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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

poesie

Il y a 104 ans, elle commençait : 14-18 ... la der des ders ... le rêve transformé en cauchemard ! ... le billet de Pierre

10 Novembre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Chansons que j'aime, #Poésie, #Souvenirs

Je vous propose, en cette veille de 11 novembre, un petit florilège de mes billets consacrés à ce sujet et publiés au fil des années ...  

C’était il y a 104 ans et …

 Ils partaient la fleur au fusil !

Image du net

Après … 4 années d’enfer !

 Images du net

En premier : le poème « Verdun »

A Verdun,

Et la boue et les rats

et les gaz scélérats,

tous les jours la tuerie

tous les jours l’incurie.

De boyaux en boyaux

encombrés de boyaux,

de tranchées en tranchées

les jambes arrachées.

Et tous ces trous d’obus

et tous ces tirs au but

ces crêtes qui s’écrêtent

et ces corps sans leur tête.

Et ces grands officiers

aux orgueils outranciers,

aux visages tout glabres

et agitant leur sabres.

Et l’alcool avalé

et les  assauts zélés,

les discours, les harangues,

les cadavres exsangues.

La raison n’a plus cours

on attaque on y court

on tire on coupe on tranche

baïonnette à la hanche.

Et …

Et cet éclat d’obus

sur un coup droit au but

et l’horrible souffrance

et la mort pour la France

 

                                               Pierre Dupuis

En second : 

 

Le jugement guerrier,

Ils étaient partis à la guerre

une fleur au bout du fusil,

la der des ders - sûr, la dernière ! -

après ça ce serait fini.

Ils ont creusé profond la terre

tel les autres en face aussi,

pas question de se laisser faire :

c’était parti pour le gâchis !

Dégoûtés par le grand carnage,

certains ont dit « On n’y va plus ! »

arc-boutés et bien résolus.

Jugés pour manque de courage,

ils ont fini au champ d’horreur

une fleur à l’endroit du cœur.

 

                                   Pierre Dupuis

 

Image du net

En troisième: 

J’ai écrit ce poème  après avoir lu le Goncourt 2013« Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre qui traite en partie de ce drame.

 

Si vous ne l’avez pas lu, je vous le conseille et vous met un lien pour un résumé plutôt bien fait :   http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/2013/11/26/au-revoir-la-haut-de-pierre-lemaitre-prix-goncourt-2013/

 

Guerre 14-18 (4)

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Gueule cassée

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La mort a le grand avantage de ne point
laisser de séquelles à ceux qui la rencontre …

 

 

Souvenirs et regrets d’une gueule cassée,

Pourquoi donc ne suis-je pas mort

quand cet obus venu du nord

a emporté, mon sang se glace,

presque la moitié de ma face.

Je veux bien aller en enfer,

j’ai connu le feu et le fer,

que peut-il arriver de pire,

J’aimerais bien l’entendre dire !

Et les officiers sabre au clair,

les explosions et les éclairs,

les tranchées, les rats et la boue,

les vieilles barbes sur les joues !

Et les assauts et les reculs

et les sombres et froids calculs

pour gagner quelques hectomètres

et obligés de se soumettre !

Les gazés et les fusillés,

les braves qui avaient osé

dire à la maréchalerie :

« Assez de cette boucherie ! »

Les copains désarticulés

et tous les regards affolés

et la mitraille et la mitraille

laissant de fumantes entrailles !

.

Les infirmiers et les brancards,

les jeunes et les vieux briscards,

les chirurgiens coupant des membres,

les corps torturés qui se cambrent !

Et ceux d’en face tout comme nous,

terrés aussi aux fond des trous

et obligés sous la mitraille

de s’élancer vaille que vaille !

Les mêmes de chaque coté

à ordonner, à exiger,

d’aller se faire ouvrir les trippes

au nom des sacrés grands principes !

Pourquoi donc ne suis-je pas mort ?

J’aurais dû, j’en ai grand remords,

en terminer là-bas sur place

pour ne plus me voir dans la glace !

Mais que peut-on faire bon sang

quand on s’est vidé de son sang

et que l’on n’est plus qu’une loque,

une proie pour staphylocoques !

