" La saga du vieil escalier, " un très très long poème de ... Pierre ... Troisième partie
Bonjour,
Voici donc la quatrième partie ( avec la troisième ) de « La saga du vieil escalier, »
Nota : Les deux premières parties sont sur le billet initial ! Je n'ai pas pu les regrouper : billet trop long !
Pierre
Troisième partie :
Et naissaient tenons et mortaises
sous les outils aux fils tranchants,
coupes droites ou coupes biaises
sur les faces ou sur les chants.
Il régnait une bonne ambiance
dans l’équipe et sur le chantier,
ils travaillaient tous en confiance
entre tous les corps de métiers.
Quand survenait une engueulade
- Il faut bien se lâcher un peu ! -
s’en suivait une rigolade
beaucoup plus d’une fois sur deux !
Les journées coupées par des pauses,
essentiellement pour manger,
duraient douze heures - Ah ! Quelle dose ! -
six jours sur sept sans déroger !
L’assemblage puis le montage
prirent du temps et de la sueur,
étayage à tous les étages
avant d’atteindre la hauteur.
Plus besoin de grandes échelles
pour relier les trois niveaux,
une sécurité nouvelle
appréciée de tous aussitôt !
Il ne restait plus que ma rampe
à concevoir et fabriquer,
un travail à donner des crampes
aux cerveaux les plus affûtés !
Peu d’ouvriers étaient capables
de vaincre la difficulté
pour certains incommensurable :
une question de facultés !
Il fallut tout le savoir-faire
d’un des plus anciens compagnons
qui passait ses journées entières
entre la règle et le crayon.
Il traçait et marquait les pièces
et les autres les façonnaient
sous son contrôle et en souplesse :
tous les hommes le respectaient.
Après mon ultime cheville
ce fut les hourras du chantier,
la fierté dans les yeux qui brillent
au travers des regards altiers.
Les hommes à qui je dois la vie,
après un dernier long regard
me firent avec sympathie
des gestes d’adieu : bel égard !
Et l’on pendit la crémaillère
un jour de juin, il faisait beau,
tous les invités défilèrent
devant moi en lançant des « Oh ! »
J’étais le clou de la soirée,
tout le monde voulait me voir,
une femme, une mijaurée,
m’élut pour se faire valoir !
Félicitations ou léchages
selon le rang des invités,
selon l’humeur, selon les âges,
furent grandement délivrés.
Ce fut le début de ma vie,
l’aube d’une longue saga,
mais je vois que tu as envie
que je te raconte cela !
Je vais en faire une synthèse
pour ne pas y passer la nuit,
je pourrais en faire une thèse
mais je m’en tiendrais à minuit .
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Quatrième partie
J’ai vu défiler des familles,
des couples et beaucoup d’enfants,
des joies mais aussi des bisbilles
et parfois des déchirements.
Des mariages et des baptêmes
mais aussi des enterrements,
des accords et des anathèmes
et des complots peu reluisants !
Des jours de fête ou de kermesse,
des fins de travaux dans les champs,
des amours ou bien de la fesse
selon l’humeur du moment !
La famille vivait à l’aise
grâce au travail des paysans,
les échos de la Marseillaise
ne parvenaient pas jusqu’aux champs.
Une condition féodale,
pas loin des serfs assurément,
une dépendance totale
au bon vouloir des exploitants !
Chapeaux bas et têtes baissées,
c’était le lot de tous les jours,
quelques suppliques accordées
mais sans trompette ni tambour !
Chuchotements et messes basses
parlaient d’une révolution
et de soulèvements de masse
qui s’étendaient à la région.
Les grands seigneurs étaient en fuite,
leurs châteaux pillés voir brûlés,
on savait que viendrait ensuite
le tour des maîtres mal aimés.
Car si certains étaient honnêtes,
d’autres étaient des malfaisants,
on parlait que déjà des têtes
avaient roulé dans quelques champs !
Mais celui qui était en place
était un maître respecté,
juste et il n’y eut pas de chasse
à l’homme pour l’appréhender.
Une concorde fut trouvée
en attendant d’y voir plus clair
et cela dura des années
mais bien fini le temps des serfs !
Tout doucement la république
étendait son drapeau partout,
plus question de vaines suppliques,
rien que le droit et puis c’est tout !
Plus question de baisser la tête
et de grands saluts chapeau bas,
yeux dans les yeux en tête-à-tête :
les métayers prenaient le pas.
Pour la répartition des terres
il fallut attendre longtemps,
dessaisir les propriétaires
demanda énergie et temps.
L’état, le clergé, la noblesse
perdirent prés, forêts et champs,
ce qui provoqua l’allégresse
dans le monde des paysans.
Réduisant le grand morcelage,
les plus forts ou les plus malins,
par achat ou par mariage
unirent les petits lopins.
Ils possédaient enfin leur terre,
le métayage était fini,
ils cessaient d’être tributaires
du bon vouloir et du mépris !
J’ai vu ces changements se faire,
j’ai vu la mécanisation
révolutionner et défaire
de longs siècles de traditions.
Pierre Dupuis
A suivre !
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Troisième partie :
Et naissaient tenons et mortaises
sous les outils aux fils tranchants,
coupes droites ou coupes biaises
sur les faces ou sur les chants.
Il régnait une bonne ambiance
dans l’équipe et sur le chantier,
ils travaillaient tous en confiance
entre tous les corps de métiers.
Quand survenait une engueulade
- Il faut bien se lâcher un peu ! -
s’en suivait une rigolade
beaucoup plus d’une fois sur deux !
Les journées coupées par des pauses,
essentiellement pour manger,
duraient douze heures - Ah ! Quelle dose ! -
six jours sur sept sans déroger !
L’assemblage puis le montage
prirent du temps et de la sueur,
étayage à tous les étages
avant d’atteindre la hauteur.
Plus besoin de grandes échelles
pour relier les trois niveaux,
une sécurité nouvelle
appréciée de tous aussitôt !
Il ne restait plus que ma rampe
à concevoir et fabriquer,
un travail à donner des crampes
aux cerveaux les plus affûtés !
Peu d’ouvriers étaient capables
de vaincre la difficulté
pour certains incommensurable :
une question de facultés !
Il fallut tout le savoir-faire
d’un des plus anciens compagnons
qui passait ses journées entières
entre la règle et le crayon.
Il traçait et marquait les pièces
et les autres les façonnaient
sous son contrôle et en souplesse :
tous les hommes le respectaient.
Après mon ultime cheville
ce fut les hourras du chantier,
la fierté dans les yeux qui brillent
au travers des regards altiers.
Les hommes à qui je dois la vie,
après un dernier long regard
me firent avec sympathie
des gestes d’adieu : bel égard !
Et l’on pendit la crémaillère
un jour de juin, il faisait beau,
tous les invités défilèrent
devant moi en lançant des « Oh ! »
J’étais le clou de la soirée,
tout le monde voulait me voir,
une femme, une mijaurée,
m’élut pour se faire valoir !
Félicitations ou léchages
selon le rang des invités,
selon l’humeur, selon les âges,
furent grandement délivrés.
Ce fut le début de ma vie,
l’aube d’une longue saga,
mais je vois que tu as envie
que je te raconte cela !
Je vais en faire une synthèse
pour ne pas y passer la nuit,
je pourrais en faire une thèse
mais je m’en tiendrais à minuit .
Pierre Dupuis
A suivre !
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