Le poème du jour : " Le moribond " de ... Rotpier
Le moribond,
Je glisse
vers le précipice.
J’esquisse
des manœuvres récupératrices,
mais je tombe.
Mes ongles crissent
sur les interstices
et je dévisse
sans prises salvatrices
et je retombe.
La vie fuit. Lisse
comme un calice.
Tout doucement en coulisse,
elle se fait liquidatrice
et je retombe.
Mes forces m’abandonnent,
de la mort complices,
qu’ai-je fait pour qu’elles me trahissent
et me poussent dans la tombe ?
Pierre Dupuis
Petits haïkus enfilés … par Rotpier
Les haïkus du jour … selon Rotpier
Avertissement aux nouveaux lecteurs :
Définition du haïku selon Rotpier (qui n’engage que lui !) :
Le haïku est un concentré de poésie obtenu par déshydratation du superflu. Pour peu que le lecteur verse dessus, une perle de paupière, une goutte de sueur ou encore la fraîcheur d’un éclat de rire, il déborde en tous sens.
Nota : Haïku se prononce en français : « aiku » sans liaison. Exemple :
dans l’expression « un haïku », on prononce « aiku » et non « naiku »
J’ai rarement le haïku triste.
J’ai souvent le haïku leste
mais je ne l’ai jamais pompeux !
On a, après tout, que le haïku qu’on peut,
c’est tout !
Certains enfilent des perles, le Rotpier enfile des petits haïkus !
( qui ne lâchent pas de perles ! ) Le ton étant donné ( même pas vrai : il est très cher sur les étals, ce qui met le cœur de mon porte-monnaie dans un étau ! )
voilà ce que cela donne !
Petits haïkus enfilés
Pas cadencés : fin
ne plus penser qu’a danser
trouver partenaire !
Pendant défilé
joli minois repéré
plus qu’à allumer !
Le bouquet final
petite chambre après bal
le feu d’artifice !
Flonflons terminés
confettis au caniveau
danse des balais !
Vivement l’an prochain !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !
……… pour aujourd’hui !
Et pis c’est tout !
Rotpier
Le poème du jour: " Je ne te connaissais même pas Valérie, "
Je ne te connaissais même pas Valérie,
Ils étaient deux.
Si seulement tu avais vu leurs yeux …
si seulement tu avais pu voir leurs yeux !
Du haut de tes dix sept ans,
tu baladais avec l’insouciance
de l’encore adolescence
les pleins et les déliés
de ton corps de presque femme.
en filigrane.
Si seulement tu avais vu leurs yeux …
Peut-être aurais-tu pu faire demi tour ?
Ne pas suivre, docile,
la petite route menant à la haute ville :
le chemin que tu empruntais depuis des années,
tranquille.
Eux … savaient.
Ils étaient les chasseurs,
toi … le gibier.
Saloperie !
Saloperie de vie !
On t’a retrouvée … nue.
Ces salauds qui t’ont - après- lardée de coups de couteau.
Aucun n’était mortel.
Tu as dû souffrir …
Avec ton doigt, ton doigt plein de sang,
tu as eu le temps d’écrire :
Saloperie ! Saloperie de vie !
Depuis - depuis - j’erre.
J’erre sur la petite route qui mène à la haute ville.
Je cherche … Je cherche … même si c’est imbécile !
Je n’ai plus grand chose à faire,
je suis à la retraite et … sept fois grand-père.
Je ne te connaissais même pas Valérie.
Mais je voudrais confondre ces deux-là,
ces deux-là qui t’ont salie, ces deux-là qui ont pris ta vie.
Je voudrais coincer les salauds qui t’ont fait ça !
Pierre Dupuis
Réponse pour le rébus de … Rotpier
Réponse pour le rébus … sur le billet « rébus » !
Bravo à ceux qui avaient trouvé !
Et pis c’est tout !
Rotpier
Le poème du jour : " Fantaisie sans lacet, " de ... Rotpier
Fantaisie sans lacet,
Regardez ces amoureux qui s’enlacent,
ils sont pauvres ! Mais, même sans lacet,
de leur amour, jamais ils ne s'en lassent :
ils n’auraient que faire de cent lacets !
D’aimer, jamais la fille ne s’en lasse,
le garçon le lui rend bien sans s’en lasser !
A les voir, ce que je sens là c’est :
le grand amour : dans leur jeu ça sent l’as !