               Après …

Après, affronter les regards

avec les yeux plein de brouillard

des amis et de la famille

et pire encore ceux des filles !

Au début de la compassion,

ensuite de la répulsion

et parfois même une grimace

… ferais-je mieux, moi, à leur place ?

Pourquoi donc ne suis-je pas mort

quand cet obus venu du nord

a emporté, mon sang se glace,

presque la moitié de ma face ?

                                                       Pierre Dupuis

.

En quatrième:

 

la chanson de Gérard Berliner « Louise »

où la guerre de 14-18 est évoquée

 

 

 

Parole de Louise:

Mais qui a soulagé sa peine
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevaux

Et qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vie

Le bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffrait

C'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrières

Me voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenait

L'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairait

Ils sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le thé

Les lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyait

Un soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoter

Si je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris là

Et la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomber

Y a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancé

Le deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidée

Bon partage !
Pierre

 

Bonne lecture !

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Le poème un peu sonnet du jour : "Obligé de sonnet deux fois !" et ... même une troisième ! Le tout par ... Rotpier !

6 Novembre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie, #Poésie - humour

 

Ivrogne 2

Image du net

Obligé de sonnet deux fois !

Je n’étais pas très emballé

Par cette injonction de ma muse,

Je lui ai dit : « Si ça t’amuse,

Tu n’as plus qu’à t’y atteler ! »

Au regard qu’elle m’a roulé,

Je me suis dit : Oh ! Triple buse

Ça va chauffer dans la cambuse

Si tu cherches à te défiler ! »

Elle a exigé en despote,

en restant droite dans ses bottes,

Que je bâtisse deux sonnets

Avec des rimes identiques.

Je me suis mis aux ballonnets

De blanc cassis dans cette optique !

.

xxxxxxxxxxxxx

.

Verre pour vers, j’ai étalé

Sur papier de façon diffuse,

Ma raison devenant confuse,

Ces strophes sans trop m’affaler !

Ne pouvant plus rien avaler,

Je lui ai dit « Là, je refuse 

D’aller plus loin car tu abuses,

Je tiens à te le signaler ! »

J’avais l’estomac en compote,

Encore pire que mon pote

Lulu qui dès potron-minet

Se beurre de façon drastique !

J’ai terminé mes deux sonnets

En écriture automatique !

 

Cela a bien marché ma foi,

j’ai sonnet encore une fois !

 

Au bout de vingt deux blanc cassis,

Alors que j’étais très malade,

Je me suis porté l’estocade

En me mettant au cannabis !

J’ai déliré un synopsis

Avec des scènes égrillardes,

des étreintes plus que gaillardes :

Un vrai festival de pubis !

Quand j’ai refait un peu surface

Et pour ne pas perdre la face,

J’ai mis tout cela noir sur blanc

Et je l’ai donner à ma muse !

Elle en est tombée sur le flanc

Et depuis c’est moi qui l’abuse !

Non, mais !

 

                                Rotpier

 

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Le poème-délire du jour : " Fric-fracs en vrac " ou " Les flics chocolat, " de ... Rotpier

30 Octobre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Humour, #Poésie, #Poésie - humour

... Juste un petit délire chocolaté du Rotpier !

 

Image du net !

 

Fric-fracs en vrac

ou

Les flics chocolat,

Les policiers étaient perplexes

devant le nombre de fric-fracs

ils avaient affaire à un crack

l’affaire allait être complexe.

Il ciblait les confiseries

et uniquement les Kinder

armé d’un sac et d’un cutter

une technique bien murie.

Kinder Joy ou Kinder surprise

Kinder délice ou bien Bueno

il raflait tout pas de cadeau

il avait l’art et la maîtrise.

Malgré les très nombreuses planques

et l’activation des indics

ils n’avaient pas les pauvres flics

grand-chose sur ce saltimbanque !

Il avait une grande adresse

et il leur jouait bien des tours

au point qu’ils se sentaient balourds

surtout quand ils lisaient la presse.

Car ces retors de journalistes

n’ayant rien d’autre sous la main

prenait ça comme du bon pain

et ils se faisaient satiristes.

Rien de bien méchant à vrai dire

juste de quoi faire un bon mot

quelque chose de rigolo

simplement pour faire sourire.

