poesie
Le poème-fable tout frais du jour : "Mon amour de Rocamadour," de ... Rotpier !
Photo du net !
Poème-fable,
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Mon amour de Rocamadour,
Je l’avais croisée au marché
où elle vendait ses légumes,
ses lapins, ses bêtes à plumes
et je m’en étais entiché !
Plus coincé qu’un godemichet
entre un marteau et une enclume,
devant ses très jolis volumes
j’en étais à me consumer !
Alors un ami de toujours
voyant ma mine déconfite
m’a conseillé d’aller voir vite
le sorcier de Rocamadour !
Ce spécialiste de l’amour
était en fait un vieil ermite
au manteau rongé par les mites
et habitant aux alentours !
Moyennant un petit cachet
et du rhum pour soigner son rhume
et aussi un nouveau costume
il m’assura du plein succès !
Agitant des colifichets
comme il est souvent de coutume,
se coiffant d’un chapeau à plumes
il m’entraina vers les rochers.
.
Nous arrivâmes essoufflés
en un lieu caché par la brume,
quand devant la grotte nous fûmes
il me dit avec gravité :
« Afin d’être heureux en amour
fait ce que je te dis et vite :
marche tout droit, je t’y invite,
dans la grotte à Rocamadour ! »
Péroraison :
J’y ai marché très franchement
puis j’ai glissé en criant « merde ! »
et j’ai même failli me perdre
sans chance d’amour pour autant :
Entre temps un riche marchand
m’avait soufflé ma dulcinée
en à peine une matinée :
j’étais Gros-Jean comme devant !
Il avait acheté l’étal,
mon amour à la fleur de l’âge
et dans le lot son pucelage
ruinant ainsi mon idéal !
Moralité :
Les voyants sont des charlatans,
ils feraient de bons politiques :
même bagout, même pratiques,
ils ont leur place sur les bancs !
Il ne faut pas être naïf,
en voyance ou en politique
ils emploient toujours la tactique
de l’enfumage* collectif !
* Dans un grand souci de correction, j’ai retenu ce mot plutôt qu’un autre qui rimait avec lui.
La fable toute fraîche du jour : " Le petit hameau, le maire et son ego, " de ... Pierre... du Puits d'Avoine !
Lien : https://lesamisdumesnilguilbert.wordpress.com/
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Fable.
Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne peut relever que de l’imagination débridée des lecteurs.
Le petit hameau, le maire et son ego,
Il était un petit hameau
peu habité et très paisible
où les gens vivaient impassibles
loin de la ville et de ses maux.
Peu de nouvelles constructions
pendant des dizaines d’années
et d’un coup la course effrénée
aux nouvelles implantations !
Sous l’égide d’un magistrat
- le tout premier de la commune ! -
qui par bien mauvaise fortune
régnait en petit potentat !
Il avait sa façon à lui
de savoir endormir le monde
en bannissant toute faconde :
ne parlant que pour dire oui !
Un « oui » qui n’engageait à rien
puisqu’il n’y avait pas de trace,
passe le temps et tout s’efface,
roulez jeunesse, tout va bien !
Sa cour suivait allègrement,
par penchant ou par négligence,
sans mesurer les conséquences
de ce quitus assurément !
Il s’asseyait joyeusement
sur les remarques répétées
des gens inquiets de la montée
irréfléchie des habitants !
Jusqu’à ne pas écouter les
services de la Préfecture
lui enjoignant sans fioriture
de réviser ses grands projets !
A se conduire comme ça
alors qu’on est en république,
n’est-ce pas coté juridique
se mettre en dehors de la loi ?
Mais il n’avait pas vu venir
une poignée d’irréductibles
décidés à passer au crible
ses ruses afin d’en finir !
Ils s’attaquèrent tout de go,
bien que ce ne fut pas facile,
aux manœuvres ma foi habiles
de l’homme et de son bel égo !
Jeu du chat et de la souris,
pot de fer contre pot de terre,
des jeux pas très égalitaires
mais où l’on est parfois surpris !
Quand on se moque trop des gens
il faut s’attendre un jour ou l’autre
à trouver quelques bons apôtres
vous en donnant pour votre argent !
Péroraison :
Le temps qui passe le dira,
peut-on inverser un adage
et que ce soit - joli présage ! -
… la souris qui croque le chat ?
Pas de La Fontaine mais de Dupuis quand même !
