l'un des centres d'intérêt.
Elle riait aux plaisanteries des autres,
garçons et filles,
certaines étaient poivrées - les plaisanteries ! -
d'autres étaient franchement grivoises
... il en était gêné
... elle pas.
Leurs regards, eux, ne s'étaient pas croisés
... enfin ... pas franchement.
Elle ne devait pas manquer de prétendants
tant elle était belle !
Elle devait en avoir à la pelle !
Il lui avait semblé pourtant
qu'elle tenait ses distances
... impression ou espérance ?
Il lui avait plu d'y croire... vraiment.
Il se raccrochait à cette sensation première
comme un papillon à la lumière
... quitte à se brûler les ailes.
Quel âge avait-elle ?
... Difficile à dire.
Entre femme et demoiselle
la différence est ténue.
Il opta pour vingt ans.
De nos jours, à vingt ans,
les filles ne sont plus des ingénues.
Mais peut-être avait-elle un peu plus ?
De nos jours, à la trentaine,
bien des femmes courent encore la prétentaine
... des hommes aussi, ne soyons pas obtus.
Son jugement vagabondait
... il était incapable de trancher
et de toute façon, à quoi bon ?
A quoi servait tout ce cinéma
alors qu'il ne la reverrait sûrement pas !
Pourtant il la revit... par hasard
... non ! Pas par hasard !
Il n'y a pas de hasard quand on revient
tous les jours au même endroit,
à la même place, sur le même chemin.
Quand à la destinée
... n'en parlons plus !
Elle a bon dos la destinée
quand on a pipé les dés !
Toujours est-il qu'il l'avait revue
et cette fois-ci, elle était seule
... seule et toujours aussi belle !
Il s'était arrangé pour passer devant elle
et leurs regards s'étaient croisés,
vraiment croisés,
... un bref instant, un bref instant seulement.
Juste le temps d'un bonjour esquissé du bout des yeux
... du bout des lèvres
et ... quelles lèvres !
Il revenait tous les jours
et il la revoyait souvent,
il y passait beaucoup de temps !
Alors, la destinée ... mes fesses !
Et, elles étaient belles les siennes !
... Pas du genre qui s'affaissent !
Bien moulées dans un petit jean serré,
il l'avait remarqué quand il s'était retourné
... il se retournait toujours d'ailleurs
... elle pas.
Et puis un jour il l'avait croisée
mais elle n'était plus seule
... elle était accompagnée.
Elles se tenaient par la main
... toutes deux
... simplement... tous simplement.
Elle l'avait salué en souriant
... pas méchamment
... il lui avait même semblé voir
sur le visage un peu de compassion
... enfin, il lui avait plu d'y croire.
Il ne revint plus,
Il ne la revit plus.
Quel gâchis ! Quel gâchis pour lui !
Une beauté comme la sienne !
Belle de la tête aux pieds et lesbienne !
Alors toi, la destinée, espèce de traînée,
tu rimerais mieux avec espérance assassinée !
Comme toi, le hasard, avec poignard !
Car enfin ...
Mais... mais à quoi bon s'emporter
quand, depuis le départ
on a pipé les dés.
Le poème du jour : "C'est un secret de polichinelle" de ... Pierre
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C'est un secret de polichinelle,
On pouvait y passer la nuit.
En ces temps-là les jeunes filles
redoutaient qu'on les déshabille :
l'art demandait un tac inouï !
Le cadeau n'était pas gratuit :
sous roche il y avait anguille
et à se montrer trop gentilles
elles risquaient de gros ennuis !
Il n'y avait pas la pilule,
c'était un jeu de funambules
qui souvent menait au mouchoir !
Elles priaient, les demoiselles,
pour ne pas qu'un polichinelle
vienne loger dans leur tiroir !
Pierre Dupuis
Image du net
C'est un secret de polichinelle,
On pouvait y passer la nuit.
En ces temps-là les jeunes filles
redoutaient qu'on les déshabille :
l'art demandait un tac inouï !
Le cadeau n'était pas gratuit :
sous roche il y avait anguille
et à se montrer trop gentilles
elles risquaient de gros ennuis !
Il n'y avait pas la pilule,
c'était un jeu de funambules
qui souvent menait au mouchoir !
Elles priaient, les demoiselles,
pour ne pas qu'un polichinelle
vienne loger dans leur tiroir !
Pierre Dupuis
J’ai deux mots à vous dire … enfin … un peu plus ! Le poème du jour : ” Jeux de mots sur mots dits et mots mis ! ” de … Pierre !
Le tout servi avec deux strophes
de plus que la dernière fois !
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Jeux de mots
sur mots dits et mots mis !