L’un avait gagné la timbale

en qualifiant notre voleur

                  de…         « Véritable serial Kinder »

cela resta dans les annales.

Peu à peu les vols s’espacèrent

et un beau jour tout s’arrêta

tout le monde le regretta

à l’exception du commissaire.

On ne retrouva pas l’artiste

les flics restèrent chocolat

seule la formule resta :

dans la vie les bons mots résistent.

           Epilogue :

Il se pourrait que ce poème

intéresse un jour Ferrero

mais même contre un pont d’euros

je préfère rester bohème.

Certains vont dire : « Qu’il est bête !

Il n’a rien dans le ciboulot

c’est un barjot, c’est un charlot

ventrebleu saperlipopette !

Il pourrait engranger des thunes

en signant des contrats juteux

il doit être gaga le vieux

il ne fera jamais fortune ! »

Mais rien ne sert d’être trop riche

mieux vaut être bien dans sa peau

tout le reste c’est du pipeau

je m’en fiche et m’en contrefiche !

Et si vous aimez les surprises

vous n’allez pas être déçus

je vous délivre sans reçu

la vérité sans roublardise.

  Epilogue de l’épilogue :

Mon secret je vais vous le dire

dans cette affaire de Kinder

c’était moi le petit voleur

je remplissais ma tirelire.

Je revendais à la sauvette

tout ce que j’avais chapardé

aidé par mon copain Dédé

qui se payait des cigarettes.

J’en avais assez de me taire

je ne risque plus la prison

il y a depuis prescription

et il est mort le commissaire !

                 De plus…   

Je ne l’ai pas dit à confesse

j’évitais déjà les curés

j’avais raison de me méfier

comme ils le disent dans la presse !

Car pour quelques confiseries

en matière de contrition

quelle aurait été l’addition ?

… Pas des « Je vous salue Marie » !  

                                                           Rotpier

 

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Le poème du jour, sorte de Thriller : "Onze Quatre" ou "Un enfant de la balle," de ... Pierre

23 Octobre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

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Thriller…

Onze Quatre

ou

Un enfant de la balle,

On l’avait trouvé tout raidi

allongé au fond d’une impasse

à coté d’un hôtel de passe

il était proprement occis.

C’était du travail très précis

net sans bavure et efficace

quatre balles dans la paillasse

ça enlève bien des soucis.

Tempéré d’un peu d’euphémisme

on pouvait faire un diagnostic

sur le décès de ce loustic :

Une sorte de saturnisme

brutal et néfaste aux poumons

une saturation au plomb.

Supplément d’information :

Nul besoin de confirmation

venant d’un médecin légiste

le premier venu des lampistes

aurait tiré la conclusion.

Dans le milieu le bruit couru

que le gars avait eu à faire

suite à une très louche affaire

à un truand très résolu.

Un gaillard que tous les malfrats

avaient surnommé Onze Quatre

densité du plomb pour abattre

n’importe qui avec contrat.

Il avait appris le métier

en suivant son oncle et son père

ces deux là étaient en affaire

lui avait suivi le sentier.

On faisait ça de père en fils

une tradition ancestrale

et en bon enfant de la balle

il ne rasait jamais gratis.

Le métier rapportait beaucoup

mais les risques étaient énormes

la profession était hors normes

mais il l’aimait un point c’est tout !

Il n’était pas serial killer

pas plus qu’il n’était psychopathe

même si cela vous épate

il ne tuait pas de bon cœur.

Question de finir dans un lit

il n’avait que très peu de chance

et selon toute vraisemblance

un jour viendrait son hallali.

.

        Les chasseurs ? 

Ils seront flics ou bien truands

cela n’aura pas d’importance

il n’avait pas de préférence

pour son billet vers le néant.

Lui aussi goûterait au plomb

un régime pas très digeste

à proprement parlé funeste

mais préférable à la prison.

Il s’en irait le cœur léger

la relève étant assurée

un fils dans sa vingtième année

était prêt à le remplacer.

Il avait fait sa formation

en interne dans la famille

il touchait déjà bien sa bille

et fabriquait ses munitions.

Il avait déjà le sang froid

indispensable pour la tâche

très efficace et pas bravache

et en plus il était adroit.

