poesie
Le poème du jour : " Le zébu de Bézu, " de ... Pierre
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J’habite un petit village de Normandie ( 1500 habitants ) qui s’appelle Bézu-Saint-Eloi. Nous disons communément que nous nous rendons à Bézu tout court.
Bézu étant l’anagramme de zébu, cela m’a donné l’idée d’écrire un petit poème intitulé « Le zébu de Bézu » … pour les enfants mais pas que !
Je vous le soumets …
Image du net : Le lavoir du village
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Image du net !
Le zébu de Bézu,
- J’ai vu un zébu à Bézu !
- Un quoi ? Un zébu à Bezu !
… Mais mon cher, vous avez trop bu !
- Que nenni ! Je l’ai vu vous dis-je !
N’allez pas croire que j’attige :
Votre scepticisme m’afflige !
- Pardon … mais quand même, un zébu !
Dites, vous n’auriez pas confondu
Avec un gros taureau bossu ?
- Je connais les taureaux mon cher !
Je ne ferais pas cet impair
Même sans être un grand expert !
- Alors, je ne sais plus que croire,
Voilà une drôle d’histoire
A dérouter un auditoire !
Mais …
Tiens, voila notre ami Albert,
Notre je sais tout très disert.
Alors, quoi de neuf mon cher Albert ?
- Le cirque a perdu un zébu !
il est quelque part dans Bézu
… dites, vous ne l’auriez pas vu ?
C’est un zébu long tout bossu
Qui boite un peu bas mais sans plus,
Vous ne l’auriez pas entendu ?
Clic, clic, clic, clac… cela s’entend,
Cela se remarque vraiment
Clic, clic, clic, clac… c’est évident !
Mais …
Attendez… là-bas, au tournant,
… Clic, clic, clic, clac … assurément
C’est lui ! Oh ! Je suis bien content !
Il vient de la rue du lavoir,
Il a bu, c’était à prévoir
Et il revient par le trottoir !
C’est son grand ami le lama
Qui va être heureux comme un roi :
Tous les deux ne se quittait pas !
Quand même, un zébu à Bézu
Tout bossu, on aura tout vu,
hier encore qui l’aurait cru ?
Péroraison :
Ce n’est qu’un gentil mélodrame
un petit jeu sur l’anagramme
« Zébu - Bézu » voila la trame !
Je l’ai écrit pour les enfants
Mais s’il plait aussi aux parents
J’en serai bigrement content !
On peut l’étudier à l’école
Certains mots sont un peu des colles :
Tous aux dicos sans protocole !
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Image du net !
... Z'avez pas vu le zébu ?
Le poème du jour : "La pie" inspiré par le tableau de Claude Monet ... par ... Pierre
Moi, je suis bavard comme une pie ... mais c'est surtout du stylo !
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"La pie" tableau de claude Monet
Images du net
Petit broderie poétique autour du tableau
de Claude Monet : « La pie ».
Un sonnet pour Monet … mais pas que !
Liminaire :
Elle est un peu comme une intruse
Sur cette toile où le frimas
A posé de façon diffuse
Son empreinte en très grand format.
Pourtant la couleur de ses plumes,
moitié neige, moitié charbon,
lui donne un merveilleux costume
qui fait qu’elle est au diapason !
La pie,
La curieuse est là qui observe
L’homme qui manie les pinceaux,
Elle sera sur le tableau,
Peut-être accroché à l’auberge ?
L’artiste n’a vraiment pas chaud,
Le froid est là qui le submerge,
Ses doigts sont raides comme verge
Avant de passer à l’assaut !
Chaque jour pour lui elle pose,
Même si le froid l’ankylose
C’est un rôle très passionnant !
Dans ce travail hors conformisme
On sent déjà poindre un tournant :
L’amorce de l’impressionnisme !
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D’abord refusée au salon*
Pour être trop avant-gardiste,
Cette toile montre le long
Chemin qu’empruntaient les artistes !