Je m’en vais vous parler de mots :
j’ai quelques mots, tôt à vous dire !
Les mots tard seront pour tantôt,
pour les mots laids, je crains le pire !
J’ai des mots mis bien de coté
et j’ai aussi des mots dits « fiables »,
qui servent bien pour papoter,
en pyramide et permutables !
Quand, d’un seul coup, un bon mot naît,
on se réjouit de sa naissance,
le nain fait « ah ! » et c’est parfait
quand c’est un mot de bonne essence !
Des mots d’Elle qui vont chantant,
même jaloux - pas de délire ! -
ne brisez pas des mots charmants :
n’allez pas casser des mots « lyre » !
Il y a aussi les mots « cas »
qui ne sont pas tous de la crème !
Méfions nous aussi des mots las
qui tendent parfois à l’extrême !
" Allah akbar " il a bon dos
quand des mots dits sont des menaces,
pour ces gars-là pas de cadeaux :
il faudra bien qu'on les terrasse !
J’ai en réserve d’exquis mots
avec date de garantie !
Je les garde dans mon frigo
pour une fraîche poésie !
Je possède de maxi mots,
des longs comme un jour de tristesse,
d’autres que certains disent gros
et qui riment bien avec fesses !
Si un mot erre presqu'à poil
il risque une très grosse fièvre,
la caresse à rebrousse-poil
tend toujours à le rendre chèvre !
Surveillons de près les mots dits :
ne déversons pas de mots « bile »,
ceux qui attisent les conflits
sans qu’il y ait de vrais mobiles !
Evitons la recrudescence
des mots tirés par les cheveux :
les mots « tifs » sont la quintessence
de deux fois rien coupé en deux !
N’allez pas railler ces mots mis,
les jeter dans un sarcophage :
vous ne seriez plus mes amis
car ce serait un bizutage !
Si vous jetiez mes mots lestés
de grosses pierres à la flotte,
j’en viendrais à vous molester
à coups de pieds et de calottes !
Menacés d’être excommuniés
mes mots hurleraient dans les rues
en criant comme poissonniers :
car malmenés bien des mots ruent !
Ne me balancez pas vos mots
en plein nez ce serait dommage,
je ne veux pas de bris de mots :
je pourrais en faire un fromage !
Ne déclanchez pas de big-bang
en me balançant des injures
car souvent façon boomerang
on les reprend dans la figure !
Je ne vais pas vous embarquer
plus en avant dans ma spirale,
quand vous allez m’apostropher :
je ne veux pas que vos mots râlent !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Le ni-ni" de ... de Rotpier et de ... Pierre!
Le ni-ni
ou
Tout, tout, j' vous dirais tout sur le ni-ni
... et même un peu plus !
Du ni-ni je vais vous parler,
vous en aurez plein les oreilles,
ça ronflera pire qu'abeille
chaque fois qu'il faudra voter !
Deux syllabes pour s'amuser
et j'en ai invité plein d'autres,
si jamais vous avez les vôtres
passez-les moi pour en user !
C'est donc bibi qui va bosser,
pas la tata ni la mémé
ni la mama ni le pépé,
ni la nana aux gros nénés!
Lili non plus - pas sans tutu ! -
en f' sant pipi ell' l'a perdu !
ell' l'a cherché avec Lulu
mais pas trouvé ça c'est cucul !
Les conneries c'est mon dada,
les bobos en sont tout baba !
Ils disent : " Tout ça c'est caca,
ce type là il est gaga ! "
Moi je leur dit : " Non les gogos,
je n' suis pas un affreux jojo,
je n' suis pas non plus un zozo,
allez retournez au dodo !
Tous les Toto, tous les Riri,
laissez tranquilles vos zizis,
ne leur serrez pas le kiki,
ce ne serait pas très mimi !
Voila c'est tout mes bons amis
et si jamais c'est tout pourri,
pour le ni-ni vous voterez :
ni le Pierre ni le Rotpier !
Je sais ça ne vole pas haut
mais ça ne fait pas de bobos,
pas de dégâts collatéraux
... c'est déjà ça pour vos cerveaux !
C'est un poème déjanté
qui permet un peu d'oublier
les combines des politiques
et leurs paris acrobatiques !
Le ni-ni est très dangereux,
il peut conduire au venimeux
chemin menant droit au fascisme
empruntant la case racisme !
D'autres peuples en d'autres temps
ont déjà écouté les chants
des sirènes du populisme
et goûté à l'obscurantisme !
Et c'est après - ainsi-soit-il -
qu'ils ont compris tout penauds qu'ils
se l'étaient bel et bien fait mettre
et pas d'un ou deux centimètres !
Mais je commence à déraper !
Comment vais-je me rattraper ?