                                          Pierre Dupuis

 

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Etude de marché : « On ne choisit pas sa religion à la légère, » … le poème du jour de … Pierre

16 Octobre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie, #Poésie - humour, #Pensées

Préambule :

Je vous propose une étude de marché totalement gratuite afin de vous guider sur le choix d'une religion si vous n'en avez pas encore ou si la vôtre vous déçoit un tantinet. Je ne ferais aucune quête à l'issu de ma prestation, je vous demanderais simplement de me donner votre avis et vous avez l'assurance de n'être ni fichés ni catalogués et que les GAFAM l'auront dans le baba !
Allez en paix mes sœurs et mes frères, que la sérénité soit avec vous et que la sénilité vous épargne le plus longtemps possible ...
Pierre

 

 

Lueur divine dans le ciel

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.

On ne choisit pas sa religion à la légère,

Je concède aisément un penchant pragmatique :

j’aime bien essayer avant de m’engager !

Alors vous pensez bien que du coté mystique

j’aie voulu tout tester avant d’emménager !

Ce fut vraiment ardu pour négocier l’affaire,

dans leurs sièges sociaux les PDG sont rois !

A Rome ou n’importe où on a d’abord à faire

aux sous-fifres zélés et on porte sa croix !

Etant très obstiné j’ai réussi quand même

à obtenir l’aval de quelques grands patrons,

certains m’ont éconduit d’une façon extrême,

d’autres m’ont ignoré comme un vulgaire étron !

 Déjà cette expérience a été bénéfique

pour l’évaluation des cadres supérieurs

car, comment voulez-vous que tourne une boutique

si son encadrement n’est pas dans les meilleurs !

Laissez-passer en poche et en toute droiture

j’ai fait des stages dans pas mal de religions,

écoutant et notant, des Saintes Ecritures

à leur application sur les populations.

Je n’ai pas occulté le passé de chacune,

le présent c’est  bien mais il y a le passif !

Quand on fait un bilan pas question de lacune :

pour la balance il faut vraiment de l’objectif !

J’ai donc roulé ma bosse aux quatre coins du monde,

certains très reculés et séparés de tout,

d’autres très avenants où la richesse abonde,

j’ai beaucoup observé sans gène ni tabou !

J’ai d’abord abordé la religion chrétienne :

Catholiques, Orthodoxes et aussi Protestants

divisés eux aussi par des querelles anciennes

en Mormons, Mennonites et Amish militants.

Après ce fut l’Islam et d’abord les Sunnites

qui croient que Mahomet a eu des successeurs,

je suis allé bien sûr aussi chez les Chiites

qui contestent cela aussi fort que ma sœur !

Je suis parti ensuite pour étudier l’Indouisme

qui itou se décline en plusieurs divisions :

Jaïnismes, Sikhisme et puis Zoroastrisme :

je n’ai pas vu Zoro : grande désillusion !

Je me suis attaqué juste après au Bouddhisme

sans bouder pour autant : je suis un gars joyeux !

Après le Taoïsme et le Confucianisme

sans être plus confus qu’avec les autres dieux !

 Judaïsme, Animisme sont venus par la suite

et puis je suis allé m’initier au Vaudou,

c’est là que j’ai eu peur et que j’ai pris la fuite :

c’est un culte violent et là j’ai mis les bouts !

En Jamaïque j’ai vu le Rastafarisme,

cher à Bob Marley mais pas à Raffarin !

J’ai fini au Japon avec le Shintoïsme,

après je suis rentré : j’en avais plein les reins !

Je reconnais quand même avoir croisé la route

d’un gars exceptionnel : le Dalaï Lama !

Mon scepticisme aigu virait à la déroute

mais j’ai du me sauver à cause des chinois !

Travail intéressant mais tâche fatigante,

c’est affolant de voir le nombre de bastions

administrés souvent de manière intrigante :

sous les aspects feutré mijote l’ambition !

Quand il faut remplacer le plus haut dignitaire,

pour chaque religion c’est le ballet des clans,

les discutions sans fin enrobées de mystère

les tractations dans l’ombre et tout le bataclan !

Après avoir pesé le pour et puis le contre

pour chaque religion je n’ai pas pu trancher !