Certains mourraient avant d’avoir
Une quelconque renommée,
Finissant dans le désespoir,
Avec la raison entamée.
Là où Monet a réussit
D’autres n’ont pas eu cette chance :
L’époque des peintres maudits
Disparus dans l’indifférence !
Van Gogh ou Modigliani
Sont morts avant d’être célèbres :
Une fin en catimini,
Ténèbres avant les ténèbres.
Pierre Dupuis
* Celui de 1869.
" Main basse sur les fonds publics " ou " La face interlope de Pénélope, " le poème du jour polémique de ... Pierre
Image du net
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Main basse sur fonds publics
ou
La face interlope de Pénélope,
Avec ses airs de chattemite
et sa grande circonspection
elle faisait bien illusion
mais l’honnêteté se mérite !
Une grande et belle hypocrite
ramasseuse de picaillons
sans se casser trop le croupion
et ne semblant pas fort contrite.
Bien sûr elle a fait profil bas
après avoir rempli son bas
sans s’être cassé la nénette !
Palper du pèze sans bosser
ça mérite les oubliettes
cachées du manoir de Beaucé !
Moralité :
On peut posséder un château
mais terminés les privilèges
quand l’idéal se désagrège
les châtelains vont au cachot !
Les nobles et les hobereaux
ne font plus tourner les manèges
ils tombent aussi dans le piège
de la justice aux froids barreaux !
L’impunité n’est plus de mise
on en est plus à la mainmise
du peuple par quelques seigneurs.
Empêchons toute résurgence
de ces suceurs de ces saigneurs
guettant la moindre négligence.
PS : C'est un poème polémique il est certain, mais, à ma décharge, j'ai bien connu Polémique Victor !
" Conversation entre pochards à Etretat … " ... une fadaise d'Etretat de ... Rotpier !
En souvenir d'un séjour fort agréable ( et presque totalement sobre !
) sur la cote d’Albâtre, je vous livre une fadaise d'Etretat !
Image du net car les miennes sont moins nettes !
Conversation entre pochards
à Etretat …
Conversation de fil en Aiguille
au pied de la Porte,
- Être clochard à Etretat
est un cauchemar qui me hante :
sur un trottoir tout comme un tas
sans même une toile de tente.
- A Etretat ? … Pourquoi mon gars ?
Ce n’est pas une idée géante,
viens au pays du pastaga,
là-bas les nuits sont moins glaçantes !
- Si je deviens un jour clochard
autant que ce soit sur ma terre !
Et le calva, pour un pochard,
vaut bien l’anis : faut pas le taire !
Allez buvons près de la porte
et tant pis si dans notre état,
nous ne bafouillons de la sorte
que des fadaises d’êtres tas !
Nous graverons dans le calcaire
des souvenirs de pochetrons,
après nous casserons nos verres
pour ne plus boire qu’au litron !
Les touristes devant nos fresques
en resteront tout interdits,
trouvant cela très pittoresque,
bien supérieur aux graffitis !
Ils chercherons nos signatures
mais nous ne les graverons pas,
pour les générations futures
une belle étude de cas !
Nous resterons des anonymes,
des bienfaiteurs pour d’Etretat,
nous ne seront pas éponymes
et garderons nos galetas !
Et si du haut de la falaise
un jour on fait le grand plongeon,
il n’y aura pas de malaise
au sein de la population.
De nos pauvres vieilles carcasses
les crabes feront un banquet,
leur chair sera un peu plus grasse
au moment de les déguster !
Dans ce pays de grandes tables
où tous les crustacés sont rois
les péquins comme les notables
ravis se lécheront les doigts !
Et les palais fins en alerte
se demanderons bien pourquoi
au fond de leurs bouches expertes
reste comme un goût de calva !
Allez l’ami, allez confrère,
trinquons à ce bel avenir
après tout nos sommes des frères
et nous devons nous soutenir !
Allons gravons sur la falaise
nos états d’âme de buveurs,
le cœur vaillant et l’âme à l’aise
attaquons-nous vite au labeur !