J'étais parti sur le ni-ni
et me voilà en pleins lazzis !
Mais tous comptes faits peu importe,
je vais où mon esprit me porte,
tantôt sérieux, tantôt farceur
mais plus rarement encenseur !
Mon avantage en politique
c'est que je peux être caustique
sans épargner de candidats
... car moi je ne postule pas !
Je ne suis candidat à rien,
sauf à vous faire rire un brin
ou vous tirer presqu'une larme :
pour cela je choisis mes armes !
Pourquoi chasser le naturel
puisqu'il se repointe tel quel ?
Je ne suis pas prêt de renier
ni le Pierre ni le Rotpier !
Pierre et Rotpier
Le poème du jour : " Le heurtoir, " de ... Pierre
Elle attendait
… elle était là
… suspendue au bon vouloir
... au bon vouloir
d’un simple heurtoir … bleu…
Photo de Marie
Le heurtoir,
Elle était là … juste derrière !
Phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait,
redoutant l’ultime marche arrière,
… non croyante … elle priait !
L’épreuve était douloureuse :
allait-il venir ou pas ?
Elle n’était plus qu’une amoureuse
qui avait jeté sur ses ans l’omerta.
A peine quelques cheveux blancs
et une allure fière.
Une existence sans vraiment de cadeaux,
un âge où la vie peut encore se refaire,
après … rideau !
Pas de judas au travers de la porte :
tout dépendait du heurtoir !
Allait-il rester sonorité morte
ou bien retentir comme battoir ?
Elle s’était promise une chose :
ne pas entrebâiller l’huis !
Attendre, attendre jusqu’à l’overdose
… attendre que ce soit lui !
Elle était là, presque dans le noir,
phalanges de craie,
elle attendait.
Elle attendait
… se demandant si son cœur tiendrait
au tout premier coup de heurtoir.
Elle était là
… suspendue au bon vouloir
au bon vouloir d’un simple heurtoir … bleu,
bleu comme le pâle azur de ses yeux.
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Quand il est l'heure" ... un poème de Pierre !
Image du net modifiée par mes soins
Les années qui passent pèsent
lourd sur le plateau " passif "
de la grande balance de la vie...
.
Quand il est l'heure,
Regarde-toi bien dans la glace
et souviens-toi des petits vieux
dont tu trouvais les yeux chassieux
et disais : " Oh ! C'est dégueulasse ! "
Oui c'est fou comme le temps passe,
tu trouves les jeunes vicieux,
méchants et irrévérencieux
quand ils se moquent de ta face !
Il est temps pour toi de partir
car ton passif va s'alourdir
et faire pencher la balance !
Ta mine est couleur mâchefer,
n'oppose pas de résistance :
pars sans freiner des quatre fers !
Pierre Dupuis
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Le poème du jour : "Les joueurs de cartes," ... de Pierre
Je vous propose un autre petit exercice poétique
à partir d'un tableau de ... Paul Cézanne, encore lui !
Image du net
Poème brossé autour du tableau de
Paul Cézanne : " Les joueurs de cartes "
peint en 1890-1892 du coté d'Aix en Provence.
Les joueurs de cartes,
Celui qui ne fréquente pas
le lieu et son arrière-salle
peut rester dans la plus totale
ignorance de ces deux là.
Ils sont là, pesamment assis,
chapeau bien visé sur la tête,
veste sur le dos sans manchettes
les avant-bras sur le tapis.
Ils se fondent dans le décor,
à vrai dire ils en font partie
pour eux c'est une garantie :
le calme vaut son pesant d'or.
Le jeu les a rendu taiseux,
déjà pas bavards d'habitude
on devine l'infinitude
de la concentration des deux.
Ils ont fait le vide autour d'eux
et on respecte leur silence,
on évite les turbulences :
on les sait assez chatouilleux.
Sans être vraiment soupe au lait
ils sont capables de colères
qui même pour être éphémères
les rendent sur l'instant mauvais.
On se souvient d'un soir de mai,
de jeunes gens venus en bande
mener joyeuse sarabande
... repartis en pissant du nez !
Ils ne jouent pas pour de l'argent,
le perdant paiera la chopine,
du vin rosé pas de la fine,
ils ne sont pas bien exigeants.
Leurs mouvements sont mesurés,
là aussi ils sont économes,
on croirait de vrais métronomes
tant leurs gestes sont réguliers.
De rares battements de cils,
à peine une esquisse de moue,
parfois un grattement de joue
toute autre expression en exil.
Cela durera jusqu'au soir,
jusqu'à la fin de la partie
sans parole, sans répartie,
sauf à marmonner un bonsoir.