Dupuis de la rue du Puits d’Avoine… SVP !
" Le haut du bas " : un poème de ... Pierre !
En ces périodes de vastes débats, en voila un de plus qui, je l'espère, vous intéressera ...
Des hauts et des bas, des bas et des hauts,
des bas en haut, des bas en bas : vaste débat ...
Le haut du bas,
Première fois (oh ! quel délice !)
Qu'il m'est permis, depuis le bas,
De remonter ( elle est complice ? )
Ma main si haut le long du bas.
J'entre en tournoi : je suis en lice !
Preux chevalier, prompt au combat !
Mais... Doucement ! Tout en malice !
Ne gâche pas de doux ébats.
Deux bas en haut , pour commencer,
Deux bas en bas : c’est pas gagné !
Faut-il ou pas tout dévoiler ?
Débat sans fin
Et fin débat !
Plus que deux doigts (je me débats)
Pour parvenir, exquis supplice,
A la frontière (oh ! Mon cœur bat)
Entre couture et cuisse lisse.
Et c'est gagné ! J’en suis baba !
Un doux froufrou : les bas coulissent.
Joli travail et chapeau bas !
Pas de voyeurs ! (Le rideau glisse).
Deux bas en haut , pour commencer,
Deux bas en bas : oui ! J’ai gagné !
Fallait-il ou pas dévoiler ?
Débat sans fin
Et fin débat !
Mais…
Pour le moment, j’en reste là,
Elle est en bas, mais n’en a plus !
Je suis en haut ? Je ne sais plus !
J’ai faim du haut et puis du bas !
Et… j’en profit’ puisqu' elle est là !
Le poème du jour de Rotpier, l'impie de service : " Ça ne peut pas faire de mal, "
Ça ne peut pas faire de mal,
Elle avait un penchant certain
pour la religion catholique,
elle jouait les angéliques
dans un milieu très calotin !
Mais elle avait un popotin
plus bouillant qu’un arc électrique,
sa morale était élastique
quand ça lui prenait le matin !
Alors elle allait à confesse
histoire de calmer ses fesses :
le curé était son amant !
On peut être de la calotte
et avoir un besoin pressant
d’ôter sa petite culotte !
Moralité :
Je n’y vois pas d’inconvénient,
ça vaut mieux que la scarlatine
ou que l’invasion clandestine
de morpions chez un communiant !
Broderie au point de croix :
Ce qui m’énerve au plus haut point
c’est le degré d’hypocrisie
des punaises de sacristie
qui s’envoient en l’air dans les coins !
La Manif pour tous, c’est certain,
ne va pas aimer ma satire,
je l’entends d’ici qui soupire
pire que Christine Boutin !
« En vérité je vous le dis
(Là je parodie la très chère
Ludovine de La Rochère)
le Rotpier finira rôti !
Il ira tout droit en enfer,
périra au milieu des flammes
comme un impie, comme un infâme,
sous le regard de Lucifer ! »
Je m’en bats l’œil et puis le dos,
car tout cela n’est que sornettes
elle me casse les burettes
la Ludovine et ses cathos !
Si on ne les arrête pas,
ils vont relancer les croisades
et nous refourguer leurs salades
à grands coups de mea-culpa !
Conséquence :
Je ne me fais pas d’illusions
et je vous en fais confidence :
je ne serais à l’évidence
jamais ministre de Fillion !
Je m’en bats l’œil et puis le dos,
du gars du pays des rillettes
il me fracasse les burettes
le François et tous ses cathos !
"La cubaine bien roulée," un poème de sir Constance ... et aussi un beau délire du Rotpier !
Viva Cuba ... enfin, pas le régime !
La cubaine bien roulée,
Elle était en nuisette
et en petits chaussons.
Moi, j’étais en disette
d’amour et de suçons !
Ma copine Louisette
avait pris sans façon
la poudre d’escampette
avec un franc-maçon !
Le vent, joyeux complice,
prenait aussi son pied :
c’était feu d’artifice
… à part les doigts de pieds !
Le tulle - Oh ! Quel délice ! -
volant comme papier,
montrait du cou aux cuisses
ses trésors au quartier !
Une pareille aubaine
n’étant pas à rater,
j’ai rejoins la sirène
avec vélocité !
