Devoir de vacances: " Balade en Creuse " ... un long poème pas très catholique de ... Rotpier !
Nota :
Publication en avance : pas présent sur les blogs jusqu'à samedi pour cause de gros travaux de taille de haies !
Devoir de vacances assez déjanté écrit en Creuse à Ladapeyre. Toutes les villes ou villages cités se trouvent au nord-est de Guéret !
Préambule :
Que vous soyez creusois ou pas
vous n’allez peut-être pas croire
un dixième de cette histoire
mais après tout c’est déjà ça !
Balade en Creuse,
Lors d’un séjour à Ladapeyre
je me suis dit « Allez Pépère !
Tu vas visiter la région
il faut bien te bouger le fion ! »
J’ai commencé par le village
de Ladapeyre et ses bocages
j’ai croisé un vieux paysan
qui n’était pas des plus causants !
Il m’a dit en crachant sa chique :
« Barre-toi ou gare à ma trique ! »
et puis il a lâché son chien
qui a bouffé mes brodequins !
Je suis monté à Toulx-Sainte-Croix
et dans la tour ça va de soi.
On découvre un beau paysage
la contrée est un peu sauvage.
Puis j’ai poussé jusqu’à Boussac
où j’ai un peu posé mon sac
j’ai visité le vieux Château
les vieilles rues et les bistros.
Je suis reparti vers Bétête
j’avais un peu chaud à la tête
à l’abbaye de Prébenoît
on m’a traité de vieille noix !
J’ai continué mon périple
sans devenir un bon disciple
je ne crois pas aux religions
qui nous prennent pour des couillons !
Je respecte tous ceux qui croient
et que chacun porte sa croix
j’ai déjà mon sac sur le dos
me surcharger serait idiot !
Je suis allé à Genouillac
pas à genoux ni en kayak
j’ai fait du stop et un tracteur
s’est arrêté à ma hauteur.
C’était une belle fermière
une grande à l’allure fière
je lui aurais bien fait du gringue
mais elle était un peu sourdingue !
En plus on a croisé son Jules
qui m’aurait pété les rotules
une force de la nature
du genre à te mettre en mouture !
Je lui ai laissé sa chérie
il m’aurait réduit en charpie
la belle m’a fait un salut
j’ai vite sauté le talus !
Je tiens encore à mes chicots
même s’ils ne sont plus très beaux
revenons-en à Genouillac
où j’aurais pu finir en vrac !
Je suis allé voir le viaduc
j’y ai croisé des p’ tits trouducs
qui m’ont traité de vieux connard
moi de p’ tits cons et de bâtards !
J’avais préparé mon gourdin
ils ont filé comm’ des lapins
ils n’avaient rien dans le falzar
tant mieux pour moi j’ suis plus gaillard !
J’ai vu le moulin de Verrines
qui ne produit plus de farine
c’est un gîte pour vacanciers
qui est ma foi fort apprécié !
C’est à Châtelus-Malvaleix
que j’ai acheté un Solex
pour deux fois rien à un curé
qui voulait s’en débarrasser.
Il avait servi à sa sœur
une fille avec un valseur
à faire hurler au loup des saints
avant de s’occuper des siens !
Quand elle enfourchait son engin
les gars rappliquaient de très loin :
une jupe ras le bonbon
donne des idées aux garçons !
Même le bedeau était là
il ne voulait pas manquer ça
tout comm’ sa sœur bonne chrétienne
mais avec un penchant lesbienne !
L’évêché l’avait prévenu :
« Il est tout à fait mal venu
que votre sœur au presbytère
allume même les grands-pères !
Il l’a expédiée au Japon
et il parait que les nippons
se l’arrachent pour un bon prix
certains se font hara-kiri !
Au pays du soleil levant
les clans maffieux sont très puissants
et ils ont beaucoup de pouvoir
sur les tripots et les trottoirs !
.
Repérée par un yakusa
qui en a fait sa geisha
ell’ ne roule plus en Solex
et elle a même une Rolex !
Ce qui n’est pas la même chose
comme disait le Petit Chose
quand il n’était qu’un petit pion
à la merci des vils morpions !
