Un autre festival de cane ... sans faute d'aurtaugraffe ! Par ... Rotpier
22 Mai 2012 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Fable
Un autre festival de cane
... sans faute d'aurtaugraffe !
n
Le poète et sa canne et la cane de la Canne,
Sous un soleil de plomb je pêchais dans la Canne,
une belle rivière aux confins du Morvan,
avec pour matériel une très courte canne
et un petit flotteur qui suivait le courant.
Pour leur part les poissons devaient être en vacances
- pas une seule touche à mettre à mon compteur ! -
quand je vis arriver avec grande prestance
une cane au détour d’un méandre enchanteur.
Son port de cou altier lui donnait de la grâce,
elle glissait sur l’eau sans aucun clapotis,
son plumage irisé, de la plus grande classe,
conférait à son charme un air très abouti.
« Enchanté » me dit-elle avec beaucoup d’aisance,
d’une voix cristalline et s’exprimant très bien,
avec facilité, sans trop de suffisance,
chose extrêmement rare et ça je le soutiens !
Elle enchaînait fort bien, preuve de sa culture,
il était évident qu’elle en avait beaucoup,
bien des femmes auraient aimé cette stature :
une tête bien faite et pleine pour le coup !
« Vous êtes, cher monsieur, prédateur innommable,
pêcher pour le plaisir est un acte gratuit,
si c’était pour manger, ce serait raisonnable,
mais là je vous abhorre et ce n’est pas fortuit !
Mettez-vous dans la peau de la gent aquatique
qui cherche sa pitance et trouve vos appâts,
avec en leur milieu ce piège traumatique
que l’on nomme hameçon et qui mène au trépas.
Supposez un instant que vous preniez leur place
et que vous vous trouviez de la sorte piégé,
vous auriez bonne mine et ce serait cocasse :
tout nu au bout d’un fil, le regard ravagé !
Je m’en vais vous contraindre à retenir la chose,
jamais vous n’oublierez cette forte leçon,
regardez bien mes yeux et mes prunelles roses :
endormez vous monsieur et cela sans façon. »
Après un court sommeil - peut-être dix minutes ?-
quand je refis surface en me frottant les yeux,
elle avait disparu en me laissant en butte
à une apparition aux contours licencieux.
Assise sur la berge et remuant la queue
une sirène était à deux doigts de mes mains,
elle égrainait un chant et une hochequeue
accompagnait sans heurt son lancinant refrain.
Devant mes yeux hagards, sortis de leurs orbites,
elle mit en avant ce qu’elle avait devant
et cambra à l’arrière - oh ! la la : dynamite ! –
un profil à lever au moins trois régiments !
Sur un clin d’œil d’invite et sans réserve aucune,
elle m’encouragea à venir évaluer
sa plastique de rêve aux courbes sans lacune :
pas un petit défaut et j’en fus éberlué !
Je goûtais ses appâts sans la moindre méfiance
- elle m’avait ferré et elle tenait bon ! -
pour aller de l’avant et avec impatience,
je me mis sans retard aussi nu qu’un jambon !
Mais pour le cas précis, je manquais d’expérience :
aimer une sirène est un art bien à part !
Pas de mode d’emploi pour maîtriser la science :
je cherchais à tâtons, j’y allais au hasard !
Alors que j’essayais une énième manœuvre,
elle me décocha un coup de queue violent
en riant aux éclats, très fière de son œuvre :
je fis un vol plané des plus époustouflant !
Retombant lourdement, je perdis connaissance.
Quand je revins à moi, encore un peu sonné,
plus de sirène mais, je sentis la présence
de la cane infernale au parler raisonné.
« J’ai beaucoup de pouvoir, tu l’as compris je pense,
je peux me transformer de multiple façon,
je protège la Canne et suis sa providence :
je suis fée de nature et c’est ma profession !
Si tu reviens ici n’emmène pas ta canne,
observe seulement nature et poissons,
tu trouveras peut-être en bordure de Canne
une belle sirène et cela pour de bon. »
Sur ce dernier conseil, toujours très élégante,
elle fit demi-tour et partit lentement,
me laissant bien perplexe et chose extravagante,
tout étonné qu’elle soit passée au tutoiement !
Moralité première:
Si tu vois une canne, arrête de pêcher,
si tu ne le fais pas, tu pourrais la fâcher :
rappelle-toi toujours la cane de la Canne
et de ce qu’elle a fait, usant de ses arcanes !
Moralité seconde :
Le jour où tu viens à croiser une sirène,
sache bien qu’elle peut se muer en murène !
Avant de lutiner, n’oublie pas d’amarrer
sa queue solidement avant de l’honorer !
Rotpier
Bonjour et bienvenue sur ce blog où vous trouverez, pêle-mêle poésie classique, libre, sérieuse, moins sérieuse ou encore … moins sérieuse ! Ma devise : « Enfermez la poésie dans un genre et elle s’étiole » Vous y trouverez aussi des pensées de toutes sortes, des rébus, des chansons que j’aime (clip et paroles) et encore plein d’autres choses frôlant parfois le délire ! Rotpier
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