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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

Le poème un peu d'anticipation du jour : " La trouée, " de ... Pierre

20 Décembre 2021 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie

 

Nota :
C'est un poème pas très habituel. Mais bon, il faut s'essayer à tout n'est-ce pas ?

.

La trouée

Image du net

 

Préambule :

C’était en 2054,

le 15 janvier pour être précis.

 

 

La trouée,

Il faisait sombre ce jour là.

Sombre, très sombre même.

Un brouillard visqueux, collant, gluant

enveloppait tout : le décor et les gens.

On ne voyait que des ombres

qui se déplaçaient lentement, très lentement.

On se serait cru à Londres

dans le fog, en bordure de Tamise

mais là, pas de Big Ben, juste la Seine

quelque part en contrebas.

Ce n’était pas la première fois que cela arrivait

mais là, c’était, de mémoire d’homme, le summum !

Des sectaires niaient encore

les effets du dérèglement climatique.

Parmi eux, des quasi psychopathes

niaient le réchauffement lui-même !

Tous les fous n’avaient toujours pas de fil à la patte !

Loin de là, bien loin de là !

Au milieu d’un silence angoissant,

l’espace d’un instant,

mon regard accrocha quelque chose,

un point lumineux presque invisible.

Cela ne dura qu’une fraction de seconde

puis, plus rien … et à nouveau il fut là.

Mon œil, le droit, le prit pour cible.

Il grossissait lentement, très lentement,

c’était à peine perceptible

pourtant il s’élargissait, c’était indéniable.

Puis, ce fut comme une trouée

oui, une trouée, c’est le nom le plus approprié.

Déjà plusieurs mains la pointaient du doigt.

Un long murmure s’éleva,

pas encore une clameur jusqu’à ce que,

juste en son milieu, jaillisse un rayon de soleil.

Il était bien là l’astre disparu,

derrière, tout simplement derrière.

Un illuminé, pas par le rayon, se jeta à genoux

et s’écria : « Ô miracle ! »

Il y eu peu d’écho pour reprendre le mot,

les temps n’étaient plus aux tabernacles,

pour l’église c’était la grande débâcle,

elle avait traversé trop de scandales

et elle avait chuté à la verticale

cul par-dessus tête et le clergé aussi.

Terminé, plié, balayé :

l’apocalypse méritée.

A défaut de miracle,

c’était le vent qui faisait son travail,

on peut toujours compter sur le vent.

Il balayait maintenant avec vigueur

les nappes de brouillard

qui s’étaient accumulées là, on ne savait pourquoi.

Il y aurait des explications.

Des explications, il y en a toujours

mais elles viennent plus tard,

parfois trop tard.

Elles sont plus ou moins bonnes,

plus ou moins scientifiques,

assez souvent hasardeuses

voir totalement fantaisistes !

C’est de préférence, ces dernières

qui allaient être relayées sur les réseaux sociaux.

Pour l’instant, et par petits groupes,

les gens discutaient, les banalités pleuvaient.

Bientôt, la routine reprenant,

chacun retournerait à son écran

dans un grand élan de compulsion maladive.

Y échapperaient quelques vieux, très peu,

des épargnés de cette pandémie

de l’écran à tout prix.

Il en restait encore,

peut-être leurs organismes avaient-ils

fabriqué des anticorps ?

                                    Pierre Dupuis

 

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