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Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

Le poème du jour: " Ma jeunesse " de ... Rotpier ( suite )

19 Novembre 2008 , Rédigé par Rotpier Publié dans #Poésie



 
La suite d'hier............. Pour vous éviter de retourner en arrière, je mets le poème entier. La deuxième partie est d'une autre couleur.
 
 

Rappel:

 

La question est :

« Est-ce un poème autobiographique ? »

 

La réponse est :

 « Oui, à cent pour cent, si l’on ôte les deux dernières strophes qui ne sontqu’une simple hypothèse sur la fin de ma vie »

 

 

Pierre

 

 

Ma jeunesse

 

Photo prise sur le net, mais cela aurait pu vraiment être moi et ... pas en vacances !

 

 

Ma jeunesse,

 

Ma jeunesse ne fût qu’enfance solitaire,

je n’étais d’aucun clan car par trop passager.

Une attitude en fait pas vraiment volontaire,

mais j’y avais pris goût sans en être affligé.

 

Excepté les préaux et les classes d’école,

je précise bien « les » : j’en ai connu beaucoup !

Mon père était un simple ouvrier agricole,

du jour au lendemain nous partions tout à coup.

 

Ouvrier agricole et dans la hiérarchie,

le dernier des derniers : je veux dire vacher !

Un métier de forçat imposé par la vie,

sur lequel bien des gens s’empressaient de cracher !

 

Mais il avait appris, malgré les persiflages,

à aimer ce travail pourtant si éreintant :

des douze heures par jour et parfois davantage,

pas un jour de repos : congés inexistants !

 

Je savais tous les noms des vaches de l’étable,

sans même regarder les poussiéreux panneaux

qui les identifiaient de façon plus aimable,

mais elles avaient quand même, à l’oreille, un anneau.

 

J’étais un sauvageon - dans le bon sens du terme ! -

je passais la plupart de mon temps sans copains,

la campagne profonde, au beau milieu des fermes,

ne s’ouvrait pas très vite au tout nouveaux voisins !

 

Un autre fait, c’est sûr, me fermait bien des portes :

ma mère était sujette à des troubles mentaux,

j’étais catalogué - pas du tout de main morte ! -

en tant que fils de folle à éviter sitôt !

 

J’avais acquis très vite - obligé par l’affaire ! -

 l’art de savoir cogner sans faire de cadeau :

il m’arrivait souvent de devoir me défaire

de deux ou trois garçons m’ayant pris en étau !

 

 

J’avais un faible pour les grands coups de savates

et pas mal « d’ennemis » repartaient en boitant,

je dégustais moi-même et gardais les stigmates

de quelques coups vachards non contenus à temps !

 

Si l’on ne m’aimait pas, on me laissait tranquille

après que j’eu montré que je rendais les coups,

l’efficacité seule accréditait mon style :

faire mal aussitôt tout en restant debout !

 

J’aurais pu m’enfermer dans cette étroite sphère,

ce cocon personnel ou l’on se sent très bien,

l’adolescence vint et me tira d’affaire,

entraîné que je fus par l’horizon pubien.

 

Délicieux horizon qui me remit en selle,

aiguillon très actif pour les rapprochements :

je restais aux cotés de ceux - surtout de celles ! –

qui ne me fuyaient plus aussi farouchement !

 

Oublié les oiseaux, les champs et puis les vaches,

on ne peut pas tout faire en attrapant quinze ans,

on a beau s’attacher à faire le bravache :

un seul jupon déjà nous prend beaucoup de temps !

 

Et c’est ainsi que j’ai rompu ma solitude,

je ne regrette rien, il faut frotter sa peau,

quand on est invité avec sollicitude,

on ne peut qu’acquiescer : j’ai rejoint le troupeau.

 

Peut-être bien qu’un jour j'ôterais mes poucettes*

pour retrouver mes champs, mes vaches, mes corbeaux,

et que je finirais ma route en vieil ascète

avant que de pourrir au fond de mon tombeau !

 

Pure spéculation ou fantasque hypothèse ?

Personne ne peut dire, à moins d’être devin,

ce que sera demain, où en seront mes thèses,

partant de ce constat : se pointe le mot … fin !

 

 

 

                                                     Pierre Du puis

 

            * Poucettes = menottes en argot

 

 

 

 

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Amitiés d’un petit poète qui s’enquiert de toute lumière…et vous convie au partage des émotions…
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Amitiés d’un petit poète qui s’enquiert de toute lumière…et vous convie au partage des émotions…
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