Moralité :
S’enlacer sans s’en lasser,
sans lacet : c’est sûr le pied !
Mais ces souliers sans lacets,
sauront-ils sans vous lasser
vous seoir ? Ça c’est pas sûr Rotpier !
Bon, si c’est ça, salut, bonsoir !
Rotpier
Le petit arrêt rebus de … Rotpier !
Et si l’on faisait un petit arrêt rébus ? … Juste comme ça, pour se dégourdir un peu les neurones !
Petite aide au rébus :
C'est de l'actualité toute fraiche !
1ère ligne, 4ème image : "costaud"
2ème ligne, 1ère image: "U"
3ème ligne, 1ère image: la mauvaise fée lance un " ---- " ... 2ème image: " ti "
5ème ligne, 1ère image: " oui, en russe "
9ème ligne, 2ème image : la peinture ou la musique,c'est de l' " --- "
10ème ligne, 1ère image: il faut séparer le " yé " en " i " et " et " ... dernière image: en haut du " --- "
11ème ligne, 1ère image, la bébête est une " tique "
Réponse :
Grand prix de formule T F1 : sortie de route pour Poivre d’Arvor et pôle position pour Ferrari ! La carrosserie et les pneumatiques ont fait la différence !
Bon travail !
Rotpier
Le poème du jour: celui qui marche le mieux sur ce blog: " La vieille dame tibétaine " de ... Rotpier
La vieille dame tibétaine,
Cheveux s’effilochant,
comme les vieilles mèches,
balayés en les champs
que les grands vents dessèchent.
Les yeux presque fermés,
signature asiatique,
un regard exprimé
des plus énigmatiques.
Elle est là, devant moi,
comment me juge- t-elle ?
Je ne sais pas pourquoi
mais cela m’interpelle.
Je pourrai m’en moquer
et pourtant à vrai dire,
j’aimerai provoquer
chez elle un vrai sourire.
Je l’interprèterai
de façon univoque :
comme un respect – un vrai ! –
un respect réciproque !
Soyez-en sûre, vieille dame tibétaine,
soyez-en sûre,
soyez-en certaine !
Pierre Dupuis
La fable du jour : "Le poète, le banc et la grenouille" de Rotpier
Fable dédiée à mon ami J.C. !
Le poète, le banc et la grenouille,
Un poète, endormi sur un banc, bien calé,
rêvait en souriant à ses amours passés.
Sourires entrecoupés de sanglots et de larmes,
esquisse d’un tableau d’un indicible charme.
Une verte grenouille en passant devant lui
s’arrêta doucement et s’installa sans bruit.
Observant avec soin les détails de l’image
Elle s’écria d’un coup : « mais pour sûr ! C’est un mage ! »
Elle fit un grand bon pour sauter sur le banc,
bien plus qu’il n’en fallait et se retrouva - vlan !-
sur les genoux offerts du rêvassant poète,
le réveillant d’un coup : chose , pour le moins, bête !
Un échange, tantôt en croaque,
tantôt en vers lents,
s’établit aussitôt !
Lui :
« Halte-là la bestiole ! Aurais-tu disjoncté !
Je te le dis tout net, ait la grande bonté
de dégager de là sans perdre une seconde
avant que je ne sois d’une humeur furibonde ! »
Elle :
« Ne devines-tu pas un appel du destin ?
Je suis sur tes genoux : c’est un signe certain !
Un vil ensorceleur m’a changé en grenouille,
mais je suis une femme : annule cette embrouille !
Je le sais, tu le peux, tu es un magicien,
tu assembles tes vers en très grand praticien !
Si, du bout du crayon tu effleures ma tête,
je redeviendrais femme au lieu de cette bête !
Je saurais m’acquitter du service rendu :
tout ce que tu voudras et même encore plus !
Accepte le marché, tu ne seras pas dupe :
tu seras remercié, pour le moins au centuple ! »
Le poète ébaubi … plutôt dubitatif,
se mis à réfléchir en se grattant les tifs !
« Je ne vois pas de risque à tenter l’expérience,
à exaucer son vœu - bannissons la méfiance !- »
Jusque là silencieux, le banc l’interpella :
« Attention mon ami, je sens mal ce coup là !
Je te connais très bien de dos comme de fesses :
tu n’as jamais su dire un « non » franc aux gonzesses !