« Bonjour, je suis cubaine,
viens on va s’éclater,
dans mon lit je t’emmène
et je vais t’épater ! »
Cubaine et bien roulée,
la peau couleur tabac,
sachant dans la foulée
s’enflammer par le bas !
Technique bien rôdée
- de la maestria ! -
la grande chevauchée,
la grande fantasia !
Et le clou du programme,
le truc qu’on n’oublie pas,
qu’à deux mains on acclame :
le salto sans les bras !
Mais le lit rendit l’âme
sous nos furieux ébats
et nous nous retrouvâmes
tous les deux le cul bas !
Après cette gamelle,
la fin du numéro :
le mec de la donzelle
arrivant tout de go !
« Mais tu n’es pas fidèle !
Là, tu me casses trop :
dégage à tire d’aile
avec ce rigolo !
Pour ce péché de fesses,
implore le pardon
et va donc à confesse
chez l’abée Décochon !
Dégage nymphomane !
Prends donc le premier train :
six gares de là à Vannes,
je te voudrais plus loin ! »
La cubaine est partie
me laissant sur ma faim,
espérance engloutie
et le moral atteint !
Dégoûté des gonzesses,
j’ai viré ma cuti,
me rasant en vitesse
sur conseil d’un ami :
Pour aller chez les tantes,
rase-toi jusqu’en bas,
met ta veste flottante
et chez les gays, va ras !
xxxxxxxx
Cette histoire fumante
n’ayant ni haut ni bas,
n’est que la résultante
d’un abus de tabac !
Je rigole sous cape
et je reste serein :
des conneries du pape
je suis encore loin !
Rotpier
Image du net
Comme pour les cubaines:
à consommer avec modération !!!
Le " Chaud mage " , un poème bien déjanté du Rotpier !
Image du net !
Préambule :
« On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. »
Pierre Desproges
Passer des sciences occultes à la maréchaussée en
faisant un crochet par le chômage et en terminant
par un clin d’œil à Georges Brassens, voila qui n’est
pas banal et c’est à cela que je vous invite.
Rotpier
Le « Chaud mage »,
Cet homme possédait un don,
celui des sciences occultes,
quelqu’un que les femmes consultent
quand rôde un certain Cupidon !
Homme doublé d’un chaud lapin
incapable de rester sage
à la simple vue d’un corsage,
genre Strauss-Kan, Tron ou Baupin !
Très habile et calculateur
avec la gente féminine,
les timides ou les sanguines,
à classer dans les prédateurs !
.
Il sévissait depuis longtemps
malgré les plaintes déposées
par quelques femmes abusées
ce qui devenait inquiétant.
On lui trouva vite un surnom,
le contraire eu été dommage,
il reçu celui de « Chaud mage » :
les roussins ne sont pas si cons !
Partout ils le traquaient en vain
quand une femme policière
lui tendit une souricière
pour pouvoir le coincer enfin !
Il tomba dans le traquenard,
la fliquette était aguichante
et notre religieuse mante
le croqua avant le plumard !
Pour avoir coincé le « Chaud mage »
elle eut vite une promotion
à pole emploi avec mission
de venir à bout du chômage !
Péroraison :
J’entends d’ici les commentaires :
« Rire du chômage est très mal,
ce type-là n’est pas normal,
il ferait bien mieux de se taire ! »
Mais…
Que l’on en rie ou qu’on en pleure,
sa courbe ne changera pas,
alors lâchez-moi les nougats :
j’en ai besoin dans moins d’une heure !
j’ai promis d’aller mettre un cierge
pour inverser ce grand fléau,
ce n’est pas que je sois catho
mais tout est bon quand on gamberge !
.
Après j’irai voir la fliquette
devenue chef à pole emploi,
je lui dirais : « C’est grâce à moi
que tu es là belle brunette ! »
Je me pencherais sur ses courbes
que j’étudierais de très près
avec le plus grand intérêt
… dire non serait être fourbe !
Je ne jouerai pas au « Chaud mage »,
elle tombera dans mes bras
sans chichi et sans embarras
et sans retard à l’allumage !
C’est ainsi que je vois les choses,
c’est mon coté un peu farceur,
un peu brouillon, un peu hâbleur
et frôlant parfois la névrose !
Je m’autorise des délires,
autrefois j’étais trop sérieux,
mais maintenant je me fais vieux
et je me dépêche de rire !
