La fable du jour: " Le poète, le calva et la crôa-meuh, " une fable de vacances de ... Rotpier
30 Juin 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Fable
Fable de vacances
Le poète, le calva et la crôa-meuh,
En séjour à cheval entre Mayenne et Orne
- Je parle de frontière et non de l’art équin ! -
où le cinquante et un plante très fort sa corne
dans le tout bas fessier du vert soixante et un,
dans un gîte au milieu d’un écrin de verdure
abritant un ruisseau appelé « le Cadin »
et deux jolis étangs aux plaisantes bordures,
paradis pour poissons mais aussi ragondin,
je savourais le calme au milieu du bocage
en savourant aussi un délicieux nectar :
un très vieux calvados, de ceux griffé « hors d’âge »
dont il faut se méfier car après c’est trop tard !
Je n’étais pas du cru et j’ignorais la chose,
je ne le sus qu’après et bien à mes dépends :
à la demi-bouteille on voit des lapins roses
et encore bien plus : un foutu guet-apens !
J’avais très largement dépassé la limite
quand je vis apparaître au beau milieu de l’eau,
une drôle de vache à l’allure insolite :
une peau presque verte et de très grands sabots !
Mais plus étrange encore étaient les larges palmes,
bien tendues au milieu des ongles écartés,
ajoutez à cela que d’une voix très calme
elle m’apostropha vraiment au débotté !
« - Crôa-meuh le péquin, t’as jamais vu de vache ?
T’as les yeux ressortis - c’est un vrai cauchemar ! -
on dirait en moins frais le regard d’un potache
au milieu du salon d’un cossu lupanar !
- Heu … ce n’est pas très courant la couleur de ta robe
et en plus de cela tes ongles sont palmés !
Avec ta longue langue, à trois mètres tu gobes
les mouches en paquets : là j’en suis assommé !
- Bon, je vais t’expliquer : avant j’étais grenouille
et un jour, par hasard, j’ai ouvert un bouquin
« Fables de La Fontaine » - Oh ! Là là quelle trouille ! -
moi qui voulait grossir comme vache du coin !
Pas question d’exploser en me gonflant la panse,
il fallait que je trouve un tout autre moyen,
à ce moment précis, je sentis la présence
de quelqu’un dans mon dos : c’était un magicien !
Il semblait très sérieux et de grande prestance,
j’exposais mon dilemme et il me rassura :
« Pas de souci pour moi, c’est dans mes compétences :
un seul coup de baguette et après tu verras ! »
Mon orgueil eut raison de ma grande méfiance
et je ne tardais pas à donner mon accord,
j’aurais du me méfier, limiter ma confiance,
ma grande vanité à bien scellé mon sort !
L’hésitation très claire au moment des formules
et le coup de baguette encore plus foireux
ne pouvait que donner résultat ridicule :
mi-vache mi-grenouille et tu l’as sous les yeux !
- Je me disais aussi qu’il y avait embrouille !
Un animal pareil, ça ne peut se trouver
- à moins que mon cerveau ne se barre en quenouille ! -
que dans un scénario de dessins animés ! »
Pour le coup la bestiole éructa de colère :
« - Dis donc toi le nabot, faudrait pas attigé,
quand je vois ton allure et ta tronche primaire
je me dis que le nul t’a aussi bien piégé !
Tu devais être un singe avant votre entrevue,
un singe qui voulait devenir un humain
et l’autre bon à rien, le roi de la bévue,
l’empereur des crétins t’a raté au la main !
C’est surtout ton cerveau, pas plus gros qu’un pois chiche,
qu’il a le plus raté, d’où ton Q.I. de vingt !
Tu fais bien de garder très longue ta barbiche :
tu dois être en dessous, pas très loin du babouin ! »
Sur ce la crôa-meuh disparut sous la flotte
me laissant tout pantois, pas bien loin du couillon,
en voulant me lever je fut pris de tremblote,
ne voyant plus le bord, je tombais au bouillon !
Le réveil fut brutal : je sortis de mon rêve
toussotant et crachant l’eau fraîche du Cadin,
un peu de sang aussi, provenant d’une lèvre
fendue sur un rocher - Oh ! Le fameux gadin ! -
Je restais tout pensif, me grattant la barbiche,
l’esprit bien embrouillé par l’abus de calva
et puis les bras ballants et en traînant les miches,
je regagnais mon arbre en grommelant tout bas !
Montage de Rotpier
Première moralité :
Le calva c’est très bon, mais à petite dose,
au-delà, c’est certain, ça complique les choses !
Deuxième moralité :
Tout être sur la terre mérite le respect,
mieux vaut dans tous les cas rester très circonspect,
car, façon boomerang, les basses moqueries
nous reviennent toujours en justes vacheries !
Rotpier
Bonjour et bienvenue sur ce blog où vous trouverez, pêle-mêle poésie classique, libre, sérieuse, moins sérieuse ou encore … moins sérieuse ! Ma devise : « Enfermez la poésie dans un genre et elle s’étiole » Vous y trouverez aussi des pensées de toutes sortes, des rébus, des chansons que j’aime (clip et paroles) et encore plein d’autres choses frôlant parfois le délire ! Rotpier
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Catégories
- 1417 Humour
- 1373 Rébus
- 1139 Pensées
- 870 Poésie
- 560 rotpier
- 507 Pensées et humour
- 407 Poésie - humour
- 285 Conneries,
- 261 Musiques et chansons que j'aime
- 246 les chansons et les musiques que j'aime
- 155 L'actualité vue par le Rotpier
- 140 Les chouettes Chouettes du Rotpier
- 128 Politique
- 96 Fable
- 75 Billet d'humeur
- 71 Bêtises
- 56 La mythologie selon Rotpier
- 55 Divers
- 51 Les dictons
- 46 Poésie, Humour
- 45 Pastiche de chanson
- 18 Chansons que j'aime
- 16 Haïkus
- 14 Morale
- 14 humour
- 6 Souvenirs
- 5 Question pour un champion
- 3 Les pensées détournées
- 2 Cauchemard
- 2 Chanson MP3 IA
- 2 Religion
- 2 Travail du bois
- 1 Bricolage ferronnerie
- 1 Cambrais
- 1 Légende
- 1 Passions
- 1 Père Noël