Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog-notes poétique et autre de Rotpier

Le poème du jour : " Transformation " de ... Rotpier

22 Avril 2024 , Rédigé par Rotpier

De France à Hanoï et d'Hanoï à Calvi, que de chemins semés d'embuches !

 

 

Guerre en indochine 2

Image du net !

 

Transformation,

 

J’étais soldat en Indochine

C’était il y a très longtemps

Incorporé pas qu’à mi-temps

Avec le barda sur l’échine.

 

Les viets soutenus par la Chine

N’étaient pas du tout des enfants

De cœur ça c’était évident

Ils avaient posé plein de mines !

 

Le delta en était truffé

On s’en prenait dans le buffet

C’était des anti-personnel.

 

Ça vous transformait en dentelle

Une guibole en rien de temps

Un vrai amas sanguinolent !

 

    Prolongement N°1 :

Et moi j’en avais fait les frais

En contournant une rizière

Située tout près d’une rivière

Où le Viêt-Cong nous attendait.

 

Au moment où je cavalais

Pour pouvoir regagner l’arrière

J’ai sauté dans une clairière

Où une mine m’attendait !

 

Jambe gauche tout en charpie

Je tournais comme une toupie

Un copain m’a sorti de là.

 

En me traînant comme une loque

il m’a dit : « Ne pleur’  pas mon gars

Tu as encore tes breloques ! »

 

    Prolongement N°2 :

Pissant le sang et pas l’urine

Ils m’ont monté dans un camion

Avec un infirmier trouffion

Qui m’injecta de la morphine.

 

Un chirurgien à trois sardines

Travaillant avec précision

M’a dit : « T’en fais pas mon garçon

Je vais te mettre des rustines !

 

Mais avant il te faut du sang

Tu en as trop perdu vraiment

Je te présente ce légionnaire

 

Compatible à deux cent pour cent

Il accepte il est volontaire

La transfusion c’est maintenant ! »

 

  Prolongement N°3 :

Là je suis tombé dans les pommes

Me réveillant beaucoup plus tard

Au beau milieu d’autres plumards

J’étais très loin d’être autonome !

 

Ça sentait le mercurochrome

L’éther et même le pétard

C’était la valse des brancards

Avec couchés dessus des hommes.

 

Un grand gaillard s’est approché

Il m’a dit : « Tu t’es accroché

Je suis Vincent le légionnaire

 

Celui qui t’a donné du sang

Tu en avais perdu sévère

Et j’étais là au bon moment !

 

    Prolongement N°4 :

Pour toi la guerre est bien finie

Mais moi je repars au combat

Si c’est plié dans le delta

Ça chauff’ pas mal en Algérie !

 

En toute camaraderie

Sûr qu’un jour on se reverra

En France ou là où tu voudras

Mais pas dans une infirmerie ! »

 

Je lui aurais sauté au cou

Si j’avais pu tenir debout

On s’est promis beaucoup de choses

 

Puis on s’est dit un au-revoir

Nous étions tous deux en osmose

Et il commençait à pleuvoir.

 

  Prolongement N°5 :

On m’a rapatrié en France

Donné une bonne pension

Et j’ai retrouvé ma maison

Que j’avais laissé en souffrance.

 

J’avais quelques moments d’errance

Mon cerveau ne tournait pas rond

J’avais de drôles d’impressions

J’avais changé … chance ou pas chance ?

 

Moi qui détestais le boudin

Je m’en faisais un vrai festin

Chantant à gorge déployée

 

L’hymne sacré de la légion

Et sur la plage surchauffée

Je m’étalais de tout mon long !

 

      Prolongement N°6 :

J’avais une barbe fournie

Et je marchais très lentement

Au pas et régulièrement

Je rêvassais des colonies.

 

Je me trouvais en harmonie

Écoutant religieusement

Gainsbourg chanter en susurrant

« Mon légionnaire » qu’elle ironie !

 

Lors de vacances à Calvi

Un vieux désir non assouvi

M’a conduit à suivre une chèvre*

 

Qui avait des yeux langoureux

Un beau sourire sur les lèvres

J’en suis tombé fou amoureux !

 

* Que j’ai appelée Fleurette

      Prolongement N°7 :

Dans un grand surplus militaire

J’ai acheté tout le barda

Appartenant à un para

De la légion dite étrangère.

 

Un Changement spectaculaire

Qui fait de moi comme un paria

Mais après tout c’est comme ça

Tant pis si ça ne va pas plaire !

 

Très profonde transformation

Résultat de la transfusion

Je suis devenu légionnaire !

 

Je picole et quand je suis paf

Je glisse vers le populaire

J’écoute en boucle la môm’  Piaf !

 

    Épilogue :

 

Je vis maintenant à Calvi

Sur les hauteurs dans la campagne

Avec Fleurette ma compagne

C’est à deux doigts du paradis.

 

Vincent va nous rejoindre ici

Ce sera vraiment la Cocagne

Il est toujours pour la castagne

On ne craindra pas les ennuis !

 

Et puis ma petite Fleurette

A des frangines super chouettes

Vincent aura vraiment le choix

 

Comme il déborde d’énergie

Il en prendra peut-être trois

On va mener la belle vie !

 

                                            Le Rotpier

 

 

Chèvre

Image du net !

.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article