Quand je serais six pieds sous terre,
plus qu’un squelette aux os bien blancs,
je ne rirais plus très souvent :
en bas la vie doit être austère !
Acte de contrition :
Je m’excuse auprès des gendarmes
de les avoir un peu charriés,
qu’ils ne soient pas trop contrariés,
qu’ils n’aillent pas sonner l’alarme !
Par le passé un certain Georges
les a beaucoup plus épinglés
en chantant un certain marché
où des mégères s’entr’égorgent !
.
« Elles leur auraient coupé les choses
mais par bonheur ils en avaient pas ! »
Aujourd’hui pour bien moins que ça
l’ombre d’un grand procès s’impose !
Heureusement les gendarmettes
n’ont pas ce genre d’attributs
et pour aller tout droit au but,
elles en ont de bien plus chouettes !
Et vive la maréchaussée,
les cognes et les argousins,
les nouvelles recrues à seins
… infiniment mieux carrossées !
C'était il y a 102 ans et elle commençait : 14-18 ... la der des ders ... le rêve transformé en cauchemard ! ... le billet de Pierre
Le jugement guerrier,
Ils étaient partis à la guerre
une fleur au bout du fusil,
la der des ders - sûr, la dernière ! -
après ça ce serait fini.
Ils ont creusé profond la terre
tel les autres en face aussi,
pas question de se laisser faire :
c’était parti pour le gâchis !
Dégoûtés par le grand carnage,
certains ont dit « On n’y va plus ! »
arc-boutés et bien résolus.
Jugés pour manque de courage,
ils ont fini au champ d’horreur
une fleur à l’endroit du cœur.
Pierre Dupuis
Image du net
.
Nota : Si vous désirez lire un autre poème plus récent sur le même thème, voici un lien :
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevaux
Et qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vie
Le bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffrait
C'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrières
Me voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenait
L'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairait
Ils sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le thé
Les lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyait
Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter
Si je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris là
Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber
Y a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancé
Le deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidée
Bon partage,
Pierre
Le poème du jour : « Silhouette » de …Pierre
Un très ancien poème ...
l
Silhouette,
Loin,
là-bas,
juste un point
… je ne sais pas.
Est-ce vraiment elle ?
Ou bien mon pauvre esprit
qui déjà troublé chancelle
et déraisonne dans la nuit ?
Et mon cœur qui commence déjà
à s’emballer ! Mais attends donc ! Patience !
Tu ne sais pas si c’est elle … grand bêta !
La réalité n’est pas toujours l’espérance !
L’amour est un créateur de mirage … le soir.
Certains prennent forme, mais beaucoup d’autre … miroir !
La silhouette se précise, se dessine,
sublime, harmonieuse ,élégante et légère,
empreinte d’une grâce féminine.
Mais … ce n’est pas celle qui m’est chère !
Et … que se passe-t-il soudain ?
Pourtant, elle approche encore
mais je la vois moins bien !
Du brouillard… alors ?
Peut-être bien
… je ne vois
plus rien
moi.
Silhouette,
Pierre Dupuis
Le poème du jour : "Supplique pour être enterré dans ce petit coin calme et attachant," ... un poème de Pierre
C’est jour de Toussaint aujourd’hui et je vais y aller … pas encore comme locataire mais comme simple visiteur.
Je vous invite à le découvrir, c’est un lieu que j’aime beaucoup depuis mon enfance et qui sera, je l’espère, mon dernier domicile… C'est le cimetière d'un petit village de l'est de l'Eure nommé Nojeon en vexin, autrefois Nojeon-le-Sec, du nom de son petit ruisseau qui est souvent ... à sec !
Supplique pour être enterré dans
ce petit coin calme et attachant,
C'est un petit cimetière
comme on en voit dans nos campagnes.
Dès passé les battants de l’antique grille
on entre dans un autre monde,
un monde portant l’estampille
des aiguilles arrêtées de la montre.
Coté nord, un mur.
Un mur qui protège de la froidure
comme les bras d'un homme protègent sa compagne.
Les morts n'aiment pas les glaçants courants d'air.
Les bâtisseurs, en leur temps,
en avaient tenu compte pour leur plaire.
Pour leur plaire mais aussi,
intérêt bien compris,
pour eux-mêmes sachant
qu’inévitablement, qu’inexorablement,
ils en seraient un jour locataires !
Sur les autres cotés, une haie.
Une haie, pas très régulière,
juste pour délimiter l'aire.