J’ai rangé mes rapports : aucun ne me démontre

que l’une ou l’autre soit plus apte à me brancher !

En désespoir de cause et sans aucun séisme

intellectuel pour moi j’ai rejoint tous ceux qui

ne croient en aucun Dieu, j’ai choisi l’athéisme :

mon âme a déserté et a pris le maquis !

.

                                       

                                                                       Pierre Dupuis

 

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Le poème du jour : "Dans la maison vide," ... un poème de Pierre

9 Octobre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

Tôt ou tard, il arrive un moment où le fait de survivre n'est plus que difficilement supportable ... alors la vie est plus pénible que la mort.

 

Dans la maison vide

.

Dans la maison vide,

Bien sûr, il lui restait la vie

… et aussi son petit chien noir,

mais elle n’avait plus envie,

souvent, de quitter son peignoir.

Pendant ces jours longs et sinistres,

sans fin, elle tournait en rond,

tout en puisant dans le registre

de sa mémoire … au plus profond.

Elle passait de pièce en pièce

dans la maison beaucoup trop grande,

revivant les scènes de liesses

… les jours de bonheur à revendre !

Mais maintenant tout était vide,

le lourd silence étourdissant

rendait son visage livide

et son moral déliquescent.

Les quelques pas sur la terrasse

et son regard sur le jardin,

la rendaient encore plus lasse :

les beaux massifs étaient bien loin.

Le chiendent y régnait en maître,

le gazon n’était plus tondu,

la haie faisait plus de trois mètres

et le vieux puits était fendu.

L’entretien n’était plus possible :

trop onéreux pour son budget,

dans les charges incompressibles,

pas de place pour le sujet.

Car en plus de la solitude

l’argent commençait à manquer,

de plus en plus d’incertitudes :

des revenus bien étriqués.

Il n’y avait pas de mystère,

elle avait compris que malgré

un train de vie des plus austères

viendrait le jour tant redouté.

Un jour vraiment épouvantable :

celui de vendre la maison !

Un jour - ô combien - détestable,

un jour à perdre la raison !

Un pan entier de son histoire

allait alors se détacher,

une secousse vibratoire

où son cœur pourrait bien lâcher !

Sans croire, elle priait quand même :

«  Que je voudrais mourir avant !

Ne jamais trancher ce dilemme

… peut-être avancer le cadran ? »

Et ces jours-là la vieille dame,

revivant les scènes d’antan,

n’essuyait même plus ses larmes :

il y en avaient tant et tant.

 

                        Pierre Dupuis

 

Dans la maison vide 2

Les images sont du net, la première est retouchée.

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Le poème un peu déjanté du jour : "Le faux mage " de ... Rotpier

2 Octobre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Humour, #Poésie - humour, #Poésie

 

Image du net

 

Avertissement :

Sonnet qu’une petite amusette qui fera probablement un four et retombera rapidement.

 

Le faux mage,

Contre une somme rondelette

En manipulant les tarots

Il lui avait promis de beaux

Jours devant lui avec Paulette.

Paulette était vraiment bien faite

C’était un joli petit lot

Et en plus du coté cerveau

Elle égalait la sous-préfète !

Un jour il s’était déclaré

Elle lui avait ri au nez !

Tout fulminant et blanc de rage

Il alla mettre d’un bon pas

Un fameux soufflet au faux mage

Qui se leva et retomba !

    Moralité :

 

Quand on promet n’importe quoi

que l’on soit quidam ou bien mage

on doit s’attendre à des dommages

collatéraux ça va de soit !

Il convient de rester prudent

pour les bons ou mauvais augures

si l’on veut garder sa figure

intacte avec toutes ses dents !

La cartomancie est un art

où il vaut mieux courir très vite

afin d’éviter les poursuites

des grands déçus et des cornards !

  Moralité étendue :

 

Si on doit faire un diagnostic

moins on en dit mieux on se porte

même quand on sonne à ma porte

j’édulcore mon pronostic !

Et si je peux je ne dis rien

ou mieux encore je m’esbigne

si je flaire bonheur ou guigne

je ne m’en ouvre qu’à mon chien !

Lui comprend tout sans s’offusquer

et comme il n’en a rien à faire

si ce ne sont pas ses affaires

il se remet à roupiller !

