Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

Les poèmes du jour avant deux semaines de vacances ! De ... Pierre et de Rotpier !

5 Juin 2009 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie


 
 
Image du net
Un petit étang, c'est comme un petit téton: c'est frais ! ( Le Rotpier )
 
 
 
 

De la Saint Norbert

à la Saint Alban,

le Rotpier et Pierre

pointerons absents !

 

Je vous laisse pendant 2 semaines (sans virgule après pendant !) le temps de quelques vacances !

Je vous laisse aussi avec deux poèmes, un de Pierre et un de Rotpier, ce qui vous permettra de comparer les deux styles !

Pour Pierre, ce sera : « Derrière la vielle porte » et pour le Rotpier : « La part des anges »

 

Bye Baye !  …….Comme le dit si bien Nathalie !

 

 

 

 

De Pierre:

 

Image du net

 

 

Derrière la vieille porte,

 

Un loquet bricolé

un peu à la va-vite,

pas du tout fignolé :

une invite à visite !

 

Un peu comme un voleur

j’entrebâille la porte :

une vague lueur

que des ombres déportent

 

descend de tout en haut,

de l’antique verrière

dont les étroits carreaux

sont mangés par le lierre.

 

Une odeur de copeaux

un peu moisis domine,

la poussière au repos

agace les narines !

 

Un oiseau prend son vol

… deux … trois ! Je les dérange !

J’entends aussi au sol

des petits bruits étranges.

 

Et dans le clair-obscur,

là-bas, quelques yeux brillent !

Les toiles sur les murs

et les poutres fourmillent !

 

C’est un vrai paradis

pour légions d’araignées

rejoignant leurs abris

dans de larges saignées.

 

Dans ce vaste local,

des ombres se détachent :

des squelettes bancals

jouant à cache-cache !

 

L’éclairage manquant,

je retourne à la porte

et tire en grand l’ouvrant

que trois vieux gonds supportent.

 

Leur grincement râleur

me perce les oreilles :

l’huile, pour leur malheur,

a cessé ses merveilles !

 

Et … je découvre alors

que la vieille bâtisse

recèle un vrai trésor :

une antre d’ébéniste !

 

Image du net

 

 

Tout est resté figé,

tout est resté en place !

Un buffet étagé,

juste au milieu, rêvasse.

 

Il se sent estropié

sans sa belle rosace

qui gît là, à ses pieds,

et n’a jamais prit place !

 

 

Les grands squelettes noirs

ne sont que les machines

qui du matin au soir

sentaient bon la résine.

 

Une scie à ruban

dont la lame rouillée

entoure ses volants

qui semblent verrouillés.

 

Un gros tas de copeaux

sur la dégauchisseuse,

lui fait comme une peau

épaisse et granuleuse.

 

Le profil compliqué

du fer de la toupie

attend pour fabriquer

des profils en copie.

 

La mèche à mortaiser

semble toujours vaillante,

prête à réaliser

son action pénétrante !

 

Dans le fond l’établi,

de construction solide,

est encombré d’outils

semblants des plus valides !

   

Des valets, des rabots,

une grande varlope,

des gouges, des ciseaux,

une équerre cyclope.

 

Un compas d’épaisseur

et puis un autre à verges,

des tampons polisseurs

et une ardoise vierge.

 

Un pot de brou de noix

et de la cire en boite,

du vernis, un chinois

et aussi de la ouate.

 

De nombreux gabarits

aux formes travaillées,

de la toile émeri

dans des bandes taillée.

 

Des chiffons de coton

et d’autres en longue laine,

des pinceaux à poils longs :

au moins une dizaine !

 

Tout est resté figé,

tout est resté en place.

J’entends un bruit léger

et je fais volte-face !

 

Des cheveux en chignon

d’une blancheur parfaite,

un corsage en crépon,

pas du tout stupéfaite :

 

la vielle dame est là

et son pâle sourire :

« - Mon mari n’est plus là,

je voulais vous le dire.

 

Voilà vingt ans déjà

qu’il dort au cimetière,

mais rien n’a bougé là,

même pas la poussière.

 

Le vieux buffet attend

sagement sa rosace,

il attendra le temps

que je cède la place.

 

Peut-être bien qu’après,

un tout jeune ébéniste

tirera un long trait

sur ce silence triste ?

 

En repartant, Monsieur,

refermez bien la porte,

le loquet est très vieux

… à mon image en sorte. »

 

 

                                       Pierre Dupuis

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

De Rotpier :

 

 

     

 

 

La part des anges,

 

Venez donc par ici, vous que l’on appelle anges !

J’ai deux mots à vous dire et je serais très franc,

j’ai appris l’autre jour un truc qui me dérange :

en douce vous sniffez, voilà qui est navrant !

 

Vous êtes offusqués ? Oh ! Les saintes- nitouches !

C’est bien vous et pas moi qui entrez dans les chaix

et qui, mine de rien  - ça vaudrait des cartouches ! -

respirez les vapeurs d’alcools de grand cachet !

 

Un vieux bouilleur de cru m’a appris la nouvelle

au pied d’une barrique où je faisais station

afin de déguster une fine pucelle

de tout embouteillage et de toute addition !

 

Le brave homme m’a dit : « passe-moi les timbales,

on va se la goûter, on s’ra pas les premiers !

Y a des petits malins, faut voir ce qu’ils trimbalent,

quand ils sortent d’ici plus beurrés qu’un crémier !

 

Je te le dis mon gars, un sacré coup dans l’aile,

qu’ils ont les emplumés : ils sont soûls comm’ cochon,

Ils entonnent des chants qui causent de jar’ telle,

de cuisse très légère et même de nichons !

 

Leur patron, le barbu  - faiseur de privilèges -

a décrété un jour qu’ils avaient le devoir

de goûter sans payer - c’est un vrai sacrilège ! -

à tous les casse-geule et du matin au soir ! »

 

Maintenant que je sais, tous les jours de biture,

je vous vois tournoyer : vous volez de travers !

Quand vous rentrez là-haut, c’est toute une aventure :

la part des anges c’est, parfois, un peu pervers !

 

Pour peu qu’en arrivant, vous ayez les paupières

plus lourdes que du plomb, le gardien de là-haut,

qui ne rigole pas, je parle de Saint Pierre,

doit vous enguirlander : je vois bien le tableau !

 

Quand l’alcootest monte à trois grammes cinquante,

voir encore un peu plus les grands jours de java,

vous devez avoir droit à la grande soufflante,

peu importe l’alcool : le marc ou le calva !

 

Moi ce qui me désole et vraiment me dérange,

c’est que pour picoler, il me faut du pognon,

jamais - au grand jamais ! -  je ne serais un ange,

je casquerais toujours et ça me rend grognon !

 

 

                                                Rotpier

 

 

A un de ces jours brav' gens !

 

Pierre et Rotpier

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
j'ai certes une petite préférence, mais les deux textes méritent des acclamations...bravo          et bonnes vacances
Répondre
L
j'ai certes une petite préférence, mais les deux textes méritent des acclamations...bravo          et bonnes vacances
Répondre