« Ça va bien toi le banc, garde donc tes conseils
pour les petits jeunots, je suis d’âge vermeil !
Je sais ce que je fais: tais-toi, je t’en conjure ! »
N’écoutant pas le banc, il tenta l’aventure !
Sur la tête il posa le bout de son crayon
… le ciel s’irisa en milliers de rayons !
Ebloui un instant, il retrouva la vue
pour voir sur ses genoux une fille non nue !
Une fille sans âge aux habits vieux et noirs,
à la mine revêche, autant qu’un urinoir !
A l’amabilité de ces vieilles concierges
qui n’ont jamais connu autre chose qu’un cierge !
Jetant l’engeance à terre en criant : « c’est du vol !
C’est de l’arnaque en vrac ! C’est vraiment pas de bol ! »
Il faillit s’étrangler et la prendre au collet
quand il vit à ses doits… horreur ! … un chapelet !
Il venait bêtement, lui, le païen, l’impie
de délivrer - punaise ! - une de sacristie !
Une vieille bigote à l’avachi bustier :
véritable grenouille… oui ! mais de bénitier !
Tout à fait ulcéré il sortit de son sac,
un flacon aplati qu’il prit par le colback
et se mit en devoir, pour noyer son remord
de le vider cul sec pour se saouler à mort !
Moralité :
Premier enseignement :
Les bancs sont des experts en matière de bougresses,
ils connaissent les femmes et encor’ plus leurs fesses !
Leurs rapports sont intimes : ils savent leurs secrets,
ils pourraient faire des livres accrocheurs à souhait !
Second enseignement :
Si une grenouille ou une femme, mon garçon,
vient à sauter sur tes genoux, sans plus de façon,
sauves-toi le plus loin possible et fais attention :
surtout - surtout ! - : laisse bien de coté ton crayon !
Pierre Dupuis
Fable, pas de Lafontaine, mais de Dupuis quand même !
Le poème du jour : « Les mains » de ... Rotpier
Préambule :
Il est des poèmes que l’on pense achevés et que l’on ne retouche plus.
Mais un beau jour, on les relit et un petit déclic nous conduit à les revoir, à les modifier.
Quelquefois, cela les renforce.
D’autres fois, cela les tue.
J’espère avoir fait le bon choix.
Pierre
Image prise sur le net
Les mains,
Des mains qui s'ignorent,
des mains qui se cherchent,
des mains qui se trouvent.
Des mains qui se voient,
qui s’interpellent
qui s’entrouvrent !
Des mains qui se rejoignent,
qui se frôlent,
qui se découvrent.
Des mains qui se caressent,
qui s'étreignent,
qui s'affolent !
Des mains, main dans la main,
qui font l’amour
comme des folles !
Des mains qui se lassent,
qui s'affrontent !
Qui se blessent !
Des mains qui s'écartent,
qui se menacent !
Qui s'éloignent.
Des mains, sans lendemain,
qui se séparent
et qui s’égarent.
Des mains qui se perdent,
des mains qui s'oublient,
des mains qui s'ignorent.
Et ma tête
entre les miennes,
encore, encore et encore.
Les dicton ( à la c - - ! ) de la semaine de … Rotpier !
Les dictons à la c - - de la semaine !
Un petit jeu de mot, une petite bêtise ou …. une grosse,
un personnage caché ou bien toute autre chose : juste pour vous faire sourire ! Enfin, je l’espère !
Bonne fête à tous les saints de la semaine !
A la Saint Raoul,
il faut se méfier des petites poules
qui souvent nous roulent
et nous font un petit dans le dos
à la Saint Thibaut !
(Vieux dicton de la Bresse … antique !)
A la Sainte Amandine, c’est connu,
le mari se serre la ceinture et est souvent cocu !
A la Saint Ulrich
le pauvre devient assassin
mais aussi … très riche !
Si la pluie est là à la Saint Benoît,
ne sort pas tout nu :
mets à l’abri tes noix !
Ou tu …
devras les mettre à sécher
jusqu’à la Saint Olivier !
A la Saint Henri,
tout le monde en rit !
(des conneries … du Rotpier ? )
Pluie à la Saint Joël
rend les filles belles
jusqu’à Noël !
A moins que Saint Abel
ne lui coupe l’herbe sous le pied !
… c’est du Rotpier … tout craché !
Et pis c’est tout pour aujourd’hui … brav’ gens !
Bonne semaine !
Rotpier