" Le moulin de la Boulaye " : le poème du jour de ... Pierre !
19 Septembre 2013 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie
Allez, je vous propose un petit devoir de vacances !
Poème écrit sur place, dans le moulin, en Bretagne, dans le Morbihan pour être précis ( à Pluméliau à 12 Km de Pontivy )
A Madame et Monsieur Kervarrec
qui ont restauré, avec beaucoup de goût
et d’authenticité, le moulin de la Boulaye.
Le moulin de la Boulaye,
« Ah ! Vieux moulin tu as tourné,
tourné, tourné et retourné ;
la force de l’eau sur tes pales
était ton énergie vitale !
Les paysans des alentours
qui venaient à chacun leur tour
guigner ta belle mécanique
la trouvait vraiment fantastique !
Ils n’avaient rien vu de pareil
à ce formidable appareil,
qui pouvait moudre sans relâche
sans se fatiguer à la tâche ! »
Il fallait pour être meunier
réfléchir et savoir manier
une mécanique complexe
qui laissait bien des gens perplexes.
Tout l’art était de réguler
le débit pour faire tourner
la roue à la bonne vitesse,
ce qui demandait de l’adresse.
Selon le niveau de l’étang,
selon les caprices du temps,
il fallait surveiller l’étiage
et réagir sans cafouillage !
Et puis il y avait les grains
pour les bêtes ou le pétrin :
mouture grossière ou farine
pour les auges ou les cuisines.
Chaque fois c’était différent,
il fallait varier tout le temps,
bien affiner tous les réglages
du broyage et du tamisage.
Ajoutez qu’en plus du cerveau,
il fallait être aussi costaud :
les sacs de grains ou de farine
pesaient très lourd sur les échines !
Sans compter que dans le moulin
la poussière battait son plein,
c’était à peine respirable
rendant les poumons irritables !
Le danger était permanent
de se faire happer par les dents
des boulimiques engrenages
capables des pires carnages !
Même s’il aimait son métier
et son beau moulin le meunier
mourrait souvent bien avant l’âge
épuisé par tout cet ouvrage !
« Combien as-tu mon vieux moulin
usé de ces hommes enclins
à ne vouloir jamais se plaindre,
à faire le travail sans geindre ?
Puis un jour il est arrivé
quelque chose qui a scellé
ta disparition programmée
malgré ta grande renommée.
C’est la fée électricité
qui a très vite supplanté
toutes autres forces motrices
et s’est faite dominatrice !
Sont apparus les grands moulins
qui ont grignoté un à un
les petits sans aucun complexe :
tâche facile dans le contexte !
Au grand dam du dernier meunier,
tes engrenages, tes paliers,
sont entrés dans un grand silence
sans aucun espoir de relance.
Et le temps a pris tout son temps
pour ronger inlassablement
ta merveilleuse mécanique
en se moquant de tes suppliques !
Il a commencé par le bois
de ta roue et puis de ton toit,
s’attaquant ensuite à tes pierres
aidé des ronces et des lierres.
Tes arbres se sont descellés,
tes alignements décalés,
de ta mécanique complète
il n’est resté qu’un grand squelette !
Mais un jour vint, béni pour toi,
des gens ont réparé ton toit
pour que cessent tes avanies
te conduisant à l’agonie.
Ils t’ont redonné du cachet
de haut en bas et sans tricher :
ta mécanique est exposée
comme on le fait dans les musées !
Ta fonction a beaucoup changé
puisque tu sers à héberger
des gens qui viennent en vacances
et admire ton élégance !
C’est reparti pour très longtemps
et je sens que tu es content,
car même sans ta mécanique,
au temps tu peux faire la nique !
Il est possible – pourquoi pas ? -
que tu te rappelles de moi :
un vieux monsieur un brin poète
avec un chapeau sur la tête.
Un vieux monsieur qui t’a parlé
et que tu as su écouter
sans être étonné de l’affaire,
un vieux monsieur aimant les pierres.
Porte-toi bien mon vieux moulin,
tu m’enterreras c’est certain,
les hommes jamais ne revivent :
leurs forces sont beaucoup moins vives !
Si l’on peut les rafistoler
un peu quand ils sont très usés,
cela ne les prolonge guère :
la vie de l’homme est éphémère. »
Pierre Dupuis
Bonjour et bienvenue sur ce blog où vous trouverez, pêle-mêle poésie classique, libre, sérieuse, moins sérieuse ou encore … moins sérieuse ! Ma devise : « Enfermez la poésie dans un genre et elle s’étiole » Vous y trouverez aussi des pensées de toutes sortes, des rébus, des chansons que j’aime (clip et paroles) et encore plein d’autres choses frôlant parfois le délire ! Rotpier
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