Rotpier
Image bidouillée par le Rotpier !
" Fabliau sur corde raide, " : le poème du jour de ... Pierre
Image du net
De Griveaux à grivois, il n’y a qu’un pas,
à vous de le franchir ou pas !
Fabliau sur corde raide,
Ce n’est qu’un petit fabliau
pour ceux qui veulent monter haut
dans le cénacle politique
et ne pas perdre leur boutique.
Aujourd’hui on n’est plus hier
on est défait en un éclair
par une photo dérobée
et sur les réseaux étalée.
Vous qui êtes …
A gauche à droite ou au milieu
à la base ou auprès de Dieu
méditez ce petit adage
pour éviter le grand naufrage :
« Méfiez-vous des réseaux sociaux
où nichent de drôles d’oiseaux
qui viennent faire leurs emplettes
même une petite branlette
qui vous met la tête sous l’eau
… n’est-ce pas Benjamin Griveaux ! »
Moralité :
Il faut se méfier des selfies
qui frôlent la pornographie
à Paris ou bien au Creusot :
on cache son petit oiseau !
Péroraison :
Je vais être très critiqué
pour le vers seize c’est OK
j’ai l’habitude c’est classique
de trop tirer sur l’élastique !
Pour le dix-huit également
il ne faut pas nommer les gens
il parait que ça les ébranle
mais moi je m’en tape et -‘ - - - - - - - !
Terminaison :
Je vous avais bien prévenu
et pourtant vous avez tout lu
adeptes qu’à cela ne tienne
des chroniques rabelaisiennes !
De La fontaine à Rabelais
soyons fiers de l’esprit français
qui rayonne à travers le monde
par son génie et sa faconde !
Foin de quelques débordements
dans une fable ou un roman
un entrechat de paillardise
c’est sur le gâteau la cerise !
Rabelais, image du net
Le poème du jour : "Défaillance," de ... Pierre
Un poème ancien, écrit en 2007 ... je crois … à moins que ma mémoire ne défaille …
Sur une très jolie photo de Jean-François Simon, un poème que j'aime tout particulièrement...
Défaillance,
Il bruine dans mon cœur
comme il pleut sur la faille ;
pourquoi cette rancœur
qui fait qu’un cœur défaille.
Hier encore ici,
mais revers de médaille,
plus personne aujourd’hui
et mon cœur qui déraille.
Dans les yeux ce crachin
augmentant la grisaille
et le bout du chemin
et l’ultime broussaille.
La chute sans rappel
parallèle à l’entaille,
les rochers en scalpel
et mon cœur en tenailles.
Pour vivre maintenant
je ne suis plus de taille,
je plane en attendant
d’être au pied de la faille.
Pierre Dupuis
" Le vieux pêcheur et le mérou, " : le poème du jour corsé de ... Rotpier
Le vieux pêcheur et le mérou,
Originaire de Corfou
fils et petit fils de pêcheur
original et un peu fou
mais avant tout homme de cœur.
Il avait un petit bateau
un héritage de son père
c’était un antique rafiot
qui sentait très fort la misère.
Colmaté un peu de partout
il tenait la mer de première
rendant bien des marins jaloux
ça clabaudait dans les chaumières !
Son rêve était de ramener
un mérou brun de taille énorme
et de l’exposer sous le nez
de tous ses pairs sans autre forme.
Et ce jour là était venu
il avait dépassé son rêve
un poisson énorme et ventru
était étalé sur la grève.
On le pesa : cent vingt kilos !
très joli poids sur la balance
il entama presque aussitôt
de frénétiques pas de danse !
Un peu comme Zorba le Grec
après l’échec de l’entreprise
cela cloua vraiment le bec
aux jaloux à la mine grise.
.
Le mérou rejoint un étal
face au vieux port dos à la halle
hors de question que l’animal
subisse une vente banale !
Tout le monde voulait le voir
un long cortège de Corfiotes
défila du matin au soir
certains même avec des loupiottes !
Et c’était des oh ! Et des ah !