Si l’on y regarde de près

mon chien est un grand philosophe

il sait flairer les catastrophes

mais aussi garder des secrets !

Il sait très bien que les humains

sont infiniment versatiles

et que même le plus habile

des devins en perd son latin !

Je l’aime et il me le rend bien

nous sommes faits pour nous entendre

mais je ne vais pas trop m’étendre

sur le sujet ça il y tient !

Je suis moi-même un peu devin

mais je ne le dis à personne

quand on m’appelle ou qu’on me sonne

je m’amuse à jouer au crétin !

Je suis assez bon comédien

j’arrive à endosser le rôle

certains ne trouvent pas ça drôle

il y a des mauvais chrétiens !

Ils m’en veulent je le sais bien

et quand l’un d’eux parfois insiste

en me qualifiant de jocrisse

je rigole et lâche mon chien !

Il se prend au jeu aussitôt

montrant ses dents crachant sa bave

alors qu’il est le roi des braves :

mon chien a un coté cabot !

Prenant ses jambes à son cou

l’autre à cent à l’heure démarre

nous on se bidonne on se marre

heureux d’avoir fait un bon coup !

Je vous présenterais mon chien

il vous jugera sur la bouille

ne jouez pas les niquedouilles

lui aussi est un peu devin !

Si l’examen est concluant

il vous fera une léchouille

mais si il sent la moindre embrouille

il prendra un air méprisant !

Il s’en ira d’un port hautain

ignorant tous vos dithyrambes

et vous la queue entre les jambes

vous irez vers votre destin !

Ne venez pas chialer chez moi

car je vous aurais mis en garde

et devant votre mine hagarde

je vous dirais « Bien fait pour toi ! »

       Remarque :

Il est certain que j’ai brodé

car partant d’un petit sonnet

j’arrive à en faire des tonnes

sans même chahuter les nones !

John ne m’aurait pas pardonné

sous la terre il aurait hurlé

en me traitant de sale engeance

ou de raclure avec violence !

Yoko Ono m’aurait aussi

causé pléthore de soucis

mais ceci est une autre affaire

je vous quitte car j’ai à faire !

Ma femme vient de me siffler

car j’ai mis au four un soufflet

hors de question que je le rate

j’en aurais gros sur la patate !

Souhaitez-moi bon appétit

moi je vous le souhaite aussi

n’allez pas comme le faux mage

déraper ce serait dommage !

J’y reviendrai peut-être un jour

si un soir sous mon abat-jour

je relis ce joyeux délire

et si de nouveau il m’inspire !

 En attendant, en attendant :

 

Si un soir dans votre giron

votre voisine de balcon

vient quémander quelques présages

ne dites rien c’est bien plus sage !

Pour éviter de blablater

mettez-vous plutôt à tourner

sept fois la langue dans sa bouche

tout en jouant à touche-à-touche !

Ainsi pas de galimatias

sur son avenir immédiat

pas d’augure pas de promesse

que du concret tout en souplesse !

                                                            Rotpier

 

 

Le Rotpier par le Rotpier : image bidouillée !

 

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Le poème du jour : " Impromptu N°2 pas pour mineur de Rotpier " ... de Rotpier !

25 Septembre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie, #Humour, #Poésie - humour

.
Après « L’impromptu N°1 sans queue ni tête de Rotpier » je vous propose «Impromptu N°2 pas pour mineur de Rotpier »
 Il y aura-t-il un « Impromptu N° 3 » ? Je ne le sais pas encore.
Toujours est-il que je vous invite à déguster celui-ci en espérant qu’il vous sierra ainsi qu’a Léone !

 

Image du net que je me suis échiné à dénicher ... allez savoir pourquoi ?

 

Impromptu N°2 pas pour mineur de Rotpier

Si je me plie sans rechigner

si souvent je courbe l’échine

si de longs moments je m’échine

à trouver des vers bien peignés

il me plait aussi de sauter

par-dessus les hauts barbelés

des règles de la prosodie

celles qui font fermer sa bouche

à la sincérité de souche

n’ayant pas le droit de cité.

Alors je saute la barrière

et vais braconner sur des terres

où les lois sont plus élastiques

où les flics sont plus sympathiques

ne sifflant que pour applaudir !