Is reviendront un autre jour
et on leur cèdera la place,
coup de menton pour rendre grâce :
pourquoi faire de longs discours ?
Ils recommenceront le jeu,
bien calés sur leurs lourdes chaises
au calme et ils en sont fort aise :
des taiseux restent des taiseux.
Epilogue :
C'est avec un plaisir certain
que j'ai composé ce poème
à vous de dire ou non " Je l'aime ! " :
vous avez les cartes en main !
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Belles épineuses," (sans jeu de mots) de ... Pierre
Roses de mon jardin ... photo prises l'année dernière !
Préambule Baudelairien :
Dans une vie antérieure, je fus troubadour.
Pas italien, mais, j’ai quand même plus de souvenirs que si j’avais connu Milan.
Belles épineuses,
Je t’offre, Madame, ces quelques roses
dont les fraîches pétales
à peine écloses
n’ont d’égal
que le délicat velouté de ton teint.
Acceptes-tu, Madame, ce présent
qui ne t’engage à rien ?
Tes joues, rose pale,
s’auréolent doucement.
A quoi jouent tes joues ?
Et tes cils ?
Pourquoi amorcent-ils
ce subtil tangage ?
Me donneraient-ils, en gage,
une bribe d’espoir pour plus loin ?
Tes lèvres, elles,
ne disent rien.
Seras-tu là demain ?
Je t’offre, Madame, ces quelques roses
dont les fraîches pétales
à peine écloses
me donnent l’avant-goût
d’un baiser tendre et frais
que je n’aurais peut-être jamais.
Mais …
Je me sauve, Madame !
Ce n’est point ma verve qui se tarit,
mais mon sixième sens qui m’avertit
de l’arrivée imminente
de votre mari !
Bonsoir Madame.
Pierre Dupuis
Le poème du jour : " La maison du pendu, " de ... Pierre
La maison du pendu de Paul Cézanne 1873
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Poème brossé autour du tableau de
Paul Cézanne : " La maison du pendu "
peint à Auvers sur Oise en 1873 .
La maison du pendu,
Personne n'a jamais pu dire
qui était ce fameux pendu
et pourquoi cet individu
avait décidé de s'occire.
Ce fait a-t-il guidé Cézanne
dans le choix de cette maison
ou avait-il d'autres raisons
que j'ignore en tant que profane ?
A l'époque ils étaient très tièdes
les critiques et les marchands
de tableaux pour cet art naissant :
ils étaient sur la corde raide !
Tous les autres impressionnistes,
les Monet, Pissarro, Renoir,
Sisley broyaient aussi du noir
pour être trop avant-gardistes !
Ils avaient un métro d'avance
pour pouvoir être bien compris
et l'on traite par le mépris
ceux qui ont trop de clairvoyance !
Avec le recul et l'histoire
ils ont du se mordre les doigts
tous ceux qui n'ont pas fait le choix
d'un engouement prémonitoire !
Et qui sait s'il n'y a pas eu
au gré des revers de fortune
chez un de ces marchands d'art une
... nouvelle maison du pendu !
Pierre Dupuis
Lien pour les curieux : link |
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|
Ah! Pornic ... rien que la fin du nom ! ... Le poème du jour : " Du coté de Pornic, " de ... Rotpier
Humez ces odeurs de marée remplies de parfums de varech, de poissons et de moules ...
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Petit clin d’oeil à Baudelaire pour le début (lequel, soit dit en passant, est quand même mort de la syphilis !) et à Rabelais pour le fond. Rabelais dont j’ai dû croiser l’esprit gaillard en visitant Chinon et qui m’aurait certainement pardonné, alexandrins boiteux et rimes en « nic et en « tique » paradoxalement récentes !
Du coté de Pornic,
J’ai longtemps habité sur les quais de Pornic
où des soleils marins déteignaient sur les vieux,
où de vaillants bateaux mouillaient en atlantique
où les filles du port recevaient les messieurs.
Les flux et les reflux ont usé les coutumes
et même si parfois l’on croise des cirés,
les métiers ont changé, modifiant les costumes
dans un choix volontaire ou bien moins désiré.
Les bites d’amarrage ont changé d’habitudes,
oublié les filins qui sentaient le poisson,
elles ont maintenant bien d’autres servitudes
et il arrive qu’un string y frotte son cordon !
Et c’est tout un bonheur pour ces vieilles vaillantes
que d’humer à nouveau la merveilleuse odeur
qui leur fait renforcer leur position saillante :
sublime exhalaison ravivant leur vigueur !
J’ai longtemps habité du coté de Pornic
où des tas de marins se font vraiment très vieux,
où des bateaux usés rouillent en Atlantique,
où les bites du port font toujours des envieux !
Pierre Dupuis
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