« t’as vu la taille de son ventre
je n’ai vraiment jamais vu ça
quel animal diantre de diantre ! »
Ce ne fut qu’au petit matin
qu’il décida de la découpe
aidé de quatre bons copains
des gars sérieux sans entourloupe !
C’est au moment de le vider
que la surprise fut totale
du ventre aussitôt tailladé
s’échappa une énorme opale !
Et puis ce fut d’autres bijoux
une véritable fortune
les jaloux furent plus jaloux :
il avait décroché la lune !
Avalé au fond de la mer
et venant d’une ancienne épave
un trésor que beaucoup d’experts
avaient raté de façon grave !
Probablement un acatium
un bateau de la Grèce antique
fuyant la loi de l’impérium
de Rome la monolithique !
Il était très riche à présent
lui le fauché le sans-le-sou
il décida sur le moment
d’offrir aux pauvres le mérou ;
Il fit un balthazar géant
en empruntant sur sa fortune
plus de problème maintenant
qu’il avait un monceau de thunes !
Les banquiers lui faisaient la cour
afin de gérer sa richesse
les femmes lui tournaient autour
clignant des yeux roulant des fesses !
Mais il garda femme et amis
au grand dam de ces lèche-bottes
il se fit quelques ennemis
chez les nantis et les cocottes !
Mais pas de quoi fouetter un chat
le temps mit fin aux jalousies
aux éternels prêchi-prêcha
la bile fut vite moisie !
Péroraison :
Dans la belle île de Corfou
se mit en place une légende
glorifiant pêcheur et mérou
et leur réputation fut grande !
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Premier aparté :
Si j’étais un sage poète
j’aurais pu en rester ici
mais moi je n’en fais qu’à ma tête
et je me fiche des lazzis !
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Vous pourrez donc dans une glace
avoir un petit aperçu
de ce que je peux mettre en place
sans pour autant avoir trop bu !
Eclairage :
Il existe moult variétés de mérous dont
le nom scientifique est : Epinephelus marginatus.
Epinephelus … déjà tout un programme si on remplace
le second « e » par un « a » ! Ah ah ah !
Donc: à votre glace !
Second aparté :
Les anagrammes de « mérou » sont :
« morue » et « mœurs »
Avouez que c’est encore là tout un programme !
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Sur cette affaire extravagante
voila vous savez presque tout
le vieux pêcheur et le mérou :
une aventure ébouriffante !
Je vous laisse car j’ai à faire :
je pars à la pêche au mérou
avec un ami de Corfou
qui connaît très bien son affaire !
Et si nous revenons bredouilles
il m’apprendra le sirtaki
et quand je l’aurais bien appris
nous irons jouer les arsouilles !
J’aurais pu choisir une rime
bien plus scabreuse mais voila
ma muse qui veille et m’opprime
m’a dit : « Adieu si tu fais ça ! »
Elle n’est pas facile à vivre
et je ne suis que son féal
alors parfois moi je l’enivre
et l’enferme dans un bocal !
Je la pose sur mon pupitre
ses yeux me lancent des éclairs
alors je ris et fais le pitre
mais pas bien longtemps ça c’est clair !
Un jour et c’est couru d’avance
elle me laissera tomber
un gars lui fera des avances
un gaillard au torse bombé.
Mais j’ai déjà prévu la chose
j’ai acheté un revolver
j’effacerai ce pas-grand-chose
de douze balles de Luger !
J’en remettrai dans la foulée
douze de plus dans le chargeur
hors de question que la traînée
s’en aille fricoter ailleurs !
Je n’alignerai plus de rîmes
je n’aurais plus d’inspiration
ensuite viendra la déprime
c’est le lot de tout histrion !
A moins qu’une nouvelle muse
ne pointe le bout de son nez
que je la séduise et l’abuse
en la soûlant lors d’un dîner !
Elle sera ma Pénélope
je serai son Ulysse aimé
en cas de mauvais horoscope :
une de plus à supprimer !