Au centre, une église.
Une très vieille église à l'ardoise grise
et à la pierre façonnée et usée par les ans.
Les siècles qui s’entassent sur sa tête
ne l’empêche pas d’être très coquette !
Une petite tour munie d'un escalier
permet d'accéder au clocher.
Un clocher très fin et élancé.
Un porche d’entrée où l’on pénètre
dans le recul du temps.
La bâtisse a les pieds dans l'eau,
résultat de l'égout de son toit
et aussi de sources surgissant ça et là
de façon rémanente.
Ça ruisselle de manière charmante.
Ça ruisselle tranquillement
jusqu'au Sec, un petit ruisseau
coulant selon son bon vouloir
au grand désespoir du lavoir
qui se retrouve le bec dans l'eau
… quand il vient à en manquer !
Coincées entre l'église, le mur et la haie,
le cimetière et les tombes.
Certaines très anciennes,
des délabrées, des effondrées.
Des qui partent en quenouille
pierres ou marbres cassés,
grilles rongées par la rouille
... la rouille, cet animal vorace et patient
... très patient.
Il y en a des grandes et des petites
... des plus petites encore dans le carré des enfants.
Puis d'autres, plus récentes, plus pimpantes,
regroupées dans le carré neuf
... enfin, presque neuf.
D'autres encore disséminées parmi les anciennes
au gré des places disponibles ou se libérant
par le truchement des tombes relevées
... ici les locataires s'en vont d'eux-mêmes très rarement !
Un mélange hétéroclite
où ceux qui sont sous terre cohabitent
et se côtoient sans préjugés,
sans se soucier de qui ils étaient dans le monde des vivants.
Une fraternité bon enfant
mélangeant moult générations
toutes classes sociales confondues
en se moquant des qu'en dira-t-on
comme d'un guignon !
La devise de la république ici s'applique
sans restriction.
Les morts n'ont que faire des apparences,
ils font fi de leurs appartenances
unis qu'ils sont dans leur ultime danse
... danse macabre par essence ... naturellement.
Et moi, je me vois bien en ce lieu-là,
un lieu que je connais depuis mon enfance
et que j'ai arpenté bien des fois
quand j'étais môme
au gré de mes escapades
ou bien au gré des psaumes.
Il était à deux pas de chez moi
et j'y venais très souvent.
J'aime cet endroit paisible et tranquille
qui, pour dernier domicile,
m'irait, je le crois, comme un gant !
Oui, je le crois vraiment.
Et si j’y avais les pieds dans l’eau
… même un peu plus à l’évidence,
je me dis que ce serait une chance :
c’est bon pour la blancheur des os !
Il est des endroits où l'on se sent bien
... par quel mystère ?
Point n'est besoin de le savoir absolument,
on le constate et c'est le seul point important.
Tout le reste n’est que chimères.
Bercé par le chant des oiseaux,
sous la chaleur ou sous le givre,
après le passage de la dame à la faux
… bon sang !
Comme j’aimerais y vivre !
Ce sera mon dernier domicile,
je l’espère beaucoup y j’y tiens,
il n’y aura aucun codicille :
je le veux, l’affirme et le maintiens !
Peut-être mettrais-je cette épitaphe :
« A vos pieds un humble poète
Grand amateur de raccourcis
Ayant pris la mort à perpète
A choisi de la vivre ici ! »
Vue aérienne de l'église et du cimetière
Poésie, le poème du jour : "Les mains" de ... Pierre
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Un très ancien poème …
Image du net
Les mains,
Des mains qui s'ignorent,
des mains qui se cherchent,
des mains qui se trouvent.
Des mains qui se voient,
qui s’interpellent
qui s’entrouvrent !
Des mains qui se rapprochent,
qui se frôlent,
qui se découvrent.
Des mains qui se caressent,
qui s'étreignent,
qui s'affolent !
Des mains, main dans la main,
qui s’amusent
comme des folles !
Des mains qui se lassent,
qui s'affrontent !
Qui se blessent !
Des mains qui s'écartent,
qui se menacent !
Qui s'éloignent.
Des mains, sans lendemain,
qui se séparent
et qui s’égarent.
Des mains qui se perdent,
des mains qui s'oublient,
des mains qui s'ignorent.
Et ma tête
entre les miennes,
encore, encore et encore.
Pierre Dupuis