Cela peut surprendre je sais

estomaquer ou ébaubir

et couper l’herbe sous les pieds

ou bien décrocher des sourires.

Il est bon de se libérer

des archétypes et des entraves

de s’affranchir des enclaves

dès lors que l’on est trop bridé

par un lourd carcan dogmatique

hérissé de clous et de piques

venant des confins asiatiques

arrivant à pied par la Chine

… mais à quoi sert que je m’échine

si vous ne voulez pas marcher ?

Pour illustrer cet exposé

prenons un exemple à portée

de toute main bien constituée

pour peu qu’elle ne soit pas coupée.

A demeurer dans un corset

le sein s’étiole et se relâche

mieux vaut alors le libérer

et lui laisser sa liberté

quitte à ce faire bien empaumer

par la première main qui passe

faisant preuve de grande audace

en le massant au débotté !

La comparaison est osée

je le sais et la revendique

je tire un peu sur l’élastique

… lequel c’est à vous de choisir

et de le faire sans rougir !

Lâchez-vous y a pas de lézard

mais n’allez pas le faire trop tard

pour que ce soir je puisse rire !

Oui c’est à vous que je m’adresse

remuez-vous, bougez vos fesses

ne laissez pas s’ankyloser

votre cervelle allez osez !

Il n’y aura pas de censure

et nous les aurons à l’usure

tous ces coincés du bigoudi

ces congelés du saut du lit

qui ne rient que quand ils se brûlent

tous ces tenants de la férule

près à donner de la cravache

mort à ces cons mort à ces vaches

comme le disait tonton Georges

qui bénissait les soutiens-gorge

surtout quand ils étaient à terre

par l’entremise du savoir-faire !

Voila voila mes bons amis

à vous de jouer tout est permis

dans la limite du raisonnable :

surtout pas de gros mots à table !

Une pincée de paillardise

enrobée comme friandise

d’un joli papier transparent

laissant au rêve les tenants

et les brûlant aboutissants

pour les futés les connaisseurs

 les même qui se font masseur

- en un seul mot il va de soit ! -

ou je ne réponds plus de moi !

J’attends donc avec gourmandise

franchement sans goguenardises

quelques réflexions bien comprises

tout en sachant

- qu’on se le dise ! -

que je préfère aux grasses bêtises

quelques subtiles mignardises !

              Mais …

Mais un petit coté chafouin

bien empaqueté avec soin

dans un riche vocabulaire

n’est pas du tout pour me déplaire

allez quérir vos dictionnaires !

Car quand au détour d’une strophe

que la rime soit pauvre ou riche

un esprit aguerri déniche

une astuce ou un jeu de mots

un contrepet en gros sabots

c’est une joie incomparable

même si ce n’est pas plaçable

dans un discours ou bien au scrabble !

Je répète « A vos dictionnaires ! »

compulsez-les tout azimut

afin de trouver une chute

à cet impromptu un peu brut.

… Pourquoi pas quelques rimes en « ute » ?

J’en connais qui je le suppute

vous viennent aux lèvres mais … chut !

Il convient de les emballer

dans du latex ou du papier

pour les rendre assez convenables

et pourquoi pas bien présentables

pour être déclamées à table

sans que tonton Eugène tousse

mais que tata Fernande glousse

elle qui a bien connu Georges

et qui sortait sans soutien-gorge

digne héritière des suffragettes

reine de nuit  dans les guinguettes

… j’arrête l’énumération

cela deviendrait polisson !

Mais si certains en redemande

j’ai en réserve des rimes en « ande »

qui feraient plaisir à Fernande

et des tonnes d’autres en « u »

à vous en laisser sur le cul

et à faire grimacer Lulu !

Mais je les garde dans ma poche

pour un soir de grande bamboche

pour les francs et fins connaisseurs

qui devront respecter ma sœur !

En attendant je vous salue

j’attends ferme vos plus-values

qui ne seront pas imposées

brutes ou bien aseptisées

et là je m’y engage à fond

j’ai glissé deux mots à Macron

avant qu’il ne soit tout au fond !

Son chien m’a dit « J’y veillerais

compte sur moi je les aurais

ceux qui voudraient te faire la peau.