Rotpier
Petit cadeau en prime :
Le poème du jour : " Revenons aux fondamentaux, ou Et si Pierre Boulle avait vu juste… " de ... Pierre
Non, non! Rassurez-vous: je n'ai pas encore perdu la boule ... d'autres peut-être ?
Ados aux smartphones ou accros aux smartphones ... c'est pareil !
Image bidouillée du net !
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Image du net d'une autre planète !
Revenons aux fondamentaux,
ou
Et si Pierre Boulle avait vu juste…
On peut me traiter de vieux schnock
de croulant au trois quarts sénile,
dire que je radote en bloc
et me classer dans les fossiles !
Mais…
Quand je regarde les ados
les doigts crispés autour des touches,
pour faire la bête à deux dos
ils doivent le faire en Bluetooth !
Terminé le contact direct,
exit le branchement physique,
c’est peut-être un peu plus sélect
mais rien ne vaut l’acte basique !
À ce rythme c’est l’extinction
des humains dans quelques années,
terminé la copulation,
vieille technique surannée !
Les singes tout en honorant
leurs guenons de façon classique
rigoleront à pleines dents
en se tamponnant des critiques !
Si Pierre Boulle était vivant
il se taperait sur les cuisses :
bien en avance sur son temps
il avait flairé les prémices !
Péroraison :
Allez bougez-vous les ados,
laissez tomber claviers et touches,
revenez aux fondamentaux
et restez à portée de bouche !
A trop baigner dans le virtuel
on passe à coté de la vie,
en amour pas de logiciel,
pas de volonté asservie !
Décrochez des réseaux sociaux
ces lieux que l’on croit de partage
mais qui sont, bien que conviviaux,
des lieux d’errance et d’engluage !
Le digital est un besoin
mais pas sur des bouts de plastique
et comme Eros je vous enjoins
de vous la jouer plus romantique !
Apprenez sur le bout des doigts
l’art de prodiguer des caresses,
laissez tomber les écrans rois
cherchez d’autres rimes en « esses » !
Il y en a des quantités,
je vous le dis, je le professe,
j’en vois une de qualité
… très orientée… je le confesse !
Je ne vous fais pas de dessin
… par Aphrodite ! Une autre rime !
Je vous l’abandonne à dessein :
je suis quelqu’un de magnanime !
Image du net: Pierre Boulle, par le dessinateur Gabriel Worst
Femmes chinoises sur le trottoir, le poème du jour : " Marcheuse " de ... Pierre
Préface :
Suite au second rébus de dimanche dernier qui parlait des belles de nuit chinoises de Belleville, je vous propose un poème écrit il y a 11 ans environ.
Vous trouverez, à la suite, un article traitant du sujet si vous ne le connaissez pas.
A ces femmes chinoises qui se prostituent par nécessité vitale
Marcheuses,
Elles sont des centaines
dans sa situation
pour le moins incertaine
soumise à perversion.
C’est leur moyenne d’âge
- la quarantaine et plus ! -
qui surprend au passage,
provocant le hiatus.
Péripatéticienne,
pas d’autre solution,
drôle de paroissienne
dans cette « profession » !
Son pays c’est la chine,
elle y rêve toujours !
Ici, courbant l’échine,
elle vend de l’amour.
Il n’y a plus d’usine
au Dongbei sinistré,
la plupart sont en ruines :
emploi défenestré !
Petit garçon à charge
mais aussi des parents
et plus du tout de marge :
partir en soupirant.
Un visa pour la France
et des petits boulots,
le rêve devient rance,
il est loin le gros lot !
Paris, la belle ville
dont on rêve le soir,
mais aussi Belleville
où l’on fait le trottoir !
Elle est là, elle marche,
recherchant le client,
mais rien dans sa démarche
de vraiment provoquant.
Pas d’allure indécente :
minijupe au rencart,
tout juste une passante
un peu trop à l’écart.
Du trottoir à l’impasse,
de l’hôtel au meublé
à moitié prix la passe,
ça casse le marché !
