Bernard Lavilliers : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » ... Les chansons ou les musiques que j’aime … de Rotpier
29 Septembre 2018 , Rédigé par Rotpier Publié dans #les chansons et les musiques que j'aime
« Est-ce ainsi que les hommes vivent ? »
« Bernard Lavilliers »
… Bien entouré le Nanard !
Une belle reprise de Léo Ferré
sur des paroles de Louis Aragon ... excusez du peu !
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays
Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent?
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent?
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent?
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent ?
Bon partage !
Rotpier
Bonjour et bienvenue sur ce blog où vous trouverez, pêle-mêle poésie classique, libre, sérieuse, moins sérieuse ou encore … moins sérieuse ! Ma devise : « Enfermez la poésie dans un genre et elle s’étiole » Vous y trouverez aussi des pensées de toutes sortes, des rébus, des chansons que j’aime (clip et paroles) et encore plein d’autres choses frôlant parfois le délire ! Rotpier
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