J’ai déjà mordu Benalla

un gars qui ne me plaisait pas ! »

Tous comptes faits lui est réglo

c’est un gentil cabot Némo !

                                                                            Rotpier

Image du net !

 

 

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Le poème du jour: "Le Gîte des Étangs de Coët On," de ... Pierre

20 Septembre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie, #Divers, #Souvenirs

En souvenir de très bonnes vacances en pays Coëvrons-Mayenne 

Photo personnelle

 

A Célia et Philippe

les maîtres de céans.

 

Le Gîte des Étangs de Coët On,

Niché entre champs et forêt

En Pays Coëvrons-Mayenne

Ce gîte de grand intérêt

Est d’un abord des plus amènes.

Il est bon d’y faire un arrêt

Pour fuir la région parisienne

Ou bien toute autre où le progrès

Vers les nuisances nous entraîne.

Ici c’est le calme complet

Au milieu des champs et des vaches

Les écureuils tant qu’il leur plaît

Font des parties de cache-cache !

Il mérite bien des mentions

Le joli gîte de Coët On !

xxxxxxxxxxx

  Remarques :

Si le calme ne vous plait pas

si vous n’aimez pas la nature

n’allez pas sur votre agenda

noter cette villégiature !

Si la foule est votre dada

si vous n’aimez que les voitures

ne venez pas dans ce coin là

ce serait la déconfiture !

Il y a bien plus de tracteurs

que de voitures sur les routes

les seuls bruits viennent du labeur

dans les champs pas des autoroutes !

Coté pêche c’est le bonheur

les poissons attendent les lignes

mais mieux vaut être fin pêcheur

car les carpes sont très malignes !

On y voit des martins-pêcheurs

passer à très grande vitesse

des pigeons ramiers jolis-cœurs

roucoulant pour trouver princesse !

Tout est calqué sur les saisons

ici la nature commande

tout est verdure et non béton

… ce n’est pas de la propagande !

Et comme on dit en patois de pays :

Nom d'nom d'cent mille d'charté d'pommes cuites 

déblatérez point ce gît’ là 

sinon j’ cré ben que là tout’ suite

j’ m’en va vous met’ la goule en tas !

( C’était juste un petit clin d’œil

une main tendue à l’histoire

une séquence évocatoire

du patois dont on fait le deuil.

J’aime bien me ramentevoir

du parler des vieilles personnes

qui encore parfois résonne

avec un pied dans le mouroir. )

                              

                                              Pierre Dupuis

 

Photo personnelle

 

 

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Blog en pause pour cause vacances ! Je vous laisse avec : " Robinson pris au piège," un poème de ... Pierre

30 Août 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

.

Avis de vacances !

 Chers ami(e)s  et internautes,

 Ce blog ne sera plus alimenté pendant

2 semaines 1/2  à 3 semaines :

il va donc maigrir !

Le Rotpier sera en vacances du coté de Mayenne (53)

à Bais pour être plus précis... Pierre aussi !

.

 
Mayenne  ( image du net )

 

Situation géographique : image du net !

 
 
 
Je vous laisse avec un peu de lecture:
Le " Robinson pris au piège " de Pierre,
bien que l'on soit un jeudi et non un vendredi !
 
Pour ceux qui ne le connaisse pas ou bien pour ceux
qui veulent le relire pendant mon absence sur la toile ... 
Attention ! C'est assez long !
Si vous avez le temps allez-y
... sinon, revenez à un autre moment !
 
 
 
 
Image prise sur le net et modifiée par mes soins ! 
 
 

.

Robinson pris au piège,

Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi  - oublié tous les cours ! -
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
J’ai toujours détesté les  « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but  - c’est ce que je réprouve ! -
que de donner à boire aux saoules discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
 Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
-         un costume à vrai dire extrêmement ténu ! -
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour - le langage s’entend ! -
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
-         sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! -
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
-         c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! -
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
 Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
  C’est après le repos - que toute joute implique -
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa - parenthèse immobile -
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir - pas de rêve à l’affiche ! -
 d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option - était-ce clairvoyance ? -
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
   Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! - et même finir rongé par les murènes ! -
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté

                                                     

                                                 Pierre Dupuis

 

Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !

.

A bientôt ... vers le 18 ou 20 septembre !

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