Le Solex je l’ai revendu
avec bénef bien entendu
ce n’est pas que je sois mesquin
mais on ne mange pas pour rien !
Un collectionneur me l’a pris
sans mégoté dix fois le prix
que j’avais versé au curé
qui voulait s’en débarrasser !
J’aurais pu être brocanteur
je suis un vrai baratineur
ou faire de la politique
mais j’ai l’esprit bien trop éthique !
Je me suis payé un repas
dans un bon restau à Bonnat
j’ai goûté au fondu creusois
et je m’en suis léché les doigts !
Quand je suis passé à Ajain
je n’étais pas du tout à jeun
un chasseur tout à fait miro
m’a balancé quelques pruneaux !
J’ai décampé à la va-vite
il s’est lancé à ma poursuite
mais il a chuté lourdement
et s’est pété les dents du d’ vant !
En traversant la Creuse à gué
j’ai croisé un gay pas très gai
son grand amour l’avait largué
pour un type peu distingué !
Après avoir aidé le gay
je suis arrivé à Guéret
une très belle préfecture :
c’était marqué dans les brochures !
J’ai préféré la vieille ville
je ne suis pas encor’ fossile
mais les vieilles pierres me plaisent
c’est comme ça y a pas d’ malaise !
Puis je suis passé par Jarnages
où un drôle de personnage
m’a invité à boire un coup :
on a fini tous les deux soûls !
Il m’a raconté son histoire
un tantinet blasphématoire :
celle d’un curé défroqué
qui avait beaucoup culbuté !
Femmes et filles à confesse
viennent chercher de la tendresse
il leur en apportait beaucoup
même des suçons dans le cou !
Il avait été dénoncé
par la femme du boulanger
jalouse d’une péronnelle
qui passait toujours avant elle !
Elles se crêpaient le chignon
à violents coups de goupillon
et il calmait à l’eau bénite
ces deux paquets de dynamite !
La boulangère peu magnanime
posta une lettre anonyme
adressée à l’épiscopat
qui sur le champ le révoqua !
Il vécu en concubinage
avec une comtesse hors d’âge
qui lui laissa en trépassant
son château et tout son argent !
Il lui resta la gouvernante
une femme très avenante
qu’il culbutait déjà avant :
elle avait du tempérament !
Hélas en faisant du cheval
un matin par temps estival
l’animal se cabra d’un coup
et elle se rompit le cou !
Depuis une petite bonne
plus chaude qu’un troupeau de nonnes
excitées par l’air du printemps
lui procure bien du bon temps !
En remontant sur Rimondeix
j’ai cru apercevoir mon ex
au bras d’un gendarme du coin :
j’ai pas voulu faire de foin !
Je n’aime pas trop les pandores
quand ils passent je m’évapore
j’ai dû trop écouter Brassens
et depuis ce temps-là ça coince !
Quoi qu’il en soit je la lui laisse
ell’ va le mener à la laisse
il va connaître son frangin :
un beauf de beauf et je le plains !
Et comme il faut bien une fin
je suis rentré le lendemain
dans le secteur de Ladapeyre
où j’ai retrouvé mes repères !
Mes repères mais aussi le vieux
avec son chien toujours teigneux
je lui ai offert une chique :
l’effet a frôlé le magique !
Le chien m’a léché les godasses
le vieux m’a dit : « Viens, je t’embrasse ! »
il sentait la chique et la goutte
et nous avons cassé la croûte !
.
Nous sommes devenus copains
comme cochons même le chien
il se peut que l’année prochaine
je le fiance à ma chienne !
Comme quoi un malentendu
peut-être effacé in situ
moyennant un geste amical :
ne crachons pas dans le bocal !
Un petit mot un petit geste
et un sourire même un zeste
permet au courant de passer
de museler les préjugés.
Les préjugés qui assassinent
de manière souvent crétine
tout début de rapprochement
entre les peuples et les gens.
Terminaison :
La Creuse est belle et très variée
aussi belle qu’une mariée
des monts des creux tout ce qu’il faut
avec bien sûr quelques défauts.
On ne peut pas être parfait
ce serait par trop contrefait
quand on met trop de maquillage
on prend un mauvais aiguillage !
Le Rotpier
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