SIDA en embuscade
et mauvais coups en plus,
juste une aide à ce stade :
celle du Lotus Bus !
Joli nom de programme
balayant le motus,
seul secours pour ces femmes
du pays du lotus !
Et Médecins du Monde
sur un nouveau chantier
sur notre terre ronde
mais là … c’est à nos pieds !
Elle marche et circule,
il faut bien se montrer,
sans un petit pécule
pas question de rentrer.
Avec un peu de chance
… la fin de ce parcours ?
Mais pour l’instant, l’urgence,
c’est de vendre l’amour.
Le Lotus Bus à Belleville (Image: Médecins du Monde)
On les appelle les «marcheuses de Belleville». Elles sont chinoises, entre trente-cinq et cinquante ans, elles ont l’air de se promener et pourtant elle sont prostituées. Originaires du Nord-Est de la Chine, les prostituées chinoises sont apparues sur les trottoirs de Belleville au début des années 2000. Victimes des restructurations de l’industrie et des usines d’Etats, ces anciennes cadres ou employées sont venues en France dans l’espoir d’une vie meilleure.
Avec Marie Debrus, responsable du Lotus Bus, un programme de prévention et d’accès au droit mis en place par Médecins du Monde.
La prostitution des femmes chinoises est un phénomène récent apparu dans les années 2000. « Ce sont les associations qui travaillent dans les rues qui ont commencé à voir des femmes chinoises, ce qui était plutôt inhabituel jusqu’alors » explique Marie Debrus. Mais elles ne ressemblent en rien aux autres prostituées parisiennes. Plutôt discrètes, elles arpentent les trottoirs et n’ont pas de souteneur. Ces femmes, entre trente-cinq et cinquante ans, sont pour la plupart originaires du Dongbei, la région du Nord-Est sinistrée après les restructurations et les fermetures d’usines d’état. Elles sont venues en France, souvent avec un visa touriste ou d’affaires, pensant travailler sur place ignorant les difficultés administratives. Elles se retrouvent alors dans la rue, souvent après l’échec de petits boulots effectués chez les Chinois, comme la garde d’enfants par exemple. Une fois dans la rue, ces femmes sont des proies faciles pour différents réseaux, sujettes aux violences de la rue, des clients mais aussi de la police.
Afin de venir en aide à ces « marcheuses », Médecins du Monde a mis en place la mission [bLotus Bus[/b] en 2004, qui allie travail de rue (distribution de préservatifs, prise de contact, prévention), permanences en chinois au Centre d’accueil avec des ateliers de discussion (autour des accès aux soins, des droits, de la santé) et accompagnement physiques des personnes dans leurs démarches administratives. Si l’institution est aujourd’hui bien connue des Chinoises, gagner leur confiance n’est pourtant pas si facile. « Ces femmes vivent toutes dans une peur permanente ».
Quel est l’avenir pour ces femmes ? « Beaucoup souhaitent repartir mais l’urgence aujourd’hui est de gagner leur vie » explique Marie Debrus.
Auteur: Marion Zipfel
Le poème déjanté du jour : " Le périple fou du grand gourou de Kourou, " de ... Rotpier
Images du net bidouillées par le Rotpier
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Le périple fou du grand gourou de Kourou,
Dans une cabane en bambou
bordée par le trouble Kourou
vivait un singulier gourou
qui possédait un vieux coucou.
Un coucou suisse et un toutou
venu tout droit de Tombouctou
qui ne mangeait que du mérou
frit à la poêle et au saindoux.
Sa compagne avait les seins doux
et possédait un gros matou
qui se cognait un peu partout
en faisant de vilains miaous.
Il n’avait plus de dent du tout
obligé de manger du mou
avec de la pâtée de choux
ça le rendait aux trois quarts fou.
Je parle du chat voyez-vous
et en aucun cas du gourou
je le précise pour le coup
où du cerveau vous seriez mous.
Donc revenons-en voulez-vous
à ce personnage un peu flou
pratiquant aussi le vaudou
et un tantinet marabout.
En fait c’était un touche à tout
y compris aux seins doux pas mou
de sa belle et tendre doudou
qu’il couvrait d’or et de bisous.
Ce qui le mettait en courroux
c’était les fusées de Kourou
qui décollaient dans un bruit fou
et faisaient peur à sa doudou.
Ça rendait fou le gros matou
ça décrochait le vieux coucou
le clebs se planquait n’importe où
même lui tremblait des genoux.
Un jour il décida d’un coup
de partir avec sa doudou
son chat son clebs et son coucou
pour le pays des kangourous.
Sur un vieux rafiot en bambou
qui ne tenait qu’avec des clous
et qui transportait du cachou
il arriva quand même au bout.
Aussitôt ce fut la folie
une véritable hystérie
les gens cherchaient sa compagnie
une arrivée très réussie.
Et en moins d’une décennie
il bondit en catégorie
et devint sans forfanterie
le plus grand gourou d’Australie.
Tout le monde fut dans sa poche
les très vieux mais aussi les mioches
une fille infiniment moche
voulait lui rouler des galoches !
Sa doudou qui n’était pas cloche
lui dit : « dégage ou je t’embroche ! »
tout en lui filant des taloches
et des grands coups sur la caboche !
On venait le voir de partout
même un sorcier de Tombouctou
un soir lui troqua son coucou
contre un couple de vieux hiboux.
Dans ses poches il planquait ses sous
quand ça débordait de partout
il en donnait à sa doudou
pour acheter de beaux dessous.
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Et elle lui sautait au cou
elle n’avait plus peur du tout
des fusées partant de Kourou
et lui faisait des gros bisous.
Il avait conquis une aura
qui arriva à Canberra
par le truchement d’un para
qu’il avait guérit d’un zona.
Du coup la Mafia s’en mêla
je veux dire la ‘Ndrangheta
elle se nomme comme ça
en Australie voilà voilà.
Elle voulu l’obliger à
vendre de la marijuana
aux petits rats de l’opéra
de Sydney mais il refusa.
Du coup il reprit son barda
et embarqua pour Calcutta
avec son chien et sa nana
et un nouveau chat angora.
Les vieux hiboux il les troqua
contre un baril de tequila
trente cigares de Cuba
et un splendide harmonica.
En arrivant à Calcutta
il croisa Mère Teresa
revenant de l’orphelinat
à petits pas à petits pas.
C’est à partir de ce jour-là
que le grand gourou s’éclipsa
personne même le para
ne sut où logeait la smala.
Heureusement car la Mafia
avait mis sur lui un contrat
mais personne ne le trouva
doucement il s’évapora.
Beaucoup plus tard on retrouva
sa trace dans l’Himalaya
dans le secteur de Pokhara
dans la maison d’un vieux sherpa.
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On trouva son harmonica
encore en assez bon état
la queue de son chat angora
un bout de cigar’ de Cuba
un petit verre à téquila
un portrait de mère Teresa
une photo de Madona
et une autre de Monica
un portefeuille en kangourou
avec une poche en dessous
contenant outre quelques sous
une capote avec un trou
et une clé pour un coucou
une jolie paire de bas
un petit slip de sa nana
un billet pour le groupa ABBA
et un autre pour l’Alhambra
trois roquettes de bazooka
une parka une chapka
une canette de Coca
un stylo et un agenda
des moustaches de poisson-chat
un roman d’Emile Zola
« Nana » offert par sa nana.
Nul besoin d’être Nestor Burma
pour conclure qu’après tout ça
qu’il était bien passé par là !
Moi seul détiens la vérité
moi seul sait où il est allé
mais j’ai promis craché juré
de ne jamais rien révéler !
Que j’aille tout droit en enfer
qu’on me trucide au revolver
qu’on me pète trois fois le blair
si je trahis ce mec super !
Apostille :
Y a de la vérité en tout
mêm’ dans les récits les plus fous
il suffit de trier le tout
… un point c’est tout un point c’est tout !
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